Ann n’étant autre que la petite fille du célèbre politicien William VanderWaart, elle n’avait dès lors d’autre choix que de naître et grandir dans l’atmosphère étouffante de Manhattan, mais Ann n’en vit que les beaux quartiers de l’Upper East Side où seules les voitures non polluantes étaient autorisées à rouler, où Central Park était encore vert et où la pénurie d’eau n’existait pas. Ses parents, dont elle n’a aucun souvenir étaient de grands avocats spécialisés dans la finance. Ils moururent lorsqu’elle atteint ses 12 ans dans un accident d’avion, sans avoir réellement connu leur fille. Ann ne s’est jamais formalisée de cette absence, à l’école ses camarades eux aussi étaient élevés par une nourrice bien qu’ils voient leurs parents plus régulièrement. Elle n’a réalisé que très tard le manque que ses parents lui ont légué en mourant.

« Les traditions sont faites pour évoluer, ça s’appelle l’innovation. »
Laëtitia

Sous la pression d’un grand-père exigeant et omniprésent, elle suivit les meilleurs cours de la meilleure école primaire d’Amérique, mais Ann était surdouée, et s’ennuyait vite, très vite, c’est ainsi que William engagea une nouvelle gouvernante, nommée Laëtitia, une française qui lui donna à partir de ses 10 ans et jusqu'à ses 15 ans des cours de langue comme le français, l’allemand, latin et le grec ancien à domicile. Heureusement pour Laëtitia, des professeurs d'universités importantes telles que Yelle, Harvard ou Brown venaient compléter cet enseignement déjà riche et soutenu, avec des cours de science, de droit et de littérature. Au grand désespoir de son grand père, la petite fille ne se passionnait que pour les sciences, rejetant politique, économie et littérature en bloc. Mais le patriarche de la famille New Yorkaise était quelqu’un d’obstiné, et il avait décidé que sa chère petite fille deviendrait une femme politique de premier ordre, comme il en était de tradition familliale. C’est ainsi qu’elle entra en conflit violent avec l’homme qui l’élevait, et qui malgré les apparences strictes et impassibles, l’aimait plus qu’on ne puisse l’imaginer. Entêtée, Ann pris pour habitude de contredire systématiquement toute forme d’autorité, à passer outre, et à obtenir ce qu'elle voulait par ses propres moyens. A 16 ans, elle obtint une place dans la très ancienne et réputé Nova Southeastern University, ou elle suivit des cours en vu de préparer le trio licence-master-doctorat en biologie, avec option paléontologie. Les deux premières années menant à l’obtention de la licence furent une formalité pour la jeune femme, qui se permit même de gagner un an sur ses camarades et d’être ainsi la plus jeune diplômée de sa promotion à seulement 18 ans.


Le master fut plus ardu, et elle dû travailler au Washington Museum durant ses congé pour être sur de décrocher sa place en doctorat, lequel était restreint à seulement trois chanceux travaillant 3 ans sur un projet de thèse avec une équipe scientifique du campus. Joueuse, elle choisit comme sujet de thèse une question que tout les paléontologue se posait depuis deux siècles, l’appartenance ou non du mégalodon au groupe des Carcharodons, ou autrement dit, cet immense requin était-il l’ancêtre du grand requin blanc ? Au fil de ses recherche, il apparut nettement de grandes similitudes entre les deux espèces, ce qui aurait très bien pu correspondre à un lien de parenté évident, mais au bout de deux ans de travail, la découverte de dents non encore fossilisées datant de 12 000 milles au maximum à la datation au carbone 14 surpris toute la communauté scientifique, ce qui signifiait qu’un tel animal aurait pu nager dans les même eaux qu’Ulysse, Achille ou les pharaon égyptien ! Cette découverte fit grand bruit, et permit à Ann de conclure que les deux squales n'était en fait que des cousins, deux ramifications d’une même branche ayant suivit des évolutions différentes, et expliqua la disparition du super-requin par le refroidissement progressif des océans, restreignant les zones d’eaux tempérées qu’affectionnent les requins, et surtout l’adaptation au froid des proies du mégalodon, les baleines. En effet, si les communautés de baleine étaient restées dans les eaux tièdes, Ann l’aurait parié, les mégalodons de taille réduite, c'est-à-dire de moins de 12 mètres de long, nageraient encore dans les océans.

Parallèlement aux recherches mené par l’université, une équipe de paléontologue européens avertis arriva aux même conclusions, ce qui permit à la jeune femme de valider son doctorat, et de décrocher un poste par la même occasion au Musée privé d’histoire naturelle de Chicago en temps que paléontologue, finissant ainsi ses études avec les honneurs a à peine 23 ans. Intégrée à une petite équipe d’amoureux des dinosaures, elle oublia pendant deux ans le monde sous-marins pour s’intéresser aux animaux terrestres. Travaillant surtout à la reconstitution informatique des grands lézards, elle réalisa plusieurs films documentaires qui lui permirent d’étudier la motricité et l’apparence des dinosaures, chaque espèce devant répondre à un impératif de survie dans son milieu. Bien que cette activité plu à Ann, les recherches lui manquait, elle aimait passé des heures en planque à attendre un poisson qui ne viendrait peut être jamais et s’extasier quand il apparaissait dans l’objectif de la caméra, elle aimait passé des heures sous un soleil cruel à dégager des os avec une brosse à dent, mais malheureusement pour elle, le musée n’organisait que très peu de campagne de fouille pour des raisons financières. C’est ainsi, qu’à 25 ans, elle reprit le chemin de l’université dans le but d’obtenir une licence en biologie marine et de pourvoir par la suite à un poste assez haut placé dans un musée actif sur le plan des découvertes scientifiques. Elle suivit donc des cours au centre de recherche océanographique d’Orlando en Floride, où se situé le plus grand aquarium au monde, avec plusieurs millier d’espèces représentaient, des orques, des requins citron de trois mètres et même le très dangereux pour l’homme, requin tigre.

Détentrice d’une licence en biologie marine avec pour spécialité les grands prédateurs, et armée d’une expérience professionnelle, elle décrocha le poste d’adjointe de la section paléozoologique du NY Museum à 28 ans, puis passa responsable de la section marine un an plus tard, ayant sous ses ordre une équipe composé de 4 paléontologues, 3 océanologues, et un océanographe, avant de relacher encore une fois la mer pour la terre en passant directrice de la section paléontologique du musée après son accident.Sur le plan professionnel, tous réussissait à la jolie demoiselle de bonne famille, mais sa vie personnelle était un vrai désert, un désert que certains homme traversait, s’arrêtait parfois quelques jours, puis repartait inévitablement. Ann ne s’en était jamais plaint, elle aimait être indépendante, ne devoir de compte à personne, et surtout être libre de prendre l’avion pour le bout du monde d’un instant à l’autres si une découverte intéressante s’y était faite.

« A l’instant où j’ai senti ses dents s’enfoncer dans ma chair, j’ai bien cru mourir. Quelle mort plus belle je pouvais espérer que mourir de par la mâchoire de Neill ? »
Ann J. Vanderwaart

« Elle a toujours était imprudente, mais ce jour là elle avait dépassé les bornes, c’est un véritable miracle que le requin ne l’ai pas tué par son coups de dents. Et un miracle qu’elle ait survécu jusqu’à l’hôpital.»
Marcus Whiterstones

C’est à l’âge de 30 ans qu’est survenu son plus gros accident, la morsure de Carcharodon carcharias, ou grand requin blanc, qui l’a longtemps privé d’une partie de sa musculature et qui a bien faillit lui coûter la vie. Cela faisait six mois qu’elle était en Afrique du Sud avec 4 membres engagé par la section océanographique du NY Museum of Natural History, qu’elle et Marcus Whiterstones représentaient, pour étudier la population de requin blanc qui vivait là. Cela faisait cinq mois que le petit groupe suivait de près trois grands mâles grâce à des balises à onde radio pour connaître avec précision leurs déplacements et leurs habitudes alimentaires, afin de faire changer les lois internationales de protection de cette espèce pour coller au mieux avec la réalité.

Des trois requins, Ann s’était prise d’affection avec le plus grand, nommé Neill. Cet animal était un record à lui tout seul, pulvérisant avec ses 7,02 mètres et ses 3 800 kilos estimés le précédent record du plus grand requin rencontré, un spécimen de 6, 75 mètres, c’était en 2 168. De plus, c'était un mâle, et en général ce sont les femelle qui sont le plus à même de dépasser les six mètres, les mâles ayant une moyenne de cinq mètres. Neill n’était pas seulement une force de la nature, le prédateur était aussi un des rares requins à être curieux de l’homme et à n’avoir durant les mois d’études jamais montré d’agressivité envers un être humain. Petit à petit, Ann avait oublié les dents de 7 cm, et les deux tonnes de muscles pour ne plus voir qu’un compagnon de recherche qui venait tout les matins effectuer des sauts du diable au large de la baie ou mouillait le Sauna, le bateau de l’équipe, ou venir plaquer son museau dans la main de la biologiste, y frottant allégrement ses ampoules de lorenzini, restant parfois dans un état léthargique de bienêtre à ce contact appellé immobilité tonique. Les évènements échappèrent peu à peu au contrôle des humains, Neill montrait une forme d’intelligence étonnante, prévoyant les actions des chercheurs ou les mouvements du bateau, et la jeune femme ne cessait de s’extasier sur ce pouvait faire le carcharias. C’est sans surprise qu’Ann commença à nager avec le requin, à le toucher, utilisant toute ses connaissances sur le comportement de ses animaux pour éviter les accidents, toujours accompagné d’un membre de l’équipe filmant toute les sortie en mer.

Mais un jour, l’inévitable arriva, Neill ouvrit la gueule face à la nageuse, et malgré toutes les règles élémentaires de sécurité, elle avança les mains, touchant du bout des doigts les dents tranchantes comme des rasoirs, ils étaient immobiles, position provoquant l'apnée du squale. Et puis le courant poussa la jeune femme, sa main dérapa, un très léger filet de sang s’en échappa. Le requin tressailli, refermant brusquement sa gueule avant de la rouvrir pour la refermer sur le côté de la scientifique, tout avait été très vite, et pourtant l’animal avait retenu son coups, n’enfonçant ses dents meurtrières qu’au niveau de l’épaule, épargnant le tronc, la hanche et le bras gauche, un peu comme si il s’était rendu compte trop tard de ce qu’il faisait. Consciemment, il avait gardé le corps inconscient dans la gueule avant de l’abandonner près du bateau et de prendre la fuite, c’est Marcus qui repêcha le corps abandonné par le prédateur, le caméraman encore trop secoué pour réagir.

Ann avait eu de la chance ce jour là, beaucoup de chance, d’abord, la mâchoire n’avait pas atteint la colonne vertébrale ni la veine jugulaire ou l’aorte, et enuite que le requin ai retenu sa force de frappe, ne libérant pas les deux tonnes de puissance dont été doté sa mâchoire, ce qui aurait brisé net tout les os de la victime. Après une semaine à l’hôpital Du Cap, elle refusa la chirurgie musculaire réparatrice et fut rapatriée au États-Unis. A la suite de ce tragique épisode, Marcus et Ann furent amant pendant un an, avant que la jeune femme ne prenne peur et décide de rompre.

Paléontologue de premier ordre sur terre, mais tenue à l’écart des projets en génétiques pour sa philosophie pessimiste et sa haine de l’être humain, les gouvernement ne lui ont jamais fait confiance. Sa notoriété publique du à son nom était dangereuse, elle aurait facilement pu compromettre le projet Life, qui était très joli sur le papier, avec son espoir de faire revivre des espèces que l’homme avaient tuées, mais comme toujours les laborantins se prennent toujours un peu pour Dieu, et Ann avait des doutes sur les espèces étudiaient là-bas. Après deux ans de bras de fer avec les autorités pour obtenir plus d’information et de transparence face à ce projet, c’est avec scepticisme qu’elle reçut une lettre l’invitant à participer à l’expédition sur Pandora. Mais ce fut sans surprise que le FBI, trop heureux, lui offrit l’opération de son épaule gauche pour lui permettre de mettre toutes ses chances de son coté.

Il faisait sombre dehors, le temps était orageux, sans doute le tonnerre gronderait plus tard dans la nuit. Les orages magnétiques était devenue monnaie courante en ce mois de septembre 2 245. La pendule du fond, la vieille pendule datant du XIX ème siècle de son grand père sonna 20h. Ann s’était assise dans le confortable fauteuil vert près de la fenêtre, dont les volets étaient de jour comme de nuit toujours à moitié fermé. La jeune femme aimait la pénombre que lui procurait cet agencement le jour, et aimait se réveiller en même temps que le soleil le matin, voir les lumières de la ville le soir, et s’endormir péniblement tard le soir dans ce bureau. Oui, elle n’aimait pas dormir dans son lit, préférant le doux ronronnement de l’ordinateur central et de son spectromètre de masse. Cette pièce, c’était un peu comme son laboratoire, un labo-bureau-boudoir, Ann y travaillait, dormait, mangeait et parfois même s’y reposait, comme aujourd’hui.

La journée avait était éprouvante, comme d’habitude, l’équipe du NY Museum rentrait à peine de trois mois de fouille en Australie et dans les îles du Pacifique. Après un vol d’une dizaine d’heure passé à rédiger un rapport pour le conservateur du musée, un discours pour la soirée de bienfaisance de samedi et un communiqué pour une revue spécialisée, elle avait supervisé le rapatriement des ossement du Thalassomedon et des dents de Mégalodon dans les quartier d’étude du musée avant de commencer les premiers moulages d’exposition et les prise de vue en vu de reconstitutions informatiques. Ann ne savait pas déléguer, il lui fallait tout faire seule, ou au moins surveiller, mais Marcus, devenu son supérieur hiérarchique après sa nomination au poste de conservateur en juin 2244, en avait décider autrement aujourd’hui, l’obligeant à rentrer chez elle, dans son appartement qu’elle connaissait si peu.

Ann soupira, l’ennui la guettait, mais ses jambes, trop lourdes refusaient de bouger. Elle voulut tendre la main pour attraper son paquet de cigarette qui trônait sur la table basse, abandonné là avec pour compagnon d’infortune le reste des poches de la jeune femme, à savoir un portable, un briquet, deux dents de requins de récifs et une poignet de sable fin, mais se rétracta, préférant frapper dans se mains puis demander :

_ Jarvis ! Un café s’il te plait.
_ Bien Madame, Neko vous l’apportera dans deux minutes et 54 secondes. Lui répondit une voix grave d’homme.

Ann esquissa un bref sourire, Jarvis était l’ordinateur central, c’était lui qui gérait l’appartement, il avait pour cela deux robots à sa disposition, Neko et Kana, et depuis que la paléontologue lui avait un jour reproché son manque de précision, il ne pouvait s’empêcher de donner toute information avec la plus exacte rigueur.

_ Madame a reçut une lettre, il y a de ça deux jours, Piers, le gardien à bien faillit ne pas me la confier.
_ Piers n’aime pas les robots…
_ Je suis un ordinateur ! s’écria Jarvis, outré.

Ann éclata d’un rire franc, tout en attrapant au passage la tasse de café que le petit robot noir lui avait apporté sur un plateau. Elle bu deux gorgé avant de s’intéressé à la lettre que lui présentait désormais Neko. Elle l’a prit doucement, elle était peu habitué au papier, qu’elle considérait comme du gaspillage et réprima un rictus de dégout en voyant l’entête du département d’Etat sur l’enveloppe.

_ Madame souhait-elle que je la lui lise ?
_ Tu l’a digitalisé je suppose ? demanda t-elle sans quitter le bout de papier des yeux.
_ En effet, il fallait que je la classe par ordre d’importance.
_ Et ?

Ann fronça les sourcils, Jarvis ne répondait toujours pas, elle lança un regard exaspéré à l’écran sur lequel se dessinait peu à peu un décor irréel de plantes gigantesques et colorées. La jeune femme soupira encore une fois toute en ouvrant la lettre, qu’elle lut avec application, fronçant au fur et à mesure de sa lecture les sourcils de surprise. Elle alluma une cigarette avant de relire une deuxième fois la lettre.

_ Il s’agit du Thanator géant, le plus grand prédateur pandorien. Déclara Jarvis, tout en faisant apparaître sur l’écran une représentation en 3 dimensions de l’animal. Son squelette est renforcé d’unobtanium. Il mesure environs 5,50 mètres de long et plus de 2,50 mètres de haut. Sa tête est cuirassée, il possède des dents longues de 23 centimètres.
_ 23 centimètres ? C’est plus que des dents de Mégalodon… l’interrompit-elle.
_ Les biologistes de la première expédition, continua Jarvis sans se préoccuper de la remarque, ont supposé que le Thanator était le prédateur le plus dangereux de Pandora. J’ai entendu dire que cet animal aurait pu battre un Tyrannosaurus Rex…
_ Et face à un Kronos ?
_ Un Kronosaurus ? Personne n’a encore jamais comparé les deux espèces…


Ann sourit, il y avait beaucoup à apprendre encore sur terre, mais visiblement encore plus sur cette lune éloignée, et elle était curieuse, très curieuse. Et elle adorait les animaux pour lesquels elle devait lever les yeux afin de les voir.

_ Jarvis ? Demande un complément d’information au département, on va aller comparer ces deux grosses bêtes, soufla t-elle pensivement, tout en tirant une bouffée sur sa cigarette.

Ann avait envoyé son CV et sa lettre de motivation sans trop y croire, bien qu’excellente biologiste, auteur de plusieurs découvertes importantes dans la vie des quelques requins vivants encore sur terres et chef de recherche réputé pour sa rigueur, elle était avant tout paléontologue. Son truc à elle s’était les fossiles, les ossements, les reconstitution informatiques, les fouilles, et les relations publiques, bref, elle était paléobiologiste jusqu’au bout des ongles. Mais alors, pourquoi l’expédition s’embarrasserait d’une scientifique qui passerait son temps à fouiller le sable à la recherche d’une hypothétique espèce disparue depuis des millions d’années ? Contre toute attente, ce fut William qui la rassura, et la poussa à croire en la nécessité de sa présence dans l’expédition, à plus de 80 ans, il était encore le seul homme qui arrivait à la rassurait quand elle doutait. Jusqu’au début du projet Pandora, elle ne s’était jamais rendu compte à quel point son grand père était important dans sa vie, il fut son soutient, celui qui la poussa à aller au tests dans le Texas alors qu’elle voulait rester à NY diriger l’installation du nouveau Spinosaurus, encore lui qui l’aida a arrêter de fumer, allant jusqu'à s’installer chez elle pour l’empêcher de toucher à la nicotine, et toujours lui qui la força à passer deux jours à l’hôpital lorsqu’il lui fallut subir une chirurgie réparatrice des muscles Deltoïdes et des Trapèzes supérieurs. Elle qui avait horreur des hôpitaux, des médecins et des malades, trouvant les lieux pathétiques et ennuyeux, préférant souffrir plutôt que de voir un docteur lui dire qu’il comprenait que ça fasse mal et qu’il allait la soigner, dû encaisser les jours d’hospitalisation, et ceux qui suivirent, le bras gauche en écharpe, raccourcissant au maximum les délais d’immobilisation au grand dam de ses médecins.

« Connaître les fastes d’une planète, c’est aussi connaître les ruines de son passé »
William J. Vanderwaart

Ann s’était rendue en Guyane à reculons, elle n’avait pas envie de quitter son poste au musée, et bien que les activités ne manque pas sur la base spatiale, la jeune femme eut beaucoup de mal à s’intégrer aux autres, et à s’habituer au travail. Elle n’avait pas d’activité de recherche à mener, ni même de matière à étudier, pas d’os, pas de fossiles, rien que des photos, des notes et des rapports provenant des équipes de Grace Augustine.

« Et si les Thanators possèdent la même ceinture pelvienne que les T-Rex ? »
Jarvis

Idée complètement incongrue qui réveilla cependant la curiosité de la paléontologue, qui après une déprime d’environs six mois, se souvint enfin pourquoi un certain jour de septembre elle avait décidé d’aller sur Pandora étudier ces surprenants animaux. Son humeur morose fit place à son enjouement habituel et sa capacité d’adaptation face à ses collègues fit le reste, elle réussit enfin à trouver sa place. L’effort physique ne lui faisait pas peur, et ce n’était plus pour chasser velociraptors et iguanodons qu’elle courait plus longtemps, qu’elle nageait plus vite où qu’elle pédalait plus fort que les autres, mais bel et bien pour leur montrer qu’elle était capable, capable d’être utile sur Pandora, mais aussi sur Terre, sur la base où ses travaux scientifiques étaient restreints.

Puis vint la cryogénisation, bien que répugnant dépendre d’un caisson pendant cinq ans, ne plus avoir le contrôle, Ann y entra sans exprimer sa réticence. Le voyage se passa sans encombre et la jeune femme se réveilla avec une migraine lancinante qui s’atténua seulement deux jours plus tard, pour s’éteindre totalement lors de son débarquement sur « la tortue ».