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Hurt in so many ways - Saona

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Andrea Moreno
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MessageSujet: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeLun 17 Mai - 23:29

    L’opération qui avait lieu ce jour-là était une des plus importantes de toutes celles menées depuis l’arrivée de l’expédition sur la lune de Pandora. Pas la plus importante dans ce qu’elle apportera aux humains ou dans l’enjeu qu’elle représente, mais la plus importante dans le nombre de personnel qu’elle nécessitait et dans la distance à parcourir. Une équipe d’une cinquantaine de personnes comprenant trente protecteurs, dix scientifiques et dix avatars. Comme d’habitude, on n’avait pas tenu au courant les protecteurs du but de l’expédition ou on leur avait donné quelques détails pour qu’ils cessent de protester. Andrea détestait ce procédé, elle n’était pas venue pour dégainer son arme. Elle ne voulait pas jouer aux cowboys et aux indiens mais faire réellement partie de la mission capitale qui amenait les humains à revenir sur cette lune. Elle voulait connaître les enjeux, participer aux discussions et pouvoir apporter sa pierre à l’édifice. Au lieu de cela, elle était prise pour une brute sans cervelle qui fonce dans le tas quand on lui demande, reste en arrière quand on lui ordonne et surtout ne réfléchit pas trop. Elle râlait auprès du scientifique responsable de cette sortie qui se contenta de lui dire qu’ils exploraient une nouvelle zone avec l’air hautain de celui qui conclut que, de toutes façons, son interlocuteur ne comprendrait pas les détails. Elle serra les mâchoires et obéit lorsque le responsable des protecteurs leur ordonna de se mettre en formation.

    Le surnombre des défenseurs leur permettait de se placer tout autour des scientifiques et des avatars afin de les protéger de toute attaque éventuelle. Les animaux sauvages ne manquaient pas et si la plupart étaient inoffensifs, beaucoup pouvaient aussi trancher un corps en deux d’un seul coup de dent. Autant dire que les armes étaient indispensables si l’expédition voulait conserver quelques membres en vie. Cependant, la consigne première n’était pas d’abattre toute créature menaçante. Les défenseurs devaient connaître un minimum les espèces dangereuses ou non ainsi que leurs points faibles. L’optique de préservation de la nature encourageait les protecteurs à faire fuir les animaux plutôt qu’à les tuer. Ainsi, si certaines espèces craignaient le feu, on envoyait un feu de détresse dans sa direction pour le mettre en fuite. Malheureusement, il n’est pas aussi facile de se débarrasser de toutes les bêtes habitant Pandora. Certaines ne craignent rien et son extrêmement dangereuses. Ainsi, chaque bruissement de feuillage et chaque grognement animal devait être guetté pour prévenir d’une attaque vicieuse.

    Andrea faisait partie de l’équipe offensive, ce jour-là, elle était donc en toute première ligne et si un incident se produisait, la ligne arrière mettrait ceux qu’ils qualifiaient par un raccourci facile « des civils » à l’abri tandis que l’offensive ferait fuir la menace ou la combattrait en dernier recours. Chaque membre de l’équipe était tendu, tout le monde espérait qu’aucune mauvaise rencontre ne soit faite, mais ça n’arrivait jamais. La forêt dense regorgeait de tellement d’espèces, la nature régnait sur ces terres et les hommes foulaient les territoires des animaux sauvages à leurs risques et périls. Les membres avaient chacun une bête noire, une rencontre qu’ils ne voulaient jamais faire. Mais en ces terres sauvages, on ne pouvait pas emprunter un chemin balisé où la civilisation avait fait fuir la faune. Ainsi, Andrea bloqua sa respiration en entendant un grognement terrible tout près d’elle. Elle ne savait pas identifier la race de l’animal rien qu’à son grognement mais la puissance du son témoignait de la probable énorme taille de la créature. Aussitôt, elle cria des directives en même temps qu’un de ses collègues :

      « Retirez-vous ! Civils à l’abri, renforts à l’avant ! »


    Ils étaient bien trop loin de la base pour que d’autres protecteurs viennent leur donner un coup de main, en cas de réel danger, les protecteurs à l’arrière devraient laisser des civils à l’abri pour venir prêter main forte à la première ligne. Ils étaient quinze immobiles, mains sur leurs armes à scruter les arbres tandis que les autres couraient vers un énorme tronc d’arbre creux où une trentaine de personne pourraient se dissimuler aux yeux de la bête. Soudain, elle fut là, devant leurs yeux. Elle bondit avec une agilité effrayante et déploya ses ailerons cartilagineux autour de son cou. Sa queue blindée vola dans les airs et faucha un des protecteurs qui alla s’écraser dans un buisson épineux quelques mètres plus loin. C’était un Thanator, une bête redoutable dont ils ne connaissaient encore aucune faiblesse. Un Palulukan comme les appellent les Na’vis. Aussitôt ce fut la panique parmi les défenseurs. Un des leurs était déjà blessé et il fallait agir vite. Les armes à feu se déclenchèrent dans un crépitement sonore qui provoqua un envol de centaines d’oiseaux à la ronde. Les balles ricochaient contre la peau dure de l’animal qui bondissait pour échapper aux attaques. Quelques projectiles atteignaient leur but et pénétraient la chair mais ça n’occasionnait pas de dégâts suffisants. Cela ne faisait qu’enrager davantage l’animal. Il sauta au milieu des protecteurs et écrasa deux d’entre eux avec ses larges pattes. Il aplatit sa queue sur une collègue qui se trouvait juste à côté d’Andrea.

    Devant un tel carnage, Andrea perdit l’esprit. Elle se mit à hurler de rage et de tristesse en courant vers l’animal, il était occupé à combattre les défenseurs tout autour de lui et faisait de plus en plus de dégâts avec sa queue aussi dure que la pierre. Elle dégaina son couteau le plus long et effilé de sa ceinture et hésita un instant. Elle ferma les yeux pour se souvenir des enseignements qu’elle avait suivi lors de sa formation, il y avait ce cours de science où ils avaient appris l’anatomie de plusieurs espèces Pandorienne. Le cœur… Où se situait exactement le cœur de l’animal ? Elle crut s’en souvenir mais elle n’était pas certaine. Ce n’était cependant pas le moment de faire une recherche google pour avoir la confirmation. Elle planta donc sa lame au plus profond dans la chair tendre du ventre de l’animal. Elle sortit son arme couverte de sang et la replanta quelques centimètres plus loin. Au dessus d’elle, l’animal rugit de colère et de douleur, il fit un bond en arrière et donna un violent coup de griffe à Andrea qui alla s’écraser, comme une vulgaire poupée de chiffon, contre un arbre mort.

    La douleur la submergea et elle perdit connaissance. Quand elle reprit ses esprits, elle était sur une civière, transportée par un avatar qui courait. Il la tenait dans ses bras telle un bébé dans un couffin. La course faisait tressauter son corps malgré toutes les précautions prises par son porteur. Elle aperçut son ventre et ses jambes couverts de sang et elle se rendit compte qu’elle gémissait de douleur. Inquiète, elle regarda autour d’elle. Où étaient donc les autres ? Avaient-ils réussi à vaincre le Thanator ? Les autres avatars portaient aussi des blessés, il y en avait beaucoup. Les scientifiques et les protecteurs encore en état couraient avec eux mais avec une longueur de retard. Andrea essaya d’articuler quelques mots mais l’avatar lui ordonna de se taire pour conserver ses forces. Malgré son état, elle eut envie de lui demander pour qui il se prenait à lui ordonner de telles choses et de lui rappeler que le droit à l’expression lui offrait tout loisir de parler. Mais elle s’abstint car il lui expliqua ce qui venait de se passer. Trois protecteurs étaient morts, quatre étaient très grièvement blessés et risquaient de ne pas en réchapper. Les autres blessures, comme la sienne, étaient sérieuses mais les médecins à la base ne devraient pas avoir de problème pour les soigner. Le Thanator avait été abattu, il souligna que son reflexe d’attaquer directement en visant le flan du cœur avait certainement été salvateur. Elle grimaça en énumérant dans sa tête les personnes qui avaient pu perdre la vie dans cette sortie et perdit à nouveau conscience.

    Lorsqu’elle se réveilla, elle était sur un lit médical et une femme était en train de lui ôter ses derniers vêtements. Elle tressaillît de douleur et observa l’ampleur des dégâts. Elle avait de profondes griffures sur les cuisses et le bas du ventre. Notamment trois tranchées profondes d’où coulaient des flots de sang. Combien de litres avait-elle perdu pendant le voyage ? L’avaient-ils bandée pour minimiser l’hémorragie ? Comment allaient les autres ? Elle savait que la femme médecin allait devoir lui recoudre ces plaies et elle la vit approcher un masque à gaz. Aussitôt, elle le repoussa d’un geste :

      « Non, pas de ça, il faut faire vite. Il faut s’occuper des autres… Kaïla, comment va-t-elle ? »


    C’était celle qui avait été littéralement écrasée par la queue de l’animal, il y avait peu de chance qu’elle n’ait survécu, mais Andrea voulait s’en assurer. Elle devait savoir dans quels états ses collègues et amis étaient. Elle grimaça en essayant de se redresser mais ne changea pas d’avis. Pas d’anesthésie, ou du moins, pas d’anesthésie générale, elle se sentait mal à l’aise, nue devant cette femme. Et tout ce sang… Ca lui rappelait une nuit de cauchemar ou un client complètement pervers avait trouvé amusant de la rouer de coup et lacérer ses cuisses au couteau avant de profiter de son corps meurtri. Elle eut envie de vomir à l’évocation de ce souvenir. Non, elle ne voulait laisser personne maître de son corps pendant son inconscience. Même si c’était stupide et qu’elle ne risquait rien. Même si elle risquait de perdre connaissance à cause de la douleur.
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Saona Kalani
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeJeu 27 Mai - 23:01

Cela faisait plusieurs jours à présent que l'expédition avait atterri sur Pandora et toutes les habitudes et routines s'étaient à présent installées. Saona se sentait mieux, elle commençait même à se sentir extrêmement bien ici, à prendre plaisir à faire son travail, et à se sentir réellement utile. Leanne, sa sœur de cœur, avait été d'une aide précieuse dans l'acclimatation de Saona sur Pandora, elle qui avait culpabilisé d'avoir laissé sa sœur et d'avoir été égoïste, comme elle le disait.
Aujourd'hui, une opération importante avait lieu et les médecins avaient été briefés la veille pour se tenir prêts. Ils ne devaient pas spécialement rester au poste s'ils ne travaillaient pas ce jour-là, mais devaient être disponibles rapidement si on les beepait. Aussi, après avoir pris une douche, Saona sortit ses vêtements de sport, s'apprêtant à aller danser dans la salle prévue à ce genre d'entrainement. Elle s'habilla puis glissa le beeper à sa hanche. Elle se coiffa et sortit de sa chambre, croisant quelques collègues au passage qu'elle salua d'un sourire aimable. Se dirigeant vers les lieux de loisirs, elle dut parcourir de nombreux couloirs pour se rendre dans une partie différente du quartier est, le quartier réservé aux habitations et à tout ce qui leur était relié.

Sa serviette sur l'épaule, elle entra dans la salle munie d'un miroir qui lui permettait de se regarder pour se corriger elle-même. Bien qu'elle ait arrêté la danse durant plusieurs années, elle restait une très bonne danseuse et se souvenait parfaitement de la perfection qu'elle essayait d'atteindre. Aussi elle pouvait se corriger elle-même. Posant son beeper et sa serviette sur un banc, elle se dirigea vers la sono et choisit un CD. Elle l'y inséra et bientôt, une musique pop & rock emplit la pièce. Saona s'installa au milieu de celle-ci et commença son échauffement. Au bout de plusieurs longues minutes, elle se concentra et se mit à danser. Ses mouvements, bien que dynamiques et énergiques, étaient gracieux et souples. Ses jambes bougeaient rapidement, comme si cela était tout à fait naturel, au même titre que ses bras. Elle utilisa tout l'espace qui lui était donné, se donnant à fond dans ce qu'elle faisait, et oubliant totalement le reste. Plus rien n'existait autour d'elle, seul son corps absorbait son attention, ainsi que la musique enivrante qui l'envoûtait littéralement. Au bout de longues minutes encore, elle fit une pause et s'arrêta, allant chercher sa serviette pour s'éponger le front et les bras. Un clappement de mains se fit entendre et fit sursauter la jeune femme qui se retourna. Lorenzo était entré dans la pièce et applaudissait sa performance. Saona se précipita pour éteindre la musique... celle du groupe Pandora's Box, avec pour chanson particulière, celle où Lorenzo avait son solo.


Hey, salut, qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Saona en essayant de paraitre naturelle. Elle lui sourit amicalement, du moins elle tenta que cela amical et pas totalement obsédé par sa personne. Elle avait un faible pour ce jeune homme depuis le début et ils avaient une bonne relation, tous les deux. Mais elle ne savait pas du tout ce qu'il pouvait penser d'elle, elle pensait même qu'il ne la considérait que comme une amie, rien de plus. Elle n'était pas la seule femme à le trouver à son goût et s'en sentait d'ailleurs plutôt diminuée. Elle avait horreur d'être l'une de ces groupies qui fondent toutes sur le même mec. Elle avait horreur d'être faible à ce point. Face à lui, elle perdait facilement ses moyens et se trouvait totalement ridicule. Cela l'exaspérait. Malheureusement, elle n'y pouvait pas grand chose. C'était plus fort qu'elle... elle ne parvenait pas à se contrôler quand il était auprès d'elle.
Le jeune homme posa son regard bleu clair sur elle et elle sentit son cœur battre à la chamade. Pour se donner une contenance, elle baissa les yeux et usa de sa serviette. Elle ne parvenait pas à soutenir son regard trop longtemps. Il lui arrivait même parfois d'avoir la peau foncée pour ne pas montrer sa gêne en rougissant ! Pathétique, elle se trouvait vraiment pathétique !


Je passais par là, et j'ai entendu de la musique. J'étais sûr que c'était toi ! Tu nous manques, au groupe, tu devrais revenir plus souvent... lui répondit-il avec un petit sourire en coin, sachant très bien qu'il les faisait toutes craquer lorsqu'il faisait ça.
Saona le regarda et sourit à son tour. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, cet idiot ! Et le pire, c'est qu'elle n'avait même pas la force de résister ! Pire qu'une gamine de 16 ans !


Je suis certaine que vous vous en sortez bien sans moi, j'ai pas mal de boulot en ce moment et je... Elle fut interrompue par son beeper qui s'était mis à sonner. Elle le saisit rapidement et fronça les sourcils. Lorsqu'il s'agissait de son travail, elle retrouvait toute son assurance. Tu vois ! Il faut que j'y aille, une urgence sur la mission de sortie. On se reparle plus tard, d'accord ?
Elle sourit à Lorenzo, passa sa main sur son bras pour le saluer et fila rapidement en dehors de la salle. Elle courut dans les méandres des différents couloirs pour se diriger vers le quartier ouest, le quartier scientifique. Elle arriva en trombe dans l'infirmerie et saisit sa blouse qui pendait à sa place habituelle. Elle la revêtit et se dirigea vers l'ordinateur pour prendre connaissance de la situation. Une jeune femme dans la pièce 4 l'attendait, elle était blessée à différents endroits et perdait beaucoup de sang. Elle devait être recousue, et avait eu un choc violent à la tête. Il fallait donc lui faire différent check-up afin de vérifier qu'elle n'avait aucune séquelle grave. Elle se précipita une fois sa lecture terminée et entra dans la pièce où une jeune femme inconsciente gisait sur le lit. Saona saisit plusieurs compresses pour remplacer celles en place, qu'une infirmière pressait pour arrêter l'hémorragie. Elle vérifia les blessures et constata qu'il fallait effectivement recoudre. Elle entreprit donc de découper les vêtements de la jeune femme afin d'avoir plus de facilités. C'est à ce moment que cette dernière se réveilla. Saona donna l'ordre de lui administrer l'anesthésiant afin de la recoudre, mais la jeune femme repoussa le masque. Elle s'alarma, disant qu'elle ne voulait pas de cela, qu'il fallait s'occuper des autres, elle demanda des nouvelles d'une autre personne. Elle était affolée, presque en état de choc, il fallait absolument qu'elle se calme. Elle essaya de se redresser mais Saona la repoussa doucement.

Andrea, du calme. Je m'appelle Saona, je suis médecin et je dois recoudre tes plaies afin qu'elles ne s'infectent pas. Tu as perdu beaucoup de sang, et il va falloir faire plusieurs check-up, tu as reçu un violent coup à la tête. Tout va bien se passer, mais je dois t'endormir pour recoudre, la douleur est presque insupportable.

Saona s'attendait à un refus catégorique, vu le tempérament de la jeune femme. Elle ne put s'empêcher de remarquer les différentes autres cicatrices sur le corps de la jeune femme. Certaines n'étaient pas dues à un combat, elle en était certaine. Il allait falloir passer par quelques questions avant de faire les différentes vérifications au niveau de la tête... et Saona eut le sentiment que la jeune femme n'allait pas aimer cela du tout. Mais pour l'instant, il fallait surtout recoudre ces différentes plaies.

Je n'ai aucune information concernant tes coéquipiers, mais dès que j'en ai, je te tiendrai au courant, d'accord ? Pour l'instant, il faut que je m'occupe de ces blessures.

Saona prit le masque et l'approcha à nouveau de la jeune femme afin de procéder.


Dernière édition par Saona Kalani le Ven 16 Juil - 5:54, édité 1 fois
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Andrea Moreno
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeLun 31 Mai - 16:49

    La femme l’appela par son prénom et se présenta, tout ça pour la mettre en confiance assurément. Mais Andrea n’en avait rien à faire du prénom du médecin pour l’instant, tout ce qu’elle désirait, c’était être en état de se déplacer au plus vite pour prendre des nouvelles de ses coéquipiers. Elle l’informa sur son état, besoin de points de suture, beaucoup de sang perdu, check-up tout ça, tout ça. Rien dans son discours ne l’informait de la santé de tous les autres membres de l’expédition. Elle lui assura que la douleur serait insupportable et insista pour l’endormir. Andrea secoua la tête vivement, elle se fichait que la douleur soit forte, elle ne voulait pas perdre conscience à nouveau. Elle détestait être vulnérable à ce point, être inerte et sans moyen de contrôle. Il était hors de question qu’elle inhale ce gaz, ça n’avait rien à voir avec son sommeil léger que le moindre bruissement interrompait. Elle répondit alors avec dureté :

      « Pas de masque, j’ai dit ! Vous n’avez pas répondu, comment vont-ils ? »


    E
    lle s’agita sur le lit de l’infirmerie et ressentit le liquide chaud couler sur ses cuisses, elle avait la tête qui lui tournait aussi. Probablement le coup à la tête dont avait parlé la femme. Comment avait-elle dit qu’elle s’appelait déjà ? Savana ? Sarah ? Andrea n’en avait plus aucun souvenir si ce n’est que ça ressemblait à peu de choses près à Sabrina ou Samia… Elle reporta son attention sur celle qui tentait de la soigner, elle lui dit qu’elle n’avait aucun renseignement sur les autres blessés de la mission et promit de tenir la brésilienne au courant dès qu’elle en saurait plus. Mais pour l’instant, il y avait urgence, elle devait s’occuper des blessures de la protectrice ou alors elle finirait par mourir de son hémorragie. Andrea acquiesça puis ferma les yeux et les poings en attendant de sentir la douleur. Mais au lieu de cela, elle sentit le masque à gaz se poser devant ses lèvres et son nez. De surprise, elle prit une profonde inspiration puis donna un violent coup dans la main qui appliquait le masque. Le peu de gaz qu’elle avait inhalé la rendit lasse et somnolante assez rapidement. Mais elle ne devait pas se laisser aller à s’endormir, elle paniquait, persuadée qu’on voulait l’endormir contre sa volonté pour quelque raison obscure. Elle lutta pour garder les yeux ouverts et commença à se débattre mollement en agitant bras et jambes. Elle haletait mais ne sentait pas vraiment la douleur dans ses jambes qui saignèrent de plus belle à cause de son agitation. Elle voulut crier mais son corps à moitié endormi ne parvint qu’à produire une voix basse et angoissée :

      « Non ! Non ! Pas encore ! Si je m’évanouis, ça va recommencer. NON ! Ne Faîtes pas ça ! »


    Elle avait saisi le bras de la femme à la peau mat et serait de toutes ses forces mais ses blessures et l’inconscience qui la guettait l’avaient largement affaiblie. Elle était incapable de faire mal à qui que ce soit dans cet état et c’était bien ce qui inquiétait la jeune femme. Si elle s’était lancée dans les sports de combat, la maîtrise des armes à feu c’était tout d’abord pour enfin se sentir en sécurité, pour ne plus revivre ces instants d’impuissance où elle n’était qu’un jouet aux mains d’un homme plus fort qu’elle. A moitié délirante, à moitié inconsciente, toutes les barrières de sa pudeur et de sa fierté étaient tombées. Elle ne savait plus ce qui était réel ou dans sa tête, mais elle crut sentir des mains parcourir son corps meurtri, elle crut sentir des coups de poings et de couteau et des tissus imbibés de chloroforme s’abattre sur ses narines. Ils voulaient qu’elle ne se défende pas, qu’elle soit inerte. Ou certains voulaient au contraire la voir souffrir ou pleurer. Mais jamais elle ne pleurait devant ces abjectes personnes, elle se retenait de crier toujours pour ne pas leur faire ce plaisir. Mais aujourd’hui, elle était loin de tout ça, elle avait réussi sa vie, et ils venaient encore la hanter. Elle n’avait pas la force de se taire, maintenant elle n’était plus la frêle adolescente sans défense. Maintenant, elle devait pouvoir les frapper jusqu’à la mort mais son corps ne répondait plus. Elle était dans cette infirmerie ? Ou ailleurs ? Y avait-il vraiment des hommes sur son corps. Elle se débattait et suppliait :

      « Lâchez-moi, c’est fini. J’ne vous laisserai plus recommencer. Je ne m’évanouirai pas, je vous tuerai tous, les uns après les autres… »


    Sa voix retrouva un peu de sa force, la bouffée de gaz ne faisait plus effet et elle regagnait peu à peu sa conscience. La sollicitation de ses muscles avait permis à ce qu’elle ne sombre pas dans le sommeil artificiel. Les hallucinations s’estompaient mais elle était toujours aussi paniquée à l’idée d’être endormie. Elle avait beau sentir à nouveau la douleur, elle ne voulait pas du gaz. Elle se rendait compte qu’elle venait de dire des choses intimes en évoquant des souvenirs qu’elle n’avait jamais racontés à personne. Elle avait honte et était en colère, tout se passait si vite, il fallait que ça finisse au plus vite pour qu’elle retrouve sa réserve habituelle. Elle serra plus fortement la main de la médecin et lui dit d’une voix tremblante :

      « Soignez-moi maintenant, faîtes vos points de suture, tout ce que vous voulez mais pas d’anesthésie générale. »


    Elle inspira profondément pour se préparer à résister à la douleur. Elle était déjà toute transpirante, est-ce qu’elle avait de la fièvre ? Elle n’en savait rien mais elle était au bord de s’évanouir à nouveau tout à fait naturellement et elle ne comptait pas laisser son corps fléchir maintenant. Gradant cette fois-ci les yeux grands ouverts de peur que la femme persiste dans son idée de l’endormir, elle plaça son poing près de sa bouche pour pouvoir le mordre et ainsi supporter mieux l’intervention.
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Saona Kalani
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Hurt in so many ways - Saona Vide
MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeDim 6 Juin - 23:52

La jeune femme blessée était tendue et très mal à l'aise. Elle était soit en état de choc, soit totalement effrayée par les médecins. Dans un cas comme dans l'autre, Saona allait devoir faire preuve de patience et gagner la confiance de sa patiente. Cela n'allait pas être facile, elle le sentait bien. La jeune protectrice ne lui faisait pas confiance, quant à elle, et ne voulait pas qu'on l'endorme. Elle préférait ressentir la douleur des points de suture plutôt que de perdre le contrôle. Saona avait eu quelques cours de psychologie durant ses études de médecine, puisqu'elle avait choisi cette branche en option, mais même sans cela, elle pouvait aisément repérer le trouble qui agitait la jeune brune. Elle ne souhaitait pas être inconsciente, pour une raison qui échappait encore au médecin, et n'allait donc pas rendre la tâche facile. Saona ne supportait pas que les gens souffrent, et faire des points de suture sans anesthésie était un calvaire. Elle songea que cela allait être presque aussi difficile pour elle que pour sa patiente si réellement l'anesthésie n'avait pas lieu. Toutefois, elle avait insisté, et la jeune femme avait inhalé quelques vapeurs de l'anesthésiant, ce qui la mit dans un état tout à fait second. Un état qui réveilla certaines choses chez elle, apparemment, ce qui eut le don de surprendre Saona et la femme qui l'assistait.

Andrea donnait un violent coup dans le masque pour l'éloigner de son visage et, à moitié dans les vapes, commença à s'agiter, bougeant péniblement bras et jambes dans tous les sens, n'arrangeant pas du tout l'hémorragie et faisant voler les quelques compresses qui tentaient péniblement de garder le sang à l'intérieur de son corps. Ses yeux voulaient se fermer mais elle luttait clairement pour rester totalement consciente. Alarmée par l'hémorragie qui reprenait de plus belle, Saona tenta tant bien que mal de calmer l'agitation de sa patiente, tandis que celle-ci tâchait de crier. Elle sortit des « non » qui n'avaient pas beaucoup d'allure, et commença à parler de choses qu'elle seule pouvait comprendre. Elle expliquait ou plutôt criait que si elle s'évanouissait, « cela » allait recommencer. Saona et son assistante se jetèrent un regard, mais elles ne pouvaient savoir de quoi parlait Andrea.
Cette dernière avait agrippé le bras du médecin, mais le gaz absorbé l'avait considérablement affaiblie, et elle ne blessa pas Saona. Néanmoins, les deux membres du corps médical tentait de raisonner la jeune femme, et de la calmer pour pouvoir la soigner. Si elle s'agitait trop, elle allait finir par perdre beaucoup trop de sang. Sans être alarmantes, ses blessures étaient profondes et sérieuses, et il fallait agir avec rapidité. La tâche était loin d'être aisée avec une patiente aussi rebutée face aux soins.

Le délire prit encore une plus grande ampleur lorsqu'elle se défendit, criant, suppliant qu'on la laisse, que « ça » ne recommencerait pas, encore une fois, qu'elle savait se défendre et allait tous « les » tuer. Inquiète, Saona prépara une seringue de calmants avec rapidité, prête à en injecter à la jeune femme si cela devenait ingérable. Mais Andrea se calma peu à peu, tandis qu'elle retrouvait ses esprits. Le peu de gaz qu'elle avait aspiré commençait à se dissiper, apparemment, et elle reprenait peu à peu conscience du réel endroit où elle était. Saona put le sentir à la prise plus ferme de la main d'Andrea sur son bras. Cette dernière lui adressa une nouvelle fois la parole, mais sur un ton qui lui ressemblait plus. Elle l'autorisa à la soigner, mais refusa fermement l'anesthésie générale. Saona soupira, reposant la seringue de calmants.
Andrea transpirait fort, elle devait probablement avoir une légère fièvre due à ses blessures, et elle plaça son poing près de sa bouche pour l'aider à supporter la douleur. Saona ne dit rien, mais elle devait vraiment prendre sur elle pour faire ce qu'elle allait faire.

Inspirant un grand coup, elle prit le nécessaire pour désinfecter et nettoyer les plaies. C'était la première partie de l'opération, plus aucun corps étranger ne devait subsister dans les plaies de la protectrice, et cela n'allait pas être une partie de plaisir. Des fins morceaux de bois, de la terre et autres substances provenant directement du milieu extérieur s'étaient immiscés avec joie dans les différentes plaies. Appliquant un désinfectant, Saona prit soin de faire cela le plus rapidement possible afin que ça soit le moins douloureux. Elle passa néanmoins un bon quart d'heure à nettoyer les différents endroits, puis se munit enfin du matériel de suture.


Bien... les plaies sont propres, je vais pouvoir recoudre. La douleur que tu viens de ressentir n'est rien comparée à celle que tu vas éprouver. Toujours certaine que tu ne veux pas qu'on t'endorme ? demanda Saona dans une dernière tentative. Mais Andrea lui fit signe que non de la tête.
Alors, avec une certaine appréhension, Saona prit l'aiguille et le fil, et se mit à faire les points de suture, les uns après les autres. Elle évitait de regarder Andrea, de peur d'y lire la douleur qu'elle ressentait. Si elle la voyait, elle ne pourrait pas poursuivre. Au bout de plusieurs minutes, elle eut enfin terminé, et reposa son matériel. Elle rangea, s'occupa des dernières choses à faire sur Andrea, puis lorsque l'assistante eut quitté les lieux, Saona regarda Andrea et s'adressa à elle.


Voilà, j'ai terminé. Même si cela est difficile, il va falloir rester tranquille quelques temps. Si tu bouges trop ou ne fais pas attention, tu risques de faire sauter les points, et non seulement ce sera douloureux, mais tu auras également un risque d'infection qui peut devenir grave, et surtout il faudra tout recommencer...

Le médecin prit alors un dossier qu'elle devait remplir pour chaque intervention, et se mit à le compléter. Mais elle était distraite, elle avait été quelque peu intriguée par le comportement délirant d'Andrea. L'air de rien, elle tâcha donc d'en savoir plus, entamant la discussion.

Je suis désolée pour le masque, j'ai du mal à voir les gens souffrir... Qu'est-ce qui peut bien te pousser à préférer souffrir plutôt que de perdre le contrôle ? Je savais que les protecteurs étaient des durs à cuir mais toi tu les bats tous ! dit-elle en relevant les yeux vers Andrea, un sourire naturel et confiant sur le visage.
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Andrea Moreno
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeDim 13 Juin - 0:22

    La douleur allait venir, Andrea le savait. Le médecin s'était enfin résolue à écouter sa patiente et avait abandonné l'idée de la sédater de force. Celle-ci se mit à rassembler ses instruments sans ajouter un mot, son visage blême trahissait sa répugnance face à ce qu'elle allait faire. Faire souffrir les gens n'était pas vraiment dans les attributions d'un médecin, les personnes sur l'expédition avaient tous leur métier en passion et Saona ne dérogeait pas à la règle. Elle avait choisi de se lancer dans la médecine pour aider les autres, sauver des vies et apaiser des souffrances. Andrea, quand à elle, ne voulait absolument pas perdre connaissance, que ce soit du à un gaz ou à un étourdissement. Dans d'autres circonstances, elle aurait accepté l'anesthésie. Mais ses blessures, tout ce sang perdu et la désorientation dont elle souffrait troublaient son jugement, elle se sentait plus vulnérable que jamais ainsi nue sur une table d'opération. Quand, elle vit la pince s'approcher de ses plaies, elle prit une grande inspiration et croisa le regard désespéré de celle qui tentait de lui venir en aide. Elle esquissa un sourire quelque peu grimaçant et essaya de lui transmettre toute sa reconnaissance dans le regard. Il était évident que Saona souffrirait beaucoup de voir sa patiente subir une douleur aussi intense et Andrea appréciait qu'elle fasse ce sacrifice.

    Quand l'objet plongea dans sa chair, Andrea ne sentit d'abord rien de plus. Ses plaies béantes brûlaient déjà tant que le contact de l'instrument métallique n'y changerait pas grand chose. Mais dès lors que Saona entreprit d'extirper des débris, la Brésilienne ressentit de violentes décharges de douleur. Elle ferma les yeux après avoir vu un caillou aussi gros que l''ongle de son pouce au bout de la pince du médecin. Elle serra les dents autour de son poing, plissa les paupières aussi fort que possible et s'efforça de retenir râles et gémissements. Elle ne cessait de se répéter que ressentir ce mal était synonyme de conscience et de contrôle. Tu sais ce qu'il t'arrive, tu peux bouger, tu peux réagir et même si tu as mal, tu n'es à la merci de personne. Tu entends? Personne ne prendra le contrôle sur ton corps nu et vulnérable. Sa respiration haletante traduisait de son malaise et malgré elle, des larmes filtraient à travers ses paupières qu'elle fermait de toutes ses forces. Elle gémit une ou deux fois et garda le reste en elle, elle ne voulait pas mettre encore plus mal à l'aise celle qui acceptait bien de l'opérer sans anesthésie. Et puis, garder des choses pour elle, Andrea savait le faire. Habituellement, ce n'était pas vraiment de la douleur physique, quoiqu'à l'époque où des clients usaient de son corps sans limites et la blessaient régulièrement, elle conservait ses larmes jusqu'à se trouver seule et isolée.

    Puis, la voix de la jeune femme s'éleva dans la pièce. Elle lui annonça que la plaie était propre et que la partie amusante et agréable était passée. Maintenant, on entre dans le vif du sujet, ma chère. Tu vas en hurler, tu vas avoir très mal alors s'il te plait fais marche arrière. Accepte une petite sieste gratuite et tu te réveillera toute raccommodée, une vraie poupée rapiécée sans aucun souvenir de ce qu'il te sera arrivé. Elle secoua la tête négativement après avoir rouvert les yeux. Non, justement, elle voulait se souvenir. Le trou noir, l'inconscience, l'incontrôlable... Il ne fallait pas que ça lui arrive. Elle inspira profondément, en chœur avec la chirurgienne et referma poing, mâchoire et paupières à l'unisson. Faîtes que ce soit vite terminé pour consulter le responsable de mission et savoir comment les coéquipiers se portent. L'aiguille pénétre la peau alors qu'on nee s'y attend pas. Le corps se raidit, les dents se plantent dans le poing plus profondément et la respiration se bloque. La douleur est beaucoup plus forte en effet, Andrea halète, tremble, transpire et lâche des gémissements par inadvertance. Elle ne cesse de se répéter que ce n'est rien, que des guerriers se sont déjà fait amputer sans aucune anesthésie, que des milliers de blessés perdent des membres à cause de mines, de bombes et que ce n'est rien qu'une aiguille, du fil et de ridicules griffures. Elle essaye de penser à autre chose, les larmes coulent sans demander son avis alors qu'elle se récite l'alphabet en Na'vi dans la tête mais n'arrive même pas à la moitié. Souviens toi de tes cours, compte au moins jusqu'à dix. 1, 2... Et merde, comment on dit 3 en Na'vi? Leanne, jamais là quand on a besoin d'elle celle-ci! Puis, alors qu'elle répertoriait tous les animaux dangereux de la faune Pandorienne, les assaults piquants cessèrent. Elle entrouvrit les yeux, exténuée, tremblante, couverte de sueur et légèrement dans les vapes. Sa vue trouble lui permit tout de même de distinguer une blouse blanche qui s'éloignait et disparaissait dans un claquement de porte. Une autre silhouette floue s'affairait puis au bout de quelques secondes, elle s'approcha d'elle.

    Elle lui apporta quelques conseils à suivre : rester tranquille, se reposer... Tout ce dont Andrea n'avait pas envie. Tout ce qu'elle voulait pour l'instant, c'était débouler dans les pièces attenantes pour vérifier l'état de santé de chacun des membres de la mission. Mais maintenant qu'elle était hors de danger, elle allait peut être obtenir des informations sans avoir besoin de retourner la base de ses propres mains... Si ses blessures étaient recousues elles n'en étaient pas moins brulantes et douloureuses, elle jeta un coup d'oeil vers ses jambes et se rendit compte qu'elle était toujours nue. Elle vit sous le sang sur son ventre et ses hanches les cicatrices datant de Rio. Soudain, paniquée et gênée, elle chercha du regard ses vêtements. Ils étaient au sol, en lambeaux. Elle demanda avec un certain impératif dans la voix :

      "Une couverture, s'il vous plait... Cachez-moi ça c'est hideux, je ne veux pas que quelqu'un me voit ainsi..."


    C'était en partie vrai, mais surtout elle voulait éviter les questions. Cependant, cela semblait franchement inévitable vu les délires dont elle avait été saisie pendant sa semi inconscience... Elle adressa un pâle sourire à Saona comme pour sauver les apparences. Regarde, je ne suis pas totalement cinglée, juste un peu masochiste, mais ça reste entre nous d'accord? Raté a priori au vu de l'approche voulue fluide et anodine de la jeune femme. Elle flattait Andrea en la comparant aux autres "durs à cuire" de l'expédition et se demandait pourquoi elle avait fait une pareil crise... Andrea, malgré son état vaporeux, parvint à réfléchir un tant soit peu. Elle avait déjà révélé son secret à Leanne quelques jours plus tôt, elle s'était sentie bien mieux. Mais elle n'était tout de même pas prête à raconter son lourd passé à la première venue qui acceptait de la recoudre à vif... D'un autre côté, si elle refusait catégoriquement, Saona se sentirait obligée de faire un rapport à ses supérieurs et ça lui vaudrait certainement sa place sur la lune bleue... Et même si ça n'en arrivait pas là, la jeune médecin finirait par apprendre son histoire de la bouche de Raven Galloway qui avait enquêté sur son passé... Alors le mieux à faire était de le raconter tout de suite, de supplier la jeune femme de n'en toucher mot à personne et de s'en faire une alliée... Mais ce n'était pas si simple pour Andrea. Se mettre à nue devant Leanne lui avait déjà tant coûté qu'elle ne s'imaginait pas tout déballer à cette inconnue croisée dans les couloirs de la base. Elle déglutit et répondit :

      "Perdre connaissance est trop dangereux, il ne faut jamais baisser la garde c'est ce que nous enseignent les arts martiaux..."


    C'était une réponse tout à fait cliché et très peu crédible mais Andrea s'en moquait. C'était déjà une réponse en attendant de trouver ce qu'elle pouvait offrir à cette jeune femme comme informations pour qu'elle se range de son côté et taise son comportement durant la chirurgie.
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Saona Kalani
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeLun 14 Juin - 4:58

La torture avait commencé pour Andrea, et si au début elle n'avait pas bronché, dès lors que Saona enleva des débris de ses multiples plaies, la jeune femme ferma les yeux et retint ses gémissements. Ses dents étaient resserrées sur son poing qu'elle devait martyriser. Saona en eut une boule à l'estomac, mais n'en laissa rien voir. Elle ne pouvait rien y faire, sa patiente ne désirait pas être endormie, elle ne pouvait tout de même pas la laisser se débrouiller toute seule sous prétexte qu'elle allait devoir la faire souffrir. Non, il fallait qu'elle l'aide quoi qu'il en soit et quelque chose lui dit que ce serait peut-être plus qu'au niveau médical. Ses petites hallucinations de tout à l'heure cachaient quelque chose et sans trop vouloir insister et entrer dans la vie privée d'Andrea, Saona était persuadée que tout cela était lié au fait qu'elle ne voulait pas d'anesthésie. Et elle était déterminée à venir en aide à cette protectrice qui méritait d'être sereine quand un médecin tachait de l'aider.
Saona sentit la jeune femme haleter et remarqua des larmes s'échapper de ses yeux clos. Aussi redoubla-t-elle d'attention, essayant de faire au plus vite et surtout de rendre la chose la moins douloureuse possible. Mais elle savait que détacher des morceaux de corps étrangers était une torture. Toutefois, ce n'était encore rien comparé à la suite. Prenant une grande inspiration, Saona poursuivit sans un mot, se concentrant tout comme devait le faire sa patiente, plus que probablement.

Puis, enfin, elle termina la première partie. Elle l'annonça à Andrea et celle-ci reprit son scénario, fermant les yeux, ses dents sur son poing. Lorsque Saona planta l'aiguille dans sa peau, à vif, Andrea cessa de respirer.


Respire Andrea, c'est pire quand on la retient... essaye de respirer profondément et calmement, d'accord ? Concentre-toi sur ta respiration, ne pense qu'à ça...

Mais cela ne fonctionnait pas très bien. Il fallait s'en douter. La patiente se mit à transpirer, à respirer par à coups et à gémir de douleur. Saona se concentra alors sur ce qu'elle faisait et sur sa propre respiration. Elle était mal à l'aise, non qu'elle ne sache pas ce qu'elle faisait, bien au contraire, mais elle ne supportait pas de savoir que sa patiente souffrait le martyr, d'autant plus à cause d'elle.
Puis, enfin, au bout de longues minutes interminables, le médecin termina les derniers points et recommanda à sa patiente de rester tranquille pour quelques temps. Andrea était tremblante et semblait exténuée, elle avait besoin de repos après l'épreuve – aussi bien la bataille que les points – qu'elle venait de subir.
Puis, elle jeta un œil à son corps, s'arrêtant sur ses cicatrices, et Saona suivit son regard. Andrea parut soudain gênée et mal à l'aise, et ordonna avec beaucoup de force une couverture afin de la couvrir. Elle évoqua sa « laideur » et jura qu'elle ne voulait pas que quelqu'un de plus la voit ainsi. Saona fronça les sourcils. Elle se leva, prit une blouse et aida Andrea à l'enfiler. Tout cela était étrange, mais elle était persuadée que tout était relié. Tout cela avait un sens, tout cela avait une logique, et elle voulait savoir laquelle. Mais comment aborder ce sujet sans brusquer ni froisser la protectrice ?

Saona opta pour les questions concernant l'anesthésie, et Andrea lui répondit vaguement, disant que perdre le contrôle était dangereux, que c'était les arts martiaux qui lui avaient enseigné cela. Mais Saona était peu convaincue. Tout en nettoyant son matériel, elle réfléchit. Elle voulait essayer d'aider cette jeune femme apparemment meurtrie, mais au vu du caractère de la dénommée, elle avait comme l'impression que ce ne serait pas facile. Pourtant, elle décida de se lancer, coûte que coûte. Elle verrait bien comment cela se déroulait, après tout.
Tout en continuant son occupation, elle prit donc la parole.


Je doute que ce soit une question d'arts martiaux. En général, ils n'enseignent pas la peur. Pourtant je l'ai clairement vue dans ton regard. J'ai aussi vu toutes ces cicatrices sur ton corps, et certaines ne sont, de toute évidence, pas celles de combats. Quant à tes réactions lorsque tu as respiré un peu d'anesthésiant, elles étaient plutôt révélatrices. Je ne veux pas te brusquer, Andrea, mais je choisis d'être honnête avec toi. Quelque chose ne va pas, et j'aimerais t'aider. Si tu as besoin de parler de quoi que ce soit, tu peux le faire. Ici, rien ne sort de cette pièce. Je ne t'obligerai à rien. Mais ces informations pourraient m'être utiles, pour te soigner, et tout simplement pour t'aider à te sentir mieux. Tu ne devrais pas avoir à subir ce que tu viens de subir. Il y a toujours moyen de s'en sortir. Aussi difficile soit la situation. Je ne prétends pas avoir toutes les solutions, mais je peux être un départ.

Saona avait cessé de nettoyer ses instruments et regardait à présent Andrea droit dans les yeux. Ça passerait, ou ça casserait. Dans le premier cas, elle pourrait peut-être aider la jeune femme à se reconstruire une vie ici. Dans le second, elle pourrait toujours insister, ou l'obliger à aller voir la psychologue... ce n'était certes pas la solution idéale, mais c'était toujours mieux que rien. Quoi qu'il en soit, Saona n'était pas décidée à laisser partir Andrea dans cet état psychique là.
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeSam 3 Juil - 20:50

    Quand la femme médecin contredit Andrea en émettant des doutes sur le fait que ses réactions soient dues à son apprentissage des arts martiaux, la protectrice comprit qui était devant elle. Elle savait qu’elle l’avait déjà vue souvent sans avoir vraiment parlé avec elle, puis elle avait entendu parler d’elle. C’était étonnant qu’elle n’ait pas fait le rapprochement plus vite. Sa lenteur d’esprit était probablement due à ses blessures et à tout ce sang qu’elle avait perdu, elle devait avoir l’esprit embrumé. Cette femme qui essayait d’en savoir plus sur elle, c’était la meilleure amie de Leanne. Sa petite protégée blonde lui en avait souvent parlé sans vraiment la nommer, elle lui avait notamment dit qu’elle avait été sa confidente. Quand les deux jeunes femmes avaient déballé leurs passés dans la salle d’entrainement quelques jours plus tôt, Leanne avait parlé de Saona avec beaucoup d’amour, elle insistait sur la grande aide qu’elle lui avait apportée en l’écoutant. C’était même ce qui avait fini par décider Andrea à tout expliquer à sa protégée. Si Leanne avait retrouvé un peu de paix en partageant ses expériences difficiles, peut-être cela marcherait-il pour Andrea… Mais livrer son passé avait été une véritable épreuve pour la jeune femme et elle ne l’avait fait que parce qu’elle avait une certaine confiance en la pilote d’avatar. Elle tenait beaucoup à leur relation même si elle ne le montrait ni ne l’exprimait très explicitement. Andrea n’était pas vraiment douée pour les effusions affectives et autres longues nuits passées à refaire le monde main dans la main. Elle était très terre-à-terre, évitait les discours inutiles et préférait les actes aux promesses. Mais, elle n’était pas prête à se comporter comme elle le faisait avec Leanne avec le premier venu. Et même si cette jeune femme venait de lui sauver la vie et était de toute évidence de confiance selon Lee, Andrea ne supportait pas qu’elle pose tant de questions et se fasse intrusive. Elle répondit sèchement au discours de la jeune médecin :

      « De quoi est-ce que vous vous mêlez ? Ca vous excite de connaître toutes les expériences pourries des gens ? Ca ne vous suffit pas que Leanne vous ait choisie comme confidente, il faut que je sois de la partie aussi ? »


    Sa répartie était plutôt violente, elle accusait la jeune femme de voyeurisme et de perversion, ce n’était pas vraiment le genre de remarque qui met son interlocuteur à l’aise. Mais Andrea s’en moquait, elle se sentait vulnérable devant cette quasi inconnue qui se mettait en tête de la comprendre et de contourner ses mensonges. En règle générale, Andrea n’aimait pas qu’on saisisse sa façon d’être, qu’on passe au-delà de son masque. Elle préférait le confort du déguisement, la satisfaction de voir les gens vous prendre exactement pour ce que vous leur montrez. La plupart des membres de l’expédition la prenaient pour une emmerdeuse toujours prête à faire un scandale pour la moindre contrariété, on la trouvait blessante et asociale. Certains en avaient déduit qu’elle était un enfant pourrie gâtée. Ils étaient vraiment loin du compte et ça réconfortait la jolie brune. Elle préférait agacer les gens, qu’ils la détestent plutôt qu’ils n’aient pitié d’elle. Elle ne supporterait d’ailleurs pas leur changement de comportement si ils apprenaient tous quelle avait été sa vie. Il lui serait préférable de mourir plutôt que de se promener avec une pancarte au dessus du front portant des inscriptions telles que « Enfant d’un bidonville », « orpheline », « poursuivie par la mafia », « ancienne prostituée ».

    Il y avait déjà Leanne qui avait entendu une partie de son histoire, un résumé somme toute, et Andrea redoutait de la voir changer de comportement à son égard. Alors, elle ne permettrait pas que d’autres soient au courant… Mais comment se débarrasser de cette Saona ? Elle n’avait pas l’air prête à lâcher le morceau et c’était le genre de femme à se prendre pour Super Docteur et à se sentir investie d’une mission. Elle avait décidé qu’elle soulagerait Andrea de ses problèmes et probablement n’accepterait-elle pas un refus. Elle finirait par faire un rapport aux supérieurs et alors ils chercheraient son dossier. Raven Galloway avait certainement laissé une note sur l’enquête réalisée sur son passé. Ils feraient peut-être une grande réunion pour étudier son cas et bientôt tout le monde serait au courant. Un secret n’est jamais gardé surtout dans un univers aussi clos que la base de l’expédition. Et, tu sais ce que j’ai appris de un tel ? Andrea, elle s’est prostituée pour sauver sa famille. Ouais mais tu le répètes pas hein, j’aurai déjà jamais du te le dire. Et en quelques jours, tout le monde serait au fait de la vie absolument abominable que cette pauvre Andy avait eue. A cette pensée, la protectrice frissonna. Non, elle ne devait pas laisser cela se produire. Révisant son jugement, elle se redressa légèrement sur le lit ce qui lui envoya une décharge de douleur dans ses blessures. Elle posa sa main sur l’épaule de la jeune femme, la fit s’approcher près d’elle et planta son regard dans le sien avec une once de menace dans l’œil :

      « Ecoutez, si je vous dit d’où viennent ces cicatrices que vous regardiez et si je vous explique ce qui vient de se passer, vous n’avez pas intérêt à le raconter à qui que ce soit. Je ne rigole pas avec ça, ce n’est pas parce que vous êtes la meilleure amie de Lee que je vais vous épargner. Je peux vous pourrir la vie si jamais ça s’ébruite. »


    Elle relâcha l’épaule sur laquelle ses doigts s’étaient crispés sans qu’elle ne s’en rende compte et se mit à respirer profondément comme pour calmer ses nerfs. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle était sur le point de raconter encore une fois ce qu’elle avait tu pendant tant d’années. En quelques jours sur la magnifique lune, elle se trouvait face à la deuxième personne qui allait recevoir ses confessions. Mais, elle ne comptait pas tout expliquer, tout partager comme avec Lee, du moins pas pour l’instant. Cette jeune femme lui était inconnue, peut-être deviendrait elle une copine ou une amie mais ce n’était pas du tout ce qu’Andrea avait en tête pour l’heure. Elle cherchait un moyen de se débarrasser de cette corvée au plus vite, de fournir à la jeune femme les éléments qui calmeraient ce qu’elle voyait comme de la curiosité malsaine. Elle fixa son regard sur ses jambes recouvertes par la blouse difforme et la voix emplie de colère, elle commença :

      « Vous n’avez pas intérêt non plus à avoir pitié, j’veux pas qu’on me plaigne, ni qu’on me regarde comme un chien battu. Ouais, j’aime pas raconter cette putain d’histoire… D’ailleurs, si t’as… Euh, vous avez… Merde, j’peux te tutoyer maintenant que tu vas rentrer dans les détails morbides. Donc, je disais si t’as la langue qui te démanges, toi et Leanne vous pourrez toujours causer de la pôôôvre Andrea et de sa vie de merde, c’est la seule en qui j’ai eu assez confiance pour raconter cette histoire… »


    Elle marqua une pause, tout ce blabla ça la calmait, elle n’avait pas encore raconté quoique ce soit et noyer ses révélations dans un flot de paroles auquel elle était peu habituée la rassurait. Elle inspira profondément et sentit que la colère qu’elle connaissait si bien ne voulait pas la lâcher. En colère contre le destin, contre le passé, contre le présent. En colère contre cette Saona qui faisait à nouveau jaillir les mauvais souvenirs. En colère contre elle-même qui n’était pas guérie de son passé et avait laissé tomber le voile à cause de quelques volutes de gaz anesthésiant. Au comble de l’énervement, elle souleva sa blouse et fit courir ses doigts sur ses anciennes cicatrices en expliquant d’une voix énervée :

      « Celle-là, c’est quand la mafia est venue réclamer le fric à mon père, ils ont pensé que poignarder sa fille allait accélérer les rentrées d’argent. Celle-ci, c’était un client taré, ah oui parce que j’ai du faire la pute pour la mafia pour rembourser. Donc, un client taré qui m’a lacérée et laissée pour morte. Là autour des poignets, elles ne se voient presque plus, un autre client m’a attachée pour pouvoir faire ce qu’il voulait. Tu veux savoir ce qu’il voulait ? Hein ?! Je suis sûre que ça te plairait ! »


    Sans s’en rendre compte, elle avait haussé la voix jusqu’à littéralement crier sur son interlocutrice. Elle cessa de parler à bout de souffle, au bord de la crise de nerfs, elle avait envie de frapper quelque chose et se contenait pour ne pas jeter son dévolu sur celle qui essayait de l’aider. Haletante de rage, elle ne supporta plus le regard posé sur elle après les révélations qu’elle venait de faire et entreprit de se lever pour partir. Elle sentit les points de suture la lancer mais continua tout de même à se redresser en s’escrimant contre le médecin qui ne voulait pas la laisser bouger. Elle finit par hurler au bord des larmes :

      « T’as eu ce que tu voulais alors, laisse-moi partir maintenant. Laisse-moi ! »


    La petite lutte entre les deux jeunes femmes n’était pas violente, Andrea n’avait plus assez de force pour résister, il lui fallait seulement du repos. Se sentir si vulnérable à nouveau, se battre ainsi en remuant les bras inutilement lui rappela sa première rencontre avec la mafia. Ses petits bras encore enfantins essayaient de se libérer de l’emprise d’un homme grand et à la musculature imposante. Elle s’était débattue comme si elle avait le diable au corps, griffant le visage de l’homme, le giflant de ses mains douces et assénant des coups de pieds dans son ventre. Ca n’avait fait que l’énerver davantage et il avait envoyé sa tête cogner contre le mur le plus proche sur lequel elle s’était assommée. Quand elle s’était réveillée, elle avait l’arcade en sang et son père gisait inconscient sur le sol tant il avait reçu de coups. C’était ce jour-là que la mafia avait décidé de réclamer avec plus d’insistance son du, c’était ce jour-là que la vie de toute la famille Moreno avait basculé. Cette réminiscence arracha à Andrea une unique larme brulante qui se mêla à la transpiration perlant sur sa joue. Aussitôt, elle arrêta de lutter et se trouva dans un état quasi catatonique. Elle fixait un point inconnu devant elle, le visage fermé, elle revoyait sa petite sœur recroquevillée dans le placard où elle lui avait dit de se cacher, les joues humides de larmes, endormie après avoir pleuré jusqu’à épuisement.

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Saona Kalani
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MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeVen 16 Juil - 6:02

La jeune blessée ne semblait manifestement pas apprécier que Saona se montre curieuse. Soit. La médecin s'y était attendue et patientait jusqu'aux représailles. Elle ne connaissait pas Andrea depuis longtemps, mais elle avait vite compris à qui elle avait affaire. La protectrice n'était pas du genre à se laisser faire, ni même à se faire dominer. Quant à confier ses malheurs, ça ne devait pas non plus faire partie de ses attributs.
Et de fait, elle répondit vertement à la jeune femme en face d'elle, demandant de quoi elle se mêlait, insinuant que Saona était une curieuse perverse qui aimait se délecter du malheur des autres. Une curieuse malsaine, en d'autres termes. La jeune Dominicaine n'aimait pas beaucoup qu'on l'accuse à tort, et fronça les sourcils, écoutant la suite. Elle ne comprit pas bien le lien avec Leanne, ignorant qu'Andrea et elle se connaissait de manière plus amicale, mais elle finit par comprendre qu'Andrea s'était déjà confiée à elle, ce qui rassura Saona. Au moins, Andrea n'était pas seule, et elle avait parlé. C'était une bonne chose, une très bonne chose pour elle. Garder ses blessures en elle était dangereux, pour elle, pour son entourage, pour les gens qu'elle protégeait. Il fallait qu'elle se détache de ce passé et en fasse la guérison. Saona ne voulait pas qu'Andrea oublie, mais qu'elle parvienne à accepter son histoire. A vivre avec. Qu'elle en ait parlé à quelqu'un d'extérieur était une bonne chose. Elle arrivait à l'affronter. A y faire face. Néanmoins, l'action était engagé maintenant, et Andrea ne semblait pas contente. Pas plus que Saona elle-même, qui n'appréciait donc pas qu'on lui parle de cette manière, blessée ou pas.

Le silence se fit pendant quelques instants, Saona tentant de se calmer, tandis qu'Andrea réfléchissait à toute vitesse. Un frisson parcourut la blessée, puis elle posa sa main sur l'épaule du médecin. Elle la fit alors s'approcher et la regarda d'un œil menaçant. La voix plein de colère, elle mit les choses au clair, disant qu'elle ne voulait ni pitié ni regard changé après qu'elle ait raconté cette histoire. Elle avoua ne pas aimer la raconter – et Saona pensa qu'elle n'avait pas vraiment besoin de le préciser... c'était évident – et lui dit que si vraiment elle ne pouvait se retenir de bavarder sur son dos, elle n'avait qu'à le faire avec Leanne, la seule à qui Andrea avait raconté les faits. Saona leva un sourcil, perplexe devant les nouvelles accusations de sa patiente. Comme si c'était son genre d'aller bavarder sur les malheurs des autres de la sorte ! Mais soit, Andrea était en colère et au moins cette fois, elle ne l'avait pas traitée de perverse indirectement. Et puis, elle était sur le point de se livrer, et Saona ne voulait pas tout foutre en l'air. Peut-être tenait-elle là l'instant de guérison d'Andrea. Ou du moins, celui qui ferait effet boule de neige.
On aurait dit que la jeune femme tentait de se calmer, mais ce n'était pas effectif. Énervée, sans doute en colère contre le monde entier, elle poursuivit d'une voix dure et tremblante de rage, soulevant le voile sur les cicatrices qui parcouraient son corps. Elle raconta : poignardée, prostituée, malmenée, lacérée, attachée et blessée. Elle demanda à Saona si elle voulait savoir ce que cet homme voulait d'elle, et ajouta que cela lui plairait de connaître les détails croustillants. De rage, Saona recula d'un geste brusque pour s'éloigner d'Andrea. Elle était sur le point de la frapper si elle continuait sur cette voie et préféra s'en éloigner pour tâcher de se calmer. Mais elle n'y parvint pas en voyant le regard lancé sur elle, et sa main partit. Elle gifla Andrea de sa main droite, sur sa joue gauche. La patiente, énervée, voulait se relever et partir, ce qui n'était pas bon du tout pour ses points de suture tous frais, et Saona tâcha de l'en empêcher. Les cris alertèrent l'assistante qui avait aidé plus tôt Saona, mais ce n'est que lorsqu'Adnrea cessa de lutter qu'elles parvinrent à la recoucher. La jeune femme avait à présent le regard vide, et était comme en état de choc.

Saona, aidée de son assistante, coucha Andrea, la recouvrit, et elles la préparèrent pour l'emmener dans une chambre plus isolée. Andrea avait fini par s'endormir. Elle était à présent dans une petite pièce équipée d'un lit et du matériel médical nécessaire. Saona lava Andrea avec douceur, espérant ne pas la réveiller. Elle savait que si Andrea la voyait la toucher et prendre soin d'elle, elle insinuerait d'autres choses encore et se mettrait à nouveau en colère, mettant en danger sa propre vie.
Lorsque tout le sang fut nettoyé, elle jeta les derniers vêtements et recouvrit Andrea d'un linge propre qu'elle lui attacha dans le cou, comme elle le put.
Une fois sa patiente correctement installée, elle retourna à son travail pour s'assurer qu'ils n'avaient plus besoin d'elle. Se débarrassant de sa blouse tachée de sang, elle retourna à sa chambre et prit une douche. Elle prit son temps et s'occupa d'elle quelques instants. Puis, vêtue d'un jean et d'un t-shirt ample qui découvrait l'une de ses épaules, elle repartit vers l'infirmerie. Elle se dirigea directement vers la « chambre » d'Andrea, qui dormait toujours. Saona s'installa sur une chaise qu'elle avait prise dans l'infirmerie, et attendit patiemment que la jeune femme se réveille. Cela n'arriva pas immédiatement. Après tout ce qu'elle avait vécu, il n'était pas surprenant qu'elle ait besoin de sommeil. Saona sombra finalement, elle aussi.

Ce n'est qu'une heure plus tard qu'elle ouvrit l'œil, lorsque l'assistante vint vérifier les constantes de la patiente. Cette dernière se réveilla à son tour, et le regard de Saona croisa le sien. Elle lui sourit. Attendant que l'assistante soit ressortie de la pièce, elle approcha sa chaise du lit. Une fois seules, Saona prit la parole.


Je suis désolée de t'avoir giflée. Mais je n'ai pas aimé les accusations que tu as porté à mon encontre. Si j'ai souhaité connaitre ton histoire, c'est pour t'aider, et rien d'autre. Je suis médecin, pas une personne malintentionnée. Je n'ai aucune pitié pour toi, je souhaite simplement que tu aies la vie à laquelle tu as droit. Ici, c'est ta nouvelle chance. Autant repartir sur des bases différentes, non ?

Saona marqua une pause, fronça les sourcils, puis sourit à nouveau.

Je vais te laisser si tu le souhaites, et je ne viendrai plus t'embêter si tu n'en as pas envie. Mais je suis contente que tu te sois ouverte. Tu es sur la bonne voie. Tu fais face. Un jour, tu affronteras tout ça, et tu te sentiras bien mieux. Tu as de la chance ! dit-elle alors en se levant, un petit sourire moqueur aux lèvres. On est coincés ici pour un bout de temps, tu vas avoir l'occasion de faire tout ça et même de prendre ton temps !

Saona se dirigea vers la porte, la chaise à bout de bras. Elle se retourna avant de passer la porte.

Si tu as besoin de moi, n'hésite pas à m'appeler.
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Hurt in so many ways - Saona Vide
MessageSujet: Re: Hurt in so many ways - Saona Hurt in so many ways - Saona I_icon_minitimeMar 7 Sep - 10:58

    Andrea avait livré pour la deuxième fois son histoire en très peu de temps. Ce n’était pas du tout le même contexte bien entendu. Avec Leanne, elles s’étaient calmement narrées leurs histoires communes sans détails morbides, sans décrire les atrocités qu’elles avaient vécues. Elles n’avaient pas besoin de cela, elles partageaient une blessure du passé, elles n’avaient pas de pitié, elles se comprenaient simplement. Elles se soutiendraient par la suite, s’épauleraient. C’était comme une évidence. Andrea avait attendu tout ce temps, ne racontant à personne son histoire et maintenant elle savait pourquoi. S’il y avait une personne à qui elle devait se confier, c’était Leanne. L’avoir trouvée était effrayant pour la protectrice qui s’était si longtemps blindée et renfermée autour de ce passé douloureux. Mais elle pressentait que ce serait bientôt un soulagement de l’avoir à ses côtés.

    Par contre, cette deuxième confession était plutôt de l’ordre de l’erreur, du hasard. Elle l’avait fait de façon crue, violente. Elle en avait plus dit qu’à Leanne sur les détails les plus sanglants et glauques mais elle n’avait pas approfondi le point de départ. L’infection pulmonaire de sa mère, l’endettement de son père, la mafia à leurs trousses, les tortures, les sacrifices et puis son sauveur, son ex-époux. Non, elle n’avait rien dit de tout cela car elle n’avait pas voulu se confier à cette femme. Elle l’avait fait sous l’effet de la panique, de la douleur, de la demi-inconscience. Elle était en colère contre cette femme médecin qui avait profité de sa faiblesse momentanée pour en retirer ce qu’elle n’avait jamais conté à sa sœur. Même avec son ex-mari qui savait qu’elle s’était prostituée, elle ne avait parlé très rarement et dès qu’il l’avait fait quitté l’enfer de Rio de Janeiro, elle était restée muette sur son passé avec lui.

    Voilà pourquoi elle se sentait salie, trahie d’avoir livré son passé. Elle rejetait toute la faute sur celle qui lui avait sauvé la vie en l’opérant. Et sans qu’elle s’y attende, elle reçut une gifle sur la joue gauche. Surprise, elle regarda la femme dans les yeux et comprit qu’elle l’avait blessée en lui parlant ainsi. Mais elle n’allait pas s’excuser, tout ce qu’elle voulait c’était partir de cet endroit. Fuir le regard outré du médecin. Seulement, elle n’avait plus de force et quand elles se mirent à deux contre elle, elle s’épuisa très vite. Ses points de suture avaient tenus mais étaient incandescents de douleur, elle finit par se laisser tomber mollement sur le lit. Elle revit la première réelle scène de violence qu’elle avait vécue à cause de la mafia, sa sœur à l’abri et son père inerte au sol. Cette vision la plongea dans un état de choc proche de l’évanouissement. Elle avait trop lutté, son corps et son esprit n’étaient plus d’accord. Il était temps qu’elle sombre. Sans s’en rendre compte elle s’endormit très profondément. Tandis que la femme la manipulait, la nettoyait et quittait la pièce, elle fit un rêve étrange.

    Il y avait sa sœur sur Pandora, mais elle était sous forme d’avatar. En la rencontrant dans son sommeil, la protectrice ressentit une grande joie et se mit à courir vers elle. Mais la petite Lola au corps bleu et magnifique l’arrêta dans son geste et lui lança un regard de reproche. Sans qu’elle n’ait à prononcer un seul mot, Andrea comprit qu’elle lui en voulait de ne pas lui avoir raconté son histoire. La fluette voix de sa sœur s’éleva étrangement du corps d’avatar : « J’aurai pu t’aider, Andrea. J’étais avec toi, je l’ai vécu de l’autre côté. Si tu m’avais laissée t’aider, tu ne serais pas en train de pourrir chaque lien social que tu entreprends. C’est son métier de t’aider, fais lui confiance à défaut de l’avoir fait confiance à moi… ». Sa sœur commença à s’éloigner et Andrea la talonna en courant aussi vite qu’elle le pouvait, elle ne voulait pas la perdre à nouveau, elle ne voulait pas que sa sœur lui en veuille. Elle tomba à genoux et implora Lola de lui pardonner. Des larmes oniriques emplirent ses joues, elle pleura en rêve comme jamais elle n’avait pleuré. Lola se retourna et ajouta avant de disparaître : « Pourquoi a-t-il fallu que tu attendes de te trouver à des milliards de kilomètres de moi pour t’ouvrir ? Tu as toujours fui le passé, Andrea. Moi, j’y ai fait face et je n’ai pas raté ma vie, comme toi. »

    Sur ces terribles paroles, Andrea se réveilla brusquement. Une infirmière était au dessus d’elle, elle prenait son pouls et consultait les machines qui l’entouraient. Où se trouvait-elle ? Elle observa les alentours et comprit qu’on l’avait déplacée. A côté du lit, Saona était là. Elle avait l’air quelque peu endormie et la protectrice se demanda depuis combien de temps elle dormait. Elle se sentait mal à l’aise à cause de ce cauchemar. Avoir vu sa sœur lui faire tant de reproches perturbait la jeune femme. Elle savait pourtant que tout venait de son propre inconscient. Elle avait voulu protéger sa sœur en la tenant à l’écart et peut-être était-ce pour cela que la petite Lola était si équilibrée. Ou peut-être que l’avatar de sa sœur avait raison, peut-être que si Lola allait si bien c’était parce qu’elle n’avait rien refoulé. Elle avait toujours parlé de leur passé même si ça rendait Andrea mal à l’aise et qu’elle n’enrichissait jamais la conversation. Elle s’énervait même quand Lola lui posait des questions sur des détails de sa vie à l’époque.

    L
    a voix de la médecin la tira de ses regrets et elle se souvint de la gifle reçue avant de tomber de sommeil. Oui, elle l’avait certainement méritée. Et elle devrait probablement s’excuser pour ce qu’elle avait pu dire sous l’effet de la colère mais elle ne savait pas si elle y parviendrait. Reconnaître ses erreurs était encore une des innombrables qualités dont Andrea était dépourvue. Saona parla de deuxième chance et de repartir sur de nouvelles bases. Andrea resta stoïque et soupira. Elle ne pouvait pas vraiment acquiescer car son rêve venait de lui faire comprendre encore une chose. Leanne n’avait pas vraiment tord quand elle lui avait demandé si elle était venue sur Pandora pour fuir la mafia. Andrea avait toujours rêvé de Pandora, mais ce qui l’avait décidée à partir, c’était cette douce et chaleureuse fuite. Elle quittait tout ce qui lui rappelait son passé. Quitter Rio n’avait pas été suffisant, elle avait quitté le continent. Quitter le continent n’avait pas été suffisant, elle avait quitté la planète. Et si Leanne et la Lola de son rêve avaient raison, fuir ne l’aiderait pas à guérir. Pandora ne serait une deuxième chance que si elle le décidait et si elle y croyait vraiment.

    Saona lui assura qu’elle ne viendrait plus la déranger et que si Andrea ne voulait plus la voir alors elle ferait en sorte qu’il en soit ainsi. La brésilienne scruta la jeune femme à la peau mate qui se levait pour s’en aller. Elle n’était pas si terrible que dans son souvenir, elle n’avait pas l’air d’une perverse qui aimait entendre les passés sordides des autres, elle n’avait pas l’air non plus prête à raconter à qui voulait l’entendre que la protectrice avait du se prostituer. Mais Andrea avait toujours fait attention aux apparences souvent trompeuses, elle se méfiait de tout le monde. Pouvait-elle accorder sa confiance à cette femme ? Si Leanne lui avait accordé la sienne depuis tant d’années, alors ça ne devait pas être sans raison. Andrea avait pris sa décision, elle avait envie de mettre de côté tout ce qui s’était passé pendant l’opération, elle avait envie de donner à Saona une chance d’entrer dans son univers. Mais pour cela, il fallait recommencer à zéro. Alors que la femme passait la porte, Andrea l’appela :

      « Dr Kalani… Je vous en prie, revenez… »

    Elle avait employé le vouvoiement à nouveau sans y prêter attention. Le respect était à nouveau présent dans ses paroles. Elle inspira profondément et quand la jeune femme fut à nouveau à ses côtés, elle lui tendit la main en grimaçant sous l’effet des points de suture tendus :

      « Si nous recommencions à zéro ? Je suis Andrea. »
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