Une question de vie ou de mort? | PV Ingrid |

Ce n'est pas bien de monopoliser les médecins lorsqu'on sait qu'on est en bonne santé... mais en pleine nuit, ce n'est pas réellement un problème et surtout lorsqu'on désire en accaparer un en particulier. Comme à son habitude, Alister ne dormait pas. Contrairement à plusieurs autres nuits, Eileen n'était pas réveillée et il ne pouvait donc pas, en toute logique, discuter avec elle jusqu'à ce que la fatigue ne se fasse ressentir. Il ne lui restait donc qu'une seule solution pour abréger sa solitude passagère, celle de se rendre à l'infirmerie pour parler à la charmante petite doctoresse qui l'avait soigné, lors de son accident au laboratoire. Parler, c'était vite dit puisqu'il savait d'avance qu'il allait passer ces quelques minutes à lui dire n'importe quoi et elle, à s'insurger. Pourquoi est-ce qu'il aimait tant la voir s'énerver, et qu'il aimait autant la voir sourire et rire? Voici quelques questions que le savant ne se posait pas, par peur de déjà connaître la réponse. Maintenant que l'idée était bien précise en tête, il devait au moins se trouver une raison pour la déranger en pleine nuit. Prétexter qu'il n'allait pas bien? Non... sinon il allait avoir des tests médicaux sur le dos et on le trouverait sûrement un peu trop hypocondriaque en apprenant qu'il n'avait absolument aucun symptôme. Il ne lui restait donc, encore une fois, qu'une solution. Arpentant maintenant l'endroit jusqu'à y apercevoir la charmante Ingrid, il se dirigea vers elle, qui semblait être de garde à une heure aussi tardive. Dure dure la vie... enfin pour elle. Pour Alister, c'était un évènement qui le réjouissait. Ingrid devait travailler tandis que lui, allait pouvoir lui parler... et lui parler encore et encore jusqu'à ce qu'il n'ait plus envie de se retrouver à l'infirmerie. Ne s'approchant pas tout de suite d'elle, il la regarda scruter les dossiers un à un, avec ennui et lassitude. Quel travail ennuyeux. Pourquoi n'avait-elle pas choisie de rester gynécologue? Après tout... ÇA c'était beaucoup plus passionnant. C'était l'une des rares choses qu'il savait, en ce moment, à propos d'elle. Elle avait pris des cours pour devenir gynécologue. Pourquoi elle avait stoppé, est-ce qu'elle les avait réussit, avait-elle déjà eut un amant, était-elle en couple? C'était plusieurs choses qu'il lui avait demandé, mais qui était toujours sans réponses. Sûrement ne le connaissait-elle pas assez pour lui dévoiler toute sa vie. Après tout, son travail était de le soigner en cas de blessure et point barre.

Ne cherchant même pas à savoir s'il devait faire du bruit pour lui faire comprendre sa présence ou être complètement discret, il s'approcha d'elle, sans faire de bruit. Maintenant à quelques centimètres d'elle, il déposa sa main droite sur l'épaule de la blondinette, ne se rendant même pas compte qu'elle ne l'avait sûrement pas entendu.

« Mais qu'est-ce que vous faites debout à cette heure, vous êtes de garde? Non, mais je vous le demande parce que vous êtes le seul docteur dans l'infirmerie, ça doit être pour une raison précise. Vous n'avez pas peur de rester toute seule alors que toutes les personnes qui pourraient être susceptibles de vous protéger dorment ou sont beaucoup trop loin de vous pour venir à votre secours en cas d'urgence. Au fait, ça va bien? Moi je me suis fait une coupure au doigt. Vous l'aurez deviné, elle est intentionnelle, je voulais vous voir, je m'ennuyais et j'avais le choix entre votre plastique et celle des scientifiques masculins ronflant dans leurs quartiers. Vous ne voulez toujours pas me dire si vous êtes célibataire? Parce que c'est cruel de me laisser dans l'ignorance. »

N'attendant même pas une quelconque réponse ou invitation de la part d'Ingrid, il s'empara d'une chaise laissée à l'abandon près d'elle et l'approcha pour s'y installer confortablement. Il ne lui fallut même pas deux secondes pour s'y asseoir et la regarder, sourire aux lèvres. Si elle se fâchait de se faire déranger pour si peu, il allait tout simplement lui faire des yeux de chats pottés. Enfin... habituellement ça marchait avec certaines personnes, mais avec elle..., il ne pouvait en jurer. Soupirant, il s'accota sur sa chaise, n'étant pas capable de rester plus de cinq secondes sans bouger. C'était lui, il ne pouvait pas se changer en quelques minutes, même en essayant. Hyperactif, bavard et bizarre. Mais bon, c'était ce qu'elle aimait bien chez lui, bien qu'elle aimait ne pas le montrer... n'est-ce pas? Mais un problème subsistait.... c'était que dès qu'elle allait voir la coupure et se rendre compte qu'elle était tout à fait bénigne, elle allait essayer de le mettre hors de l'infirmerie. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir y faire dans ce cas? Simuler une crise d'épilepsie pour rester près d'elle? Franchement, c'était pitoyable de courtiser ainsi, mais bon... c'était mieux que rien!

Il était très tard, presque tout le monde dormait à la base, excepté l'équipe de nuit, et les insomniaques qui s'occupaient comme ils pouvaient en travaillant, ou en se détendant après une dure journée de labeur. Ingrid faisait partie des quelques personnes encore debout, c'était son tour de garde pour la nuit, et elle profita de ce laps de temps et de tranquillité pour s'occuper de ses dossiers en retard. En journée, elle avait suffisamment de travail comme ça, inutile d'en rajouter davantage. Elle devait profiter de cette solitude et ce moment calme pour s'avancer, même si c'était un travail ennuyeux. Une tasse de café à côté d'elle, assise à son bureau, elle lisait le dossier de chaque personne présente sur la base, voulant connaitre davantage les gens qu'elle soignait. Bien sûr, elle avait commencé à apprendre les dossiers depuis 2 ans sur Terre, mais il y avait tellement de choses à savoir. Elle arriva au dossier d'une personne qu'elle apprenait à connaitre peu à peu, et qui fit apparaitre un léger sourire sur ses lèvres rien qu'en pensant à cet homme, sans même qu'elle sache pour quelle raison : Alister MacCallum. Elle se souvenait de leur première rencontre, quand il avait été légèrement blessé lors d'une expérience ratée, mais qui avait insisté pour rester un peu plus longtemps à l'infirmerie en voyant la doctoresse qui le soignerait. Cet homme exaspérait toujours Ingrid, et pourtant, elle ne savait pas pourquoi, elle aimait bien quand il était là, parce qu'il parvenait quand même à la faire rire. Une chose étrange. Et pendant qu'elle consultait son dossier, la jeune femme ignorait qu'Alister était derrière elle, et qu'il avançait dans sa direction, sans faire de bruit.

Ingrid but une gorgée de café, puis referma le dossier, et le posa sur la pile à côté d'elle, avant d'en prendre un nouveau. Cependant, elle n'eut pas le temps de l'ouvrir qu'une voix retentit derrière elle, la faisant sursauter de peur. Heureusement qu'elle n'avait plus sa tasse de café dans la main, sinon elle l'aurait fait tomber par terre, sans oublier qu'elle avait frôler la crise cardiaque. Se retournant vivement pour voir qui osait lui faire peur, elle vit qu'il s'agissait d'Alister, et que ce dernier s'asseyait sur une chaise à côté d'elle, tout en parlant encore et encore, bavard comme il était habituellement.

« Mais qu'est-ce que vous faites debout à cette heure, vous êtes de garde? Non, mais je vous le demande parce que vous êtes le seul docteur dans l'infirmerie, ça doit être pour une raison précise. Vous n'avez pas peur de rester toute seule alors que toutes les personnes qui pourraient être susceptibles de vous protéger dorment ou sont beaucoup trop loin de vous pour venir à votre secours en cas d'urgence. Au fait, ça va bien? Moi je me suis fait une coupure au doigt. Vous l'aurez deviné, elle est intentionnelle, je voulais vous voir, je m'ennuyais et j'avais le choix entre votre plastique et celle des scientifiques masculins ronflant dans leurs quartiers. Vous ne voulez toujours pas me dire si vous êtes célibataire? Parce que c'est cruel de me laisser dans l'ignorance. »

Ingrid reprenait peu à peu ses esprits, et jeta un regard noir à Alister pour lui avoir fait peur. Elle n'aimait pas être surprise, et cet homme était le roi pour ce qui était de surprendre. Elle avait beau commencer à l'apprécier, elle n'aimait pas quand il surgissait comme ça, il n'y avait rien de tel pour lui taper sur le système.

- "Docteur MacCallum, vous m'avez fait peur ... vous ne devriez pas surgir comme ça, sans faire de bruit, j'ai horreur de ça ... un jour, vous allez vous prendre un coup, si je décide de me défendre".

Ingrid respira calmement, et finit de faire passer sa peur, avant de reporter son attention sur Alister, lui parlant toujours avec son accent norvégien qui rendait ses paroles agréables à entendre.

- "Oui, je suis de garde et je suis la seule doctoresse présente, j'en profite pour être à jour dans le classement des dossiers ... d'ailleurs, je viens de parcourir le votre à l'instant ... et vous ? Que faites-vous debout à cette heure-ci ? Vous êtes insomniaque ?"

Quand Alister lui demanda si elle n'avait pas peur de rester seule, Ingrid aurait voulu lui dire qu'elle n'avait eu peur qu'une seule fois : à cause de lui, mais elle se retint.

- "Je n'ai pas peur d'être attaquée, même si tout le monde est couché ... je sais que je ne risque rien ici ... et puis, je sais un peu me défendre, j'ai appris les principes de base des combats ... je suis tranquille ici, même en pleine de nuit" lui dit-elle d'une voix neutre, avant de le regarder de ses yeux bleus et envoutants, un petit sourire apparaissant sur son visage. "Mais, je vous remercie de vous inquiéter pour ma sécurité, et je vais très bien, même si je suis un peu fatiguée".

Ingrid avala la dernière gorgée de café dans sa tasse, puis se leva, et se dirigea vers la cafetière, tournant le dos à Alister, se déplaçant de sa marche élégante et gracieuse. Une fois sa tasse remplie, elle proposa de servir son visiteur, qui accepta, avant de revenir vers lui, une tasse dans chaque main. La jeune femme se rassit sur la chaise et croisa ses jambes, et posa la tasse d'Alister devant lui, puis la sienne à côté des dossiers. Elle regarda alors la coupure au doigt du quadragénaire séducteur, et fronça les sourcils en entendant son prétexte pour venir.

- "Quoi ? Vous êtes venu à l'infirmerie pour soigner cette minuscule coupure, que vous avez fait volontairement ? Vous êtes sûr que vous vous sentez bien ? Parce que vous commencez à me faire peur".

Ingrid soupira, elle trouvait Alister désespérant quelques fois. Voilà maintenant que celui-ci provoquait ses blessures pour venir se faire soigner. Et non pas par n'importe qui, mais il voulait se faire soigner uniquement par elle. Ingrid lui jeta un regard exaspéré, avant de détourner les yeux, se mordant la lèvre quand il voulu une nouvelle fois savoir si elle était célibataire. Pour quelle raison voulait-il savoir une telle chose ? Ca ne le regardait pas.

- "Je vous l'ai dit la dernière fois, je ne vois pas pourquoi je vous dirais si je suis célibataire ou pas ... en quoi ma situation peut-elle vous intéresser ?"