Les amis, y a que ça de vrai... [Pv Ann] [CLOS]

Blaze Ellison & Ann Vanderwaart

Un long soupir s'échappa du gosier de Blaze. Il se trouvait en dessous d'un Buggy nécessitant quelques petites vérifications au niveau du système de refroidissement. Ces petits véhicules n'étant que très peu utilisés à cause de la végétation pandorienne, le personnel avait tendance à ne pas trop y prêter attention, et surtout à les laisser prendre la poussière sans s'assurer qu'ils étaient toujours en état de marche. Comme personne ne semblait intéressé par la proposition alléchante de Blaze qui consistait simplement à réparer le Buggy, il avait décidé de s'en charger seul, informant tous ses subalternes qu'il serait à leur disposition en cas de soucis.

Une petite poussée contre la paroi ventrale du véhicule suffit à le propulser de dessous le véhicule en direction de sa caisse à outils. Il n'était pas un grand mécanicien, mais il aimait assez les voitures pour savoir comment fonctionnaient ces petites choses. Il attrapa une clé anglaise et resserra rapidement les différents tuyaux se trouvant sous le véhicule afin d'être sûr qu'ils ne se détacheraient pas par inadvertance. Après cela, il quitta le dessous du véhicule pour soulever le capot et remettre à niveau l'huile puis le fameux liquide de refroidissement qui manquait tant au véhicule. Une fois ceci fait, il entra dans le véhicule et vérifia que tous les indicateurs du panneau de bord fonctionnaient et qu'ils ne souffraient d'aucun soucis pouvant fausser les indications. Quand il fut satisfait de son travail, le soldat ramena le véhicule à sa magnifique place de parking et il se dirigea vers le centre d'occupation de tous les autres soldats, l'armurerie. Toutes les armes à disposition des soldats étaient entreposées dans cette gigantesque salle. Plus d'une 600 armes étaient disposées dans des râteliers afin de faciliter leur extraction en cas de soucis. Chaque soldat avait un râtelier à son nom et chaque arme était unique. Blaze s'empara des siennes et commença à démonter son fusil d'assaut quand il sentit une odeur de parfum qui ne lui était pas inconnue. Il ne se retourna pas, mais il prit la parole sans détourner le regard de son fusil d'assaut.

-Que fait une petite scientifique au beau milieu d'une armurerie ? Les fonds marins ne t'intéressent plus et tu étudie maintenant le comportement des impressionnants militarius infantritus ? Et en plus de cela tu es très téméraire de t'approcher de leur terrible meneur, le féroce Blazus Ellisonilus.

Un sourire se dessina sur son visage et il se tourna vers la jeune femme, Ann Vanderwaart [HRP: Tu me crois si je te dis que j'avais écrit Wanderwatter à la base x)], une paléontologue de renom et qui plus est une amie depuis le début de l'entraînement.

-Allez, dans mes bras ma jolie.

Sur ces mots il se leva et alla enlacer la jeune fille. Après quelques secondes d'étreinte il se sépara d'elle l'air intrigué.

-Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Dernière édition par Blaze Ellison le Lun 9 Aoû - 19:19, édité 1 fois

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Il y a beaucoup de chose qui peuvent intéresser un scientifique, mais très peu qui peuvent le faire littéralement sauter de joie. Et aujourd’hui l’euphorie flottait dans l’air. Une euphorie contenue à grand peine par une petite scientifique brune, Ann Vanderwaart. Elle était en pleine conversation avec un pocesseur d’avatar qui revenait d’une sortie de la base, sur leur trajet, son groupe avait trouvé ce qui visiblement ressemblait fort à un reste de repas pour Caniferratus costatus, ou loup-vipère. Enfin, au vu de la carcasse finement nettoyée et des os sans trace de dents apparentes, c’est ce que ces petits humains en bleu en avaient déduit. La paléontologue en doutait, mais c’était tout à fait probable, de toute façon elle ne croirait rien de ce que cet expert pourrait lui dire tant qu’elle ne l’aurait pas vérifié elle même et mis chiffres et noms sur chaque entailles visibles ou microscopiques.

Le pilote d’avatar tenta de lui expliquer où ils avaient trouvé les ossements, mais la jeune femme ne l’écoutait pas, lui réclamant avec autorité de voir les os. Quelle ne fut pas sa déception de découvrir que non seulement il ne lui avait ramené qu’un os, mais qu’en plus c’était un os sans intérêt immédiat, pas une vertèbre ou le crâne, non un os simple de la même forme que ceux dont on affuble les chiens dans les dessins animés. Elle eut soudain envie de hurler sur cet idiot qui pensait qu’un os avec aussi peu de moelle épinière pouvait être intéressant ! Ni mâchoire, ni cavité orbitale, rien, cet os était un os aussi ennuyeux que les photos qu’on lui avait offert jusqu’à maintenant, à croire que toute la base se fichait pas mal de savoir si les savants pouvaient faire correctement leur travail ! Elle fulminait, lui par contre semblait très satisfait de lui. Tout le monde s’en contre balançait de savoir si les scientifique pouvaient travailler comme ils l’entendaient et faire des découvertes, oh ça non ! Parler le Na’vi ou jouer avec des mitraillettes, voila qui est bien plus instructif et qui pouvait servir la communauté !

Ann reprit son souffle et ferma la bouche avant de dire une bêtise, elle avait encore besoin de cet homme, une fois qu’il lui aurait indiqué la position du corps complet, elle pourrait toujours y aller par elle-même rapporter le squelette au labo et enfin faire ce pourquoi elle était ici ! Cette impression de brasser de l’air, d’occuper l’espace comme un simple objet décoratif lui était insupportable, même si l’humanité entière se liguait contre elle, la jeune biologiste était décider à mener des recherches digne de celle qu’elle supervisait sur terre, celles dont les résultats bouleversaient le monde de la zoologie.

Les traits de son visage étaient tendus de rage, et une fois les coordonnées du site rentrées dans son téléphone portable, elle renvoya sans plus de façon celui qui lui avait amené son os à ronger. Elle qui sautait de joie, elle faisait toujours des bonds, mais de colère cette fois. Colère qui se dissipa aussi vite qu’elle était apparue, puisqu’après tout, l’erreur commise lui permettait de demander une sortie en forêt. Mais encore fallait-il qu’elle soit validée par le chef de service… La biologiste étiqueta machinalement l’os en réfléchissant à la meilleure façon de présenter sa demande de sortie pour qu’elle lui soit permise. Non pas qu’elle respecte le règlement à la lettre ou qu’elle ait peur de sa hiérarchie, mais si elle pouvait rester dans les clous tant que cela lui était autorisé, elle aviserait si la réponse était négative…

Elle jeta un regard autours d’elle, tout le monde était concentré sur sa tâche, tant mieux, on ne lui poserait pas de question ainsi. Ann n’aimait pas se justifier, c’était une perte de temps, à vrai dire, il y avait beaucoup de chose que la scientifique considérait comme une perte de temps. Elle abandonna là son sujet d’étude pour la journée et repartie dans son bureau ou elle se posta face à l’écran d’Athéna.

_ J’ai besoin de savoir ou se trouve quelqu’un. Déclara t-elle sans préambule.
_ Dois-je vérifier l’utilisation des accréditations ? Questiona la machine.
_ Fais ce que tu veux, branche toi sur l’IA si ça peut aider, dis moi où se trouve Blaze Ellison.

Le PC émit un ronflement avant que l’écran n’affiche le plan de la base avec un petit point clignotant au niveau des hangars de réparation. C’était pour entrer dans un de ces coins réservés aux mécanos que le chef des protecteurs avait prêté son empreinte digitale. La jeune femme soupira, parcourir toute la base ne l’enchantait pas, mais elle avait besoin de lui, et aussi le fait de voir quelqu’un l’aiderait surement à se calmer. Elle referma le clapet de l’ordinateur portable, sortie et referma son bureau puis se mit en marche. Ses talons résonnaient dans les couloirs et elle marchait si vite et d’un air si déterminé que sa blouse blanche volait derrière elle, lui donnant un air impressionnant avec son tailleur strict et son chignon impeccable. Elle savait qu’elle n’était pas obligée de s’habiller comme ça tous les jours, qu’elle n’était pas au musée et n’était pas contrainte d’autant de tenue, mais que voulez-vous, les habitudes sont dures à perdre. Elle arriva en quelques minutes à peine au quartier défensif, remplis de gros-bras qui la dépassaient en général de deux têtes minimum, mais la petite biologiste n’était pas du genre impressionnable, et elle accosta l’un d’entre eux pour savoir où était l’homme qu’elle cherchait. Bien que visiblement dérangé le militaire lui indiqua d’une voix morne l’armurerie, ce qui ne l’arrangea pas elle. On n’entre pas comme ça dans une pièce pleine a craqué d’arme en tout genre quand on n’est pas censé en avoir le droit…

Heureusement pour elle, son militaire préféré n’avait pas refermé la porte derrière, elle s’engouffra dans l’antre à pas discret, sur la pointe des pied comme elle en avait l’habitude, évitant à tout prit de faire claquer ses escarpins. La surprise la prit de court quand l’australien commença à lui parler sans se retourner. Pourtant elle n’avait pas fait de bruit ? Comment avait-il deviné sa présence ?

_ « Dolus an virtus quis in hoste requirat ? Ab uno disce omnes ! » Qu’importe la ruse ou le courage devant l’ennemi, un seul suffit à tous les connaître ! Enonça t-elle avec un sourire triomphant. Et je te connais assez bien pour affronter tes troupes Caesar !

Ann aimait parler par énigme, et avec Blaze, c’était toujours plus facile. Mais sa remarque latine ne sembla pas le déstabiliser le moins du monde, il en vain même à l’enlacer, chose à laquelle la paléontologue ne s’habituait pas. Ce n’était pas son genre les marques d’affection, elle était bien plus à l’aise avec les chiffres qu’avec les câlins… Elle avait été bien moins intimidé de demandait son chemin à une armoire à glace boudeuse que maintenant dans les bras de son ami. La surprise passée, elle lui rendit son étreinte avec quelques hésitations. Une fois séparés, elle lui adressa un sourire contrit en signe de salutation et le laissa exprimer à haute voix sa curiosité de la voir elle ici, si loin de ses labos en pleine après-midi.

_ Et bien j’aurais un service à te demander en faite. Elle avisa le fusil à moitié démonté et ajouta : Mais je peux repasser plus tard si tu es occupé.

Elle lui laissa le temps de répondre, sachant que ce chef de section avait un cœur en or et ne la laisserait pas repartir sans s’être exprimé, enfin elle espérait. Elle recula de quelques pas de manière à s’asseoir sur un banc qui se trouvait derrière elle.

_ Ce matin, une équipe d’avatar a découvert des ossements, et j’aimerais aller les étudier et les ramener aux labos. J'aimerais aussi que tu m'accompagnes, en tant que garde du corps.

Elle enrichit ses paroles d'un sourire franc dans l’espoir que ses grand yeux verts feraient pencher la balance en sa faveur.

Sa rencontre avec Ann aurait pu être comparé à un coup de foudre, mais amical. Ils s'étaient abordé pendant le petit séjour en Guyane et Blaze avait immédiatement apprécié la passion qui animait l'âme de la jeune paléontologue. Étant extrêmement curieux, le militaire avait décidé d'en apprendre un peu plus sur les recherches d'Ann et au fur et à mesure elle avait commencé à partager son amour de la mère avec lui, ce qui lui permettait de découvrir le dernier espace qu'il n'avait pas visité : les fonds marins. Avec le temps, ils avaient été amené à se voir de plus en plus fréquemment. Tout d'abord pour le travail, puisque lors des sorties il fallait l'autorisation d'un des responsables pour pouvoir quitter l'enceinte de la base, et rapidement elle vint directement s'adresser à lui pour effectuer une sortie, en sachant pertinemment que le grand gaillard ne lui refuserait pas sa compagnie.

Quand elle prit la parole en latin, Blaze haussa un sourcil pour exprimer son incompréhension. Les langues mortes n'étant pas vraiment sa spécialité, il fit une petite mimique du visage pour lui faire comprendre humoristiquement qu'il n'avait rien compris à ce qu'elle venait de dire. Il n'eut même pas le temps de lui demander une traduction que la jeune femme la lui offrit sur un plateau d'argent. Un léger rire quitta sa gorge quand elle le compara à César puis il l'enlaça tendrement. Comme à chaque fois, elle semblait déboussolée par cette marque d'affection qui était parfaitement naturelle dans le comportement de Blaze. Comme il s'y attendait, elle lui confirma vouloir lui demander un service. Intrigué, Blaze retourna s'asseoir sur son tabouret pivotant et observa la jeune femme.

- Ne t'inquiète pas pour elle. Je peux finir de la remonter après. Je t'écoute.

Comme promis il l'écouta et haussa la tête au fur et à mesure de ce qu'elle disait. Pouvoir aider sa jeune amie faisait toujours plaisir au protecteur, surtout lorsqu'il s'agissait de jouer le rôle qui lui était confié : la protection du personnel. Soudain, il remarqua la tentative de persuasion dans les yeux d'Ann et il lui renvoya un regard mais celui-ci était du genre salace.

- N'essaie pas de me manipuler vieille sorcière ! Je connais tes agissements et je sais que tu possède des pouvoirs magiques capable de me faire tourner la tête !

Il la fixa ainsi pendant quelques secondes avant de reprendre un air normal et de sourire jusqu'aux oreilles.

- Tu sais très bien que je ne te refuserais jamais rien ! Laisse moi juste le temps de remonter ce bijou et je suis tout à toi.

Blaze fit pivoter sa chaise et se cala devant l'arme. A l'armée, une des premières choses que l'on demandait à un soldat c'était de savoir monter une arme en toute situation, pendant une discussion, sous des tirs, les yeux bandés ou toute autre situation existante. C'est pourquoi, afin d'éviter qu'un silence s'installe Blaze repris la conversation.

- Alors comme ça les Schtroumpfs ont découvert des os qui t'intéressent ? Et ce seraient ceux de quelle grosse bestiole ?

Blaze effectua quelques manipulations avec le chien du fusil pour s'assurer qu'il était bien en place. En effet, il serait un peu désagréable que lors de la détonation le chien lâche sous la pression du ressort et que la balle parte dans le mauvais sens... Autrement dit dans la magnifique cible que serait la tête de Blaze dans cette situation. Le militaire enfonça un chargeur et enclencha la sécurité. Après un rapide regard sur son râtelier, il sélectionna une arme de poing comparable aux anciens Colt, mais celui-ci possédant 3 canons superposés verticalement capable de tirer simultanément. Une fois l'arme accrochée à son ceinturon, il s'empara du fusil d'assaut fraîchement monté, la version rafale du fusil CARB qu'il s'empressa de raccorder à une bandoulière de sécurité.

- Bon... Je prends de quoi nous défendre et je pense que nous pourrons y aller.

Blaze s'agenouilla et il ouvrit un tiroir d'où il sortit quelques chargeurs de chaque arme qu'il plaça aux différentes attaches conçues à cet effet. Une demi douzaine de chargeur dans les mains, il se ravisa et en déposa deux... Si une telle quantité de munitions devaient être utilisées, c'est que leur mort avait déjà sonné. Un couteau vint se positionner dans son étui à la ceinture et le militaire se redressa, faisant fier allure équipé comme il l'était.

- Allez, roulez jeunesse !

*

Le ton de la réponse ne plû pas à la paléontologue qui fronça instinctivement les sourcils, mais quand son interlocuteur en vain à parler de pouvoir magique, elle ne pu réprimer un gloussement. En bonne scientifique elle ne croyait pas à la magie, tout n’est que science avait-elle prit l’habitude de déclarer à ses assistants quand ils s’émerveillaient d’un quelconque phénomène. Lorsqu’elle s’aperçut qu’il restait sérieux elle hésita entre rire et reprendre contenace, mais quand elle le vit sourire elle ne pu s’empêcher de rire, renversant par la même occasion sa tête en arrière.

Elle le regarda s’installer pour remonter son arme et une bouffé de reconnaissance l’envahie, elle n’avait ni l’habitude des marques d’affection ni qu’on lui accorde du temps aussi gentiment. Cela devait surement venir de son enfance dans les quartiers huppés de Manhattan où l’argent et les diamants étaient plus prisés que l’amour sincère. Cet homme sous ses airs bourru était vrai prince.

_ Merci, murmura t-elle si doucement qu’elle pensa qu’il ne l’avait pas entendu.

Le militaire enchaîna sur la découverte des avatars, oh ce n’était pas une découverte faramineuse, un squelette très récent, rien qui puisse faire atteindre le septième ciel à un paléontologue, mais pour établir des bases de données, c’était essentiel de pouvoir avoir accès à de tels ossements. Et ça, Ann le savait, les connaissances manquaient cruellement ici, bien sur les humains savaient si telle ou telle plante était toxique, si un animal était dangereux ou non et savaient même expliquer mieux que les Na’vi comment les Grandes Arches étaient apparues. Mais que savait-on réellement sur la faune de la lune mauve ? Pas grand-chose, et rien du tout ou presque sur la faune aquatique, alors l’histoire et l’évolution de ses animaux, il ne fallait rien espérer.

_ Oui, ils ont trouvé ce qui semblerait être un squelette d’hyppoferox qui aurait servit de diner à des viperwolves. Je ne suis pas sûr que ce soit véridique, c’est pour ça que j’aimerais aller voir sur place. Ces imbéciles n’ont pas imaginé que c’était le squelette complet qui était intéressant, pour moi comme pour tous les autres zoologistes de la base.

Ce n’était pas dans ses habitudes de se plaindre, aussi elle en fut elle-même étonné d'entendre ces mots sortir de bouche, tellement qu’elle s’arrêta de parler, préférant observer le militaire plutôt que de dire des bêtises. D’ailleurs en le regardant s’affairer un doute la prit, comptait-il sortir de la base ? Il en avait tout l’air avec ses pistolets, fusils, et même couteau. Elle eut la confirmation de ce qu’elle craignait, il avait décidé d’y aller de suite. L’idée était assez tentante en faite, c’était même agréable de voir qu’il lui suffisait de demander pour que l’on s’exécute sur le champ. Elle sourit en pensant aux informations capitales auxquelles elle aurait accès une fois sur place… Oui mais son sourire se figea quand elle regarda ses pied, parcourir la forêt pandorienne en talons aiguilles ? Très peu pour elle !

_ Euh oui… ‘Fin tu veux partir maintenant ? Je veux dire, il faut d’abord que j’avertisse mon chef de service et que je change de tenue. Dit-elle en se levant pour appuyer ses dires.

Elle sourit à demi, mi amusé, mi ennuyé. Elle le regarda dans les yeux quelques secondes avant de baisser les yeux vers sa ceinture, elle n’était pas une experte en protection, mais elle ne pensait pas que les armes à feux serait ce qui les protègeraient. Elle avait en tant que biologiste une très bonne connaissance de la faune géante qui vivait de l’autre côté de ces murs, la peau de la pluparts de ses créatures était blindée, tué ou être tué n’était pas de rigueur ici, ici il fallait être discret et respectueux. Mais elle n’était pas vraiment mademoiselle zéro risque…

_ Tu n’auras pas besoin de tous ça. Lui lança t-elle avec un mouvement de tête en direction de ses armes. De toute façon, à part un être humain, je te défend de mettre à mort le moindre animal !

Ann était catégorique là-dessus, les humains n’avaient pas le droit de vie ou de mort sur les autres espèces du règne animal. Si un homme était dévoré par un lion, tant pis pour lui, il savait que les lions étaient des prédateurs non ? L’homme se prétendait l’être le plus évolué, qu’il apprenne donc à rester à sa place ! Elle darda sur celui qui était son supérieur hierarchique un regard perçant, attendant de voir sa réaction, il lui avait déjà prouvé maintes fois en Guyane qu’elle pouvait lui faire confiance mais c’est dans les conditions difficiles que la vraie nature se révèle. Elle s’en voulut aussitôt de tester ainsi un homme qui avait été si gentil et patient avec elle, et à qui elle devait le respect, question d'amitié et de hierarchie. Même si elle savait qu’il voulait juste s’assurer qu’elle rentrerait à la base sans une égratignure elle ne s’excusa pas, préférant attendre de voir si il se vexait…

*

Contrairement à ce que pensait Ann, le murmure qu'elle souffla fut bien audible par Blaze, mais conscient de ce qu'elle devait ressentir, il fit comme si de rien n'était pour se concentrer sur son arme. Malgré ça, ce mot resta dans son esprit et il trotta pendant quelques instants dans sa tête. La façon dont elle avait dit ça était comme une réelle marque de reconnaissance envers lui, mais à ce moment là, pourquoi ne pas l'avoir dit plus fort ? Avait-elle honte d'apprécier le comportement qu'avait Blaze avec elle ? Ce serait quand même un peu idiot compte tenu qu'il la considérait comme une bonne amie et que d'après ce qu'il pouvait voir s'en était de même... Il devait y avoir autre chose qu'il ne savait pas forcément. Et il ne la forcerait pas à le lui dire.

La jeune paléontologue lui expliqua brièvement la découverte faite par les avatars. Un Hyppoferox... Dévoré par des loups-vipères... A combien s'étaient mis ces petites créatures pour pouvoir le ronger jusqu'aux os ? Ils avaient du s'y mettre à une bonne dizaine au bas mot. Mais ignorant ce qu'était capable d'ingurgiter un de ces animaux pendant un repas, il était possible qu'une vingtaine de ces bestioles soient nécessaire pour accomplir cet acte.

-Ok... Je ne vais pas me mêler de tes querelles avec les bleus, ça n'arrangerait pas ma situation. Mais j'avoue que je ne comprends pas comment ils ont fait pour ne pas y penser... Surtout que la plupart d'entre eux ont fait un minimum d'études... Pour certains elles étaient même axées scientifiques...

Quand la jeune femme remarqua qu'il était déjà prêt à partir, elle fit une petite remarque qui refroidit les ardeurs de Blaze. Il fallait qu'elle aille avertir son supérieur hiérarchique puis qu'elle change de tenue. Une rapide inspection de la jeune femme confirma ses dires. Gambader au milieu de la forêt en talon aiguille... On a vu mieux comme aventurière. Et avant même qu'il n'ait pu acquiescer ce qu'elle venait de dire, elle enchaîna sur un sujet qui vexa Blaze. Partir en forêt... Sans armes... Et si ils étaient en danger ? Il n'allait quand même pas se défendre à coup de bâton... Face à un Thanator les chances de survie étaient raisonnables, mais seulement pour un des deux.

La bouche du militaire s'ouvrit pour argumenter, mais en sentant l'authenticité des propos d'Ann, il préféra ne rien dire et retira toutes les armes qu'il portait. Comment allait-il pouvoir garder un statut de leader si il se laissait mater par une scientifique ? Dans quelques heures la rumeur comme quoi le "grand Blaze" s'était laissé amadouer par la jolie paléontologue... Mais bon...

- T'as gagné. Je laisse tout ça ici, mais je te préviens, quoi qu'il se passe en forêt, tu ne discuteras aucune de mes directives ! Compris ? Si c'est oui, je te suis.

Un peu vexé par le fait de devoir obéir à une scientifique, Blaze ne prononça pas un mot de plus. Aider son ami lui faisait bien entendu plaisir, mais d'un point de vue purement militaire, partir dans cette forêt sans aucune arme pour se protéger relevait du suicide... Surtout lorsque tout dans cet endroit était démesurément plus grand qu'un être humain. Mais bon, il savait que sans ça il ne quitterait pas l'enceinte de la base car Ann était catégorique sur ses instructions. Afin de prouver à son amie que tout allait bien, il passa un bras autour de son épaule et prit la direction du repaire des scientifiques, comme si de rien n'était.

Une tension palpable se matérialisa soudainement dans l’armurerie, un silence pesant l’accompagnant de toute sa lourdeur. C’était comme si les radiateurs avaient lâchés, comme si les purificateurs avaient sombrés et que le méthane se répandait en voile noir entre eux. Le résultat de l’incompréhension mutuelle. La paléontologue glissa quatre doigts crispés dans ses cheveux en observant le sourire figé du militaire. Une pensée la traversa brièvement, et si elle avait tord ? Et si il avait raison, que les armes étaient nécessaires dehors ? Mais le mot « danger » ne faisant pas partie de son vocabulaire, cette pensée ne fit même pas escale dans son esprit. Elle avait forcement raison, comment pouvait-il en être autrement ? En tant que biologiste elle avait une connaissance parfaite du comportement animal, et que ce soit ici ou sur Terre, la vie use toujours des même codes. Il n’y a que l’Homme pour ne pas le comprendre et marcher à l'encontre les lois de l’univers. et elle était une des rares à en avoir conscience

_ Tu sais, on dit souvent que les animaux sont imprévisibles, c’est faux. Ce sont les humains qui sont imprévisibles, et fourbe. Regarde devant toi et aucun animal, sauvage ou apprivoisé ne te mentira.

Ann se rendait bien compte que sa remarque le laissait tout autant dans la perplexité, mais comment lui expliquer une façon de pensé si personnelle, presque une philosophie de vie ? Elle ne s’expliquait jamais, ne savait pas le faire, d’ailleurs plus les secondes filaient, moins elle avait envie de le faire. Son impatience avait repris le dessus, finit les yeux doux et les sourires, ce qu’elle voulait maintenant c’était savoir exactement combien d’os possédait un hyppoferox et si ses rotules étaient bien cartilagineuse.

Elle se leva, dansant nerveusement d’un pied sur l’autre quand elle l’entendit céder, puis ajouter qu’elle lui devrait une totale obéissance. Obéir ? La paléontologue haussa les sourcils, ce n’était pas dans ses habitudes d’obéir, mais plutôt à elle de donner les ordres. Cependant, depuis qu’elle avait intégrée le programme, il lui avait bien fallut apprendre à occuper sa nouvelle place, ce qui fut assez difficile pour elle qui désire sans cesse tout contrôler, de son temps de sommeil à l'intonation de sa voix.

Sur ce, elle n’ajouta rien, laissant le chef des protecteurs interpréter son silence comme un consentement. Elle le laissa même passer son bras sur ses frêles épaules et se diriger vers le quartier ouest sans piper mot. Tout deux n’avait aucune difficulté à marcher de cette façon, le chef militaire mesurant 20 centimètres de plus que la scientifique, talons compris.

Ann se doutait que malgré l’air détendus qu’il affichait, l’australien était inquiet, inquiet pour cette sortie imprévue, inquiet pour sa réputation. Car même si ce n’était que des spéculations de sa part, elle se doutait bien que le fait d’avoir accepter les conditions douteuses d’une jolie scientifique n’était certainement pas ce qui l’aiderait à asseoir son statut de leader, et à conserver le respect de ses hommes. Mais la biologiste savait, elle savait que les armes humaines n’étaient en rien dissuadente pour la faune pandorienne, et que ces jouets ne servaient qu’à rassurer les hommes complexés par leur taille face à cet univers immense et inconnu. Le ronflement de la fourmilière scientifique tira doucement la jeune femme de sa rêverie, elle accéléra le pas et se posta devant le militaire.

_ Je vais prévenir Melvyn que je parts avec toi, et me changer, pendant ce temps, ce serait bien si tu trouvais quelques hommes pour nous accompagner, un hélico porteur et plusieurs caisses remplis de coton biodégradable pour protéger les ossements des coups.

Elle s’arrêta pour reprendre son souffle et réfléchir à quels aspects elle avait oublié. Un frisson la parcourue, elle avait chaud, résultat surement de l’abus de caféine et de l’excitation mêlées. Elle sourit, détacha son chignon tout en tendant son portable à Blaze.

_ J’ai rentré les coordonnées géographique dedans. Ah ! Prends aussi quelques fumigènes noirs. Pour ce qui est le matériel scient’ je m’en occupe.

Elle aurait pu ajouter que le noir était une teinte inexistante sur la lune mauve, ses animaux en aurait forcement une crainte primaire assez grande pour permettre aux humains de s’enfuir en cas de pépins, mais les explications, ce n’était décidément pas son genre.

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