« Fils, tu es né avec un tournevis dans les mains »
Voilà ce que lui dit très souvent son père, Rick, il ajoutait parfois que cela n'avait du coup pas était simple pour sa mère, Angie. C'est dans une petite ville des Etats Unis -et sans tournevis- que Dean a vu le jour. Le genre de petite ville qui ne compte pas plus de cinq collèges et deux lycées, sur la côte Est à quelques pas de la mer. Une modeste ville pour la modeste famille Anderson. Ni pauvre ni riche et loin de l'être, Rick possédait un garage automobile qui apportait à la famille juste ce qu'il fallait pour vivre d'un point de financierbien sûr. Car mis à part cela l'amour baignait dans la maison, pleine de douceur et de câlin laissant des traces de cambouis. C'est dans cette ambiance aimante que Dean a passé les premières années de sa vie.

Premières années pendant lesquelles son génie pointait déjà, tout petit alors qu'il parlait à peine il affectionnait déjà les jeux de construction et à deux ans il réalisa son premier puzzle dix pièces et au fil du temps les pièces se multipliaient. Au début c'était passé comme une singularité amusante, une petite fierté qu'ils faisaient part à leurs amis. Puis très vite cela a pris de l'ampleur attirant même quelques problèmes au petit Dean. A six ans, il se prit son premier coup de courant en démontant le grill pain de la maison tout en oubliant de le débrancher... Déjà passionné et curieux, déjà tête en l'air, ou peut être cela s'explique depuis cette fois là...

L'année d'après, il se faisait punir pour avoir démonté la télé de la famille, mais la punition fut raccourcielorsqu'il parvint à la remonter, deux semaines plus tard... Autant dire que pour contenir sa curiosité et ses envies ses parents ont pas mal investit dans les jeux de construction et son père l'emmenait avec lui au garage lorsqu'il n'était pas à l'école. Il devint rapidement incollable sur la mécanique automobile, mais son père avait bien compris que son talent ne s'arrêterait pas là. Scolairement il parvint à prendre deux ans d'avance, excellent en math et en science. Un peu délaissé et bizuté par ses camarades plus âgés. Des années et coups de courant plus tard il termina le lycée à seize ans. Et grâce à une bourse et de l'argent depoche mis de coté en repérant toute sorte de choses pour les grands-mères du quartier (argent qu'il avait naturellement décliné, mais quand on insiste...)

« Tu iras loin »
Encore une phrase de son paternel et celui n'avait pas idée en la prononçant que cela aurait été si vrai aujourd'hui... Il parlait plutôt des études et du point de vue professionnel, il commença par quelque chose de « simple », après tout il était encore bien jeune et pouvait facilement se permettre de tester plusieurs voies. La première étant l'ingénierie mécanique qui combla ses besoins manuelles, mais très vite aucunement ses besoins intellectuelles. En parallèle donc il commença un cursus en informatique-électronique, étant plus doué dans la conception des circuits que dans la programmation, mais cela ne l'empêcha nullement de briller. A dix-neuf ans réussi l'exploit de valider ses deux diplômes d'ingénieurs. Suite à cela beaucoup de portes se sont ouvertes pour lui, il parvint même à intégrer le prestigieux MIT dans des études de robotique appliquée, avec une option en télécommunication.

C'est là que le reste de son potentiel se réveilla, l'alliance parfaite de la conception et du montage, des méninges et du cambouis. C'est aussi là qu'il tomba pour la première sur l'amour. Et par tomber il s'ententau sens littéral du terme. Oubliant qu'il travaillait sur une pièce robotique à plus de trois mètres de haut, il a fait une chute monumentale, devenant le légendaire « Paf l'ingé » et se retrouvant sur une table à soudure, la clavicule et l'épaule cassée, le poignet brulé, mais sous les lunettes grossissantes de sa future petite amie. Une attelle, une broche, trois points de sutures, quatre cafés et deux restos plus tard, il goutait aux joiesde l'amour, il partagea avec la même passion pour la robotique, et toute sorte de passion d'ailleurs. Un couple des plus étrange ou un rendez vous parfait se définissait par un resto suivit de trois heures de soudure, d'écroue, de vis et de circuit imprimée pour finir par tenter d'enlever l'huile et la limaille de fer à deux sous la douche... Son histoire avec Roxane dura bien trois ans, il n'y aurait pas eu la robotique pour les unir peut être moins, la passion s'est estompé, l'amour c'est changé en une amitié tendre à l'épreuve de tout, celé dans le sang, le métal et les plaques de cuivre.

A vingt cinq il obtient un doctorat en robotique, auquel s'ajoutent des compétences dans plusieurs autresdomaines, véritable génie du tournevis il se reçoit des propositions de grande firme et de multinationale puissante. La fierté de ses parents et de quoi combler leur besoin financé pendant un long moment. Il aurait put être encore mieux payé s'il n'avait pas choisi de travailler pour le gouvernement, peut être pas si intelligent que cela après tout.

Le pourquoi est une évidence même, la curiosité. Un nouveau monde, une autre forme de vie. Ce n'est pas parce qu'il est branché haute technologie qu'il ne sait pas appréciait la beauté de la nature et la découverte d'une toute autre culture. Il y a aussi tant de choses à faire sur la base qu'il aurait toujours de quoi s'occuper. Le comment se justifie par des sollicitations et des recommandations, sa candidature a été appuyée par le gouvernement et sa grande polyvalence a fait de lui un ingénieur et « mécano » de choix pour le programme. Il s'est vue donc proposé très tôt d'y entrer, il n'a pas beaucoup hésité à accepter, « 4,5 année-lumière... Je t'avais que tu irais loin »

Il est entré dans le projet depuis ses prémisses et a participé à l'élaboration de quelques installations de la base, que ce soit au niveau de la conception ou du montage. Il a également travaillé sur le projet Mnémosyne ce qu'il lui a donné l'occasion de rencontrer Seth, un informaticien comme il n'en existe pas. Il s'est occupé essentiellement de la partie matériel de l'AI, de penser les plans des circuits selon les besoins de Seth, vous vous doutez bien que Mnémosyne ne tourne pas sous Windows... Il est particulièrement fier du système de refroidissement robotisé qu'ils sont parvenus à créer pour refroidir les immenses processeurs de l'AI.

Arrivé sur Pandora, il était à mille années-lumière de regretter son choix. La lune offre des paysages magnifiques et une pureté que la Terre n'égalera plus jamais. Son travail ici le passionne, beaucoup des systèmes électroniques et mécaniques de la base ne lui sont pas étrangers. Il est virtuellement capable d'assurer la maintenance de tout ce qui possède une vis avec l'aide de Mnémosyne en cas de doute. Cela va du micro-onde à la salle commune au système de sécurité et d'armement. Il a toujours sur lui un ou deux gadgets et ne se déplace jamais sans sa pince multifonction et son pad écran de contrôle. Sa devise étant une parodie d'une célèbre citation d'Archimède : « Donnez moi un tournevis et je réparerais le monde. »

Son adaptation se fait plutôt bien, mis à part le cycle jour/nuit de Pandora qui n'arrange pas sa tendance à l'insomnie. Il espère pouvoir mettre le nez dehors et rencontrer les Na'vis, bien que son utilité sur le terrain soit assez restreinte, encore que cela se discute pour les sorties scientifiques où il est un atout anti-panne de choix. D'un point de vue social il essaie de se mêler le plus au reste de l'équipage, féminin de préférence, lorsqu'il n'a pas la tête dans le cambouis, il se force à en sortir pour ne pas être coupé du monde. Une fois qu'il a réussi à mettre tout cela de côté il sait apprécier la compagnie de ses congénères.