Recherches - [Pv; Evelyn Everhart & Juliet Mallory](CLOS)

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Melvyn Montgomery & Evelyn Everhart & Juliet Mallory

Recherches
Ou comment faire des choses utiles pour l'Humanité en rencontrant des Gens.

Une journée plutôt paisible se déroulait dans la Tortue. L'Expédition était arrivée il y a peu sur Pandora et les choses n'allait pas bon train. Une fois la base installée, les pilotes d'Avatars et le meneur du voyage, Raven Galloway, avaient rencontré les tant attendus Na'vi, qui n'était pas très hospitaliers. On apprit que d'autres hommes se trouvaient déjà sur la lune bleue et ils n'avaient pas des attentions très pacifiques. On ne savait pas encore ce qu'ils cherchaient à faire mais on pouvait se douter que l'unobtanium n'était pas pour rien dans cette affaire. Le précieux minerais était vendue à prix d'or sur Terre, d'autant plus s'il était vendu au marché noir. Malgré ce contretemps des plus fâcheux, l'expédition maintenait ses activités de départ : essayer de nouer un lien pacifique avec les autochtones pour les pilotes d'Avatars, protéger l'expédition pour les protecteurs (quelle logique ...), s'occuper de la santé des occupants de la Tortue pour les médecins et essayer de trouver une solution pour sauver la planète Terre pour les scientifiques. Bon, pour eux, ça peut paraître un peu beaucoup, ils doivent trouver une solution soit pour adapter la vie sur Pandora pour accueillir des humains sans détruire l'écosystème de la lune, soit trouver une solution pour dévier un astéroïde qui file droit vers la planète du système solaire. La première solution était la plus probable.

C'est pour cela que Melvyn se levait tôt tous les matins. Et cette journée n'échappa pas aux habitudes. Melvyn est le responsable de la section scientifique. Il supervise toutes les recherches portant sur la faune et la flore de Pandora. Il fait lui-même quelques recherches. Ce matin, il se leva, comme à son habitude, à 6h, prit une douche en vitesse, enfila un jean et une chemise blanche et n'oublia pas son éternelle blouse blanche avant de se rendre au réfectoire. Il était de bonne humeur ce matin, pour le moment rien n'obscurcissait sa journée. Il n'avait pas encore croisé Karin Jansen. Celle-ci était une des plus éminentes scientifique de l'expédition et lui menait la vie dure depuis qu'il avait été élu responsable. Elle convoitait aussi le poste. Melvyn choisit soigneusement son petit-déjeuner et s'installa à la table ou les scientifiques se réunissaient. Il était parfaitement réveillé contrairement à certain. Il le sentit bien, alors il essaya de ne pas trop déranger ceux qui dormaient encore malgré eux. Il échangea quelques informations avec Ann sur l'avancé de leurs recherches. Les choses allaient tranquillement, comme à leurs habitudes. Après un bon petit-déjeuner, le scientifique se dirigea d'un pas calme et serein vers les quartiers ouest. En chemin il croisa Sage, son apprentie, et lui demanda d'être à l'heure cet après-midi pour quelques expériences. Il avait réussi à se dégager un peu de temps avec sa protégée. Il l'appréciait vraiment. Elle lui promit qu'elle serait à l'heure avec un sourire éclatant. Il était vrai que Melvyn n'avait nettement moins de temps à lui consacrer depuis qu'il avait été élu "chef", mais elle était autonome et il était fier d'elle. Le jeune homme arriva au niveau du laboratoire, il n'y avait encore personne à cette heure matinale. Il alluma son ordinateur, enfila sa belle blouse blanche et chercha son dictaphone. Aujourd'hui il allait faire quelques expériences sur la plante Lucinaria Fibriata plus communément appelée binary sunshine. Ses feuilles deviennent bioluminescentes lorsqu'elles réagissent à un danger. La binary sunshine est une des nombreuses formes de vie sur Pandora à qui on a découvert un système nerveux simple. Elle est une "zooplante", une plante-animale. C'est une spécificité étrange que Melvyn voulait étudier au niveau de son génome. Ces plantes produisent une lumière persistantes et les Na'vis les utilisent comme lampes en enroulant les feuilles, car même cueillies, celles-ci produisent tout de même de la lumière, un phénomène assez peu observable chez les autres plantes.

Melvyn se rendit dans la serre, tout en enfilant ses gants, heureusement la section scientifique possédait quelques pousses de cette plante. Il coupa soigneusement un morceau de feuille qu'il déposa dans une petite coupelle. Il emmena sa trouvaille dans le laboratoire. Il posa la coupelle sur un poste de travail et alluma son dictaphone :

" Echantillon de feuille de Lucinaria Fibriata. Etablissement du caryotype."

Melvyn allait, à partir de son échantillon, établir une carte du génome de la plante, c'est-à-dire une image de ses différents chromosomes, composés d'ADN, le plan de fabrication de tout organisme vivant. Il commença consciencieusement le protocole à réaliser (que je ne détaillerai pas ici tellement il est fastidieux et long). Il manipula pendant plusieurs heures. L'établissement d'un caryotype est fait de différentes manipulations qui nécessite beaucoup de temps. Le laboratoire se remplissait d'heures en heures, il y avait de plus en plus de personnes dans le quartier Ouest. Melvyn laissa reposer sa préparation, se frotta les yeux et enfila ses lunettes de repos. Le travail était long mais tellement grisant pour lui. Il adora ses moments passés en laboratoire, il était comme coupé du monde. Cette expédition était une vraie aubaine pour lui et il ne s'était pas senti aussi bien depuis longtemps. Depuis la mort de Mark, quand il y pense. Melvyn promena son regard dans la salle. Les différents membres de son équipe s'affairaient à différentes activités toutes plus diverses les unes que les autres. Melvyn était fier d'être à la tête de cette équipe hors-norme. Elle était exceptionnelle et le but qui les avait amené ici l'était tout autant. Le scientifique poussa un soupir d'aise, il était vraiment bien ici. Le laboratoire était en quelque sorte son milieux naturel. Il reposa les yeux sur sa préparation et se leva de sa chaise haute. Il se tourna vers l'entrée du labo'.

Evelyn n'était pas très matinale ce matin là. Elle avait travaillé tard la veille pour mettre la touche finale à son nouveau rapport sur son projet. Elle avait mis au point un protocole pour un transfert de conscience accessible aux tétraplégiques et aux comateux qui lui semblait tout à fait prometteur. Bien entendu, tout cela restait entièrement théorique pour le moment, puisqu'aucun test n'était possible et que, d'après ses simulations, même si cela fonctionnait le coût pour une seule personne serait très excessif. Cependant, elle était sur la bonne voix, elle le sentait, le système de transfert des Avatars n'avait plus de secret pour elle. Il fallait simplement qu'elle trouve un moyen de le perfectionner pour une application médicale. La réussite de son projet n'était qu'une question de temps. Ce qui la mettait tout naturellement d'humeur joviale. Elle était tout particulièrement pressée d'en parler à ses collègues et notamment à Melvyn Montgomery. Le directeur de la section recherche l'avait soutenu depuis le début dans ses travaux, et elle était pressée d'avoir son avis éclairé sur ses avancées.

C'était donc d'un pas léger qu'elle s'était dirigée vers le réfectoire ce matin là. Elle avait même pris le temps de se nouer les cheveux en un chignon et de se pomponner un peu, ce qui n'arrivait que lorsqu'elle était d'humeur optimiste. En entrant dans la grande pièce, elle balaya du regard la table où avait l'habitude de s'installer les scientifiques. Pas de Melvyn en vue. Il s'était probablement levé tôt, comme d'habitude, et avait déjà fini son petit-déjeuner. Tant pis, elle irait le voir à son bureau, en espérant ne pas le déranger durant l'une de ses expériences. Ne se laissant pas démonter, elle se servit donc généreusement au buffet pour se donner du baume au cœur. Ezio la taquinerait en la voyant prendre autant de sucre, mais qu'importe, elle avait besoin de son quota de glucose.

Evidemment, lorsque le lève-tard émergea finalement et s’assit face à elle avec un énorme sourire et des donuts à n’en plus finir dans son assiette, elle n’y coupa pas. Mais qu’importe, sa journée commençait bien, petit-déjeuner avec Ezio promettait une journée sans soucis… Enfin, c’est ce qu’elle pensait. Après avoir fini son petit-déjeuner, elle était retournée à sa chambre pour attraper sa tablette informatique portable. Elle y stockait toutes ses données, aussi bien personnelles que professionnelles, et donc bien entendu ses travaux. En effet, elle n’avait pas vraiment de bureau personnel (ce n’est pas comme s’ils avaient la place, bien que la base soit déjà grande), elle préférait donc travailler dans sa chambre, seule, lorsqu’elle avait besoin de calme pour réfléchir. Les laboratoires qu’ils partageaient entre scientifiques étaient plus utiles lorsqu’elle avait besoin de mettre en pratique quelque théorie et parler à d’autres collègues de ses idées. De plus sa chambre n’était pas très loin des couloirs d’accès aux zones des Avatars et du staff médical. En cas d’appel pour un ennui technique, elle était donc rapidement sur place.

Toujours est-il donc qu’en allant de sa chambre aux laboratoires, elle passa par la salle commune et en profita donc pour prendre une boisson chaude au distributeur. Et tant qu’elle y était, elle en prit également une pour Melvyn. S’il s’était levé tôt, le petit-déjeuner était déjà derrière lui depuis un moment, il apprécierait un en-cas pour garder l’énergie nécessaire à son travail. En tant que responsable et généticien, ainsi que mentor d’une apprentie, il était toujours occupé, Evelyn le voyait bourdonner dans tous les sens. Ca ne pourrait pas faire de mal. D’autant plus que les températures restaient fraîches dans la base, dont l’air était filtré, recyclé et conditionné pour leur permettre de vivre sans masque. Cela asséchait l’air ambiant et Evelyn était peut être l’une des seules, mais cela lui donnait constamment soif…

Un gobelet dans chaque main et la tablette sous le bras droit, elle prit donc la direction des laboratoires. Si elle visait juste – ce qui était fort probable, elle commençait à connaître les habitudes de leur responsable – elle y trouverait Melvyn à coup sûr, lancé dans une expérience, dans un cours pour son apprentie, ou dans un débat avec un quelconque collègue. Elle lui glisserait le gobelet histoire de lui signaler sa présence et attendrait tranquillement qu’il soit disponible pour lui glisser quelques mots. Elle n’était pas très exigeante, elle se contenterait d’un avis rapide, une approbation ou un conseil. Et elle n’était pas pressée non plus, elle n’avait aucune réparation ni vérification de matériel au programme aujourd’hui.

Sauf qu'à un tournant, alors qu'elle n'était même pas à un mètre de la porte du laboratoire de génétique, elle fit la rencontre désagréable d'un dos immobile dans lequel elle fonça sans même sans rendre compte. Elle réussit à sauver sa tablette et le gobelet qu'elle tenait dans la main gauche, mais l'autre s'ouvrit sous le choc et le chocolat chaud se répandit sur le sol, le dos de la personne qu'elle venait de bousculer, et les chaussures d'Evelyn. Et le chocolat chaud... était chaud. Après un petit cri surpris, Evelyn fit un pas en arrière sous la brûlure du liquide et grimaça à la sensation de ses chaussettes humides. La personne contre laquelle elle avait buté s'était vivement retournée au contact du liquide brûlant avec son dos, et Evelyn agrandit les yeux en la reconnaissant.

« Mallory ?! Mais qu’est-ce que vous foutez au beau milieu du passage, figée comme une grue ?! »

« Mallory ?! Mais qu’est-ce que vous foutez au beau milieu du passage, figée comme une grue ?! »

- Non mais vous êtes aveugle ou quoi ? Personne ne vous a appris qu’il fallait regarder là ou on marche ? Pas étonnant que vous les scientifiques ayant autant besoin de nous !

Alors qu'il se tournait vers l'entrée du laboratoire, Melvyn entendit un bruit sourd et des exclamation s'élevèrent justement de l'endroit qu'il regardait. Le bruit était comme la chute d'un liquide, un étrange "splash" suivit de voix féminines. Le scientifique remit ses lunettes noires en place et fit attention au différentes voix.

« Mallory ?! Mais qu’est-ce que vous foutez au beau milieu du passage, figée comme une grue ?! »

Melvyn pouvait la reconnaître facilement. Les intonations courroucées venaient d'une collègue et amie, Evelyn Everhart. La jeune scientifique étudiait les mécanismes de connexion entre les avatars et leurs pilotes pour les adapter à des fins médicales. Le responsable avait tout de suite trouvé l'idée très intéressante. Il fallait beaucoup de travail pour la demoiselle et Melvyn s'était engagé à l'aider du mieux qu'il pouvait. Evelyn avait beaucoup de connaissances pratiques mais quelques manques théoriques qu'il essayait de combler du mieux qu'il pouvait. Elle était sûrement venue pour lui parler de ses avancées. Mais un des mots fit tiquer le scientifique. Mallory ... Il ne connaissait que trop bien ce nom. Et les paroles énervées qui suivirent lui confirmèrent ses doutes.

- Non mais vous êtes aveugle ou quoi ? Personne ne vous a appris qu’il fallait regarder là ou on marche ? Pas étonnant que vous les scientifiques ayant autant besoin de nous !

Melvyn poussa un long soupir. C'était bien ce qu'il craignait. Juliet Mallory était dans le couloir et se prenait le chou avec Evelyn. La jolie blonde faisait partie des protecteurs et d'après ce qu'il avait compris elle affectionnait particulièrement les armes et la bagarre, ce qui rebutait parfaitement le jeune homme. Ce fut lors d'une conversation avec un ingénieur qu'il eut le malheur de parler en mal des armes. L'impulsive Juliet se trouvant juste derrière lui ne put s'empêcher de réagir. Mais de quoi se mêlait-elle cette jeune femme au visage de gamine. Le jeune homme et elle s'étaient tout de suite opposés. C'était ensuite créer une relation de tension palpable, les deux personnes se détestant ouvertement et se le faisaient bien savoir.

Melvyn se leva de sa chaise haute. Il fallait bien qu'il intervienne, la prise de bec risquait de gêner les scientifiques du laboratoire, il se devait de remettre le calme en ces lieux, même si la tâche lui paraissait vraiment difficile. Et puis, surtout, il se demandait bien ce que pouvait bien faire Juliet ici, la science ne l'intéressait guère et ce n'était sûrement pas pour faire un brin de causette avec lui. Il arriva rapidement à l'entrée du laboratoire et constata les dégâts. Evelyn avait dans une main sa tablette informatique, support de ses recherches, de l'autre elle tenait un gobelet sûrement encore plein. Par terre se trouvait une grande flaque brune, ce qui devait être un chocolat chaud. Juliet était trempée dans le dos, Melvyn déduisit rapidement le comment du pourquoi. Le jeune homme inspira rapidement un peu d'air et se lança d'un air calme mais strict :

" Du calme, il ne s'est rien passé de grave alors calmez-vous. Ça vaut surtout pour vous, mademoiselle Mallory, de nombreuses personnes sont entrain de travailler en ce moment-même, ils ont droit à un peu de calme. Et puis d'abord que faîtes-vous ici ? Ne devriez-vous pas être à un terrain d'entraînement à taper sur tout ce qui bouge ? A moins que vous ne vous soyez perdu ? "

Sa dernière phrase fut ponctuée par un léger sourire ironique. Non, il n'appréciait vraiment pas la demoiselle. Elle n'avait pas de grande morale et tout ce qui l'intéressait était de savoir quelle arme elle allait utiliser aujourd'hui. Melvyn détestait tout ce qui se rapportait de près ou de loin à la guerre. Ancien médecin humanitaire il connaissait ses ravages. De plus que pour lui rien de vaut une bonne négociation, une discussion calme qui réglait les conflits au profit des deux partis. Le scientifique regardait la demoiselle avec un sourcil arqué attendant une réplique acerbe, vive de sa part. Il se tourna légèrement vers Evelyn avec un regard soucieux :

" Vous n'avez rien au moins ? Ni votre tablette ? "

Il savait que l'outil informatique recélait une grande partie des informations de la scientifique, que se soit dans ses recherches que personnel, autant dire quasiment toute sa vie. Il avait pour habitude de se soucier des autres, surtout des personnes qui comptaient pour lui. Et Evelyn faisait de ses personnes là. Ses recherches étaient brillantes de plus elle était, pour lui, une personne de confiance, il aimait beaucoup discuter avec elle même si le sujet n'était pas de science. Même si, parfois, elle pouvait être un peu étrange avec lui. C'est pourquoi il se tourna de nouveau vers la demoiselle aux cheveux d'or. Attendant une réponse aussi de sa part.

Le visage juvénile de la jolie blonde était paradoxalement aussi insupportable à voir qu'il était incongru pour une "protectrice". C'était comme un masque pour cacher la laideur de son âme, une tromperie pour amener les hommes inconscients dans les serres de la démone. Enfin, ça c'est ce que le côté imaginatif, poétique et rêveur d'Evelyn s'était inventé. En vérité, elle ne pouvait tout bonnement pas la voir en peinture sans avoir en mémoire la perte de son père, que Juliet avait si dédaigneusement piétiné en reniant publiquement le sien... et cela lui était tout simplement insupportable. Et tout cela n'était pas étranger à une petite dose d'envie ou de jalousie, non pas de la beauté de la jeune femme - Ezio lui avait maintes fois rappelé qu'elle n'avait pas de complexes à avoir dans ce domaine - mais du fait qu'elle ait eu un père... Évidemment, si elle avait su de quel père il s'agissait, ce sentiment aurait fondu comme neige au soleil. Mais en attendant, il était bien là et Dieu que Juliet lui était insupportable ! Et alors quand elle ouvrait la bouche, c'était dix fois pire !

« Ouiii, ce doit être ça ! Le vide intersidéral qui règne dans votre petite caboche a dû m'éblouir par le stupéfiant mystère qu'il représente ! Pas étonnant qu'il faille vous expliquer trois fois comment fonctionne un grille-pain ! »

Elle ne fut quand même pas mécontente de voir Melvyn intervenir. Pas que cela lui pose beaucoup de problèmes de lancer des piques à Juliet pendant dix minutes, mais d'une : elle savait Melvyn de son côté (parce qu'évidemment, la blondinette était assez stupide pour se mettre à dos le plus galant des hommes, et le plus calme et responsable des scientifiques !), et de deux : elle n'avait pas vraiment que ça à faire, et en intervenant Melvyn lui donnait une bonne excuse pour en rester là. C'est pas non plus comme si elle appréciait de voir la miss Mallory. Moins elle devait supporter son existence, et mieux elle se portait ! Elle décrocha donc rapidement son regard de la blonde pour offrir un sourire à son responsable, son visage passant de la crispation à l'amabilité en un instant. Elle n'eut aucun mal à répondre aux ordres de Melvyn, parfaitement détendue maintenant qu'il était à ses côtés. Elle dut cependant se retenir de ne pas sourire - cela aurait été bassement mesquin - lorsque Mallory se fit rabrouer et rabaisser. Ça lui apprendrait à empiéter sur leur territoire, non mais.

Ce n'est que lorsque Melvyn lui demanda si elle allait bien qu'Evelyn se souvint du chocolat chaud ayant éclaboussé ses chaussures. Avec l'insupportable Juliet (qu'elle portait mal son nom soit dit en passant !) pour la distraire, elle en avait quasiment oublié le pourquoi de leur dispute. C'est qu'elle avait l'incroyable capacité de lui mettre les nerfs en boule ! Elle fit la moue en sentant ses chaussettes trempées, mais la chaleur s'était dissipée. Il s'agissait donc plus d'une gêne que d'une douleur. Elle avait également eu le bon réflexe en resserrant son bras sur sa tablette - et non l'inverse - l'empêchant ainsi de tomber et de s'abimer. Dieu merci. Evelyn releva donc les yeux sur Melvyn avec un sourire rassurant :

« Tout va bien. Évidemment, c'est un pur gâchis de chocolat chaud artificiel... »

« Mais ce serait plutôt Mallory qui devrait passer de l'eau froide sur son dos. Je m'en voudrais de priver la base de l'une de ses meilleures protectrices pour une bête brûlure. »

Elle avait beau ne pas la supporter, Evelyn n'était pas du genre à souhaiter le pire pour ses ennemis, encore moins des blessures physiques. Même si une petite brûlure par ébouillantage n'allait pas la tuer, ce serait assez douloureux et la bonne conscience d'Evelyn la pousserait à s'en vouloir. Ce qui serait totalement stupide et l'agacerait d'autant plus. Et puis, elle ne tenait pas non plus à ce que cet incident prenne plus d'ampleur, même si elle doutait que le responsable des protecteurs, Blaze Ellison, s'offusque pour ça. Elle ne voulait pas d'ennui, et encore moins en apporter à Melvyn, ce qui arriverait s'il devait intercéder en sa faveur - parce qu'elle savait très bien qu'il le ferait.

« Mais j'ai sauvé votre boisson ! »

Elle lui tendit le récipient intact et plein (seul le couvercle avait chuté par terre lors de l'impact, le contenu était resté miraculeusement à l'intérieur) avec le même sourire joyeux qu'elle lui offrait toujours quand elle lui rendait un service - voulu ou non.

« put*in »

« ça vaut surtout pour vous »

"Ne faites pas semblant d’en avoir quelque chose à fiche Everhart, ce n’est absolument pas crédible! ça aurait été une de vos fichues expériences qui auraient reçu un jet de chocolat brulant vous auriez parue plus sincèrement désolée qu’à l’instant. Le mensonge ne vous va absolument pas, contrairement à l’idiotie! Peut importe si vous avez blessé un des protecteurs tant que la boisson de votre patron est intacte! "

"Je n’ai jamais vu un tel manque de compassion. Même moi j’en aurais eu plus que vous à mon égard pour un ennemi que je viendrais de blesser gravement sans être parvenu à lui éviter d’atroce souffrance. Contrairement à ce que vous laissez penser, vous êtes aussi mesquine et sournoise que n’importe quel autre être humain."

" Quand à vous,

je n’ai jamais vu leader aussi faux-jeton et bourrés de préjugés sur les autres! Si vous aviez eut un peu de jugeote vous vous seriez rendu compte que cette petite idiote

à tout déclenché! Quel intérêt de s’acharner ainsi sur moi? Excepté pour montrer à tous quelle supériorité vous avez? On sait bien que vous êtes le chef! Pas la peine de rabrouer les autres! C’est tellement … minable et ça montre bien que vous ne connaissez rien d’autres que vos fichus laboratoires. Si vous vous intéressiez à ce qui vous entoure, vous auriez compris que j’étais venu vous remettre ce rapport"

"même pas capable de rattraper un dossier. "

Ce fut la jeune scientifique qui lui répondit la première. Une fois qu'il était intervenu, Evelyn s'était tout de suite décontractée. Melvyn la savait responsable et surtout à l'écoute, elle avait compris rapidement le sens de ses propos. Aussi, peut-être par habitude de son rang de responsable, elle l'écoutait d'avantage. Le jeune homme n'était pas du tout du genre à profiter de son statut. Il considérait qu'il avait été élu par un groupe de personnes, ceux-ci lui faisaient donc confiance et il se faisait un devoir de respecter cette confiance. Il faisait tout son possible pour être le meilleur responsable possible et c'était un travail de taille. La jeune scientifique le regarda de nouveau et avec un sourire léger qui mettait Melvyn à l'aise, elle déclara :

« Tout va bien. Évidemment, c'est un pur gâchis de chocolat chaud artificiel... Mais ce serait plutôt Mallory qui devrait passer de l'eau froide sur son dos. Je m'en voudrais de priver la base de l'une de ses meilleures protectrices pour une bête brûlure. »

Bon, alors résumons-nous. Tout le monde allait bien, aucun accident matériel ni humain. Il n'y avait donc aucun raison de s'énerver autre mesure. Il fallait maintenant essayer de réparer les pots cassés, et surtout envoyer Juliet faire un tour à l'infirmerie, histoire de passer un linge froid sur son dos. Melvyn n'aimait pas la demoiselle mais ce n'était pas pour autant qu'il lui souhaitait du mal, au contraire. Il aura beau se trouver devant son pire ennemi, il sera toujours présent s'il faut aider quelqu'un, il y a toujours des limites bien sûr, mais si l'ennemi en question se trouvait mourant au bords d'une route, il ne le laisserait pas en plan. Le jeune homme se tourna à nouveau vers la jolie blonde pour lui conseiller le plus aimablement possible de se rendre auprès des infirmières, quant Evelyn repris rapidement la parole, un grand sourire aux lèvres et en tenant fière devant elle, le gobelet encore plein.

« Mais j'ai sauvé votre boisson ! »

" Merci beaucoup c'est vraiment gentil de votre part."

Melvyn aimait bien toutes les petites attentions qu'elle lui portait. Il prit donc le gobelet qui contenait son thé à la menthe encore chaud, avec un doux sourire. Il n'était pas vraiment café, Evelyn l'avait bien remarqué et qu'elle fasse attention à se genre de chose le touchait particulièrement, même si parfois, il était déstabilisé par toute cette attention. Il n'avait pas pour habitude qu'on fasse beaucoup attention à lui. Un fois son thé en main, il se tourna une bonne fois pour toute vers Juliet qui semblait plus que remonté. La situation prenait vraiment des allures catastrophique. Elle fulminait. Elle bouillonnait même. Melvyn la vit les regarder avec un regard haineux, ces légers sourcils froncés, les pupilles dilatés par l'adrénaline. Elle serrait de façon excessive un porte document qu'elle avait sous le bras. Elle leva ses yeux plein de défi vers lui, Dieu, qu'il avait horreur de ça. Il avait comme l'impression qu'elle allait lui sauter à la gorge, c'était effrayant et lui n'aimait se trouver dans la position de la proie. Il n'avait jamais de coup de sang, de moment de pur énervement, sa fonction et ses responsabilités l'en empêchait. Il devait toujours être présent, apte à répondre de façon réfléchie aux autres. C'est pourquoi il avait quelques difficultés à comprendre l'énervement, la colère subite de la jeune femme. Elle leva le tête vers Evelyn et s'exclama :

"Ne faites pas semblant d’en avoir quelque chose à fiche Everhart, ce n’est absolument pas crédible! ça aurait été une de vos fichues expériences qui auraient reçu un jet de chocolat brulant vous auriez parue plus sincèrement désolée qu’à l’instant. Le mensonge ne vous va absolument pas, contrairement à l’idiotie! Peut importe si vous avez blessé un des protecteurs tant que la boisson de votre patron est intacte! "

Elle continua une phrase plus bas que Melvyn put entendre. Elle était réellement en colère mais en même temps, le jeune homme avait l'impression que la demoiselle était comme touchée par cette dispute. Manque de compassion ... Il était vrai qu'il n'avait pas été des plus diplomates avec elle depuis qu'il l'avait rencontré mais il n'avait pu faire autrement. Il avait peut-être été trop vite, il essayait de comprendre ce qui pouvait bien la rendre aussi agressive, il pensait comprendre. Mais la demoiselle se tourna ensuite vers lui, en haussant le ton et avec le ton le plus dédaigneux et énervé que Melvyn ait jamais entendu :

" Quand à vous, je n’ai jamais vu leader aussi faux-jeton et bourrés de préjugés sur les autres! Si vous aviez eut un peu de jugeote vous vous seriez rendu compte que cette petite idiote qui à tout déclenché ! Quel intérêt de s’acharner ainsi sur moi ? Excepté pour montrer à tous quelle supériorité vous avez ? On sait bien que vous êtes le chef ! Pas la peine de rabrouer les autres! C’est tellement … minable et ça montre bien que vous ne connaissez rien d’autres que vos fichus laboratoires. "

Sur le coup, Melvyn en resta bouche bée. Ce n'était pas pour autant qu'il était désarçonné mais jamais il n'aurait cru arriver à une telle dispute juste pour une bousculade dans un couloir. La scène prenait des envergures dingues. Il ne se laissa pas pour autant dépassé. Il nota bien soigneusement les critiques, faux-jeton, bourré de préjugés, hautain. Pas qu'il se sentit peinée, cette demoiselle ne le connaissait pas. Mais indigné oui, comment pouvait-elle le critiquer d'être bourré de préjugés alors qu'elle même le prenait de haut sans même le connaître un minimum. C'était un peu l'hôpital qui se fichait de la charité. Mais il prenait en compte son avis, il ferait plus attention à l'avenir à ses paroles, histoire que d'autres personnes, avec qui il n'a pas de problème, pense comme elle. Il la fixait toujours d'un air neutre, attendant la fin de sa tirade avant de commencer à parler. Ce fut alors qu'elle lui expliqua la raison de sa venue dans le quartier Ouest.

"Si vous vous intéressiez à ce qui vous entoure, vous auriez compris que j’étais venu vous remettre ce rapport"

Rapport qui finit dans la seconde dans la flaque de chocolat. Melvyn n'eut pas le temps de le récupérer, la blondinette l'ayant lâché avant qu'il ne l'attrape. Il inspira pronfondement, s'accroupit, récupéra le dossier qu'il essuya d'un revers de manche. C'était un rapport d'une équipe de Blaze Ellison. Il s'occuperait de cela plus tard, pour le moment le cas "Mallory" était toujours d'actualité. Il ne savait pas vraiment comment prendre cette tirade. Il choisit l'option la plus calme et posée. Il se tourna vers elle. Son regard n'exprimait rien de particulier, il essayait de la souder doucement, il était calme.

" Je suis désolé si j'ai pu vous paraître hautain, idiot ou je ne sais quoi d'autre. Ce qui est sûr c'est que l'on se reproche les mêmes choses. Vous me décrivez comme pédant et bourré de préjugés, mais me connaissez-vous vraiment ? Avons-nous eu l'occasion de parler ? On ne se connait pas, alors comment pouvez-vous, vous-même, dire ce que je suis ? "

" Cet incident n'aura pas du prendre de telles proportions. Juliet

-c'était la première fois qu'il employait son prénom-

vous devriez vous rendre à l'infirmerie, histoire de vérifier que vous n'ayez rien de grave, si Evelyn l'a fait remarqué ce n'était pas pour rien ni pour se moquer de vous. Je transmettrai le message à Ellison pour lui dire que vous m'avez bien amené le rapport."

Il savait parfaitement que ce n'était pas demain la veille que les choses allaient s'arranger avec cette demoiselle, alors autant éviter de remuer le couteau dans la plaie ou d'aggraver les choses pour une simple histoire de bousculade dans un couloir. Surtout qu'ils avaient tous 3 des choses plus importantes à faire que de s'étriper pour un chocolat chaud. Mais, il était vrai que Melvyn et Juliet n'avait jamais eu de réelle conversation, ou plutôt d'écoute entre-eux et il était plutôt bon que le scientifique le fasse remarquer. Advienne que pourra. Melvyn se tourna ensuite vers Evelyn, elle n'était tout de même pas venue pour rien :

" Du nouveau concernant vos recherches ? "

Melvyn la remercia tout en saisissant le gobelet qu'elle lui tenait, et elle lui répondit d'un sourire radieux. Faire plaisir lui faisait plaisir à elle-même, toujours, mais dans le cas de ses proches ou des personnes qu'elle appréciait tout particulièrement, c'était quasiment un devoir qu'elle se faisait d'illuminer la journée d'autrui de petits gestes tout bêtes. Melvyn n'était pas ingrat, contrairement à d'autres, et elle appréciait ce détail - tout comme de nombreux autres - chez son responsable. A ses yeux, il était le supérieur parfait et elle n'avait aucun souvenir de quoi que ce soit dont elle pourrait se plaindre ou qui lui aurait fait regretté d'avoir voté pour lui aux élections. Pas qu'elle ait quoi que ce soit contre Karin Jansen... mais ce n'était clairement pas le même caractère et en conséquence la même relation. La vie dans les labos si cette femme avait été à leur tête, Evelyn l'imaginait plus terne.

L'éclat de voix de Mallory ramena son attention sur la blondinette. Celle-ci la fixait comme si elle voulait la tuer du regard et Evelyn retint un mouvement de recul. Cette animosité était différente du fiel qu'elles se jetaient à la figure lors de leurs prises de bec habituelles. La jeune ingénieur, qui détestait les altercations, n'appréciait pas du tout la manière dont cette bête bousculade tournait. Elle se crispa devant les accusations dont Evelyn l'aspergeaient. Elle : sans coeur, menteuse, idiote, sans compassion, mesquine, sournoise... ?! Ça faisait beaucoup trop à avaler. On ne l'avait jamais autant insulté et accusé de maux aussi graves. Elle en resta coite. Ses sourcils tiquèrent et son visage se figea dans un masque de choc. Dieu merci, Juliet en avait fini avec elle et se tournait maintenant vers Melvyn, ne se rendant pas compte ainsi du trouble qu'elle avait éveillé chez son ennemie.

Elle avait soudainement l'impression d'avoir mordu dans un fruit amer. Elle n'aurait pas dû se laisser démonter par cette pimbêche qui ne connaissait rien de sa personne ou de son histoire - comme le souligna parfaitement Melvyn quelques instants plus tard - et se permettait de juger et d'insulter aussi cavalièrement autrui. Mais contrairement à ce qu'affirmait Juliet, Evelyn était on ne peut plus sensible et empathique. Même si la majorité de ces accusations était totalement fausses, qu'elles aient été portées à son encontre signifiait que quelque part en dessous de la couche de marbre malloryenne, elle avait dû toucher une corde sensible sans même le faire exprès. C'était en effet la première fois que la protectrice mettait autant de véhémence dans ses propos. Même si Evelyn ne pouvait pas la supporter, elle - contrairement à d'autres et à ce que prétendait Mallory - ne tenait pas à blesser qui que ce soit. Elle était agressive avec cette femme parce que celle-ci le lui rendait bien et était insupportable, c'est tout. Elle n'avait jamais pris comme objectif de lui pourrir la vie.

Le dossier tombant dans la flaque de chocolat la sortit de ses pensées. Automatiquement, elle plissa les lèvres, désapprobatrice. Juliet n'y avait pas mis beaucoup de subtilité, il ne faisait pas grand doute qu'elle l'ait fait exprès et c'était d'une telle puérilité... ! A peine la blondinette lui avait-elle mis le doute sur la manière dont elle la traitait qu'elle lui rappelait pourquoi au juste, elle ne pouvait pas la supporter ! Elle laissa échapper un léger grognement méprisant dans un souffle, mais le bruit ne fut pas entendu : Melvyn avait pris la parole à son tour et monopolisait l'attention, de ce ton et ces manières calmes et posées qui demandaient le silence et l'écoute. Ces mots paisibles et raisonnables apaisèrent légèrement Evelyn, qui desserra subtilement sa prise autour du gobelet à moitié vide de chocolat chaud. Elle s'était involontairement crispée, mais son supérieur savait trouver les mots justes pour apaiser... ou tout du moins ne pas envenimer la situation. Il avait plus de talent et d'éloquence qu'elle de ce côté là. Elle le laissa donc volontiers répondre sans piper mot. Lorsqu'il la mentionna pour souligner qu'elle n'avait pas parlé en pensant à mal, elle se permit de hocher la tête et de rajouter, lorsqu'il se fut tu :

« Le ton que j'ai pris pour vous parler, c'était pour ne pas prêter le flanc à vos répliques acerbes Mallory. J'étais sérieuse. »

« Je suis désolée. Je ne voulais pas vous blesser, vous m'avez surprise. »

Là, et qu'on en attende pas plus d'elle : ça devait au moins compter comme la BA de sa journée ! S'excuser à Mallory, l'insupportable, c'était, c'était... très mature et responsable, voilà. Même si ça faisait mal à sa fierté et qu'elle était sûre qu'elle allait le regretter. Plus qu'à attendre que la pimbêche lui renvoie ses bonnes intentions à la figure et les choses redeviendraient à leur place originelle. Evelyn aurait une nouvelle bonne raison de ne pas pouvoir tenir ses nerfs et le côté obscur de sa conscience en sa présence. A la prochaine altercation, elles continueraient à se prendre le chou à qui mieux mieux... La routine quoi. En attendant, elle pouvait au moins compter sur Melvyn pour ne pas piétiner ses efforts. Il était toujours aussi attentif et se tourna vers elle pour lui demander des nouvelles de ses recherches. Evelyn détourna les yeux de la petite blonde et hocha la tête.

« C'était la raison de ma venue. »

Et allez, deux pour le prix d'un

"La faute à qui?! Vous m'avez montré une part de votre personnalité que je n'aime pas du tout, qui pourrait donc ensuite s'intéresser à une personne comme vous?"

"Très bien faites donc ça. Prévenez le."

A la fin de sa tirade sur le peu de connaissances que Melvyn et Juliet avaient en commun, celle-ci lui répondit tout aussi sèchement :

"La faute à qui?! Vous m'avez montré une part de votre personnalité que je n'aime pas du tout, qui pourrait donc ensuite s'intéresser à une personne comme vous?"

Melvyn savait que ses paroles n'auraient pas d'échos en elle, du moins c'est ce qu'il le pensait. Il ne prit pas la peine de répondre de toute façon cette conversation était stérile, elle ne donnerait rien que des mal-entendus ou une dispute de plus, comme la première fois où ils s'étaient parlé. Effectivement Melvyn n'aimait pas tout ce qui touchait de près ou de loin à la guerre ce qui bien-entendu pour une protectrice n'était pas du tout son cas. De plus, lors de la conversation, il était vrai qu'il n'avait pas du tout été tendre avec les armes, il aurait dû faire plus attention aux personnes qui se trouvaient autour de lui et surtout à leurs réactions. Au lieu de cela, la discussion s'est envenimée et depuis à chaque fois qu'ils parlaient c'était toujours la même chose. Melvyn commençait vraiment à le déplorer. Peut-être que si on laissait le côté bagarreur et sa passion pour la baston la demoiselle ne devait pas être si terrible, au contraire, elle pouvait sûrement être sympathique. Mais retirer certaines parties de personnalités étaient impossible et il était très difficile de faire avec. On verrait bien ce qu'il adviendrait.

Juste avant que Melvyn ne pose la question sur ses recherches à Evelyn, celle-ci s'était tournée vers Juliet. Elle lui expliqua le comment du pourquoi de son ton acerbe puis, à la grande satisfaction du responsable, elle s'excusa auprès de la jolie blonde. Melvyn apprécia ce geste, au moins cela allait aider à calmer les tensions. Mais il n'était pas du tout sûr que cela allait être accueilli de la même façon par la protectrice. Pourtant, celle-ci ne pipa mot au grand étonnement du jeune homme. Elle faisait enfin preuve de bons sens et d'un peu de retenue. Toujours avec son air en froissée, mais du moins calmée, elle retira sans aucun autres mots. Bien entendu, le jeune homme ne savait pas où elle se rendait, il espérait quand même que ce soit à l'infirmerie. D'après le couloir qu'elle prenait, cela semblait être le cas. Bien. Il faudra qu'il essaye, une autre fois, quand il aurait le temps, d'essayer de lui parler calmement, face à face pour régler ce problème. Melvyn n'aimait pas vraiment être en froid avec des gens, surtout si cette tension reposait sur des choses qui lui semblaient de moindre importance. Enfin, pour lui, les choses ne semblaient pas assez claires. A voix haute mais d'un ton bas il soupira :

" Il faudra un jour que je lui parle vraiment ..."

Cette remarque avait été faite plus pour lui-même qu'à l'adresse d'Evelyn. A moins que celle-ci ne pensait la même chose, cela le scientifique ne pouvait pas vraiment le savoir ou le deviner, il avait bien remarqué à quel point les deux jeunes femmes se détestaient. Et il pouvait parfaitement le comprendre, le caractère de Juliet n'était pas vraiment des plus agréables. Enfin bon, il avait remarqué que la brunette qui lui faisait maintenant face avait pris le soin de ne pas parler de ses recherches en face de Juliet. Celle-ci enfin partie, il se tourna vers elle :

" Très bien, maintenant que nous sommes enfin entre personnes de sciences, passons aux choses sérieuses. Je vous en prie."

Puis il se décala légèrement histoire de lui laisser le passage pour le laboratoire. Il était vrai qu'ils étaient toujours devant l'entrée et en bon gentleman qu'il était il cédait le passage à la demoiselle. Une fois à l'intérieur, il posa le dossier encore tâché de chocolat sur le plan de travail. Il mit sa préparation légèrement à l'écart, de toute façon il ne devait pas y toucher avant plusieurs heures. Il leva ensuite son regard attendant patiemment qu'Evelyn commence à parler de ses recherches ou d'autres choses. Tout en ouvrant le dossier tâché et en feuilletant le dossier, il l'écoutait. Le porte-papier en question contenait un rapport de mission et une liste d'échantillons rapportés la veille, tout ceci n'était pas urgent, il regarderait tout cela en détail plus tard.

Plus raide que la justice, Evelyn attendait le verdict de son interlocutrice, fermement convaincue que ses excuses ne lui vaudraient qu'une remarque moqueuse et encore plus de mépris à venir. Elle se mordit l'intérieur de la joue lorsque Juliet répliqua avec acidité aux paroles apaisantes de Melvyn. Mais lorsque vint son tour, le couperet ne tomba pas. Une brève expression de surprise, un regard neutre, le silence. Soit Mallory ne jugeait pas utile de lui répondre, soit elle ne s'attendait tellement pas à ce qu'Evelyn s'excuse qu'elle lui en avait coupé le sifflet. Quelque soit l'explication, la scientifique en conçut une légère satisfaction personnelle. Apparemment, elle ne s'était pas trompée en suivant sa conscience. Peut être devrait-elle être moins tendue et plus naturelle dans les environs de cette femme ?! Facile à dire, moins facile à faire : dès qu'elle repensait à ce qu'elle avait dit sur son père, cela lui hérissait le poil.

Sans plus de formalités, sans un autre mot, la blonde se détourna et prit la direction de l'infirmerie - apparemment. Bon débarras certes, mais cette fille manquait décidément de savoir-vivre. Evelyn s'empêcha quand même de rouler des yeux, se rappelant qu'elle n'était pas seule pour autant. Se tournant vers Melvyn, elle lui sourit poliment, prête à entamer leur conversation sur ses recherches, comme si cette altercation n'avait jamais eu lieu (il faudrait quand même qu'elle pense à nettoyer cette flaque avant qu'elle ne produise un autre accident). Son supérieur, lui au moins, avait semblé apprécié ses excuses, fier de son initiative. Elle le trouva néanmoins l'expression pensive et elle dut tendre l'oreille pour saisir les quelques mots qu'il murmura. Après un court instant pour lui permettre de comprendre de quoi il parlait, Evelyn remarqua sans réfléchir et par réflexe :

« Encore faudrait-il que nous ayons la même définition du mot 'parler'. »

Ce n'était nullement sarcastique, il était tout simplement récurrent que le ton monte automatiquement lorsqu'on adressait, tout naturellement et sans arrière pensée, la parole à Juliet Mallory (en tout cas, c'était le cas d'Evelyn). C'était un phénomène d'alchimie étrange, un peu comme le coca-cola et les mentos... sauf que ça, ça avait une explication bien scientifique. Là, on pataugeait en eaux troubles, même pour les détenteurs de la science.

Elle sourit plus franchement lorsqu'il se reprit et l'invita à l'intérieur du laboratoire pour discuter recherches. Amusée par son geste galant (c'était Melvyn tout craché, elle avait appris à ne plus s'en formaliser mais trouvait toujours cela charmant et remarquable qu'il ne faillisse jamais à ses manies de gentleman), elle pénétra le bureau avec entrain. Laissant Melvyn mettre un peu d'ordre sur son lieu de travail, elle attendit qu'il lève les yeux sur elle pour lui signaler qu'elle avait toute son attention. Aussitôt, déposant sa tasse de chocolat chaud - presque vide - dans un coin, elle tira sa tablette informatique de sous son coude et amena, de quelques pressions du doigt, à l'écran les nouvelles données et la suite de son rapport qu'elle souhaitait lui montrer. Elle s'exprima avec agitation et enthousiasme, lui expliqua ses nouvelles théories et découvertes tout en écoutant avec attention les remarques qu'il insérait ici et là dans son discours. Notant tout du bout du stylet dans un coin de son bloc note informatique, elle hochait la tête et demandait des précisions.

Leur discussion dura un bon quart d'heure. Elle touchait à sa fin lorsqu'Ann Vanderwaart pointa son nez à la porte. Aussitôt, Evelyn s'excusa, arguant du fait qu'elle était attendue en salle de contrôle des Avatars pour se retirer au plus vite. Après avoir rencontré Juliet un peu plus tôt, inutile de réitérer une autre altercation avec son deuxième cauchemar ambulant. Surtout que pour le coup, elle n'aurait pas le soutien de son supérieur. Si Melvyn tiqua, il n'en montra pas signe.

[SUJET CLOS]

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