Naminé est née d'un père américain et d'une mère française – qui est à l'origine de son prénom – expatriée aux Etats-Unis. Accompagnée d'un frère jumeau, Nathan, la petite blonde grandit près de New York que sa famille dut quitter quelques années plus tard seulement: les Etats-Unis était déjà à l'époque un des pays les plus touchés par la dégradation planétaire, et la famille Gordon échappa de justesse à un ouragan qui dévasta la Grosse Pomme et ses alentours, ou du moins de qu'il en restait. Ils quittèrent donc la côte Est pour s'installer à l'intérieur des Terres, à Chicago. Une paix toute relative s'installa tant dis que Naminé et Nathan grandissaient. La petite fille se passionna très tôt pour le dessin et la peinture et se montra vite douée dans ce domaine. Sur-polluée et bien que Chicago fut une belle ville par le passé, Naminé vécut, à l'instar de tous les autres habitants, cloîtrée à l'intérieur du spacieux appartement de ses parents.

A 15 ans, Naminé était une élève moyenne, beaucoup plus intéressé par sa passion que par l'école. Elle accordait la plus grand partie de son temps libre à la pratique de la peinture et c'est à tout juste 18 ans qu'elle fit son premier vernissage. Un réel envol pour la jeune femme qui, au sortir du lycée, décida de tenter sa chance et de vivre de son art. Elle prit un appartement et voulut vivre dans l'insouciance des jeunes de son âge. Alcool, garçons, soirées interminables... Elle ne se priva de rien, même si elle reconnaît aujourd'hui que vivre dans l'excès n'est pas une vie. Sa notoriété toute récente lui permit de vivre correctement et parvint même à se payer quelques voyages au travers des États-Unis, parfois accompagnée de ses parents et de son frère avec qui elle a toujours entretenu une relation très forte.

Et ce besoin de grands espaces qui mena les Gordon à San Fransisco. Si les premiers jours de leurs vacances furent agréables, les suivants changèrent la vie de Naminé. Un tremblement de terre toucha la ville alors qu'ils logeaient dans la maison de cousins habitant San Fransisco. Son père et sa mère étaient au rez-de-chaussée et son frère absent, sorti avec un de leur cousin lorsque la secousse eut lieu. La jeune femme ne sut jamais par quel miracle elle ne fut pas touchée lors de l'écroulement du toit, et à peine remise du choc, elle se mit à la recherche de ses parents; Naminé découvrit ses parents sous les décombres du salon, son père apparemment inconscient et sa mère sanglotant, le corps coincé sous les débris. Après plus d'une heure d'efforts pour les dégager, Naminé finit par y arriver mais il était trop tard, son père était mort sur le coup et sa mère, blessée, vivait ses dernières minutes... Faute de n'avoir pu faire les gestes qui sauvent, la jeune femme assista au décès de sa mère. Elle passa les jours qui suivirent à chercher désespérément son frère jumeau dans San Fransisco, mort ou vif. Malheureusement, elle ne le trouva nul part – hôpitaux, centres de soin, refuge pour sinistrés – et dut se résigner à ne plus entendre parler de Nathan.

Malgré le traumatisme, Naminé resta sur place et rejoignit une association afin d'aider les sinistrés. Elle enterra ses parents et continua à chercher son frère à travers ses diverses occupations et ainsi naquit sa vocation: aider les autres. Après que le gros des dégâts fut épongé à San Fransisco, Naminé, qui avait à présent 19 ans, rejoignit Chicago où elle quitta son appartement pour emménager de nouveau dans celui de ses parents. Elle refusait de le vendre : si Nathan devait par miracle revenir vivant à Chicago, il la chercherait ici.
Dès son retour, elle décida d'intégrer une école d'infirmière – les études en médecine étant trop longues et trop coûteuses pour elle. Un certain temps lui fut nécessaire pour décrocher une place dans une école où elle continua à vendre ses toiles pour vivre et ne perdit pas la farouche motivation qui l'habitait: même si elle ne pourrait jamais faire revenir ses parents, Naminé était bien décidée à sauver et aider pour que d'autres familles ne connaissent jamais la même histoire que la sienne.

C'est après 2 ans et quelques d'efforts acharnés qu'elle sortit diplômée de son école d'infirmières et fut embauchée dans un des grands hôpital de la ville. Naminé apprit par le bouche à oreille un projet fou: une expédition pour Pandora était prévue dans l'espoir de trouver un refuge aux terriens dont la planète était menacée par une comète. Ce projet regroupait tout ce pourquoi Naminé s'était battue ces dernières années: aider son prochain, faire au mieux pour un futur meilleur... Aussi n'hésita-t-elle pas une seconde et proposa sa candidature. Elle espérait être sélectionnée mais n'y croyait pas pour autant, et c'est avec une grande satisfaction que Naminé apprit qu'elle était reçue au second tour pour l'expédition Pandora. Juillet 2246, la jeune femme partit pour le Texas où elle subit, comme 2000 autres candidats, une batterie de test. Ce n'est que plus d'un an plus tard que Naminé apprit qu'elle faisait partie des 400 personnes retenues pour partir sur Pandora.

Encore deux ans de formation l'attendaient en Guyane où tout se passa très vite. Cours intensifs, rythme d'enfer, entraînement physique... et même si son esprit était sans cesse occupé et avait de quoi penser, Naminé n'avait jamais perdu l'espoir de retrouver son frère et elle doutait de pouvoir en faire un jour le deuil.
Intelligente et diablement motivée, Naminé imagine que c'est ce qui lui a permis de faire la différence lors des sélections, ainsi que sa brillante réussite dans ses études. Elle a de grandes facilités dans l'acquisition des connaissances médicales, et sait désormais qu'elle pourrait réellement réussir dans la « vraie » médecine, et non plus seulement être aux ordres des médecins. Acharnée au travail, elle ne compte pas les heures tant que l'on a besoin d'elle.

Parce qu'elle n'avait plus rien qui l'a rattachée à la Terre, Naminé a décidé de partir construire pour ses pairs un monde meilleur car elle considère comme inéluctable la fin du Monde. Et même si la planète Terre restera son berceau, elle fait déjà le deuil de son monde d'origine et espère pouvoir prendre une réelle part au projet grandiose de l'expédition: pouvoir trouver une place, autre part dans l'univers, pour les terriens. Son métier d'infirmière lui a appris à aider son prochain et c'est une des principales raisons à sa participation à l'expédition, mais aussi l'espoir de pouvoir retrouver un jour son frère disparu sur Pandora...

Le réveil à bord du vaisseau et après 5 ans d'inactivité a été difficile; encore plus quand Naminé apprit les changements sur Terre durant les 5 dernières années. Il était étrange de se réveiller, le corps et l'âme inchangés, et de se dire que tant de temps avait passé. Naminé n'avait pas surmonté les deux – voir trois – deuils qu'elle portait, et c'est avec ce fardeau qu'elle posa pied sur Pandora. La jeune femme retrouva rapidement les personnes avec qui elle s'était liée durant le programme, et malgré qu'elle soit sur un planète inconnue, elle retrouva ses marques et ses habitudes et prit fonction dans le centre de soin de la Tortue. Infirmière de profession, Naminé ne trouvait cependant pas les soins de tous les jours d'un grand intérêt à ses yeux et pensa donc choisir une spécialité qu'elle se laissa le temps de choisir. La jeune femme passe beaucoup de temps dans les Quartiers Est ou bien à l'extérieur proche de la Tortue pour dessiner. Elle a déjà eu l'occasion de participer à de petites expéditions avec les Avatars et les « protecteurs » et rêverait de rencontrer des Na'vis, même si elle sait très bien que cela est impossible pour l'instant. Même si Naminé a des amis à bord, elle souffre parfois de solitude et espère malgré tout un jour trouver l'homme qui lui conviendrait, ce qui n'est apparemment pas une chose facile étant donné le nombré réduit d'humains à bord...