Anton Mülher. Voilà un nom connu par beaucoup des hauts gradés de la Bundeswehr. Il s'agissait d'un éminent scientifique et médecin qui opérait pour les militaires. Il était marié à une certaine Wilma, capitaine de la Heer, et dirigeant sa propre unité. Et alors que le monde plongeait chaque jour davantage dans le chaos et que les attentats, comme les catastrophes naturelles se multipliaient, ils donnèrent naissance à leur premier enfant le 18 Octobre 2202. Il vint au monde dans l'hôpital de Rotkreuzklinikum-Frauenklinik, ville de Munich et il lui fut donné pour prénoms Gerhard Karl.

Il passa la majeur partie de sa petite enfance chez ses grands parents paternels, Siegfried et Gretchen Mülher, ne voyant ses parents que lorsque ceux-ci étaient en permission. Ils eurent toutefois un autre fils, quatre ans plus tard qu'ils nommèrent Ulrich Manfred. Hélas, hélas pour les deux fils, c'est seulement deux ans après cet heureux évènement que leurs parents furent envoyés au Kosovo pour combattre les insurgés.

Et si tout se passait bien au début, cela changea durant la nuit du 12 Janvier 2210, lorsque les rebelles assaillirent le camp de base allemand et massacrèrent neuf dixième du personnel présent. Les corps des victimes furent rapatriés au pays et chacun d'eux reçu une médaille à titre postume, remise aux parents ou aux enfants de ceux-ci. Gerhard et Ulrich durant donc vivre à six et quatre ans les obsèques de leurs géniteurs et selon les mots de l'officier présent :

<< C'est une grande perte pour l'Allemagne. >>

Tss, c'était aussi une grande perte pour les deux enfants qu'ils laissaient... Les deux garçons restèrent donc finalement vivre avec leurs grands parents, dans le centre de Munich.

En grandissant, Gerhard montre le désir de suivre les pas de ses parents et oriente ses études de façon à rejoindre par la suite une école d'officiers. Il travaille dur et fait preuve d'obstination et d'un entêtement sans limite pour finalement sortir promu de l'académie. Il rejoint alors comme sa mère des années avant lui la Bundeswehr et plus spécialement la Heer où il obtient le grade de sergent. C'est durant cette époque qu'il se maria également, avec une jeune femme appelée Katrin Fisher qu'il avait rencontré en ville. Il ne se passe à peine que quelques mois durant lesquels il s'entraîne auprès de vétérans, avant que sa première mission ne lui soit allouée. Il devait rejoindre le Soudan pour assister le gouvernement local contre des rebelles fanatiques bien équipés et déterminés, qui se proclament eux même Sauveurs de la Terre...

Ils pensent qu'en éliminant chacun des dirigeants, comme ils l'ont fait par le biais d'attentats dans les pays qui leur sont frontaliers, ils pourront réunifier l'espère humaine sous une seule bannière. Une belle bande de tarés en somme... C'est ainsi que Gerhard se revêt de son uniforme, prend ses armes et monte pour la première fois dans un Scorpion AT99 avant de s'envoler vers le Sud. Il fait ainsi connaissances avec ses équipiers et après avoir été brifer par les alliés soudanais, les allemands se mirent en route. La mission était extrêment simple en théorie. Il fallait rejoindre le point A, prendre livraison du colis et le ramener au point B. Sauf que le colis était un des leaders rebelles et qu'il était accompagné de bon nombre de ses fidèles.

Tandis que l'aube pointait sur le Soudan, un homme marchait au coeur d'un petit campement de fortune. Il était vêtu d'un uniforme militaire et portait entre ses mains un fusil d'assaut. Sur son torse, au niveau de l'épaule droite était située une poche contenant un poignard de combat. A ses pieds se trouvait une paire de bottes noires et une ceinture entourait sa taille. A celle-ci était accroché un pistolet, divers chargeurs de munitions et un pack de grenades. Quand il fut entouré des tentes de ses équipiers, il déclara :

<< Allez, il faut se mettre en route ! >>

Aussitôt, les soldats quittèrent leurs abris et se vêtirent de leurs tenues réglementaires. Deux des militaires emmenèrent avec eux un africain dont les mains étaient liées dans son dos. Il s'agissait là d'un des leaders principaux des insurgés soudanais et la mission des soldats étaient de ramener ce type jusqu'à leur camp de base afin de l'y interroger. L'homme qui avait décider de débuter la marche était le sergent Gerhard Karl Mülher de la Heer, l'armée de terre allemande. Sous ses ordres, il avait auparavant une vingtaine de soldats plus ou moins expérimentés selon les cas. Mais maintenant, après l'assaut lancé sur les troupes du soudanais, ses effectifs ne montaient qu'à huit gars. Parmi eux se trouvaient quatre fusilliers, deux médecins, un opérateur en logistique et un sniper.

Lorsque la compagnie fut prête, elle se mit en marche à travers les hautes herbes qui formaient une majorité de la région. Tandis que tout se passait bien, malgré la pénible avancée que cela représentait avec en plus du terrain le prisonnier qui les insultait et menaçait dans sa langue, l'opérateur capta une transmission qu'il relaya au dispositif du sergent. Celui-ci ferma son poing gauche et leva pour faire stopper ses troupes. Ceux-ci posèrent un genou à terre, visant chacun dans une direction bien déterminée pendant que deux surveillaient le soudanais.

<< Ici Mülher, j'écoute.

_ Sergent ? Ici le caporal Hauffman ! On est sous le feu ennemi ! Je répète, feu ennemi !

_ Où êtes vous caporal ?

_ On est situé aux abords du village où on était censé appréhender Harzim Zarouff. Mais il n'était pas là et on est tomber dans une embuscade, demande de renforts !

_ Patiendez une seconde, je contacte la base pour les informer de notre retard, on arrive ! >>

Coupant la communication, Gerhard ordonna à son subordonné de préparer une transmission avec le colonel et obtenir les ordres nécessaires. Il posa ensuite son regard sur son prisonnier qui esquissa un sourire avant de parler dans son langage, comme s'il était satisfait de quelque chose. Comprenait-il l'allemand et savait-il ce que cet appel signifiait ? Enfin, l'officier ne pu pas y songer plus car l'opérateur lui signala de la main qu'il pouvait parler et il appuya sur un bouton de son appareillage.

<< Ici le sergent Mülher, il faut que je parle au colonel Drecker.

_ Bien reçu, je transmet.

_ Que se passe-t-il sergent ? La cible est toujours entre vos mains ?

_ Affirmatif. On est presque arrivés. Mais on a reçu un appel du caporal Hauffman. Ils ont besoin de renforts immédiats après une embuscade. Demande d'autorisation pour aller l'aider mon colonel.

_ Négatif sergent ! Votre mission est prioritaire, vous ne pouvez pas les aider. Ramenez le colis à la base sans tarder. >>

Gerhard fit un moue en signe de désaccord avec les ordres, mais il ne pu que répondre par l'affirmative.

<< Reçu. On sera bientôt au point de rendez vous, le Scorpion est partit ?

_Oui, il atterrira à votre signal. >>

Pestant contre son supérieur direct après que la communication soit coupée, il fit signe à ses équipiers de se mettre en route. Et pendant qu'ils marchaient, il rétablit la liaison avec Hauffman afin de tenter de l'aider sans pour autant sortir de son itinéraire.

<< Caporal, vous me recevez ?

_ Affirmatif ! Où vous en êtes les gars ?

_ Il y a une rivière à l'Est de votre position... Rejoignez là et on vous retrouvera au gué. Désolé, on ne peut pas faire plus.

_ Bordel ! Vous en êtes en train de me demander de faire de passer des bornes avec les ennemis sur notre cul ? Vous savez très bien qu'aucun de nous y arrivera !

_ Faites votre possible caporal. Terminé. >>

Il coupa la transmission et jeta un coup d'oeil au prisonnier. Il était plus calme que les autres jours et sa saleté de sourire ne disparaissait pas. Ce type savait quelque chose. Et ça, ce n'était pas bon pour eux... Ce n'est qu'en milieu d'après midi que la petite troupe arriva en vue de la rivière, et sur son autre rive s'étandait une jungle envahissante dont un petite sentier dépassait jusqu'à atteindre le gué. Du côté où les allemands se trouvaient, il y avait une plaine parsemée d'arbres, puis une forêt et les hautes herbes desquelles sortaient le groupe. Le sergent fit avancer ses hommes jusqu'au bord de l'eau et indiqua qu'ils allaient traverser, de mettre en position et défense et contacter Hauffman pour avoir de ses nouvelles. Et s'il ne répondait pas où s'il était trop loin, ils seraient forcés de partir sans lui.

Toutefois, avant même qu'ils n'eurent atteint le bord est, des coups de feu retentirent derrière eux. Et après un volte face étonnant, les soldats aperçurent leurs alliés qui quittaient la jungle ouest en se précipitant vers la rivière, tout en tirant à tout vas derrière eux. Mülher mit ses troupes en position et ils ouvrirent le feu sans tarder pour couvrir les arrières de l'escouade, dont beaucoup de membres tombaient dans leur fuite. Les soudanais parvinrent finalement à trop s'approcher et ils tirèrent sans pitité sur les militaires qui furent contraints de se mettre à couvert ou de mourrir. Pendant que les échanges de coups de feu fusaient en tout sens, Gerhard remarqua un des médecins de son groupe au sol, qui se vidait de son sang par une blessure sur le torse et toussait également du liquide sanguin. Il s'approcha à quatre pattes de lui et cria en regardant autour de lui à la recherche du binôme :

<< Bordel... Schneider ! Viens là !

_ Laisses tomber Gerhard... Je l'ai vu se faire aligner sur le gué. >>

Se disant il pointa du doigt l'eau et expulsant encore du précieux liquide rouge.

<< Dis moi ce que je dois faire, t'es le seul médecin encore en état !

_En état... Héhéhé... Il n'y a rien à faire. Je perd trop de sang et les balles sont mal logées... Aides le lui plutôt. >>

Déclara-t-il en désignant un soldat étendu non loin. Mülher s'approcha de lui de la même façon que pour l'autre et il reconnu le caporal qui semblait inconscient. Il tourna son attention vers le médecin et lui demanda :

<< Je dois faire quoi ?

_ Fais lui un massage cardiaque. cherches le haut du sternum... C'est le creux au dessous du cou... De l'autre main, cherches le bas, c'est le creux.. Des côtes.

_ Et ensuite ?

_Appuis au milieu... >>

Suivant les directives de son équipiers, Gerhard parvint à réanimer son collègue pendant que ses alliés continuaient à faire feu. Il lui pansa ensuite la blessure en écoutant les consignes. Puis se faisant aider par un militaire, il souleva le caporal par la taille et en regardant le médecin, il le vit lui faire signe de partir. Gerhard acquiesça silencieusement et ordonna à ses hommes la retraite. Le petit bataillon de soldats regagna la clairière où ils devaient être récupérés et en chemin, ils prévinrent l'hélicoptère. Celui-ci se posa non loin et il en descendit plusieurs hommes armés qui ouvrirent le feu pour couvrir les troupes. C'est ainsi que se termina la première mission de Mülher qui fut couronnée de succès, bien que de nombreuses pertes ne soient à déplorer. Et après celle-ci, il fut rapatrié en Allemagne où il pu retrouver sa femme. Il lui donna à cette époque un enfant, une fille qu'ils appelèrent Elsa.

Il fut ensuite promu sergent-chef, gagnant une solde plus élevée et plus d'hommes sous ses ordres. Il décide alors de rester un moment en Allemagne afin de se spécialiser sur un thème bien particulier. Les explosifs. Gerhard se renseigne sans tarder auprès des professionnels de l'armée et passe ainsi quatre ans à s'améliorer, devenant un certain atout pour la Heer. Néanmoins, quand on souhaite apprendre quelque chose, rien de mieux que de tester sur le terrain !

Hélas, après quatre ans de vie commune dans ces conditions et cinq ans sans qu'ils ne soit présent, sa femme en a plus qu'assez et demande le divorce. Elle obtient la garde exclusive de leur fille et c'est la dernière fois qu'il les vit, l'une comme l'autre. Tandis que son petit frère rentre dans l'armée à son tour, dans la logistique, l'ainé des Mülher n'ayant plus rien d'autre dans la vie reprend du service et part pour la Yougoslavie. Des terroristes de Georgie mettent en péril le gouvernement actuel par divers attentats sur la capitale et sur le président. Les allemands combattirent là pendant près de treize ans, affrontant non pas une armée mais des raideurs. Le combat fut plus que difficile et personne n'en voyait le bout. Il pu apprendre durant cette période à piloter un Scorpion qui fut mis à disposition de son escouade pour les années de combat.

Les pistes trouvées par le haut commandement contraint l'escouade de Mülher à se battre dans toute l'Europe du Sud Est, et même jusque dans la région située entre l'Afrique et l'Asie, et plus particulièrement au Liban. C'est dans ce dernier pays que Gerhard connaitra une expérience malheureuse, lorsqu'il fut capturé par l'ennemi avec deux de ses hommes avant d'être torturé sans ménagement. Il pu toutefois s'en sortir grâce à l'intervention du caporal de son équipe et de renforts.

Puis, en 2244, une part de l'armée allemande était toujours stationnée en Yougoslavie, dont le régiment dans lequel servait Gerhard. Il se trouvait quand à lui dans un avant poste perdu au coeur des campagnes lorsque l'un des officiers en logistiques l'appela pour une transmission. On lui annonça alors un attentat sur Munich même aux quartiers des affaires, fait de la main des terroriste qu'il poursuivait depuis tout ce temps. On le prévient également que le corps de sa fille fut retrouvé et identifié par son ex femme.

Oubliant un peu la légalité, Mülher décide de tout faire pour obtenir des informations et retrouver le leader ennemi. Il se rendit à la demeure d'un important homme d'affaire qu'on suspectait d'être lié au terrorisme, sans pouvoir le démontrer. Le sergent-chef usa alors de moyens peu conventiels et non acceptés par son propre pays pour le faire parler, ce qui réussit parfaitement. Le chef de l'organiation recherchée était un des ministres georgiens. Il le retrouva à Tbilissi, Capitale de la Georgie, dans sa demeure personnel. C'est un ministre de la république que personne n'aurait jamais pu soupçonner... Gerhard et son escouade s'y introduisent et le neutralisent. Mülher profite d'une opportunité pour le tuer, après l'avoir mutilé.

Devant ses supérieurs, il déclare avoir eut une piste suite à la capture d'un de ses lieutenants et sans avoir qu'il était ministre, il as mis la main dessus et après avoir tout fait pour l'arrêter, Il s'est fait explosé pour éviter d'être capturé. Officieusement, c'est Gerhard qui a disposé l'engin. En récompense de ses actions pour avoir démanteler l'organisation, il est promu lieutenant. Il prend cependant sa retraite ici... Ayant été reconnu durant toutes ces années, le bureau du Chancelier Groshans fait appel à ses services en tant que Chef de la Sécurité. Gerhard accepte après la seconde tentative, n'ayant rien de mieux à faire que de rester chez lui à boire...

Gerhard n'avait jamais vraiment envisager de quitter la Terre. Et pourtant, il fut parmi les volontaires à se présenter pour rejoindre Pandora et participer à une mission diplomatique avec les indigènes.

Bien sûr, ce ne sont pas ses talents de négociateurs qui l'envoyèrent là-bas, mais plutôt sa maitrise des armes et sa grande expérience. C'est en fait le bureau du Chancelier qui l'y poussa. Beaucoup des pays du monde envoyèrent leurs plus éminents scientifiques, qu'ils soient généticiens, biologistes ou autres, et l'Allemagne envoyant le plus célèbre dont ils disposent, Groshans n'avait pas l'intention de risquer de le perdre. Il affecta donc Mülher à sa protection officieusement, et officiellement à la protection de l'équipe.

Ses proches étant pour la plupart morts depuis longtemps, si ce n'est son frère, il accepta sans plus de question ce qu'il considérait comme une simple mission. Il se rendit donc au bureau de recrutement et signa le feuillet nécessaire. Bientôt, il partirais pour une base d'entraînement avant d'entamer son voyage.

Une fois arrivé en Guyane, Gerhard suivit les nombreux cours sur Pandora, sa faune et sa flore. Il étudia également le peuple indigène, les Na'vis. Leur langage était bien difficile à comprendre et à se souvenir. D'ailleurs, Mülher n'en retenu que quelques mots par la suite et seulement les plus primaires, servant aux usages les plus quotidiens. Il leur fut aussi inculqué quelques leçons sur diverses spécialisations, comme le pilotage par exemple. Ayant déjà quelques heures de vol, Gerhard s'en sortit plutôt bien.

Heureusement, les tests physiques furent plus concluants et plus intéressants. De par son passé de soldat, l'ancien lieutenant n'eut pas grand mal avec les armes à feu et les différents parcours. Au fils des études faites pendant ces deux ans, Gerhard fut gagné par le même sentiment qu'à ses vingts ans. C'était l'époque où il venait d'enfiler son uniforme, prit ses armes et avait mis les pieds pour la première fois dans l'hélicoptère. Il avait ressenti un tel sentiment de soif d'aventure et d'une envie de voir d'autres horizons. Il rencontra également ceux qui seraient peut être ses équipiers une fois sur la planète qu'on disait mortelle.

Lorsqu'enfin le moment de partir fut venu, Gerhard suivit ses compagnons, de même que celui qui serait son supérieur direct, un type nommé Ellison... Bien que le voyage soit long, près de cinq ans tout de même, les hommes et femmes embarqués n'en ressentirent pas vraiment la durée, étant " endormis " tout ce temps. Quand ils arrivèrent sur Pandora, le réveil était plus que difficile et il fallu quelques secondes à Mülhen pour arriver à tenir debout sans se tenir. Il fut parmi ceux qui explorèrent les rives du lac au dessus duquel ils volaient. Et quelle ne fut pas sa surprise en constatant la végétation encore plus dense que la pire des jungles africaines, et dont grandeur était impresionnante ! Ouais, ça on avait oublié de lui dire quand on l'a fait signer... Quoiqu'il en soit, Gerhard fut contre la décision de ses supérieurs au sujet de la pseudo base... Il était davantage disposé à construire un vrai campement fortifié, destiné à se défendre de ses ennemis, quels qu'ils soient ! Mais après un refus et une légère remontrance du chef de la sécurité, il ravala son idée, bien qu'il n'en change pas.