The RedPill [PV Joh]

Jóhanna Paulsen & Dean Anderson

RedPill

If you take the red pill, you stay in wonderland,
and I show you how deep the rabbithole goes.
The RedPill [PV Joh] Mini_823885icon

Un silence d’or au sein du laboratoire de robotique, enfin plutôt de plaqué or, l’ingénieur allonger à la fois sur et sous une pièce mécanique venait de pousser un juron. Grâce à son adresse légendaire il parvint à se cogner le coude contre un boulon, déclenchant un fourmillement qui fit trembler le bras entier, rien de bien méchant si au bout de celui-ci il n’y avait pas eu un petit récipient d’huile bien épaisse qui se reversa bien évidement sur lui, suivant son bras jusque dans ses vêtements. Il soupira et ondula de façon particulièrement ridicule pour sortir de là ou il se trouvait, prenant bien sur appui sur sa main plein d’huile pour se relever et s’étalant de tous son long sur le sol du labo. Il remercia le ciel, ou plutôt Eywa vu le contexte, d’être seul ce soir.

A peine fut il debout qu’il senti le mal de tête que sa concentration avait plus ou moins masqué. Il marqua un arrêt ou il se massa le haut du nez, devinez avec quelle main… Il prit soin d’éviter l’huile noirâtre au sol pour aller chercher de quoi s’éponger un peu, de nettoyer le sol pour éviter de retomber par la suite, car il se connaissait grandement, puis se re glissa avec la même danse ridicule pour essuyer cette fois si les pièces qui avait subit elle aussi sa maladresse. La position allongé augmenta l’afflue de sang dans sa tête et la douleur également, c’est impressionnant que lorsque l’on se rendait compte de quelque chose on ne pouvait plus en détourner l’attention. Il sentait ses tempes battre et n’arrivait même plus à penser droit. Evitant les mouvements il fouilla dans sa poche à la recherche de ses cachets préférés.

Je suis maudit…

La petite boite en plastique orange était vide, la seul option qu’il lui restait était de rentrer à sa chambre, continuer à travailler dans ses conditions conduirait à des erreurs monumentale. Il se résolu donc à sortir et à éteindre les lumières du labo, bloquant sous son bras de quoi bosser une fois le mal de tête passé. Les yeux mis clos la tête vide il traversa les couloirs tel un zombie, évitant de faire trop de bruit à la fois pour ses collègues qui dormait que pour son crâne, se tenant également loin des murs pour ne pas les tacher. Il ne tarda pas à arriver devant sa porte et à l’ouvrir, il commença par poser ses affaires sur l’un de ses bureaux, le plus encombré et prit tout de suite la direction de la salle de bain.

Il ouvrit l’armoire à pharmacie, qu’avait il donc fait au ciel pour méritait un tel acharnement ? Il laissa sa tête taper contre le miroir regrettant immédiatement son geste son crâne résonnant comme un diapason, il pivota contre la surface froide et croisa le doux appel de son bac à douche. Il eut l’espoir innocent de croire qu’une douche bien chaude ferait passer ses maux, au moins il serait propre. Il laissa ses vêtements dans le lavabo, la seule chose qui pouvait encore les sauver était l’immolation… Il se glissa donc son le jet de la douche, immobile goutant à un instant de calme. Il se rendit compte que l’huile s’était vraiment insinuée partout.

De longue minute plus tard il ferma l’arriver d’eau et risqua à bouger la tête, il estima la diminution de la douleur à un micro dixième et poussa un soupir. Commença à se sécher avant de retourner dans la douche remarquant de nouvelle trace d’huile. Une fois ressortie il ne se sécha que brièvement et alla contempler son reflet dans le miroir, ses cernes avaient des cernes et une barbe de deux jours il y a deux jours s’était installer sur le bas de son visage sans prendre le temps de le prévenir, il posa les yeux sur son rasoir, se raser maintenant équivaudrait certainement à un suicide, se serait donc pour plus tard. Il se traina nu comme un vers et tout aussi humide jusqu’à son bureau ou il récupéra son écran tactile avant de s’assoir sur le bord de son lit. Il fouilla dans ses contacts et appuya sur la photo d’une blonde aux yeux magnifiques, resta une fraction de seconde –en réalité un bon deux minutes –a la regarder, puis commença à taper un message.

Citation :: Coucou ma chère pharmacienne préférée !
Tu ne vas absolument pas le croire, mais mon stock de pilules magiques censé tenir une demi-éternité est complètement vide ! Bien évidement je m’en rends compte quand un troupeau d’éléphant danse la polka sur de la tecktonik entre mes deux oreilles… Je me perds là… Tu pourrais me préparer un stock post apocalyptique ? Je passerais récupérer ça à la première demain… enfin tout à l’heure, merde il est si tard ? J’espère que le message te reveillera pas ! Merci en tous cas !
xoxo

Il posa son écran sur sa table de chevet et se massa son épaule droite, toujours douloureuse. Après avoir tirer les draps il se laissa tomber dans son lit, manquant de peut de se cogner contre la tête de lit, un brin de chance enfin ? Aucune idée, l’ordinateur confirmé par un bip l’envoie du message qu’il dormait déjà, n’ayant même pas eu le temps de se couvrir.

Si l’on prenait en compte le fait que cette plante produisait une molécule censée lui permettre de… Et si celle-ci, lorsqu’on tentait de la modifiait, créait un puissant réactif… Et si… Et si… Jóhanna se laissa aller contre le dossier de sa chaise en soupirant fortement. Elle détacha ses cheveux en enlevant le crayon qui les retenait jusqu’ici et secoua doucement la tête en fermant les yeux. Cela faisait des heures qu’elle examinait sans relâche les échantillons et les expériences qu’elle avait menés sur la flore de Pandora. Des heures, et toujours rien de concret. Aucune solution ne se profilait, rien ne perçait à travers les phrases alambiquées et les données qui s’affichaient à l’écran. Elle passa une main lasse sur son visage, se demandant si elle n’allait pas finalement tout lâcher pour aller dormir. Elle n’arriverait à rien si elle - se - forçait ainsi. Elle se redressa pour fermer son ordinateur portable lorsqu’un bip puissant la fit sursauter. Craignant que cela ne vienne du pc, elle fronça les sourcils en ouvrant ou fermant quelques fenêtres, avant de remarquer que le bruit venait de sa ligne privée.
La jeune femme maudit sa propre négligence, attrapa l’écran tactile et tapota l’icône de courrier qui clignotait paresseusement. Un sourire se forma sur ses lèvres lorsqu’elle termina de lire le message. Juste après, elle jeta un bref coup d’œil à l’heure - minuit tout juste passé - et revint poser les yeux sur le texte. Elle pinça les lèvres, pesant le pour et le contre de répondre à la demande de l’ingénieur, avant de se mettre à taper quelques mots :

Citation :: Je ne dormais pas. J’arrive, Néo.

C’était peut-être dur de faire plus direct, mais au moins le message était passé. Elle rangea l’écran dans une sacoche qu’elle suspendit à sa ceinture, ferma son ordinateur puis le mit dans un sac prévu pour le transporter n’importe où, attrapa un gilet qu’elle ne mit pas, et quitta sa chambre. Elle se connaissait bien, et elle savait parfaitement qu’elle n’arriverait pas à fermer l’œil tant qu’elle n’aurait pas réussi à terminer ce qu’elle avait commencé. Et connaissant son accro au paracétamol, plus vite il aurait ces petits cachets miraculeux, plus vite il se sentirait mieux. Arrivée à l’infirmerie, elle salua le médecin de garde et alla apposer sa main sur le bloc de gélatine pour ouvrir l’accès à la pharmacie. Pour éviter que n’importe qui se serve sans prévenir, il fallait être un membre du corps « médical » et le fait que l’Islandaise ait fait des études - brèves, certes - de pharmacologie lui octroyait le droit de prendre des médicaments, du moment que ce n’était pas trop régulier. Le médecin l’interrogea du regard en la voyant se saisir d’une boîte contre les maux de tête, ce à quoi elle répondit par une moue fatiguée qui sembla le satisfaire puisqu’il en déduisit que c’était pour elle.
La jeune femme réajusta la lanière de son sac qui pesait sur son épaule en évoluant dans les couloirs. Ses chaussures plates à semelle élastique ne faisaient aucun bruit, mais elle réprimait de violents bâillements qui auraient pu la faire repérer. Elle glissa l’une de ses mains dans la poche arrière de son jean, l’autre restant agrippée au gilet et à la boîte de médicaments. Au bout de quelques minutes, elle parvint à destination et toqua légèrement à la porte de Dean. Silence. Elle toqua un peu plus fort. Pas de réponses. Jóhanna attrapa l’écran tactile, vérifia que son message était bien passé et qu’elle n’avait pas eu de réponse, puis opta pour un nouvel essai. Au pire, elle lui laisserait le petit colis dans son atelier, mais elle aurait préféré lui remettre en mains propres ; d’une part parce qu’elle répugnait à laisser des médicaments traîner dans la nature, et d’autre part parce que cela faisait plusieurs jours qu’elle ne l’avait pas vu et qu’elle aimerait passer un peu de temps avec lui.

«

Dean ? C’est Jóh…

»

fit-elle d’une voix à peine plus haute qu’un murmure.

La jeune diététicienne marqua une pause après avoir toqué une dernière fois et tendit l’oreille pour percevoir un bruit quelconque en provenance de la chambre de l’ingénieur. S’il ne répondait pas, elle se dirigerait vers son lieu de travail... Mais…

Un douleur sourde en arrière plan, chacun des ses battements de cœur se soldait par une pulsation de douleur, un univers sombre dans lequel il était poursuivit par des fils électriques et des robots poussant des menaces sur des voix électroniques. Plus il fuyait, plus ils se rapprochaient, les fils tentèrent de le crocheter les pieds alors que son mal de crâne le poursuivait dans ses cauchemars. Maintenant il était attaché comme un rôti rampant au sol comme une chenille ridicule, quelque chose vint marteler son crâne en rythme, encore et encore. Un paf rythmique entrecoupé de pause plus ou moins longue, prenant un son de plus en plus réel, bizarre n'était il pas en train de rêver et pourquoi cette voix était elle familière?

Il entrouvrit un œil et sortie de son cauchemar, malheureusement la douleur n'y resta pas elle non plus. Il chercha le contact froid du mur et découvrit que son lit était humide, il avait transpiré tant que ça? Ha non il s'était couché sans être totalement essuyé, il se redressa dans ses draps, la lumière de son écran pulsait de façon bien désagréable il plissa les yeux et tenta de tendre le bras droit, son épaule était terriblement engourdit il avait du dormir dessus, c'était bien ça vaine. Sa nuque était elle aussi tendu et le martellement repris. Il resta immobile quelques secondes, le temps que son cerveau quitte le mode veille, il tourna d'abord les yeux, puis la tête dans une séquence de mouvements complètement décomposés pour pouvoir poser les yeux sur la porte.

Son cerveau s'alluma. La porte mais bien sur!! Il sauta du lit et couru vers celle-ci, cognant son pied au passage dans un on ne sait quoi qu'il trainait là, pestant les dents serrés et posant la main sur la poignet avant de se rendre compte qu'il était totalement dans la même tenu que ça naissance, avec tout de même quelque attribut supplémentaire du à la croissance. Il fit volt face et chercha du regard de quoi s'habiller, il devait avoir près du lit un pantalon, il revint sur ses pas, tâtonna dans le noir pour le trouver et commença à le mettre tout en revenant vers la porte. Déjà que totalement réveillé et en pleine disposition de ses capacités il était maladroit alors sortant du lit avec un mal de tête et courant le pantalon sur les mollets et les fesses a l'air… Ce qui était à prévoir arriva, il trébucha et heurta la porte de plein fouet, produisant un bruit assez important, mais avec un peu de chance il n'avait réveillé l'étage entier.

Il remonta son pantalon et la fermeture éclair il ne trouva pas le bouton, c'était son vieux pantalon kaki préféré, plein de poche, complètement délavé et don le bouton avait du être perdu quelque par au MIT… Celui-ci le tombait en dessous de la ligne des hanches dévoilant le haut de son bas ventre et la naissance de ses fesses, le forçant à marcher sur du tissus, mais il était terriblement confortable, s'il n'en tenait qu'à lui il le portrait tout les jours mais ça mère avait beaucoup peiné pour réussir à lui inculquer une demi-once de décence. Il ouvrit la porte et passa la tête dans le couloir il reconnu immédiatement la chevelure blonde de son ami. Il fit quelque chose que tous les mondes dans ces situations et de complètement stupide quand on y pense, crier en chuchotant!

Joh!!!! Je suis là!

Il se dressa dans l'encadrement de la porte en attendant qu'elle revienne, machinalement il posa sa main gauche sur son épaule douloureuse, la massant légèrement tout en logeant son pouce dans la cassure de sa clavicule. Un sourire béat se dessina sur son visage marqué par les plies du drap, ses cheveux étaient complètement ébouriffait et une partie de son front légèrement rouge suite au coup de porte ce qui lui donnait un air de gamin maladroit sortie du lit. Il se pencha sans lâcher son épaule élargissant son sourire pour lui faire une bise paresseuse, son regard était totalement réveillé et pétillant lorsqu'il se redressa.

Désolé je me suis endormi. Comment va ma petite pharmacienne préférée?

Il se rappela qu'il lui avait envoyé un message, c'était d'ailleurs très certainement sa réponse qui clignotait sur son écran tactile, elle était donc venu lui porter ses médicaments aussi tard dans la nuit? Il pencha la tête et laissa filer un petit soupir charmé.

Tu es un ange petite blonde, tu n'aurais pas du te déranger voyons… Je t'en pris entre, fait comme chez moi!

Il s'effaça de la porte pour la laisser passer et referma derrière elle. Il se dirigea vers le lit, ou du pied il actionna l'interrupteur d'un diffuseur, une petite brume timide commença à diffuser les senteurs d'huiles essentielles, un mélange de lavande et de verveine, mais il faudrait plusieurs minutes pour recouvrir la légère mais tenace odeur d'huile de moteur. Il remarqua aussi que le paravent qui s'éparait le coin bureau de la chambre était tombé, c'était donc dans cela qu'il s'était pris le pied. Il le redressa avant de remonter son pantalon qui n'avait pas appréciait qu'il se baisse avant de se rendre compte qu'il n'avait pas allumé. Il passa la main sur le régulateur de lumière pour augmenter la luminosité juste au dessus du tamisait ses yeux n'auraient pas supportés plus pour le moment. Il lui adressa un nouveau sourire en se lâchant enfin son épaule pour se gratter un coin de la tête.

Je vais me faire un chocolat, tu veux quelque chose de chaud?

il lui tourna le dos pour aller mettre de l'eau à chauffer, cela lui faisait du bien d'avoir un peu de bonne compagnie et cela faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas vu Joh, il pourrait discuter un peu, cette perspective le fit penser à autre chose, que ses maux de tête et cerise sur le gâteau elle apportait de quoi les soigner.

installe toi, fait comme chez toi!

Jóhanna soupira en tournant des talons. Il devait dormir profondément, assommé par son mal de crâne. Ou alors, il devait s’être réfugié sous la douche en espérant que cela calmerait assez la douleur pour lui permettre de se reposer un peu. Perdue dans ses suppositions, elle sursauta lorsqu’un chuchotement se fit entendre. Enfin un « cri-chuchotement », plutôt. La jeune femme pivota, son cœur battant à cent à l’heure. Ce n’était que Dean. Un Dean aux cheveux ébouriffés. Un Dean avec une marque rouge au front, comme s’il venait de se cogner. Un Dean… Torse nu, et avec un pantalon qui descendait bien trop bas. Ce serait idiot de mentir en disant que son regard n’avait pas dévié quelques instants sur ces détails alors qu’il l’avait fait, mais elle s’efforça de paraître tout à fait habituée à de telles - ahem - démonstrations et garda un visage neutre.
Elle revint sur ses pas, le laissa lui faire la bise et eut un sourire tout à fait angélique lorsqu’il sembla se souvenir de la raison pour laquelle elle était ici. Même s’il ne lui avait pas précisé qu’il s’était endormi, elle l’aurait facilement deviné : marques de draps sur le visage, yeux mi-clos bien qu’ils semblaient peu à peu s’éveiller, et puis il avait l’air d’un jeune chiot pataud qui fait ses premiers pas. C’était… adorable. L’Islandaise pénétra dans la chambre de l’ingénieur, curieuse de découvrir l’endroit où il dormait. Alors, était-ce une garçonnière ou pas ? La différence de luminosité entre le couloir et la pièce l’obligea à ouvrir de grands yeux pour y voir quelque chose, jusqu’à ce qu’une lumière tamisée se fasse. Elle se tourna vers l’Américain, qui lui proposa de boire quelque chose de chaud. Elle acquiesça.

«

Tu as du thé ? N’importe lequel, m'ira. Sinon, un chocolat, ça sera très bien.

»

Puisqu’il l’exhortait à faire comme chez elle, elle le fit. Elle déposa sa veste sur une chaise, se débarrassa de son sac puis l’ouvrit pour sortir son ordinateur portable et le poser sur le bureau de Dean. Comme sa batterie était déjà au point mort, elle préféra le brancher pour ne pas risquer de perdre ses données. Sans-gêne ? Peut-être bien, mais il n’avait qu’à pas tant insister pour qu’elle se mette à l’aise aussi. Et puis, elle savait que son ami ne s’offusquerait pas de son comportement. La jeune femme s’approcha de l’ingénieur et secoua sa main droite devant ses yeux.

«

J’ai de quoi te soulager. Et te reconstituer un stock pendant quelques temps.

»

Elle fourra la boîte dans les mains de ce dernier, et s’éloigna un peu. Non pas qu’un homme torse nu la gêne, mais il ne fallait pas qu’il se méprenne sur ses intentions. Elle n’était venue ici que pour… Le noir complet. Soudainement, les lumières s’éteignirent, l’écran de son ordinateur vacilla avant de s’éteindre aussi et ils se retrouvèrent plongés dans le noir. Enfin, pas totalement vu que les écrans tactiles, ayant leur propre source, n’avaient pas lâchés. Jóhanna fronça des sourcils. Le courant revint trois secondes plus tard, la faisant papillonner des paupières.

«

Il y a des ratés dans le… Oh non !

»

s’exclama-t-elle brusquement.

Son regard bleuté venait de se poser sur son portable. Son cher portable. Son centre de recherches à lui tout seul. Ce foutu portable sur lequel elle avait travaillé pendant quatre heures et sur lequel elle avait oublié de sauvegarder. Elle se précipita au chevet de la machine mourante - ou plutôt, éteinte - et s’empressa de la rallumer.

«

Dean, dis-moi que tu peux faire quelque chose… Mon travail… Mon travail était là-dedans ! Oh bon sang, je savais que j’aurais dû sauvegarder…

»

Penchée sur son ordinateur, elle semblait à la fois paniquée et résignée. Elle était habituée à avoir une malchance inimaginable lorsque cela concernait les appareils électroniques. Mais ça la dérangerait vraiment d’avoir irrémédiablement perdu ce sur quoi elle avait bossé pendant des heures. L’écran s’alluma, elle cliqua automatiquement sur l’icône de son logiciel, attendit qu’il démarre… et poussa un gémissement en voyant qu’il n’avait pas de « récupération de données » à lui proposer.

«

Je suis maudite.

»

déclara-t-elle sombrement en se laissant tomber sur la chaise de bureau de Dean, sa chevelure blonde glissant devant son visage comme un rideau.

Tout en lui souriant il se rendit compte que c'était la première fois que son islandaise d'amie entrait dans sa chambre, son cerveau rallumant une à une ses différentes fonctions il senti monter une légère gêne. Sa chambre n'était pas exemple d'ordre et certaine partie ne méritait même pas le titre de chambre, n'allez tout de même pas croire qu'elle était sale, non il s'agissait d'un chaos propre, il n'y avait pas de vêtements ou de chaussettes sales qui trainaient –mis à part celles qu'ils avaient perdues on ne sait ou –il y avait juste sur l'un des deux bureaux une pagaille inimaginable, un mélange de câbles de plans de pièces qui de temps en temps s'échangeaient avec ceux de son atelier. Le reste de la pièce était convenable, rien ne trainait sur le lit à part les draps défait et une pair d'oreillers d'on l'un avait visiblement était récemment serré dans ses bras, le second bureau était même praticable, mais la montagne du premier suffisait à répandre son aura de désordre sur le reste de la pièce.

Il haussa les épaules pour lui-même, c'était un peu tard pour s'en inquiéter, il espérait juste que cela ne dérangeait pas trop la blonde. Il aurait bien ouvert une fenêtre pour faire entrer un peu d'air frais, mais cela aurait sous entendu deux choses, d'une que la fenêtre soit ouvrable et de deux que l'air extérieur puisse être respiré sans qu'ils ne meurent tout deux. Les deux hypothèses étant très vite réfutables il ne pouvait compter que sur l'aération de la base pour enlever les odeurs métalliques qu'il ramenait de temps à autre. Ses considérations pour son environnement n'ayant pas lui d'être il se concentra sur la préparation des dites boisson alors que son amie s'installait sur le bureau, celui qui était praticable.

J'ai du thé vert, je t'en fait un tout de suite!

[i] Il attrapa une pair de mugs, arborant des petits robots don les boulons partaient dans tout les sens et glissa dans l'un deux un sachet de thé, dans l'autre le chocolat et le lait en poudre. Lorsqu'il se retourna une boite de médicament se balançait joyeusement sous son nez, son sourire ne pouvant plus s'élargir ses dents se découvrir. Il baissa les yeux, posant un regard ampli de remerciement et de gratitude sur Joh, elle était un ange venu sauver son âme il l'aurait regardé de la même manière. Il inclina la tête en la remerciant de nouveau et prit la boite pour en sortir un comprimer et le glissa sous sa langue, le gout familier détendit ses muscles, l'effet placebo frappant avant l'effet thérapeutique réel son anticipé déjà une la guérison. Il glissa la boite dans l'une de ses poches plus tard il répartirait son contenu entre sa chambre, son atelier et son sac. Il se retourna après l'avoir regarde faire quelques pas en arrière pour appuyer sur l'interrupteur de la bouilloire. Et plus rien, le noir complet, la synchronisation était parfaite mais la simple résistance servant à chauffer de l'eau n'aurais pas pu faire sauter toute la base ou alors il était vraiment malchanceux.

3…2…1…

La lumière revint au bout des trois secondes, comme était prévu par le protocole, il alla tout de suite vérifier son écran tactile, pour localiser l'origine du problème. Le générateur central se remettait déjà en marche et reprenait au fur et a mesure le dessus de celui de secourt. N'ayant pas son micro sur lui il tapota pour demander à Mnémosyne un rapport sur le problème lorsque l'exclamation de Joh attira son attention, il n'eut pas besoin d'entendre ses mots pour comprendre le problème, elle avait à sa manière sa malchance, mais différente de la sienne. Dean était intimement persuadé qu'elle était capable de planter un ordinateur seulement en le regardant. Il poussa un petit soupir, mi résigné mis amusé et lui frappa le front doucement avec deux doigts en lui tirant la langue.

Petite tête blonde! Toujours sauvegarder régulièrement voyons! Il laissa filer un petit rire allez, fait voir!

Il s'accroupie à coté d'elle, presque contre elle et commença à pianoter son clavier jusqu'à afficher l'écran noir du système. Il fouilla ensuite dans un de ses tiroirs pour en sortir un câble qu'il brancha entre l'ordinateur et son écran tactile, il tapota sur celui-ci, toucha l'icône des programmes liés au souci informatique, il chercha celui qui l'intéressé dans la mémoire non pas de son écran mais dans celle de Mnémosyne elle-même. Etre ingénieur avait ses petits avantages. Au bout de quelques secondes il trouva ce qu'il cherchait et lança l'application, une barre de chargement s'afficha sur l'écran de Joh cette fois ci.

Bon tu n'es pas si maudite que ça… Il semblerait que tout ne soit pas perdu, j'essai de récupérer les dernières données depuis la mémoire vive et les fichiers temporaire… heuuu en gros un ordinateur n'efface jamais complètement quelque chose tant qu'il n'a rien réécrit par-dessus.

Il ne lui semblait pas utile de fatiguer Joh avec toutes les explications techniques, l'ensemble des données, le temps que l'utilisateur demande la sauvegarde était stocké dans un fichier tampon et dans la mémoire vive. Malheureusement lorsque la machine s'éteignait l'une comme l'autre étaient effacées. Ou plutôt désorganisé, quelque changement suffisait à rendre le fichier illisible, mais avec le bon programme on pouvait récupérer une bonne partie des donnés.

On ne pourra pas tout récupérer, il va falloir attendre pour savoir…

Il se redressa prenant appui sur l'accoudoir du fauteuil ou se trouver l'islandaise et se alla verser l'eau dans les deux tasses et les ramena pour en poser une devant son amie. Il s'appuya sur le bureau en bordel en lui adressant un nouveau sourire, il tourna les yeux vers l'écran qui affichait 23%, un peu de patience donc.

Une touche de lait dans ton thé ma chère? Et je crois que je vais t'installer quelque chose sur ton ordinateur qui te propose d'enregistrer à période régulière. En générale toute les demi heures mais dans ton cas, toute les deux minutes serait mieux non?

Il laissa filer un petit rire moqueur et plein de bonne humeur, but une gorgée de chocolat et bien sur avala de travers…

Dean était en quelque sorte l’ingénieur personnel de l’Islandaise. Si au départ, c’était surtout lui qui venait lui demander sa dose de médicaments contre les maux de tête, une suite d’évènement l’avait amené à lui rendre service question informatique. Si les coupures de courant n’étaient pas habituelles, le reste des problèmes de Jóhanna venait surtout de la malchance qu’elle avait lorsque cela touchait aux ordinateurs. Elle devait d’ailleurs être l’une des rares à ne pas utiliser en permanence Mnémosyne, l’I.A de la Tortue. Dès qu’elle posait ses doigts fuselés sur un clavier quelconque, on pouvait être quasiment certain que d’ici quelques jours, il y aurait un problème sur cet appareil. Celui qui souffrait le plus de cette maladresse peu chanceuse était bien évidemment son propre ordinateur portable dont elle se servait en permanence. Le pauvre subissait parfois des redémarrages impromptus, ou affichait un BSoD – autrement dit un « blue screen of the death » (ou écran bleu de la mort, pour les anglophobes) – qui apparaissait de façon toute aussi subite, sans que cela ne relève des actions que la jolie blonde aurait pu faire. D’ailleurs, elle n’avait jamais touché au système ou à autre chose approchant, sur son ordinateur, elle se contentait de rentrer ses données, et ses commentaires de recherches. Rien de bien extravaguant : pourtant, cela suffisait à ce qu’elle soit régulièrement en prise avec la machine et se retrouve à appeler Dean à la rescousse.
Le surnom de « Néo » était venu tout naturellement après deux ou trois réparations. Ce prénom, ou plutôt surnom, était celui d’un héros d’une ancienne trilogie de films appelée Matrix et qui se déroulait dans un monde où les Hommes étaient dominés par les machines. Après réflexion, Jóhanna connaissait pas mal de films ou de contes qui commençaient maintenant à sérieusement dater. Comme quoi, étudier les plantes et se soucier de la ligne des autres n’était pas un obstacle à une certaine culture cinématographique ou générale. Mais je m’égare…

«

Mais je sauvegarde régulièrement… quand j’y pense… Faut que je reste concentrée sur ce que j’écris tout de même !

»

argumenta-t-elle tant bien que mal avec un sourire penaud.

Se retrouver aussi proche de Dean ne la gênait pas. A vrai dire, même le fait qu’il soit torse nu n’arrivait pas à la mettre mal à l’aise. Bien sûr, cela la distrayait un peu mais elle n’allait pas se mettre à balbutier en virant au rouge pivoine sous prétexte qu’il était près d’elle si peu vêtu. Le voyant se mettre à pianoter sur l’ordinateur, elle se pencha légèrement pour essayer de voir par-dessus son épaule et surtout, tenter de décrypter ce qu’il essayait de faire. Lorsqu’il se retourna vers elle, un sourire satisfait aux lèvres, elle fut obligée de reculer vivement afin que la soudaine proximité de leurs visages ne les mette mal à l’aise. Derrière lui, une barre de chargement venait de s’afficher sur l’écran. Elle ne put s’empêcher de sourire à son tour.

«

Je suis maudite. Mais tu es là pour rattraper mes erreurs alors ça compense. Si on peut en récupérer au moins un peu, ça m’arrangera. J’ai travaillé de nombreuses heures sur cette recherche et tout perdre… disons que cela me prendrait pas mal de temps pour réécrire mes calculs et…

»

elle s’interrompit

«

Enfin, ça m’arrangerait.

»

Si son ami ne voulait pas l’ennuyer avec des termes trop techniques, elle préférait se taire concernant ses recherches pour la même raison. Elle le suivit du regard. Il avait tout de même un air encore un peu gamin. Un esprit jeune et malicieux dans un corps d’homme adulte. Lorsqu’il revint, elle prit avec un hochement de tête la tasse de thé chaude qu’il venait de déposer devant elle, et refusa poliment le lait qu’il lui avait proposé. Elle aimait le thé ainsi, et même si parfois il lui arrivait de mettre une touchée lactée, c’était assez rare. Surtout dans un thé vert.

«

Merci, Dean. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

»

Ses lèvres s’étendirent en un doux sourire avant qu’elle ne souffle dans sa tasse, prenant par la suite une toute petite gorgée. Elle faillit s’étrangler à son tour, réprimant bien difficilement le rire qui venait de manquer de s’échapper de se bouche. Elle reposa un peu vite la tasse, évitant ainsi de s’en renverser dessus et parvint à avaler la gorgée qu’elle avait prise avant de se mettre à éclater d’un rire franc.

«

Crétin ! On ne t’a jamais dit d’avaler, puis de rire ? Ou l’inverse ? Mais pas les deux en même temps ? J’ai failli m’étouffer, moi, avec tes bêtises !

»

Cohabiter dans le complexe avec des personnes qui auraient toutes le même caractère que Dean serait chose aisée. D’un autre côté, même s’il était adorable, il demeurait d’une maladresse inouïe et amusante pour un ingénieur qui aurait vite fait de poser d’énormes problèmes s’ils avaient été plusieurs. Elle secoua lentement la tête, son rire se calmant peu à peu.

«

Tu sais que si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer ? Mais ce n’est pas parce que je t’aime bien que tu peux te permettre de dire que je suis l’antéchrist des ordinateurs. Je ne te permets pas… j’y suis pour rien s’ils ne m’aiment pas…

»

Elle passa une main sur sa nuque, prenant une moue gênée, avant de se saisir à nouveau de sa tasse, qui était déjà un peu moins chaude. Elle jeta un coup d’œil à l’écran : 48%. Ils n’étaient pas sortis de l’auberge.

«

Si tu veux, je m’en irais après. Tu dois être fatigué à cause de ta migraine et je ne voudrais pas te déranger…

»

glissa-t-elle en tournant son visage inquiet vers lui.

De nombreuses personnes sur cette base souffraient de maux de tête : trop de responsabilités, une alimentation qu’ils ne surveillaient pas, la tension du travail et le fait qu’ils se trouvaient en territoire « ennemi », bref, tout cela ne jouait pas en leur faveur. Jóhanna fronça les sourcils, accrochant ses iris pâles et sérieux dans le regard de Dean.

«

Dis-moi… tu as bien mangé aujourd’hui au moins ? Tu as fait des pauses ? Tu sais que ça peut jouer aussi…

»

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