Terre - La planète mère des humains au 23e siècle

Qu'est-elle devenue en deux siècles ?

Comme l'on pouvait s'en douter, les choses n'ont pas évolué en bien. Les pires projections se sont réalisées : le réchauffement climatique (de +5 degrés en moyenne par rapport au 21e siècle) a entraîné de nombreux dérèglements des climats, des courants marins, et en conséquence de la vie des espèces animales et végétales. Les catastrophes naturelles atteignent des forces jamais vues et une fréquence beaucoup plus importante.
Et cette aggravation ne s'arrête pas. Elle ne s'arrêtera pas tant que les corporations auront la main mise sur l'économie terrienne... et en conséquence, sur la vie de tous les citoyens, sur la politique, et sur les relations inter-états. Surpopulation, surdéveloppement, terrorisme nucléaire, guerre environnementale, radiations dues aux centrales électriques et aux déchets toxiques, pollution de l'air, déforestation... la liste est longue, et les conséquences néfastes pour tous.
Les pays industrialisés et en particulier les Etats-Unis d'Amérique en ont payé le prix les premiers. Leurs métropoles ne sont plus que des masses informes et grisâtres recouvertes par un épais nuage de pollution. Les gens y vivent enfermés dans des immeubles, voyant à peine la lumière du jour. Certains lieux ont su conserver des villes saines, quelque restes de campagnes échappés de la folie immobilière... ces endroits là sont de vrais paradis pour une population qui n'est plus habituée à côtoyer la nature avec un grand N.
Depuis le siècle dernier, et la chute de la RDA, un peu de sens semble avoir repris vie parmi les dirigeants mondiaux. Le peuple s'est réveillé après le scandale de Pandora, ceux qui luttaient dans l'ombre contre cette mainmise des corporations surent profiter d'un vent de renouveau. Manifestations, conférences, débats... De nombreux évènements eurent lieu de par le monde pour dénoncer les dérives que subit la Terre et ses habitants. Et si on ne peut changer le monde en un siècle, on peut néanmoins prétendre avoir fait évoluer les mentalités. Rien que la nourriture semble avoir repris un semblant de naturel, les barres de protéines d'algues ne sont plus utilisées que pour des cas de famines. Des fermes, des élevages, se voulant strictement respectueux de l'environnement, ont fait parler d'eux. Certains pays ont tenté de réaménager des réserves naturelles là où quelques écosystèmes locaux avaient réussi à résister malgré tout. Les écologistes ont retrouvé l'espoir.

Et le système solaire ?

Et oui, en deux siècles l'humanité a bien entendu largement amélioré ses transports spatiaux, ainsi que ses installations : la Lune fut la première à accueillir l'Homme à demeure. Mars également. Des usines principalement, des centres de recherche... Les usines de la RDA étaient les plus nombreuses, et les plus polluantes, certaines avaient même été installées en orbite autour de la ceinture d'astéroïdes ! Aujourd'hui, elles ont été désactivées et démontées. Mais sur la Lune et sur Mars, on vit encore, on travaille encore, surtout des scientifiques. L'apesanteur pose quelques problèmes bien entendu, c'est pourquoi on n'y reste jamais plus de quelques années.
Pour notre bien à tous, il faut cependant que je garde pour moi le nombre de satellites artificiels abandonnés dans le système solaire... vous en feriez des cauchemars. On a abandonné l'idée de tous les ramener et recycler sur Terre : trop coûteux. Mais du coup, qui s'étonne que l'un d'eux soit entré en collision avec une comète ?!

Alors, cette comète, elle va détruire la Terre ?

Grande question Docteur Watson. La comète de Halley est connue depuis l'antiquité, saviez-vous ? Depuis des milliers d'années, elle effectue une orbite elliptique au coeur du système solaire, et passe tous les 76 ans près de la Terre, offrant un spectacle remarquable. Le dernier passage était en 2214. Et puis, 30 ans plus tard, la NASA s'affole. Il y a de quoi : un satellite particulièrement éloigné et abandonné depuis des dizaines d'années avait dévié de son orbite, probablement à cause d'une précédente collision avec une comète plus petite. Et, coïncidence bien malheureuse, sa nouvelle trajectoire rencontra au mauvais moment celle de la comète. Lors du choc, le satellite artificiel avait été détruit, pulvérisé. La comète, elle, de plusieurs kilomètres cubes de volume, avait été déviée. On recalcula en urgence la nouvelle trajectoire... et puis on la recalcula, une fois, deux fois, trois fois... mais à chaque fois, la conclusion était la même : la Terre se trouvait bien trop près de la nouvelle trajectoire de la comète. Son attraction tirerait la comète Halley de son orbite et le choc pourrait être similaire à celui qu'on suppose être à l'origine de la disparition des dinosaures.
Mais de nombreuses incertitudes rendaient toute conclusion incertaine lorsque l'expédition quitta la Terre en 2250. La taille de la comète tout d'abord : suite au choc avec l'astéroïde, s'était-elle brisée en plusieurs morceaux, avait-elle diminué de taille ? L'instabilité de la nouvelle orbite ensuite, la comète passerait près de plusieurs autres corps célestes avant d'atteindre la Terre, peut être serait-elle déviée ?
Et même si le pire était à venir, les humains dont la science savait désormais faire des miracles, ne pourraient-il pas influer encore une fois sur le cours de la nature ? Détruite la comète ? Ou même dévier sa trajectoire une nouvelle fois ? De nombreux plans, de nombreuses propositions étaient étudiées en cas de besoin. L'expédition vers Pandora était en vérité une Arche de Noé, au cas où le pire serait inévitable.