Un Dimanche comme les autres sur Pandora. D’autant plus qu’aujourd’hui, Max était en repos, et il comptait bien en profiter. Sa journée commença assez tardivement, étant donné que le sud-africain s’accorda une grasse matinée comme il n’en avait fait depuis quelques temps. Faut dire qu’il avait un peu abusé de sa soirée, ou il avait profité de son temps libre pour voir une des représentations habituelles du groupe de musique de l’expédition : Pandora’s Box. Cela lui permettait de sortir du carcan de la rigueur que lui procurait son boulot à longueur de journée, mais cela lui permettait également de s’amuser un bon coup, et de se défouler en écoutant de la bonne musique. Il devait être l’un des rares protecteurs à aimer ces représentations, et il faut dire que l’opinion des autres importait peu sur son comportement.
Max passa le reste de sa matinée avachi dans un transat dans la salle commune, profitant du soleil et du beau temps de la planète, plongé dans la lecture d’un des nombreux livres auquel il pouvait avoir accès grâce à la bibliothèque virtuelle. Quel plaisir c’était de ne pas être embêté par les broutilles quotidiennes, et de pouvoir un peu profiter du temps libre et de se faire plaisir à soi-même, sans prêter attention aux autres. Dans un confinement pareil, c’était un plaisir rare, et il fallait savourer chaque seconde passée. Cependant, le sud-africain n’était certainement pas un solitaire, même s’il aimait ses petits moments à lui.
Un petit rituel s’était installé parmi les membres de l’expédition, notamment ceux provenant de l’hémisphère sud, et de pays comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud. En effet, ils avaient pris l’habitude de se retrouver tous les week-ends pour disputer une partie de rugby. C’était une petite tradition qui s’était installée en Guyane, et qui avait perduré jusque Pandora. Ce match quotidien était un moment de cohésion, et de plaisir. Chacun se retrouvait, s’affrontait sur le terrain et repartir les nerfs à zéro, défoulés après une bonne partie. Evidemment, cette pratique avait été auparavant mal vue par le commandement, étant donné les blessés fréquents qui suivaient les séances, mais force était de constater que la pratique de sports d’équipe soudaient les liens et donnaient à chacun une autre vision de la cohésion. D’autant plus que les participants se retrouvaient après leur douche autour d’une table pour manger ensemble, et profiter d’un bon moment passé entre eux.
Il restait une bonne partie de l’après-midi à tuer, et Willsdorff savait très bien comment il allait occuper son temps. A vrai dire, il allait réaliser une petite envie qu’il avait depuis qu’il avait posé le pied. Il faut dire que le fait que Galloway soit dans le coma l’avait poussé à persister dans cette idée. Revenant par sa chambre, il prit avec lui une petite glacière, accompagné d’un sac de sport qu’il portait sur l’épaule. Ainsi, il aurait très bien pu se rendre à la salle de musculation, mais ce n’était pas le cas. Ayant profité de sa semaine pour vérifier les problèmes de sécurité, il savait pertinemment qu’une petite plate-forme située à l’extérieur n’était que très peu surveillée. Voire même pas du tout. Ce qui était idéal pour ce qu’avait décidé de faire le sud-africain.
Max arriva à la petite porte de service, et passa le sas de pressurisation et de changement d’atmosphère. Bien évidemment, il portait son masque, surtout depuis le petit souci arrivé à Raven. De toute manière, le port du masque ne le gênait aucunement. Une fois dehors, il profita du spectacle quelques instants, posant ses affaires à même le sol. Devant lui se présentait un paysage hors du commun : la jungle se confondait avec des petites montagnes, le tout surmonté par la présence de la planète Polyphème dans le ciel. Il resta ainsi plusieurs minutes contemplatif, avant de décider de mettre l’autre partie de son plan à exécution. Ainsi, le sud-africain entreprit de sortir le précieux butin de son sac de sport, à savoir quelques clubs de golf, ainsi qu’un tapis déroulable sur lequel il pourrait poser ses balles (100% biodégradables, ceci afin de ne laisser aucune trace… on arrête pas le progrès).
Ainsi vêtu de son short et d’une chemise à fleurs, Max s’apprêtait à frapper quelques balles, persuadé d’être tranquille et que personne ne le surprendrait. Il s’échauffa quelques fois, frappant à « blanc », avant de changer de club pour prendre son driver, entamant sa petite séance de golf ….
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Sujet: Re: Farniente [CLOS] Sam 5 Juin - 15:02
Le problème de n’être ni une véritable scientifique, ni autre chose, c’était ces moments où son emploi du temps ne comportait que la mention « libre ». Et depuis son arrivée, c’était impressionnant le nombre d’heures qu’elle avait passé à ne rien faire. Le temps que la Tortue soit mise en place, que les pilotes d’Avatars se familiarisent avec leur corps de Na’vi, et que tout soit sécurisé… Puis, il avait fallu attendre le premier contact avec les Omaticayas, et les expéditions - les vraies - avaient débutés. Seulement, elle devait attendre les échantillons pour pouvoir les étudier. Oh, bien sûr qu’elle aurait pu partir voir un peu le terrain par ses propres yeux, mais… en dehors du fait qu’elle n’en n’avait pas encore eu l’occasion, disons qu’elle appréhendait un peu. Elle ne craignait pas les animaux qui y vivaient, seulement… les premiers pas qu’elle ferait là-bas. Jóhanna jeta avec un soupir son emploi du temps sur le lit et jeta un coup d’œil par la fenêtre. L’atmosphère de Pandora était nocive, aussi fallait-il se munir d’un masque pour sortir de la base. Seulement, rien qu’à regarder le soleil se refléter sur le lac, il était plus qu’aisé de se laisser envoûter et de se dire qu’après tout, le danger ne devait pas être si grand. Cela avait coûté un séjour à l’infirmerie à de nombreux membres de l’expédition, et, plus récemment, à Raven Galloway. L’Islandaise passa une main lasse dans sa chevelure blonde, secoua la tête et tourna brusquement des talons. Prendre un peu « l’air » lui ferait lui plus grand bien. Elle troqua sa tenue règlementaire (tailleur sombre) contre un jogging bleu pâle et un Marcel immaculé. Elle ne mit rien à ses pieds. A son cou, son masque. Autour de sa taille fine, un gilet. Elle remit un peu d’ordre dans sa chevelure, s’autorisa un léger nuage parfumé de Kenzo et quitta sa chambre qu’elle n’avait que définitivement trop vue depuis quelques jours.
Néanmoins, les vieilles habitudes restent ce qu’elles sont, aussi sa première destination fut les cuisines. Elle passa plus d’une heure à vérifier chaque aliment, la façon dont il était associé à un autre, la manière dont il était cuisiné… Notre jolie blonde était connue pour être la « terreur des cuisines », et ce surnom lui avait été attribué plus vite qu’on ne pouvait le croire. Finalement, elle fut… remerciée par le chef cuistot qui lui certifia qu’ils prépareraient tout comme elle l’avait recommandé et lui demanda « de les laisser travailler dans le calme pour plus d’efficacité ». Et après être restée un instant devant la porte, à se demander si elle allait revenir en force ou lâcher l’affaire : elle opta pour la deuxième solution et prit la direction des ponts extérieurs. Elle attrapa son masque qu’elle avait autour du cou, le mit sur son visage, passa la porte pressurisée et se retrouva bien rapidement dehors, à fixer le soleil les yeux plissés. Cette planète avait tout pour faire penser à la Terre - mis à part quelques menus détails comme Polyphème - mais il suffisait de se tourner vers les terres, voir la jungle luxuriante pour se rendre compte que ce n’était pas vrai. La prédominance de bleu, de mauve et de vert, le côté mystérieux, le… Plouf. Plaît-il ?Jóhanna fronça des sourcils en se tournant. A cet endroit du pont, il n’y avait personne, aussi se demanda-t-elle qu’est-ce qui avait bien pu tomber dans le lac. Plouf. La jeune pharmacologue fit quelques pas. Plouf. Elle remarqua une silhouette loin devant elle, plutôt masculine. Son intérêt augmenta : que pouvait bien faire une personne ici, à cette heure-ci ? Cette partie de la plate-forme n’était que peu surveillée, en partie parce que les soldats ne pouvaient décemment pas se trouver partout à la fois, et le fait de ne pas être seule ne la rassurait pas tellement. L’Islandaise continua à se rapprocher, tiquant à chaque « plouf » qu’elle entendait et se figea en reconnaissant la personne.
« Max Willsdorff ? »
Avant qu’elle n’ai pu retenir sa question oratoire, les mots s’échappèrent de ses lèvres. La surprise peinte sur son visage, elle le regarda se retourner comme s’il venait d’être prit la main dans le sac. Faire du golf sur Pandora... Quelle excentricité. Quoi que si elle avait su en jouer et qu'elle aurait apprécié ce sport, elle l'aurait sûrement fait, elle.
« Alors ça… »fit-elle en souriant« Je me doutais bien que vous vous fichiez un peu du règlement, mais pas au point de faire du golf en catimini. »
Elle croisa nonchalamment ses bras sur sa poitrine, le dos bien droit et le menton un peu relevé. Ses lèvres étaient étirées en un sourire mi-moqueur, mi-réjouit.
Son sac rempli de balles à ses pieds, des clubs, une glacière remplie de bières et un paquet de cigarettes, rien ni personne n’aurait pu troubler cet instant de farniente et de complet laisser-aller. Enfin, c’était ce que pensait le sud-africain. Seul face à la jungle pandorienne, le soleil dans le dos, Max s’apprêtait à frapper sa première balle, qu’il avait placé méticuleusement sur son tee. Ses mains aggrippèrent fermement le grip de son driver, avant de faire quelques coups dans le vent. Une fois prêt et échauffé venait le moment fatidique. Willsdorff frappa son premier coup, qui malheureusement ne fut guère réussi, la balle n’empruntant pas la trajectoire voulue. Une moue apparût sur le visage du militaire, qui entreprit aussitôt de frapper une autre balle.
Petit à petit, il sentit ses capacités revenir, et son jeu devenait de plus en plus bon. Enchaînant les balles, Max ne prêtait plus aucune attention à ce qu’il se passait autour de lui. De toute façon, les chances de se faire surprendre étaient, sommes toute, relativement minces. Tout ce qui lui importait était de retrouver son swing, et il était sur la bonne voie. Pour un peu, Willsdorff se croirait à son practice préféré de Durban, en Afrique du Sud. Enfin, sans Polyphème au-dessus de sa tête, sans une jungle qui arborait des couleurs violettes ou mauves la nuit, et sans des autochtones bleus. Mais pour un peu on s’y croirait. Il ne lui manquait qu’un cigare aux lèvres et une bière ouverte … fichu masque ! Quand il y pensait, Max se disait qu’il devrait avoir ce genre de jours de repos un peu plus fréquemment. Rien de tel pour remonter le moral et les accus ! Une journée en plein air, peinard, à penser qu’à soi-même ….
Alors que le sud-africain allait frapper une énième balle, Max eut la désagréable surprise d’entendre son nom et sursauta, ce qui eut pour effet de complètement foirer son coup, la balle empruntant une trajectoire peu catholique avant de plonger dans les profondeurs du lac.
« Lui-même … » avait-il répondu d’une manière fort nonchalante.
Il était fait comme un rat. Aucun échappatoire possible sur ce coup-là. Et il détestait ce genre de situations. Mi-figue, mi-raisin, ne sachant toujours pas qui lui avait mis le grappin dessus, Max posa son driver sur son épaule, avant de se retourner avec l’un de ses petits sourires indolents dont il avait le secret. Et quelle ne fut pas sa surprise quand il tomba nez à nez sur Jóhanna Paulsen, la charmante et ravissante chanteuse du groupe Pandora’s Box. Il était clair qu’elle n’avait rien à voir avec le personnel de la sécurité, et il était d’autant plus clair qu’elle ne viendrait certainement pas lui faire la réprimande. Son sourire indolent se transforma en un sourire légèrement plus charmeur. Il était évident que la jeune femme ne le laissait pas indifférent.
« Jóhanna Paulsen. Quelle charmante surprise … »
Visiblement, le fait que Max fasse du golf surprit l’Islandaise. Quand il y pensa, le sud-africain trouva cette remarque tout à fait normale. Quand on voyait la dégaine du militaire dans son bermuda et sa chemise à fleur, tapant quelques balles sur Pandora (qui si ça se trouve, était en fait une déclaration de guerre pour les Na’vis), il y avait de quoi être surprit. Willsdorff se contenta donc de répondre à cette remarque par un sourire un peu plus forcé, qui n’eut pour effet que de renforcer son côté nonchalant. On eut dit un gosse prit la main dans le sac, mais qui restait tout de même fier de sa connerie. Il faisait désormais complètement face à la diététicienne, qui avait croisé les bras et lui avait rendu son sourire, semblant se moquer légèrement de lui .. ou au contraire, apprécier ce qu’il venait de faire. La jeune femme entama la conversation, lui évoquant le concert précédent, ou ils s’étaient croisés. Max n’était pas sûr qu’elle l’avait remarqué, vous savez cette situation ou l’on croit que quelqu’un vous regarde mais que ce n’était en réalité pas le cas, il en était désormais certain.
« Trop longtemps. » Un autre sourire s’échappa de ses lèvres. « J’ai assisté à vôtre représentation hier. Vous vous améliorez de plus en plus ! »
Max chercha dans son sac et posa une nouvelle balle sur son tee. Maintenant qu’il était persuadé que ce n’était pas un membre de la sécurité (avec lequel il aurait pu s’arranger), il allait continuer sa séance. Le sud-africain frappa une nouvelle balle, avant de se retourner vers Jóh’.
« Ca vous prend souvent de surprendre les gens en train de pratiquer des activités non-autorisées ? Vous me suiviez hein, avouez .. »conclut-il sur un ton taquin et un sourire du même acabit.
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Sujet: Re: Farniente [CLOS] Sam 5 Juin - 18:27
Ce concert, qu’elle avait subtilement rappelé au militaire, remontait à quelques jours déjà. Au départ concentrée sur sa chanson, elle ne l’avait pas remarqué, et ce n’était que lors d’une petite pause pour reposer sa voix qu’elle avait surprit son regard sur elle. Un regard masculin, somme toute. Légèrement admiratif, peut-être un peu désireux, mais masculin. Certes, il n’avait pas l’air stupidement affamé comme bon nombre de ses collègues, ce qui la fit de se dire qu’elle l’avait déjà vu quelque part ; et ce ne fut qu’après le concert, lorsqu’il vint la complimenter, qu’elle se rappela l’avoir croisé dans un couloir et avoir pensé qu’il était trop sérieux pour elle. Coincé aussi. Finalement, il s’était révélé tout à fait charmant. Avec une tendance à produire des sourires charmeurs qui ne la laissaient pas indifférente. Mais, pour une fois, elle s’était arrêtée là : elle n’avait pas tenté de le séduire, ne lui avait pas « mit le grappin dessus », était restée inaccessible. Elle s’était contentée de sourire, rire un peu aux remarques qu’il faisait, avant d’aider le groupe à remballer le matériel. Néanmoins, elle n’avait pas pu l’oublier. Au-delà du fait qu’il était mignon, il l’avait surprise, changé en un instant l’image du militaire renfermé et taciturne qu’elle imaginait jusqu’ici. Puis, il avait continué à faire de plus ou moins longues apparitions lors des soirées, et le regard bleuté de l’Islandaise avait commencé à le chercher dans la foule.
« C’est gentil. On commence à prendre nos marques, et le trac finit par s’envoler. »fit-elle en haussant les épaules, souriante.
Elle le regarda se remettre en position, détaillant brièvement sa tenue sans pour autant la commenter.
« Si je vous suivais, ce serait uniquement parce que vous me plaisez. Or, sachez, Max, que je ne m’abaisse pas à ce genre de procédés lorsqu’un homme me plaît : je préfère qu’ils me courent après, c’est bien plus sportif. »
Le ton de sa voix, moqueur et taquin, camouflait ses véritables intentions vis-à-vis du Lieutenant. De toute façon, si elle était intéressée par lui elle n’allait pas le lui dire. Et puis… elle n’était pas non plus une mante religieuse en période d’accouplement. Elle passa une main sur sa nuque, ses iris pâles toujours fixés sur le Sud-Africain.
« Personnellement, je n’aurais pas choisi le golf pour passer le temps. En plus, la dernière fois que j’ai essayé, on m’a recommandé de… travailler mon swing. »
Cela datait d’environ dix ans. Arrivée à l’école de diététique, elle s’était liée d’amitié avec quelques étudiants « riches » qui avaient pour habitude de passer leur dimanche après-midi à taper des balles sur leurs terrains de golf privés, à se saouler comme pas deux. De nombreuses fois, elle fut invitée par son petit ami du moment à les rejoindre, mais ce genre de sport ne l’attirait pas. Finalement, elle en vint à céder et garda un souvenir amer de cette journée : il l’avait tripotée, prétextant la « guider pour mieux tenir le grip de ton driver » (un langage Ô combien obscur), n’avait pas hésité à lui mettre régulièrement la main aux fesses pour « corriger ton swing » et avait terminé par se prendre une gifle magistrale de la part de la belle blonde. Comme quoi, séductrice oui, mais pas poupée. Jóhanna secoua la tête pour chasser les souvenirs qui parasitaient son esprit, revenant à l’instant présent. La silhouette du militaire se découpait sur le fond bleu et mauve de la forêt, surplombée par de petites montagnes, et, plus haut, Polyphème. Ses yeux se détachèrent de lui pour tomber sur la glacière, non loin, et le sac de sport. Elle haussa un sourcil, intriguée.
« Comment comptez-vous boire avec votre masque ? Et puis… ce n’est pas marrant, de boire seul lorsque l’on est en pause. »ajouta-t-elle avec un sourire.
L’Islandaise leva doucement la tête, cherchant le soleil et plissa encore plus les paupières. Non pas qu’elle craigne les rayons UV, mais l’intensité de l’astre la dérangeait un peu. Elle aurait dû prévoir un chapeau. Face à elle, le Lieutenant Willsdorff continuait à taper méticuleusement dans des balles. Il semblait absorbé par son jeu, et il ne portait plus sur elle le même regard que ces derniers soirs. Comme quoi, certains hommes étaient passionnés de foot, et lui appréciait tout particulièrement sa pause golf. La jeune pharmacologue s’approcha un peu plus pour venir s’asseoir près de la glacière fermée. Sans demander la permission, elle glissa ses doigts le long du couvercle pour le faire sauter et savoir quel type de boisson il y avait. Des bières. Ce n’était pas sa boisson favorite, mais du moment que c’était frais elle aurait bu n’importe quoi. Sans ce satané masque. Elle referma le conteneur réfrigéré d’un mouvement vif. Ce qui la dérangeait le plus sur Pandora, c’était certainement ce point : l’air irrespirable. Même les Na’vis ou les bestioles qui y vivaient n’étaient pas si dérangeantes. Max frappa d’un coup sec, attirant sur lui les iris bleutés de la jeune femme.
« Vous pourriez m’apprendre ? Si ça ne vous dérange pas. »osa-t-elle finalement demander.
Frappant sa balle, puis la suivant des yeux, Max ne put s’empêcher de sourire en entendant la réponse de la jeune femme, concernant le fait qu’elle le suivait. Ainsi, « elle ne se rabaissait pas à ce genre de procédés ». Il s’arrêta deux secondes de jouer pour faire face à la pharmacologue, la jaugeant.
« Et je ne vous en blâmerais pas. C’est infiniment plus intéressant ainsi… » poursuivit-il sur le même ton, un petit sourire au coin des lèvres.
Scrutant le paysage quelques instants, le sud-africain se remit ensuite en position. Quelques balles partirent sans problèmes, d’autres avec plus de difficultés. Il avait l’impression d’avoir perdu le geste, avec ces cinq années de voyages, et il était vraiment temps de s’y remettre. L’Islandaise parla de son expérience avec ce sport. A vrai dire, pour Max, c’était un sport très décontractant. Bon, bien sûr, il n’avait pas de dix-huit trous sur Pandora, et devait se contenter de taper quelques balles une fois de temps en temps, mais c’était reposant. Il avait commencé le golf quasiment en même que le rugby, durant son enfance. Max avait certes eu une enfance aisée, mais il ne s’affichait pas ou ne pavanait pas avec l’argent. Il avait toujours fait passer le rugby avant le golf, mais depuis sa blessure qui lui ferma les portes du monde professionnel, il s’y mit un peu plus. Jóhanna souleva un point très intéressant, alors qu’il frappait d’une manière désastreuse une nouvelle balle.
«Très juste. Ca, c’est pour la suite du programme. J’ai embarqué la glacière pour m’éviter de repasser par mes quartiers. » Ses yeux vinrent se planter dans ceux de l’islandaise. « Vous avez entièrement raison. D’ailleurs, vous êtes cordialement invitée à prendre un petit rafraîchissement après. Si vous avez le temps, bien entendu … » conclut-il sur l’un de ses sourires enjôleurs.
Willsdorff se retourna vers son tapis, avant de se pencher vers son sac duquel il sortit de nouvelles balles. Il en profita également pour changer de club, reposant son driver pour prendre un fer 7. Jaugeant une nouvelle fois l’horizon, se concentrant, il frappa deux ou trois coups dans le vent, s’échauffant à nouveau. Le nouveau club était plus léger, et sa prise en main différente. Max frappa une balle, qui partit complètement à gauche, avant d’entendre la voix de l’Islandaise lui demander s’il voulait bien lui apprendre le golf. Décidément, cette journée de repos s’annonçait sous les meilleurs auspices. Et Jóhanna ne cessait de le surprendre. Le sud-africain se retourna.
« Mais avec plaisir ! » Nouveau sourire charmeur. « Vous deviez donc .. « travailler votre swing ». Je vais donc vous dispenser du traditionnel rappel des règles et présentation des clubs. Tenez, prenez mon fer 7. Le meilleur club pour apprendre et débuter .. » conclut-il en lui tendant son club.
Max vira les quelques balles qui traînaient sur le tapis avant de se pencher à nouveau vers son sac pour en sortir un autre club. Il commença à faire deux trois mouvements avant de revenir vers Jóhanna. A côté d’elle, il commença à vouloir lui expliquer comment bien tenir son club.
« On va commencer par la prise en main. Regardez comme je tiens mon club. Si vous êtes droitière, entraînez-vous, paumes vers le ciel, à entrelacer l’index de votre main gauche avec l’auriculaire de votre main droite. Ensuite, vous ramenez le tout sur le club, les deux pouces alignés. Simple, non ? » Max se mit ensuite en position, face à elle. « On va maintenant voir le premier coup. Le plus important. Etudiez ma position. Souple sur les jambes, légèrement écartées, et sur les genoux. Maintenant on va voir le mouvement, essayez de suivre mes gestes. »
Max s’appliqua à effectuer plusieurs frappes lentement, détaillant chacun de ses gestes, comment son corps effectuait une rotation, ou le mouvement de ses jambes qui suivaient son geste, ou bien aussi le poignet qui se casse correctement. Jóhanna avait droit à une leçon gratuite, autant la faire correctement, non ? Willsdorff l’invita à le faire ensuite, et à répéter le mouvement.
« Attendez. Stop. Y a quelque chose qui ne va pas, vous ne cassez pas assez votre poignet ce qui vous ferait ne pas contrôler la trajectoire de votre balle si vous en frappiez. »
Le Sud-Africain se plaça derrière Jóhanna, posant ses mains sur les siennes. « Accompagnez mon mouvement, laissez vous faire .. » lui avait-il presque chuchoté à l’oreille. Une nouvelle fois il détailla le geste, accompagnant la jeune femme, le lui montrant deux ou trois fois. Ils étaient proches .... La situation en devenait presque gênante. Max se détacha de l’étreinte pour poser une balle devant la jeune femme.
« Allez-y. Je pense que vous êtes prête ! »lui affirma-t-il avec un petit sourire.
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Sujet: Re: Farniente [CLOS] Dim 6 Juin - 16:33
Même si elle n’était pas une professionnelle de golf, Jóhanna avait remarqué que les balles du militaire ne prenaient pas toujours des directions très… catholiques. Parfois, elles ne faisaient qu’un petit mètre et s’abîmaient dans les profondeurs du lac, d’autres fois elles avaient une trajectoire presque parfaite. Ce n’était pas régulier, aussi devina-t-elle qu’il avait dû arrêter ce sport depuis quelques temps puisqu’il semblait avoir du mal à retrouver ses marques. Elle ne put s’empêcher de laisser un sourire amusé s’infiltrer sur ses lèvres lorsqu’il frappa de façon désopilante et désastreuse, suivant par la suite de ses iris pâles la balle qui ne fit qu’un bref bond avant de plonger. Il la convia à partager les bières qui étaient dans sa glacière, ce à quoi elle répondit par un hochement de tête positif, accompagné d’un sourire. Elle ne pouvait - ni ne voulait - nier que cette invitation lui faisait plaisir ; certes elle lui avait implicitement fait comprendre qu’elle aurait aimé passer un peu plus de temps avec lui, mais il aurait pu refuser ou ne pas relever. Appuyant ses paumes sur ses genoux, elle se leva pour prendre le club qu’il lui tendait. Se positionnant, l’air sérieuse, elle détailla de son mieux les mouvements qu’il faisait, en ne perdant pas une miette des instructions qu’il lui donnait.
« Hmm, comme ça ? » « Attendez. Stop. Y a quelque chose qui ne va pas, vous ne cassez pas assez votre poignet ce qui vous ferait ne pas contrôler la trajectoire de votre balle si vous en frappiez. »
Anxieuse, l’Islandaise se figea dans le mouvement qu’elle exécutait. Elle releva la tête pour le voir se diriger vers elle. Le Sud-Africain se positionna derrière la jeune femme, posant ses mains sur les siennes et l’encouragea à se détendre de façon à ce qu’il puisse le montrer le bon geste à faire. Elle se perdit un instant dans ses pensées, songeant qu’il était définitivement impossible qu’elle se concentre alors qu’il était si près d’elle : au lieu d’examiner ledit mouvement, elle s’absorbait dans des détails peu importants, comme la façon dont il entourait ses mains, le fait que ces dernières disparaissaient tant elles semblait petites entre ses paluches de militaire, et puis sa voix au creux de son oreille qui lui donnait une agréable sensation de chatouilles. Elle dû se faire violence pour ne pas frémir. Finalement, il se détacha d’elle et elle eut la subtile sensation que la température baissait de plusieurs degrés. Un faible soupir lui échappa tandis qu’elle se redressait et raffermissait sa prise sur le grip. Sentant ses pommettes la brûler, elle en déduisit qu’elle était en train de rougir et s’évertua à ne pas regarder Max, jetant de brefs coups d’œil à l’horizon comme elle l’avait vu faire. Hé quoi ? Elle aimait peut-être séduire les hommes, mais elle restait une femme avant tout. Et puis, ça a un certain charme, une femme qui rougit… Non ? Elle se mordilla la lèvre inférieure et frappa d’un coup sec la balle : qui suivit une trajectoire quasi-parfaite et alla se perdre loin devant avant qu’un « plouf » caractéristique ne signale qu’elle était retombée.
« Wow. »elle s’éclaircit la gorge, un sourire franc sur son visage, et se tourna vers son instructeur« La chance du débutant, je crois. »
De toute façon, ça ne pouvait qu’être ça, puisqu’elle aurait été bien incapable d’expliquer comment elle était parvenue à un tel résultat alors qu’elle avait toujours raté les balles…
« Ou alors, vous auriez dû vous reconvertir en prof de golf. »
Malgré son masque, son rire fut audible. Elle déplaça une mèche qui s’était glissée devant ses yeux bleus, se pencha pour attraper une balle, la mit sur le tee et reprit la position qu’elle avait pour se préparer à frapper. Ce qu’elle fit. Et la balle resta sur le tee. Jóhanna fronça les sourcils, les lèvres pincées pour ne pas rire alors que ses épaules commençaient à tressauter, inspira et réessaya. Cette fois-ci, elle fit mouche mais ce ne fut pas brillant. Plutôt désastreux même. Elle se tourna vers le militaire, incapable de contenir son hilarité plus longtemps.
« Bien, je crois que je vais vous rendre ceci : inutile de me ridiculiser plus encore. »lança-t-elle en lui tendant le club comme s’il s’agissait d’un objet dangereux.
La pharmacologue attendit qu’il s’avance pour le récupérer avant de lâcher, d’un ton innocent :
« C’est dommage qu’il y ait ces masques. Je vous aurais bien remercié en vous embrassant sur la joue, mais impossible avec ces choses. Vous devrez vous satisfaire de mon simple merci. »
Max se désengagea de l’étreinte avec Jó à contrecoeur, marchant presque à reculons pour mieux l’observer frapper son premier coup. Alors qu’elle se préparait, Max ne put s’empêcher de poser son regard sur elle, de la fixer comme s’il voulait imprimer chaque parite de son corps et de son visage dans son esprit. La silhouette de la jeune femme se détachait sur l’horizon, et elle faisait du mieux qu’elle pouvait pour se concentrer. Ses yeux se posèrent finalement sur son visage. Non ? Elle rougissait .. ce qui la rendait tout simplement irrésistible.
Jóhanna frappa sa première balle telle une pro. Max restait interdit devant ce tir, la bouche probablement entrouverte. Elle avait fait un swing du tonnerre, la balle suivant une trajectoire rectiligne parfaite avant de retomber gracieusement dans l’eau. Pour un peu, ce serait à la jeune femme de donner des cours au sud-africain.
« Wow. Vous êtes sure que vous n’avez jamais joué avant ? Ce tir était presque parfait ! » Toujours laisser une marge de progression .. de toute façon, Max rebondit sur la petite blague que l’Islandaise lui avait faite. « Je commence sérieusement à y penser pour ma retraite … »
La pharmacologue décida de retenter sa chance, reprenant une balle dans le sac, la posant rapidement sur le tee. Se concentrant à nouveau, fixant par moment l’horizon, Jóhanna tenta une nouvelle frappe .. ratée. La balle resta plantée sur le tee, comme si elle défiait la nouvelle joueuse. Max ne put s’empêcher de sourire, repensant lui-même à ses nombreux coups ratés. Mais cela confirmait également qu’il n’avait pas en face de lui une professionnelle devant laquelle il se ridiculisait depuis tout à l’heure … Willsdorff s’adossa contre le mur, mettant les mains dans les poches pour observer la jeune femme frapper un autre coup. Celui-ci, encore, s’avéra mauvais. Ce qui était normal pour quelqu’un qui vient de débuter. Max dut mettre à peu près un an pour pouvoir jouer correctement, à savoir terminer un parcours sans trop de pénalités. L’Islandaise lui rendit son club, prête à rire de ses ratés … Max s’avança vers elle.
« Faut pas dire ça. Votre premier tir était superbe. Et puis je devais être pire que vous lorsque j’ai commencé à jouer. C’est comme tout .. faut persévérer. Je suis sûr que vous atteindrez très vite un bon niveau. Et puis, si vous avez envie d’une leçon particulière, n’hésitez pas à m’appeler …. »lui avait-il lâché avec un sourire charmeur.
Alors qu’il avait posé la main sur le fer et qu’il allait le reprendre, Jóhanna lui confia qu’elle l’aurait bien embrassé sur la joue, en guise de remerciements. Ce qui eut pour effet de couper net le militaire dans son élan. Un petit silence s’installa durant quelques courtes secondes avant que Max ne se reprenne.
« C’est l’intention qui compte. Et puis, vous n’aurez qu’à me remercier une fois que nous serons à l’intérieur …. » conclut-il avec un autre de ses sourires enjôleurs et sur un air de défi.
Reprenant le club en main, il le rangea aussitôt dans son sac. L’heure de la petite leçon touchait à sa fin et il était peut-être temps de passer à son quart d’heure repos dans un coin de la serre. Dans le doute, il préféra interroger la jeune femme, sait-on jamais. En tout cas, ce qui était certain, c’est que l’après-midi s’avérait être meilleure que ce qu’il aurait pu imaginer.
« Je vous propose de sauter les étapes et de passer à l’heure du rafraîchissement .. vous m’accompagnez toujours ?Et puis .. il n’y aura plus ces fichus masques …. » avait-il finalement conclu avec un petit sourire sur ses lèvres.
Max termina de ranger ses affaires, méticuleusement, comme à son habitude. Impatient, il attendait en même temps la réponse de la jeune femme .. qu’il espérait positive ! Secouant son petit tapis de frappe, puis le pliant soigneusement, il le rangea avant de refermer la fermeture éclair. Il était enfin prêt, et le sud-africain se tint debout devant Jóhanna, ne parvenant pas à séparer son regard de l’islandaise …
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