En toute discrétion | Pv. Jó'

Il s’était passé déjà quelques jours depuis la tasse de café renversée. Tasse de café qui avait grandement fait avancé les choses entre la charmante Islandaise et l’officier sud-africain. On pouvait désormais dire qu’ils étaient « officiellement » ensemble. Enfin, c’était le cas pour le militaire. Seulement, le petit-déjeuner offert dans les quartiers de Max s’étaient terminés de manière légèrement impromptue. Jóhanna avait été rappelée pour une urgence, visiblement une botaniste qui aurait joué avec le feu, et avait laissé en plan le militaire. Oh, il ne lui en voulait pas non… S’il avait été appelé pour une urgence, il aurait fait exactement la même chose. Mais il ne s’était pas attendu à ce genre de situations, et le départ soudain de la pharmacologue l’avait surpris. Le nouveau couple ne s’était pas revu depuis cet épisode, à part se croiser rapidement au détour d’un couloir. Max enchaînait les tours de garde, et Jó’ était également débordée par son travail. Ils avaient toutefois convenus d’un prochain rendez-vous. Le Sud-Africain aurait à apprendre à la jeune femme à tirer. C’était plutôt dans ses cordes, ça tombait bien. Willsdorff s’était donc servi pour la première fois du système interne de messagerie de la base pandorienne. L’Islandaise avait donc reçu le message suivant, bien avant le début de la matinée

Citation :: Bonjour Princesse …
Rendez-vous à 20.30 à l’armurerie interne ce soir pour le cours que je t’avais promis.
Max.

A vrai dire, Max avait mis du temps avant de rédiger ce message. En fait, il ne trouvait pas les mots qu’il fallait. Il ne savait quelle formules employées, s’il devait se montrer familier ou non … Il était donc un peu confus, même s’il s’enchantait à l’idée de revoir la jeune femme.

En tout cas, le militaire avait eu une journée éreintante. Une de ces journées ou vous vous demandez quand est-ce qu’arrivera la fin, et quand sont vos congés. Il avait eu à prendre en charge une partie des apprentis protecteurs, et à leur dispenser tout un court sur les nouvelles normes de tirs de combat. Enfin, celles qui avaient été décidées par le contingent des protecteurs de l’expédition, qui avaient mélangés les différentes manières de faire des différents membres en fonction de leur pays d’origine, et en avaient tiré la quintessence du tir. Le matin avait principalement été de l’instruction théorique, ou Max et des aides-moniteurs inculquaient aux jeunes recrues les différentes postures, les mouvements à retenir et les choses à ne surtout pas faire. Après un déjeuner rapide, les apprentis avaient enfin pu mettre en pratique ce qu’ils avaient répété toute la matinée.

La séance terminée, Willsdorff avait dû faire une revue de l’armement utilisé et attendre le nettoyage des armes par les recrues. C’était loin d’être parfait, les apprentis ne connaissaient encore pas bien leur nouvel armement et cela se voyait lors de la revue de nettoyage. Ce n’est qu’en début de soirée que les armes purent enfin être réintégrées, et les apprentis protecteurs congédiés. Max appréciait pourtant le métier d’instructeur, tâche que l’on lui avait souvent confié, pourtant, aujourd’hui il avait ressenti un genre de lassitude. Le Sud-Africain, par conscience professionnelle, vérifia une énième fois le bon fonctionnement de la vingtaine d’armes qui avaient été prêtées aujourd’hui, avant de se rendre compte qu’il était seul dans l’armurerie, et que l’heure avançait.

Max se rendit au réfectoire, et lorsqu’il y entra, il en fit le tour pour essayer d’apercevoir si la charmante tête blonde avec qui il avait rendez-vous serait peut-être attablée. En vain. Le militaire se contenta donc de manger son repas frugal rapidement, sans se soucier de quiconque, avant de repartir aussi vite qu’il n’était venu en direction de l’armurerie. Vu l’heure tardive, ils seraient tranquilles, et ne seraient probablement pas dérangés. Les protecteurs étaient en quartier libre, exceptés ceux qui étaient de garde. Et le reste des membres de l’expédition ne mettait pas les pieds dans le sacro-saint temple des militaires. Le Sud-Africain s’était également renseigné. Jóhanna n’était pas de garde non plus, et encore moins d’astreinte. Cette fois-ci, il était donc sûr qu’ils ne seraient pas dérangés par une urgence médicale ou un autre problème du même acabit.

Il devait être aux alentours de huit heures du soir lorsque Max pénétra dans l’armurerie vide. Connaissant les lieux comme sa poche, il fit jouer son pass pour entrer dans le sas qui permettait d’accéder aux casiers d’armements et au local. Il enroula quelques cibles de papier autour de son bras, attrapa un pistolet automatique de l’autre et revint chercher une boîte de munitions quelques minutes plus tard. Willsdorff installa les différentes cibles et les fit reculer sur leur rail à une distance de dix mètres. Pour une première fois, Max avait prévu une séance simple. Tir à 10 mètres avec une arme facile d’emploi, légère et précise que n’importe quel débutant prendrait facilement en main. Attendant l’heure fatidique, Max commença à garnir les chargeurs, se montrant de plus en plus impatient à l’idée de revoir Jóhanna.