Une enfance difficile dans une famille de nécessiteux, le même schéma familial que la majeure partie des mômes de son quartier. Un petit bourg saturé par la pollution et l’air nauséabond émanant des usines avoisinantes. L’atmosphère de l’agglomération étant presque toxique, les maladies emportaient chaque année des dizaines de gens. Comment, lui, jeune et frêle aurait-il pu échapper à ce fléau ravageur ? Il avait beau s’être enfermer dans sa chambre et tenter de fuir le poids du quotidien, il était condamné. Il passait ses journées enfermé à double tour devant son petit écran d’ordinateur. Sa cyber-existence lui avait permise de s’échapper pendant des années de son affreux monde, mais celui-ci eut tôt fait de le rattraper. Une infection pulmonaire l’approchait de la mort et l’argent pour le traitement lui faisait défaut. Situation désespéré requérant mesures extrêmes, il commença à pirater. Son talent devint de plus en plus certain, il était en mesure d’entrer dans le compte bancaire de n’importe qui, prendre une rondelette somme puis repartir. Même les traceurs les plus perfectionnés n’arrivaient pas à le localiser. Il prit rapidement conscience de ses capacités et, aveuglé par la cupidité, commis une erreur, une erreur fatale. On le trainant devant les tribunaux, le FBI ferma tous ces comptes bancaires le dépouillant ainsi de l’argent amassée. Alors qu’il avait accepté le fait de terminer ces jours en prison, on lui donna une chance inespérée. L’État avait besoin de ses services de hackeur pour empêcher des gens comme lui de pénétrer ainsi dans le réseau national. Il accepta rapidement. Il était libre. Cette paix relative avait été de courte durée, son infection pulmonaire était rendu à un stade avancé, un traitement s’imposait. L’État, refusant de voir partir un élément aussi compétent, pris en charge les coûts de l’opération. Cependant, il y avait une condition : Seth devait se rendre disponible pour toute mission requérant ces compétences. Entre la mort où l’obéissance, le choix fut vite fait. Il vécu.

C’est une excellente question. Comment déjà ? Ah oui, il a été forcé de participer. Le gouvernement l’a tout bonnement inscrit sur la liste des gens « à expédier». Il n’avait pas vraiment le choix, c’était ça où la mort. Le gouvernement ne donnant jamais rien pour rien, devenir un serviteur de l’État était la seule manière de rembourser son traitement si gentiment offert. Inutile de chercher bien loin à quoi il allait servir sur Pandora, son rôle était déjà tout tracé. Il devrait mettre sur pied le système informatique de la Tortue et ainsi assurer la transmission et la gestion de l’information sur l’ensemble de la base. Une tâche colossale pour un seul homme, mais il était plus que ça : il était un génie.

Nettement plus attrayante que celle qu’il avait sur Terre, si au départ il avait crié à l’injustice et à l’abus de pouvoir quand on l’avait déporté sur Pandora, il s’accommoda rapidement de sa nouvelle situation. Pour une fois dans sa vie, il avait l’impression d’être réellement utile. Il n’était plus un pantin à qui on demandait de s’introduire clandestinement dans le réseau de pays étrangers ou de protéger telle section du réseau américain. Il était un concepteur, son rôle était crucial dans la réussite de la mission et personne d’autre que lui n’était mieux placé pour l’assumer. Au summum de ses compétences, il conçu Mnémosyne l’Intelligence Artificiel attaché à la base de l’expédition. L’IA aurait pour rôle de simplifier les tâches de chacun, d’assure la gestion de la base et de son système de sécurité, mais, aussi, de supporter l’immense base de donnée qu’avait composé les chercheurs de Pandora. Au quotidien, Seth s’occupe de mettre à jour Mnémosyne et de corriger d’éventuelles erreurs de programmation commises par la communauté internationale qui avait créée l’IA selon son concept. Même s’il n’avait pas trop apprécié de voir d’autres faire son travail, il n’aurait jamais pu coder seul l’entité informatique sa structure étant complexe qu’il lui aurait fallu, selon ses calculs bien précis, 103 ans.