Le père de La'tanhì était un chasseur célèbre pour sa bravoure et son ardeur au combat. Nommé Nexu'tsu, il était intrépide et n'hésitait pas à prendre des risques pour montrer son courage aux autres Omaticayas. Très apprécié des femmes, il jeta pourtant son dévolu sur l'une des plus discrètes et des moins populaires du camp, la jeune Lehekha. Cette dernière était l'apprentie de l'herboriste, et apprenait de lui et d'Eywa l'art de tirer des plantes des baumes guérissants et des potions fortifiantes. Malgré leurs caractères et attitudes aux opposés, le couple était très heureux ensemble.

Ce bonheur fut complet quand naquit Hakx'tar, puis La'tanhì plusieurs années après. Il s'avéra rapidement que si le premier avait hérité du côté intrépide et débridé de son père, la deuxième était comme sa mère la prudence et la douceur même. Les deux enfants étaient assez proches l'un de l'autre, Hakx'tar adorant s'occuper de sa petite soeur et cette dernière était très fière de son grand frère, aimant beaucoup quand il l'accompagnait auprès des autres enfants pour apprendre le tissage ou la cuisine. Et tous les deux vouaient une admiration sans bornes à leur père. Rien ne leur faisait plus plaisir que quand il revenait de la chasse, chargé de provisions et d'un récit épique à leur conter. La'tanhì grandit bercée par des récits de chasse héroïques dont son père était invariablement le héros. Hakx'tar avait d'or et déjà montré ses dispositions pour suivre la voie de la chasse et malgré les souhaits de sa mère qui voulait qu'elle apprenne aussi l'herborisme, La'tanhì rêvait de suivre les traces de son père et de son frère.

Cependant, ces rêves furent brisés par un terrible événement qui eut lieu au cours de sa douzième année. Nexu'tsu chassait comme à son habitude en groupe avec deux de ses proches compagnons, ils furent obligés d'aller se poser en catastrophe dans les sous-bois pour échapper à un Toruk qui manqua de les attraper. Occupés à attendre que le dangereux prédateur s'en aille, ils n'entendirent pas la seconde menace arriver. Fauché de son Ikran par le terrible fauve, la témérité de Nexu'tsu lui coûta la vie. Refusant d'abandonner sa monture, il revint à la charge mais malheureusement ne put tenir tête au Thanator qui le tua.

Cet événement marqua à jamais La'tanhì. Jamais elle ne pourra oublier la vision du corps de son père, mutilé et presque méconnaissable, ramené par les deux chasseurs abattus et médusés. Une mort violente arrive parfois, si Eywa en a décidé ainsi, mais pas comme ça. Traumatisée et désespérée, elle rejeta la faute sur Nexu'tsu, pensant qu'il avait précipité sa mort par son imprudence et son courage disproportionné. Si ce drame avait renforcé la décision de Hakx'tar à devenir chasseur, La'tanhì se mit à douter. Après de longues hésitations, elle décida de devenir tout de même chasseuse, trouvant dommage de ne pas exploiter ses qualités. Cependant, elle cultiva l'antithèse de son père, se montrant d'une prudence extrême et ne chassant que le nécessaire. Sa discrétion devint célèbre parmi son clan, car elle connaissait si bien la forêt que même les siens avaient du mal à la suivre.

Lehekha elle, ne se remit pas de la mort de son compagnon. Elle perdit toute joie de vivre et se replia sur elle-même, malgré les soins de ses enfants. Lorsqu'elle rejoignit Eywa cinq ans après le drame, ce fut sans aucun regret.

Hakx'tar était devenu auprès de La'tanhì un père de substitution, et face à la mélancolie de sa mère, fit de son possible pour s'occuper au maximum de sa soeur. Malgré les nombreuses sollicitations, il ne choisit une compagne que lorsque La'tanhì fut âgée de 19 ans et qu'il soit sûr qu'elle sache se débrouiller sans lui. Les deux devinrent alors encore plus proches qu'avant, et d'ailleurs Hakx'tar est le seul à pouvoir retrouver sa soeur quand elle décide de s'isoler.

La'tanhì fut comme sa mère marquée par la mort de son père, et si elle s'en remis au contraire de cette dernière, cela se ressent cependant sur son caractère. Outre sa grande prudence et son dégoût pour la fanfaronnade, elle s'est repliée sur elle-même et s'est montrée de moins en moins communicative. Pour combattre le chagrin de la mort successive de ses parents, celle brutale de Nexu'tsu et celle à petit feu de Lehekha, elle s'est beaucoup isolée pour méditer et s'en remettre à Eywa. Au fil du temps, elle a énormément appris de la forêt et des animaux, sachant comment en interpréter les signes et les traces. Elle n'a pas son pareil comme pisteuse, c'est pourquoi on la sollicite beaucoup, ses talents d'éclaireuse étant fort appréciés.

La'tanhì n'a pas vu d'un très bon oeil l'arrivée des mercenaires, qu'elle trouve de sombre présage. Leur façon de mettre en désordre « sa » forêt l'horripile au plus au point et elle les méprise pour le peu de cas qu'ils font de leur environnement. Elle les évite au maximum, ne les approchant sous aucun prétexte, sachant qu'ils sont dangereux pour elle. Elle essaye de dissuader les autres chasseurs de faire de même, mais à son grand regret la curiosité ou l'animosité est souvent la plus forte. Tout ce qu'elle peut faire pour l'instant, c'est prier Eywa qu'ils ne fassent pas de victimes. Elle est prête à attaquer si les leaders en décident ainsi, et n'hésitera pas à tuer s'ils représentent une menace pour le clan.

Elle avait à peu près le même point de vue pour les terriens de l'expédition, mais ils l'ont plus intrigué avec leurs Marcheurs de Rêve, qui ne sont pas présents chez les autres humains. Etant là lors du premier contact entre leur groupe et l'Olo'eyktan, elle ne sait pas trop quoi penser pour l'instant. Elle connait les exploits de JakeSully, mais ne sait pas si elle doit croire ce nouveau leader des humains, RavenGalloway. Apparemment, les deux clans d'humains sont opposés, mais qui sait si ce n'est pas une ruse pour les piéger ? Chargée par la Tsahik de surveiller ces humains, elle essaye donc de savoir ce qu'ils cherchent vraiment. Elle les a déjà longuement observés, avec sa discrétion habituelle, plus particulièrement ces uniltìranyu qui l'intriguent beaucoup. Pour l'instant, ils ne semblent pas hostiles, même respectueux, n'empêche qu'ils sont sur leurs terres et qu'ils n'ont rien à faire là. La'tanhì réserve donc son opinion mais est plus disposée au rejet qu'à l'acceptation.