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"Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé]

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Aleksei Lieven
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MessageSujet: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeVen 20 Aoû - 15:24

L’air libre… enfin, libre était un bien grand mot ! Après tout, techniquement, on respirait le même air que dans la Tortue, non ? Ce même air qui était indispensable pour chaque vie humaine, mais dont Pandora se dispensait fort bien, obligeant lesdits humains à transporter leur air avec eux. Si on avait voulu leur faire comprendre qu’ils n’étaient pas chez eux, il n’y avait pas de meilleur moyen. Mais pourtant, Pandora était « chez eux », maintenant… quelle que puisse être la définition de ce terme.
Si Aleksei ne se lassait pas, depuis son arrivée ici, d’admirer les merveilles de la nature pandorienne, il n’aimait pourtant pas tellement se retrouver dehors. Le masque le gênait, et il avait constamment besoin de le toucher, comme un plongeur qui vérifie son matériel pour la millionième fois, et n’est pas encore sûr que l’équipement tiendra le coup. Enfin, ça devait tenir le coup, c’était conçu pour, non ? Même si cela arrivait, parfois, que le matériel lâche, songea Aleksei en remettant, pour la trois-cent douzième fois au moins, la main sur le masque qui lui apportait l’air nécessaire. S’il l’enlevait, Mnemosyne ferait une attaque (enfin, façon de parler), et on penserait qu’il avait voulu se suicider. Mais pas du tout, c’est juste que… ça le dérangeait, ce truc !
Mais alors, me direz-vous, pourquoi est-ce que le jeune médecin se trouvait dehors, s’il détestait autant que ça porter le matériel nécessaire à sa survie à l’extérieur de la Tortue ? Honnêtement, Aleksei se posait un peu la même question, bien que ce soit lui qui l’ai décidé. Il y avait sérieusement réfléchi depuis quelques jours, et était arrivé à une conclusion qui, si elle ne lui plaisait pas forcément, était des plus plausibles.

Jusqu’à maintenant, le médecin n’avait pas eu à se retrouver dehors. Quelques-uns de ses collègues s’occupaient tout particulièrement des Avatars et de leurs pilotes, si bien que s’il arrivait un problème, c’est eux qu’on enverrait, pas lui. Oui, mais ? Et s’il y avait un autre genre de problème ? Aleksei n’envisageait pas de gaieté de cœur des ennuis, mais s’il devait arriver quelque chose, il voulait être prêt. Et faire son boulot alors que ce maudit masque l’irritait au plus haut point, ça allait être très compliqué, surtout en situation d’urgence. Evidemment, leur entrainement comportait ce genre de test, les avaient habitués –enfin, c’est un bien grand mot- à s’habituer, justement. Lui-même, il se savait capable d’exercer son boulot alors même que quelque chose l’irritait : ses collègues lui répétaient souvent en riant qu’il aurait été capable de soigner une blessure alors que le monde s’effondrait autour de lui. Mais quand même, il voulait être prêt, et cela passait par le fait de s’habituer convenablement à porter ce machin. Il faut avouer qu’il n’avait pas été un élève particulièrement assidu durant cette section de l’entraînement : il savait le mettre et l’enlever, point. Mais le garder était, apparement, une toute autre affaire !

Nonobstant la présence de cet irritant petit objet, Aleksei devait bien reconnaître que le lac et ses alentours étaient bien plus magnifiques que vus à travers les baies vitrés. Bien plus calme, aussi, que la fourmilière de la Tortue. Rien qu’à observer les rives du lac, le doux clapotis de son eau, on se prenait presque à s’évader, à ne plus penser à rien. Et cela faisait drôlement du bien, de se couper quelques secondes de ce rythme de vie effréné qui était le quotidien de leur groupe depuis leur arrivée ici.
Le Russe ne se sentait pas nostalgique : il aimait bien sa famille, ses amis, son pays… mais il pouvait fort bien se passer d’eux pendant quelques temps. L’éloignement n’était pas une cause de désespoir, mais de joie quand on s’en retournait. Cela lui plaisait : il avait toujours eu le goût de l’aventure, et ce n’était pas un mal du pays qui allait le lui gâcher !

Faisant quelques pas sans but bien précis, autre que de dévorer des yeux les splendeurs qui l’entouraient, Aleksei finit par se tomber nez-à-nez avec une charmante demoiselle. Opal, s’il se souvenait bien de son prénom : ils avaient un peu discuté, tous les deux, et le médecin savait qu’elle était pilote d’un Avatar qui, lors de sa dernière sortie, avait accompli des prouesses. Disons que de la dernière partie, il n’avait presque pas le moindre doute, étant donné que cela semblait être un sujet de discussion pour le moins usité.
Certes, il ne connaissait pas Opal, mais le jeune homme soupçonnait un peu que le sujet devait lui peser. Enfin, personnellement, il en aurait vite eu marre que chacun y aille de son petit commentaire, et lui donne des claques dans le dos alors qu’il ne savait même pas à qui il avait à faire ! Du coup, s’installer près d’elle en lançant un truc du genre : « Hey, comment ça va aujourd’hui ? Et ces aventures, alors ? » semblait un peu exclu. Mais croire qu’Aleksei allait abandonné l’idée et laisser la jeune femme seule dans ses pensées, c’était bien mal le connaître. Il n’aimait pas que les gens se sentent mal autour de lui, que ce soit physiquement ou moralement. Bon, il n’aurait pas fait un bon psy, il le savait : c’était pour ça qu’il avait choisi la médecine d’urgence et la traumatologie comme spécialité, d’ailleurs. Et il n’était pas mauvais dans ce domaine.
Mais pour en revenir à Opal… le Russe s’approcha, prenant bien soin de la prévenir de sa présence afin de ne pas lui faire peur, en lui lançant de loin :


Bonjour ! Vous aussi, vous venez profiter d’une petite heure loin du tumulte de l’intérieur ? Je n’aurais jamais cru être si heureux de voir un ciel bleu au-dessus de ma tête, et non un bête plafond.

Il avait réussi, tant bien que mal, à éviter le sujet épineux de son bien-être, et celui de ses dernières aventures. Pour un premier engagement de conversation, ce n’était pas si mal que ça !


Dernière édition par Aleksei Lieven le Mar 21 Sep - 15:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeSam 28 Aoû - 17:43

S'il y avait une chose qu'Opal détestait plus que tout, c'était être au centre de toutes les attentions. Et avec sa récente aventure incluant, par ordre croissant de désagréable, une Na'vi, un Lien exécuté à la va-vite, un troupeau d'Equidius en fuite, une Bansheba mal lunée et un Thanator affamé, il se trouvait que justement tout le monde voulait entendre l'histoire de sa bouche. Et, double malheur, elle était beaucoup plus sollicitée que les trois autres qui avaient participer aux péripéties dans la forêt pandorienne, vu que des quatre Avatars elle avait été la seule à pouvoir faire le Lien. Si faire cette expérience était en soit l'un des désirs les plus chers de nombreux de ses semblables hybrides, et qu'elle-même avait été ravie d'avoir eu cette occasion, elle n'en pouvait plus de voir défiler tout un tas de gens voulant savoir, à des degrés de précision divers, comment ça s'était passé et ce qu'elle avait ressentit.

Opal n'aimait déjà pas beaucoup parler d'elle, exposer ses sentiments étaient une chose dont elle n'avait clairement pas l'habitude, surtout la complexité du partage de conscience. Pour un esprit humain, c'était déjà un concept presque inconcevable. Alors l'exprimer avec des mots... Certes, elle n'avait guère eu le choix ; déjà un rapport, ensuite les scientifiques, ensuite quelques concernés par la physiologie ou l'anthropologie Na'vi, puis les autres Avatars et enfin la foule de curieux que la nouvelle enthousiasmait. La curiosité en question était on ne peut plus légitime, mais Opal supportait mal cette soudaine popularité. Maintenant, beaucoup de gens la reconnaissaient quand elle les croisait dans les couloirs ; elle en venait à regretter l'anonymat dans lequel elle se complaisait il y a quelques jours à peine. Elle était tellement discrète que la plupart des occupants de la Tortue n'avait jamais remarqué sa présence avant qu'elle soit « l'Avatar qui a fait le Lien ». En plus, avec sa mauvaise estime de soi bien connue, Opal ne vivait pas très bien d'être restreinte à ce seul exploit. D'ailleurs, à son sens, elle n'avait vraiment aucun mérite ; elle s'était trouvée au mauvais endroit au mauvais moment. Si elle avait été la première à réaliser le Lien parmi les Avatars de l'expédition, cela n'était qu'un pur concours de circonstance et non dû à un quelconque mérite.

Bref, si beaucoup de gens auraient apprécié cette soudaine popularité, Opal n'était pas à la noce et faisait des pieds et des mains pour croiser le moins de personnes possibles. Actuellement, elle venait de quitter son corps d'Avatar et avait encore dû faire face à quelques scientifiques un peu en retard niveau actualité, et avait filé directement dans sa chambre, se déplaçant dans les couloirs tel un Sam Fisher de bas étage, vérifiant à chaque intersection que les gens ne la remarqueraient pas passer. Une telle attitude l'affligea elle-même, et elle décida de réfléchir à quelque chose susceptible de lui changer les idées. Après quelques minutes de réflexion, lovée dans son fauteuil ergonomique, elle se proposa d'aller faire un tour sur le pont de la Tortue. Il y avait en général peu de gens pour aller y musarder et au moins, personne n'irait la chercher là-bas. Seul soucis, la forte luminosité qui y régnait à cause du lac, qui constituait un danger pour sa peau allergique aux U.V. Elle pallia le problème en mettant des vêtements couvrants et passa soigneusement de l'écran total sur toute la surface découverte de sa peau. Enfin prête, elle se leva et quitta sa chambre, se dirigeant vers le pont.


Personne ne la harponna en chemin, à son grand bonheur, et elle parvint à destination ni vue ni connue. Ayant tellement l'habitude de sortir sans masque avec son deuxième corps, elle faillit oublier d'en prendre un et se fit tancée par Mnémosyme. L'erreur réparée et l'appareil inconfortable vissé sur son nez, elle gagna enfin l'air libre.

C'était la première fois qu'elle venait ici. En général lorsqu'elle sortait, c'était sous forme hybride, aussi n'avait-elle jamais eu l'occasion d'aller faire un tour sous forme humaine. Le lac créait une luminosité particulière et Opal alla s'accouder à la rambarde, profitant du splendide paysage. Vu de ce corps-là, la forêt lui parut vraiment immense, étant habituée de la voir de deux mètres plus haut, mais finalement ce n'était pas si mal de changer un peu de point de vue. Plongeant son regard dans les eaux miroitantes du lac, elle se laissa aller à une rêverie, profitant d'être enfin tranquille.

Quelqu'un l'interpella, la faisant sortir de ses pensées. Elle se redressa en retenant un soupir, frustrée d'être quand même dérangée alors qu'elle se croyait à l'abri de toute présence indésirable. Elle se tourna vers le nouvel arrivant et reconnut un membre du personnel soignant, un certain Aleksei Lieven. Ce n'était pas une compagnie désagréable loin de là, le jeune homme était gentil et essayait toujours de la distraire par des paroles amusantes, ce qu'elle appréciait ; néanmoins elle aurait voulu rester seule, et elle avait suffisamment expérimenté le caractère d'Aleksei pour savoir que ce dernier n'allait pas la décrocher. Apparemment, il n'aimait pas voir les gens en solitaire et faisait tous les efforts possibles pour essayer de les intégrer. Dans l'absolu il avait complètement raison, de toute façon le règlement de la Tortue stipulait qu'il fallait être en groupe le plus souvent possible ; mais aujourd'hui plus que n'importe quand, Opal avait vraiment envie qu'on la laisse tranquille.

Aleksei n'avait pas lancé d'emblée le sujet de ses aventures avec le Thanator et les Equidius, ce qui était un bon point, mais il y avait fort à parier qu'il n'allait pas tarder à y venir, comme tout le monde. Opal se tourna vers lui et l'accueillit d'un sourire et d'un signe de tête. Un abord un peu froid n'allait de toute façon pas le décourager. Elle attendit qu'il l'ait rejointe pour répondre à son salut.


- Bonjour. Je vais bien, merci, et vous ?

Ne pouvant se limiter à cela de peur d'être malpolie, elle fit un effort pour relancer la conversation.

- Je comprends, vous ne devez pas avoir souvent l'occasion de sortir, ça doit être pénible à force d'être tout le temps enfermé.

Des paroles d'une banalité plate mais qui renfermaient un fond de vérité. Habituée à être constamment en vadrouille, Opal imaginait mal être obligée de rester dans la Tortue et de ne pas en sortir sauf cas d'urgence.
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Aleksei Lieven
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeLun 30 Aoû - 18:15

Si Aleksei pensa pendant quelques secondes que la jeune femme avait envie d’être seule, cette pensée fut rapidement balayée quand elle répondit à son salut. L’accueil était froid et réservé, mais les quelques fois où il avait rencontré Opal, il avait compris qu’elle n’était pas d’un naturel très exubérant. Et lui, l’était-il ? Il n’était pas un calme, loin de là, mais d’ici à le taxer d’exubérant, non, sans doute pas. La jeune femme lui retourna la question, avant d’acquiescer lorsqu’il avoua que cela faisait du bien de trouver un endroit un peu plus calme que le reste.
La jeune femme fit un effort pour relancer la conversation, et Aleksei lui en fut gré. Si elle avait voulu rester seule, elle l’aurait gentiment envoyé bouler, non ? A vrai dire, le jeune médecin avait assez l’habitude qu’on l’envoie, le plus poliment possible, aller voir ailleurs. Il savait qu’il pouvait parfois se montrer collant, à chercher à ce que tout le monde se sente bien, mais cela ne l’avait encore jamais poussé à arrêter d’essayer. Il était médecin, après tout : le bonheur des gens, leur mieux-être, cela faisait partie du job ! C’était livré avec le reste, à savoir les nuits blanches, les bip-bip intempestifs de son bipper et l’immense satisfaction qu’il ressentait quand son boulot était fait. Après tout, ce n’était pas si horrible que cela.

Avant de répondre à la jeune femme qui s’enquérait de sa santé, le jeune homme s’accouda à ses côtés sur la rambarde, laissant son regard dériver quelques instants sur le lac avant de répondre avec un air rêveur.


Ca va bien. En cas de coup de blues, il me suffit de jeter un œil sur ce merveilleux paysage, et tout va déjà mieux.

Il marqua une légère pause avant de demander, tournant la tête vers la jeune femme :

Opal, c’est bien ça ? J’ai plus la mémoire des visages que des noms, en général, ce qui peut s’avérer légèrement frustrant. Mais je ne crois pas me tromper : votre prénom a dû faire le tour de la Tortue une ou deux fois, depuis ce qui vous est arrivé.

Lança-t-il avec humour, sans toutefois s’attarder sur le sujet. Il s’était promis de ne pas l’enquiquiner avec ça, il tiendrait cette promesse. De toute façon, en cas de curiosité, il trouverait toujours quelqu’un à qui demander des détails, même si, il est vrai, l’histoire était toujours moins détournée lorsqu’elle était racontée la principale intéressée.
Le médecin frotta son masque, presque machinalement. Il était certes moins concentré sur le potentiel irritant du petit objet, mais décidément, il ne pouvait s’empêcher d’y porter la main : quand il était petit, sa mère avait vite abandonné l’idée de lui faire porter des lunettes de soleil, tellement il ne pouvait s’empêcher de les triturer. Peut-être qu’au final, il s’y ferait, mais il ne fallait pas compter sur lui pour arrêter de poser les doigts sur le masque comme un gosse.


Non, je n’ai pas souvent l’occasion de sortir, et ce truc décourage toute velléité d’une sortie plaisante.

Grogna-t-il en tapotant du bout des doigts son propre masque. Se retournant, Aleksei appuya son dos à la rambarde, les yeux posé sur le complexe, avant de reprendre.

J’ai vécu plus d’un an sur une base de Mars, comme assistant du médecin principal, et pourtant, je crois que j’ai toujours autant de mal à me faire à l’idée de ne pas pouvoir respirer sans ça. Certains parleraient d’un immense besoin de liberté… je crois juste que ça m’énerve, en fait. Mais bizarrement, être enfermé, ça ne m’a jamais dérangé.

Aleksei sourit à la jeune fille avant de reprendre, les yeux à nouveau posé sur le bâtiment qui emplissait tout son champ de vision :

Ce n’est pas si pénible que ça, vous savez, de rester cloitré. Disons qu’il y a des environnements pires que celui de la Tortue, et tout a été conçu pour que vous puissiez bouger en vous croyant presque au cœur de cette jungle. Sans compter que je ne sais pas nager.

Plaisanta-t-il, faisant référence au lac qui entourait le complexe. Non, en réalité, ce n’était pas tant l’enfermement qui le dérangeait, mais plutôt la promiscuité ambiante. Autant Aleksei aimait être entouré, autant parfois, il lui fallait quelques minutes pour souffler. Sa chambre, qu’il partageait avec plusieurs autres, n’étant pas le lieu idéal, il avait tendance à penser que c’était pour ça qu’il avait choisi le pont. Et puis, il avait toujours aimé contempler les flots, de toute façon : ils avaient tendance à le rendre calme et serein, ce qui n’était pas négligeable quand on exerçait un boulot comme le sien, qui demandait une attention de tous les instants. L’inépuisable Aleksei trouvait devant le clapotement de l’eau un immense bien-être… et il avait blagué, il savait nager. Dans sa Russie natale, il n’avait guère eu l’occasion de goûter aux bains de mer, mais la piscine avait été son lieu de prédilection, un moment. Jusqu’à ce qu’il décide qu’y accompagner ses sœurs n’était plus de son âge, en fait.

Plus sérieusement, je trouve que la Tortue est un endroit assez plaisant pour évoluer. Un sous-marin, je ne dis pas, mais ici, personnellement, je trouve toute la place qu’il me faut.

A nouveau, les doigts du jeune homme s’égarèrent sur son masque, avant qu’il ne se tourne vers Opal, un air amusé dans ses yeux bleus. En tout cas, on l’aura remarqué sans problème, Alexis n’était pas du genre à rester immobile durant de longues minutes. Pourtant, il n’avait pas menti : cela ne le dérangeait absolument pas de rester enfermé dans la Tortue, du moment qu’il pouvait bénéficier de quelques endroits pour dépenser son énergie. Quant au fait qu’il pouvait rester des heures concentré sur une opération, alors qu’il éprouvait de la peine à demeurer sans bouger plus de quelques minutes, ça, c’était un mystère qui continuait d’étonner la plupart des gens qu’il croisait !

Et vous ? Vous êtes pilote d’Avatar, ça ne doit pas être évident de rester coincée entre les murs de notre chez-nous. Vous avez plus de liberté que moi, mais paradoxalement, ça doit être encore plus frustrant, non ?

Oups… sans s’en rendre compte, Aleksei appuyait peut-être sur un point sensible. Il avait tendance à parler un peu à tort et à travers, se laissant entraîner dans une conversation sans vraiment connaître les points à éviter. Mais bon, après tout, Opal n’était peut-être pas une assoiffée chronique de liberté, n’est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeVen 3 Sep - 18:48

Tendue et sur ses gardes, Opal observa Aleksei s'approcher non sans son habituelle méfiance. Elle ne le connaissait que peu et appréciait son naturel optimiste et ouvert, mais cela ne l'empêchait pas de garder sa réserve. Elle avait conscience d'être quand même un peu paranoïaque, mais il lui était vraiment difficile de faire confiance aux gens et toute nouvelle rencontre ou dialogue avec quelqu'un qu'elle connaissait peu était pour elle une épreuve. Le visage ouvert du jeune médecin incitait à la sympathie et à la confidence ce qui paradoxalement la faisait d'autant plus se replier sur elle-même. Heureusement pour Aleksei, il ne semblait pas se vexer d'une telle attitude... Comme à chaque fois qu'il la croisait, il n'avait pas l'air de tenir compte de son air trop réservé et son avarice de paroles, et d'ailleurs pas plus du fait qu'elle s'était isolée pour éviter la compagnie. Enfin, il y avait pire comme compagnon, Opal se résolut à faire mauvaise fortune bon cœur, ne pouvant même pas imaginer se montrer désagréable et l'envoyer promener. Après tout, la démarche du médecin était gentille, elle ne voulait pas se montrer injuste.

Il vint s'accouder à côté d'elle, et elle afficha par réflexe son air poli habituel, le sourire fixe et le regard aimable. Elle eut une pensée pour Andréa que cette expression exaspérait toujours au plus au point. Heureusement, elle était avec quelqu'un un chouïa moins sanguin que la protectrice. Après avoir fait une remarque sur le paysage, Aleksei lança ce à quoi elle s'attendait depuis qu'il était arrivé, c'est-à-dire aborder le sujet de sa récente expédition. A cette mention, Opal se raidit brusquement et dut faire un effort pour conserver son sourire. Elle détourna la tête, son regard allant se perdre sur les branches sur la rive, et espéra fortement qu'il n'allait pas s'attarder sur le sujet. En conséquence, elle ne répondit rien d'autre qu'un léger hochement de tête en guise d'approbation quant à la mention de son prénom.

A son grand bonheur, il parla d'autre chose et se retrouva mentalement béni par Opal, qui finalement se dit qu'elle allait être ravie d'entretenir une conversation qui ne parlait pas de Tsahaylu et compagnie. En l'entendant râler sur le masque, elle tourna de nouveau la tête vers lui et vit qu'en effet il tripotait l'objet qui en effet semblait le gêner. Son sourire s'accentua, elle comprenait ce qu'il ressentait.


- Je vous ce que vous voulez dire, moi aussi je n'aime pas trop le masque. Sans doute parce que j'ai l'habitude de sortir sans en avoir besoin...

Opal avait plus de self-control et arrivait à ne pas le tripoter toutes les cinq minutes, mais il fallait avouer que le respirateur n'était pas forcément agréable à porter. Mais bon, il suffisait de ne plus y penser et on finissait par oublier qu'il était présent, à condition de ne pas finir par éternuer dedans et se retrouver avec une vision troublée de buée. Ça, c'était toujours désagréable.

Elle l'écouta attentivement quand il parla de Mars, intéressée par cette idée, n'ayant pas connue d'autres personnes ayant fait des voyages dans l'espace avant de venir. Crédule comme elle l'était, elle le crut quand il dit qu'il ne savait pas nager et afficha un air de compassion peinée, avant de se rendre compte qu'il n'aurait jamais pu venir ici sans avoir appris les bases de la natation pendant l'entraînement en Guyane. Un peu confuse de sa stupidité, elle détourna de nouveau le regard en rougissant un peu. Elle se contenta simplement d'approuver ses paroles par une brève phrase.


- C'est vrai que la Tortue est un endroit très agréable. On a tendance à oublier qu'on se trouve dans un nodule.

Elle ne savait pas trop quoi dire d'autre à part ces propos d'une certaine banalité. Elle se sentait obligée de parler pour qu'Aleksei n'ait pas l'impression de soliloquer, mais elle s'en passerait bien. Seulement écouter le babillage joyeux du médecin était assez agréable dans un sens, elle se serait bien passée d'avoir à répondre. Mais bon, l'autre finirait sans doute par trouver déprimant de devoir meubler la conversation à lui tout seul, aussi se résolut-elle à faire un effort.

L'occasion lui fut offerte lorsqu'il lui retourna la question concernant l'enfermement. Opal n'y avait jamais vraiment réfléchi, elle en conclut donc qu'elle ne trouvait pas cela pénible.


- A vrai dire, cela ne me gêne pas, je crois. Vu que j'ai le privilège d'être souvent dehors sans avoir les contraintes qu'ont les humains – je pense au masque – je ne me sens pas frustrée. Il faut dire que comme tout le monde, je suis assez occupée donc je n'ai pas trop le temps d'y penser, avoua-t-elle avec un petit rire.

Elle recentra la conversation sur le sujet qui l'avait intéressé plus avant.


- Parlez-moi de Mars. Je ne connais personne qui y soit allé. Comment était-ce ?

Comme ça, elle n'allait pas être obligée de parler, juste à écouter. En plus, l'expérience d'Aleksei l'intéressait, elle était donc gagnante sur tous les plans.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeMar 7 Sep - 19:11

Aleksei s’était accoudé près de la jeune femme pour observer le paysage, mais quand il fit une brève allusion sur les récentes mésaventures qu’elle avait rencontrées, il la vit du coin de l’œil se raidir et détourner la tête. Plus qu’une protestation, cela l’avait conforté dans sa décision de ne pas pousser plus loin ses questions. Le jeune Russe avait toujours été plutôt observateur, et il n’avait pas eu grand mal à cerner quelques petits points du mental d’Opal : elle ne goûtait guère l’attention des autres, et n’était pas très prodigue de paroles. Enfin, ça, ce n’était que des détails, et le médecin ne se risquerait sûrement pas à penser qu’il la connaissait bien.
Après tout, pour ce qu’il en savait, cela ne pouvait être qu’un subterfuge, destiné à ne pas trop laisser les inconnus s’approcher. Ou juste parce qu’il la mettait mal à l’aise !

Lorsque la conversation dériva sur le masque qu’ils portaient tous deux, la jeune femme le dévisagea avec un grand sourire, qu’Aleksei lui rendit volontiers. Il se rendait bien compte qu’il devait avoir l’air bien enfantin à tripoter son masque toute les cinq secondes, mais si ce geste d’énervement était parvenu à faire naître un sourire sur les lèvres de la pilote, sa journée était gagnée !
Quoi qu’il en soit, le Russe sentait bien que sa camarade n’était pas franchement une adepte des conversations à bâtons rompus. Cela ne le dérangeait pas plus que ça, il aimait bien faire la conversation, et meubler le silence ne représentait aucun problème. Bien sûr, il le savait, il avait parfois tendance à trop en dire : sur lui, sur sa vie, sur ceux qu’il côtoyait et connaissait aussi. Aleksei était un bavard, cela ne faisait de doutes pour personne : certains s’en amusaient, d’autres s’en irritaient, mais il ne changerait pas maintenant. Le seul problème était qu’il avait tendance à en révéler un peu trop, quitte à passer pour un vantard à l’égo surdimensionné… ce qu’il n’était pas. Un peu vantard peut-être, pas mal confiant en lui certes, mais la frontière est souvent floue entre celui qui veut épater la galerie et celui qui est ouvert aux autres.

Quoi qu’il en soit, même si elle ne meublait pas la conversation avec un brio extrême, on devait reconnaître à la jeune fille qu’elle essayait malgré tout de faire quelques réponses, ce dont Aleksei lui en fut gré. Si elle répondait, semblant s’intéresser à ce qu’il disait, c’est qu’il ne l’embêtait pas tant que ça, et qu’elle ne le classait définitivement pas dans la catégorie « prétentieux et fier de l’être ». Après tout, si quelqu’un devait se vanter, cela aurait probablement dû être elle. Ce n’était pas le genre d’Opal, pourtant, le médecin s’en doutait bien. Mais elle était pilote d’Avatar, ce qui n’était pas donné à tout le monde. Cela avait engendré quelques jalousies, au tout début de leur entraînement.
Pour sa part, Aleksei n’avait rien contre le fait de ne pas pouvoir devenir pilote. Pas que cela ne l’intéresse pas, mais il se sentait tout simplement bien dans ce qu’il faisait, et n’envisageait guère de faire autre chose. Bien sûr, cela aurait pû lui ouvrir d’autres horizons, d’autres projets… et d’autres embûches.

Opal lui répondit avec un petit rire, avouant que comme elle avait souvent le privilège d’être dehors sans porter l’un de ces horribles machins, et que du coup, cela ne lui posait pas de problème d’être enfermé la plupart du temps. Le Russe poussa un petit soupir avant de pencher la tête sur le côté, la dévisageant avec gaieté, pas sérieux le moins du monde.


Remarquez, je pourrais aussi me retrouver dehors sans masque… pendant quelques secondes, avant de me faire rappeler à l’ordre et me retrouver privé de sortie. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, je dirais.

La jeune femme ramena ensuite la conversation sur un sujet situé à des années-lumière de Pandora… dans tous les sens du terme. Ce qu’elle voulait entendre, c’était parler de Mars. La planète rouge, sur laquelle Aleksei avait effectué un stage d’un an et demi. Si elle voulait l’entendre parler, dans ce cas, elle serait servie !
Le jeune Russe s’accouda un peu plus confortablement, dos à la barrière, avant de poser ses yeux clairs sur la jeune femme, avant d’expliquer.


Mars, ce n’est pas du tout comme ici. C’est aussi désertique que Pandora peut être envahie de plantes et herbes en tout genre. Il n’y a, à perte de vue, que des cratères, des montagnes, des volcans : à vrai dire, Mars n’est pas un coin des plus accueillant, et clairement pas l’une de mes destinations de vacances favorites.

Annonça le médecin avec un sourire amusé, avant de reprendre son récit.

C’est torturé, balayé par des vents violents, et surtout, c’est glacial. Bien sûr, pour que l’être humain puisse y vivre, on a construit des bases et on les a chauffé, mais croyez-moi, c’est froid. Et je suis Russe, je sais ce que le froid veut dire !
Quoiqu’il en soit, c’est avant tout un lieu truffé de scientifiques, chercheurs, découvreurs en tout genre. Et de médecins, évidemment, puisque comme ici, l’être humain est incapable de rester sain et sauf s’il est livré à lui-même. Si je vous disais le nombre de coupures, entailles et autres bobos dont je me suis occupé là-haut, vous ne me croiriez pas !


Affirma Aleksei, dévisageant la jeune femme avec curiosité, avant de lui sourire avec amusement :

Et maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous ne connaissez personne qui y soit allé ! J’y suis resté un an et demi : à cause de la pesanteur, les séjours sont plutôt limités dans le temps, le corps humain rencontrant quelques difficultés à long terme. Sinon, qu’est-ce que vous voulez savoir d’autre ?

Le jeune médecin tripota à nouveau son masque, avant d’enchaîner, sans laisser à Opal le temps de lui répondre.

Vous savez ce qu’il y a de plus magnifique sur Mars ? Les étoiles. Ca peut paraître étrange, mais je crois bien que je n’avais jamais vu autant d’étoiles que celles que j’ai pu contempler là-haut. Sur Terre, c’est bien plus compliqué de les voir, mais là-haut… et ici, j’avoue, j’ai un peu de mal à me repérer !

Confessa Aleksei en jetant un regard vers le ciel, comme s’il espérait un peu y voir apparaître une carte, avec ses différentes annotations. Comme ce ne fut pas le cas, il reposa ses yeux bleus sur la pilote, prêt à répondre à ses questions.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeMer 8 Sep - 13:04

Opal écouta avec plaisir Aleksei parler de Mars, n'ayant jamais eu l'occasion d'entendre un témoignage de ce genre. Le jeune médecin n'avait pas eu l'air d'apprécier énormément la planète ; quoi de plus normal après tout, ce désert rouge et glacial n'avait rien d'attrayant, surtout quand on le comparait à la flore luxuriante de Pandora et à son climat agréable. Néanmoins, si elle avait eu l'occasion d'y aller, Opal aurait sans aucun doute accepté. Certes, elle n'y aurait eu absolument aucune utilité, vu qu'elle n'était ni scientifique ni médecin et ne connaissait rien en géologie ou astronomie, mais simplement par curiosité. Mais bon, une telle expédition était trop dangereuse pour qu'on puisse y accepter des touristes, cela restait une utopie, mais c'était toujours agréable de s'imaginer y aller l'espace de quelques minutes via le discours d'Aleksei. Elle se rendit alors compte que sa compagnie n'était pas si désagréable que ça, et sans baisser totalement ses défenses, se détendit un peu et se sentit d'humeur un peu plus bavarde. La sympathie et l'enthousiasme du Russe étaient sans doute communicatifs. Elle le remercia encore une fois mentalement d'ignorer galamment son manque de conversation et sa réticence à parler au premier abord, et essaya de se rattraper en se montrant un peu plus ouverte - chose pas forcément simple, mais cela ne pouvait pas lui nuire de se montrer plus sociable.

Opal laissa Aleksei aller jusqu'au bout de son discours, et ne prit la parole qu'après la remarque sur les étoiles.


- Ici il n'y en a guère de visible, avec la bioluminescence et Polyphène, on ne distingue pas les étoiles. Et les rares que l'on voit, je ne connais que leur nom Na'vi, ce qui risque de ne pas trop vous être utile.

Elle marqua une pause et se tourna de nouveau vers le lac, plongeant son regard dans les eaux profondes comme si elle pouvait distinguer la vie grouillant sous la surface. Ses yeux lui parurent alors bien aveugles comparés aux organes puissants dont elle disposait dans son corps de Na'vi. Elle reprit :

- Mais je vois ce que vous voulez dire. Sur Terre, si on ne voit pas les étoiles, c'est à cause de la pollution et de la forte luminosité de nos immenses villes. Cela devait être un sacré spectacle que ce ciel vierge de Mars. Rien là bas n'est comparable à Pandora, mais j'aurais aimé le voir aussi.

Nouvelle pause, elle cherchait ses mots. Elle n'était pas habituée à exprimer ses pensées et craignait de manquer de clarté. Rassemblant son courage, elle se lança.

- Pandora a l'air accueillante car grouillante de vie, mais en fait elle est aussi hostile que Mars à l'homme. Ce sont deux opposées. Je pense que j'aurais aimé voir Mars, qui doit avoir sa beauté propre, avec ces immenses déserts rouges en constante évolution. Même si on doit se lasser beaucoup plus vite qu'ici... Oh, vous avez vu ?

Elle montra du doigt le groupe de Prolemuris visibles dans les arbres bordant le lac, qui venaient d'apparaître comme pour appuyer ses paroles. Opal fut de nouveau gênée par le manque de vision due à ses yeux d'humaine, et ne put guère que distinguer les formes floues se mouvoir de branches en branches avant de disparaître dans l'épaisseur de la forêt. Elle se rendit compte du flot de paroles qu'elle avait proféré et se mit à rougir.

- Désolée, je parle trop, ne faites pas attention à mes racontars. Merci de m'avoir parlé de votre voyage, c'est toujours intéressant d'écouter ce genre d'expériences.

Dans le silence qui s'ensuivit, Opal se concentra sur les bruits de la nature environnante, mais ne distingua encore une fois qu'un vague brouhaha bien différent de toutes les nuances qu'elle était capable de saisir avec les oreilles de son Avatar. Elle se dit qu'elle n'aurait sans doute pas le courage de sortir sans son deuxième corps, plus adapté à survivre dans la nature hostile de Pandora, et ne put qu'admirer ceux de l'équipe qui devaient se contenter d'une enveloppe d'humain.

Des cris attirèrent leur attention ; un troupeau de Tetrapterons survola le lac, plongeant leur gueule dans l'eau à la recherche de quelques poissons. Ils tournaient autour de la Tortue sans s'en soucier et n'avaient manifestement pas remarqué les deux humains sur le pont, bien qu'ils soient relativement proches. Opal ne put s'empêcher d'ouvrir des yeux ronds de surprise.


- Mais ils sont énormes ! Je ne les voyais pas si grands...

Evidemment, quand on fait deux mètres de plus... Pour l'instant les carnivores ne leur prêtaient aucune attention, tournoyant en un gracieux ballet aérien. Habituée à son corps d'Avatar, Opal ne se rendait pas bien compte des dimensions écrasantes de Pandora pour les humains. Déjà que sous forme Na'vi tout paraissait immense... Elle se rappela alors le but de leur expédition : trouver une terre d'accueil pour les humains dans l'optique où leur planète serait détruite par la comète de Halley. Opal se sentit avoir quelques doutes sur la capacité de Pandora à faire une colonie humaine acceptable.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeDim 12 Sep - 9:33

Opal avait raison : le noir n’était jamais complet sur Pandora, et pour cette seule raison, la luminosité des étoiles était beaucoup plus faible, et bien moins perceptible pour les yeux humains. Néanmoins, Aleksei ne se lassait pas de la beauté du ciel de la planète, et même s’il ne connaissait pas encore très bien la cartographie des cieux Pandoriens, ce n’était qu’un nouveau défi à relever ici.
La jeune femme se tourna vers le lac, silencieuse, et le jeune Russe respecta ce moment de silence, laissant à son tour ses yeux se perdre sur l’immensité liquide. Autant il n’était guère avare de parole, autant il savait se taire lorsqu’il le fallait. Opal semblait lancée, et il ne voulait pas l’interrompre par quelques paroles malencontreuses. Il avait vu juste, puisque la pilote reprit la parole, expliquant qu’elle aurait aimé elle aussi contempler un ciel vierge de toutes lumières humaines.

Le jeune russe sourit légèrement, se rappelant de son admiration la fois où il avait débarqué, posant pour la première fois ses yeux sur un monde que l’homme n’avait pas corrompu… ou très peu, encore. Bien sûr, les humains y avaient déposés leurs bases, leurs installations, leurs marques. Mais Mars semblait encore bien sauvage comparé à la Terre. Pandora aussi, était sauvage, comme le confirma Opal. Aleksei hocha la tête, approuvant les dires de la jeune fille. Il était d’accord : Pandora était aussi hostile à l’homme que pouvait l’être Mars. D’une hostilité différente, plus dissimulée, mais toute aussi dangereuse.

La pilote montra soudain quelque chose du doigt, et Aleksei suivit des yeux la direction indiquée. Un petit groupe de Prolemuris semblait bondir de branches en branches, joyeusement insouciants du spectacle qu’ils offraient aux deux humains qui les contemplaient. Comme le disait si bien Opal, la nature ici ne se souciait guère des êtres humains qui squattaient le coin, et la faune agissait comme s’ils n’étaient pas là. C’était rassurant, en un sens : les concepteurs de la Tortue avaient parfaitement réussi leur défi, à savoir fondre l’environnement humain dans la végétation le mieux possible, afin que nul n’ait à souffrir de leur arrivée. La pilote reprit la parole, ajoutant qu’elle était désolée de se montrer aussi bavarde.
Le Russe éclata de rire, avant de secouer la tête en souriant, ses yeux amusés se tournant vers la jeune femme.


C’est bien la première fois que quelqu’un s’excuse auprès de moi de trop parler ! Habituellement, c’est plutôt moi qui me montre un peu trop bavard, alors… disons que vous êtes toute excusée !
Vous savez, j’aime bien partager mes expériences, si tant est que celles-ci intéressent du monde.


Il allait continuer quand des cris soudains attirèrent l’attention des deux jeunes gens, provenant d’un groupe de carnivores qui survolaient le lac. Les animaux représentaient un danger bien plus grand pour les poissons que pour eux, et les deux humains ne bougèrent pas, observant avec attention le vol somptueux des prédateurs. Aleksei mit la main en visière, se protégeant de l’éclat du soleil pour mieux observer le ballet aérien, tandis qu’Opal s’exclamait qu’elle ne les pensait pas si énormes.
Le Russe détourna son regard du spectacle pour contempler la jeune femme, avant de rire doucement et de lui faire remarquer.


Evitez de lancer cette remarque à quelques-uns des humains qui accompagnent vos sorties, ils risquent de ne pas apprécier de se sentir aussi minuscules.

Les yeux bleus du russe se reportèrent à nouveau sur le vol des carnivores, tandis qu’il songeait à la difficulté que cela devait représenter pour Opal de scinder en deux chaque information qu’elle recevait, suivant que cela provienne de son corps d’Avatar ou de son corps d’humaine. Recevoir deux visions, deux pensées différentes, mais tout ça à l’bri d’un seul cerveau…

Vous jouez aux échecs ?

Demanda Aleksei, avant de se rendre compte que le cheminement de sa pensée devait n’avoir aucun sens pour la jeune femme. Le jeune homme avait l’habitude de parler à tort et à travers, et il expliquait rarement comment il en était arrivé à la conclusion de son raisonnement. Il faisait cela très couramment avec ses patients, notamment parce que ces derniers ne l’écoutaient pas toujours d’une oreille attentive, et il s’était rendu compte que ce blabla inutile l’aidait, lui, à mieux se concentrer. Bon, effectivement, cette habitude un peu étrange avait tendance à déstabiliser certains de ses interlocuteurs !
Sans pour autant revenir sur son étrange demande, il enchaîna.


C’est vrai qu’ils sont énormes, les poissons n’ont qu’à bien se tenir ! Ils se nourrissent bien de poissons, n’est-ce pas ?

Demanda Aleksei, pourtant pas inquiet le moins du monde au sujet de sa sécurité, comme le laissait entendre la légèreté de sa voix.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeDim 12 Sep - 21:24

Opal avait sorti sa remarque sur la taille des Tetrapterons sans chercher à penser plus loin et la remarque d'Aleksei la glaça sur place. Elle se tourna vivement vers lui, le regard gêné et le rouge aux joues, agitant maladroitement les mains.

- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire ! Je...

Elle s'interrompit et baissa la tête, dépitée.

- Je suis navrée, j'espère que je ne vous ai pas vexé en disant cela. Je n'imaginais pas que les autres membres de l'expédition voient les pilotes d'Avatar comme des privilégiés et j'ai tendance à l'oublier.

Faire parti de l'expédition était déjà aux yeux d'Opal une chance incroyable, par rapport à ceux restés sur Terre. C'est pour cela qu'elle avait dû mal à comprendre l'envie tournant parfois à la jalousie qu'entrenaient certains à l'égard des pilotes. La jeune femme n'avait pas cette vision des choses, pour elle tous les rôles se valaient, les Avatars n'étaient en aucun cas supérieurs aux autres ; mais c'était sans doute un point de vue naïf et surtout égoïste vu qu'elle faisait justement partie de ces privilégiés. Aurait-elle envié les pilotes si elle n'avait pas pu faire parti des leurs ? Elle ne parvint pas à se mettre en situation et donc à répondre à la question. Elle commençait tellement à s'habituer à son deuxième elle qu'elle ne s'imaginait plus vivre sans ce corps supplémentaire. Elle se sentit soudain honteuse ; elle n'avait pas souhaité spécialement être pilote à la base, elle avait juste postulé parce qu'elle s'était dit que c'était la place que Kate aurait voulu. Elle était sûre d'être acceptée parmi les protecteurs à cause de sa formation de tireuse d'élite, aussi avait-elle été très surprise en se voyant reçue parmi les Avatars. Avait-elle prit la place de quelqu'un dont le rêve était de faire parti de ce groupe ? Non, sans doute, la compatibilité génétique n'était pas donnée à tout le monde. Le visage d'Andrea s'imposa alors dans ses pensées ; elle se souvenait douloureusement de leur dernière conversation et la clarté avec laquelle Opal avait lu l'amertume dans son regard. Andrea aurait voulu être à sa place et elle se sentit soudain coupable de détenir un poste aussi désiré alors qu'elle-même ne l'avait pas vraiment souhaité. Le souvenir amer de son entrevue avec la protectrice lui fit monter les larmes aux yeux et elle se détourna vivement en espérant qu'Aleksei n'ait pas remarqué son trouble, se forçant à se recomposer un visage neutre teinté d'amabilité. Heureusement, le jeune Russe choisit ce moment pour changer complètement de sujet ce qui la tira tellement d'affaire qu'elle ne s'interrogea même pas sur ce soudain passage du coq à l'âne.

- Oui, j'en avais l'habitude.

Elle ne demanda même pas pourquoi Aleksei avait posé cette question. Ses souvenirs affluèrent dans son cerveau et elle se laissa aller à la nostalgie. Kate aimait beaucoup les échecs et Opal lui servait souvent de partenaire. La jeune femme avait sans doute besoin d'entretenir son esprit de stratégie et d'appliquer son fameux principe « toujours trois coups d'avance ». Son ex-garde du corps n'avait jamais montré les dispositions intellectuelles pour être excellente à ce jeu, mais elle réussissait à faire un adversaire convenable pour que Kate ne s'ennuie pas, même si elle perdait presque tout le temps. Elle secoua imperceptiblement la tête, voulant chasser ces souvenirs ; ce n'était pas le moment de se complaire dans la mélancolie. Ces jours heureux étaient bien loin, se les remémorer ne faisait que remuer le couteau dans la plaie.

Entre-temps Aleksei était revenu sur les Tetrapterons, la questionnant sur leur régime alimentaire. L'adaptable Opal ne fut pas déstabilisée ou intriguée par ces brusques changements de sujet et répondit à sa question avec urbanité.


- Oui, ce type de Tetrapterons en tout cas. Vous n'avez pas l'air de vous inquiéter mais je confirme tout de même, nous ne risquons rien. Nous sommes trop gros pour eux.

Elle sentit alors une brûlure entre son cou et son épaule droite et porta vivement sa main à cet endroit ; ses mouvements avaient fait bouger son haut, dégageant un morceau de peau non protégé par l'écran total, qui en avait allègrement profité pour déclencher cette douloureuse réaction excessive aux U.V. La réverbération du lac avait accéléré le processus et en quelques secondes Opal s'était retrouvée avec une brûlure semblable à un coup de soleil. Pestant intérieurement, elle se décala brusquement à l'ombre. Absorbée par la conversation et trop habituée à sortir à présent sans craindre les rayons de cet astre, elle s'était montrée négligente. Elle se tourna vers Aleksei en affichant un air piteux.

- Quelle idée de sortir ici en plein jour, je n'aurais jamais dû faire ça. Me voilà bien punie.

Elle s'efforça d'évaluer l'étendue des dégâts mais l'emplacement de la brûlure l'empêchait de bien la voir.

- Cela vous gêne de jeter un coup d'oeil ? Le temps d'exposition a été trop court pour que ça soit grave, mais cela fait tellement longtemps que ce corps-là n'est pas allé au soleil, je préfère être sûre... Puis comme j'ai un médecin sous la main...

Aleksei étant urgentiste et non pas bobologue elle avait un peu honte de l'exploiter ainsi, mais elle ne voulait pas prendre de risque par peur de se faire taper sur les doigts par Saona et son équipe pour négligence. Déjà que s'ils apprenaient sa sortie à cette heure de la journée sur le lac, ils risquaient de lui frotter sévèrement les oreilles...
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeJeu 16 Sep - 7:13

Aleksei avait fait remarquer à la jeune femme de ne pas trop s’étendre sur le sujet de la petite taille des choses qu’elle voyait depuis son corps d’Avatar, mais il l’avait fait sans arrière-pensée aucune. Si on devait savoir quelque chose sur lui, c’est que d’ordinaire, le Russe était plutôt franc : il avait quelque chose à faire remarquer, il le faisait. Et s’il lui arrivait de faire des remarques à double-sens, la plupart du temps, elles étaient sans méchanceté aucune. La plupart du temps, bien évidemment, car le médecin avait, comme tout un chacun, ses mauvaises têtes, et lancer quelques piques à priori innocentes mais remplie de sous-entendus pouvait parfois se montrer jouissif. Cependant, là, ce n’était absolument pas le cas : Opal l’avait réellement amusé, avec sa remarque pleine de spontanéité.
Aussi fût-il plutôt surpris de voir la jeune femme rougir et s’excuser maladroitement. En vérité, il n’avait pas dit ça pour être désagréable, mais à la façon dont elle le prenait, il devina que cela avait éveillé quelque chose dans la conscience de la jeune femme. Mais quoi exactement ? Elle s’imaginait qu’il avait été…blessé, jaloux ? Jaloux du statut de pilote de la jeune femme, alors lui n’était que médecin, simple membre de l’expédition alors qu’elle, elle en était le fer de lance ?
Il crût même apercevoir quelques larmes dans les yeux d’Opal, ce qui acheva de le déstabiliser. Il avait la désagréable impression de l’avoir blessée sans le vouloir, et de lui rappeler quelques souvenirs, quelques paroles qu’elle aurait voulu oublier. Avec tact, il fit mine d’ignorer la soudaine détresse inscrite sur le visage de son interlocutrice, qu’elle avait, avec brio, rapidement fait disparaître, et essaya de la consoler sans avoir l’air d’y toucher.


Ne vous excusez pas, je ne suis pas vexé le moins du monde ! Pourquoi le serais-je ? Crapahuter dans la jungle, très peu pour moi : à vrai dire, de ce côté, vous êtes la plus à plaindre. Je suis médecin, je fais ce que j’aime… et je n’en demande pas plus.

Il avait pris un ton plus doux en disant cela, et s’était légèrement rapproché de la jeune femme. Il éprouvait l’envie, presque fraternelle, de la prendre dans ses bras pour la rassurer, mais vu à quel point il connaissait la jeune femme, clairement, ça n’aurait pas arrangé la situation. Aleksei était protecteur, trop protecteur peut-être, envers ceux qu’il appréciait… et il appréciait pas mal de monde. Il était médecin, et être l’auteur d’une douleur, de quelques larmes, c’était quelque chose qu’il n’appréciait guère.
Mais de toute façon, essayer de creuser plus profondément la question ne rendrait service à aucun d’entre eux, il en était conscient. Opal avait certes quelque peu baissé sa garde, mais clairement pas assez pour laisser l’étranger qu’il était insister davantage. Espérant l’avoir rassuré par ses quelques paroles, le jeune Russe reprit la conversation comme si de rien était, suivi par la jeune femme qui le rassura au sujet des Tetrapterons. Enfin, le rassura, c’était vite dit, vu qu’en vérité, il ne s’inquiétait pas vraiment. Les membres de l’expédition avaient subi de nombreux cours sur la faune et la flore qui peuplaient Pandora, et il était certain de les avoir reconnus… ou presque. Il restait toujours cette infime part de doute, et il le reconnaissait volontiers, la jeune pilote était plus douée que lui sur le sujet des prédateurs pandoriens.

Soudain, aux côtés d’Aleksei, la jeune femme s’agita et le regarda de l’air piteux d’une enfant surprise en flagrant délit de bétise. Il ne fallut guère de temps au médecin pour comprendre de quoi la pilote voulait parler : il avait eu le temps de se familiariser avec les dossiers médicaux des futurs habitants de la Tortue, et ce, dès son arrivée en Guyane. S’il ne les connaissait pas tous par cœur, et surtout, s’il avait encore un peu de mal à associer noms et visages, il avait retenu néanmoins quelques caractéristiques principales. Le stress, les insomnies, les douleurs lancinantes qui étaient le quotidien de certains membres de l’expédition, ça, il s’en souvenait.
Du coup, il ne perdit pas de temps à poser des questions à la pilote blessée, et réagit positivement à sa demande.


Bien sûr, aucun problème ! Et puis, ça vous évitera de devoir subir une batterie de tests pour une simple rougeur.

Plaisanta-t-il, bien conscient que les pilotes d’Avatars étaient plus surveillés que les autres, en raison même de leur importance dans cette mission. En vérité, ils auraient eu l’air bien malins, sans possibilités de communiquer avec les Na’vis !
Aleksei entraîna la jeune femme vers une zone encore moins exposée que le coin d’ombre où elle s’était réfugiée, puis dégagea doucement le morceau de tissu de l’épaule d’Opal pour mieux examiner la zone brûlée. Faisant glisser le haut du vêtement sur l’épaule de la pilote, il prit le temps de s’excuser.


Pardonnez-moi, par contre, j’ai sans doute les mains froides.

Surtout si la peau de la jeune femme avait pris le soleil, elle devait être bien plus chaude que les doigts d’Aleksei, et même si ce dernier ne touchait pas la brûlure, l’épaule d’Opal dégageait une douce chaleur sous ses doigts. Avec dextérité, le médecin examina la plaie, commentant au fur et à mesure :

C’est bien rouge, mais vous avez eu le bon réflexe, celui d’arrêter de suite l’exposition. Comme vous vous en doutiez, ce n’est pas très grave, mais ça risque de chauffer un peu, surtout si vos vêtements frottent… ou sous la douche. Vous vous sentez bien, pas de nausées ou d’étourdissement ?
Si vous voulez, on peut poursuivre notre conversation dans une des salles de l’infirmerie. Un peu de crème permettrait d’apaiser la brûlure, et évitez qu’elle ne vous fasse mal plus tard.


Evidemment, la brûlure était superficielle. Pas de cloques, pas de lésions visibles, juste une douce chaleur qui devait picoter la jeune femme. Un bon coup de soleil, en quelque sorte. Mais tout de même, chez certains patients, rien que le fait de savoir qu’ils avaient risqué une blessure grave pouvait engendrer une baisse de tension, et les petits désagréments qui vont avec.
Le temps d’exposition ayant été limité, Aleksei ne pensait pas que la brûlure se propagerait, mais l’infirmerie de la base était plus que complète, et un peu de crème ne pouvait pas faire de mal.


Et j’aimerais que vous m’en disiez plus sur les échecs. C’est mon père qui m’a appris à jouer, et si je n’ai jamais été un champion, je dois dire que je ne me débrouille pas si mal que ça. Vous êtes douée ?

Demanda le médecin, enchaînant sur la conversation qu’ils avaient tenu plus tôt comme si de rien n’était.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeLun 20 Sep - 20:04

Apparemment Aleksei n'était pas vexé ; il avait apparemment compris la source de la confusion d'Opal, puisqu'il déclara ne pas envier le moins du monde sa position. La sincérité et la simplicité de sa déclaration touchèrent la jeune femme, qui eut envie de le croire et ne chercha donc pas à creuser plus loin. Elle ne s'était pas rendue compte du fait qu'il était maintenant plus proche, comme si sa présence ne la dérangeait finalement plus. Elle se détendit de nouveau, soulagée de ne pas avoir fait de nouvelle bourde ; répéter l'erreur commise avec Andrea aurait été insupportable. Elle se promit cependant de faire attention à l'avenir quand elle aborderait le sujet.

Son coup de soleil apporta une distraction bienvenue quoique gênante. Opal était plutôt contrariée de s'être fait avoir malgré les précautions qu'elle avait prise, à croire que sa vigilance sur ce sujet s'était relâchée ; il faut dire qu'elle avait pris l'habitude de sortir sans avoir besoin de protection. Heureusement qu'elle bavardait avec un médecin ; même si du coup, elle lui faisait faire un peu des heures supplémentaires pendant sa pause... La spontanéité avec laquelle il répondit à sa demande la déculpabilisa un peu. Il ne posa pas de questions sur l'origine de la brûlure, elle en déduisait qu'il connaissait son dossier médicale et cela la mit un peu mal à l'aise. Elle ignorait si ses antécédents dépressifs y étaient inscrits ; elle ne s'était pas soignée et avait tout fait pour le cacher, mais elle avait vu que Saona au moins était au courant. La neurologue avait pu le déduire de l'attitude d'Opal, mais aussi le lire dans son dossier ; se dire que tous les médecins de la base pouvaient connaître cet épisode de son passé qu'elle considérait comme particulièrement honteux la navra.

Malgré la prévention sur les mains froides, le contact lui arracha un violent frisson. Il avait effectivement les doigts bien gelés, et puis en fait elle se rendit compte à quel point elle avait peu d'occasion de subir un contact physique. Il y avait les médecins bien sûr mais elle n'entretenait de rapports amicaux avec aucun d'entre eux, du coup la situation lui paraissait un peu... bizarre. Elle fit un effort pour ne pas y prêter attention et tira au maximum son haut en synthétique pour l'aider et détourna la tête le temps de l'examen.

Comme elle s'y attendait, la brûlure n'était guère grave. Sa peau n'avait pas eu le temps de réagir trop fortement aux U.V. vu le court temps d'exposition, elle en serait juste quitte pour une gêne sur quelques jours par les vêtements qui venaient frotter dessus.


- Non, je me sens bien, répondit-elle à propos de son état.

Elle remit son haut correctement lorsqu'il se recula, grimaça légèrement et le laissa retomber, laissant voir une épaule qui avait été laiteuse un quart d'heure avant. Elle prit le temps de se demander si ça valait le coup de passer à l'infirmerie pour si peu, avant de se dire que ce n'était pas une question de gravité en fait. Sur la Tortue, tout était très protocolaire évidemment, la moindre blessure devait être répertoriée. Le faire maintenant éviterait un drame au prochain contrôle de son corps par les scientifiques des pilotes d'Avatar et elle se voyait mal déranger quelqu'un de l'équipe pour si peu. D'un autre côté, ça serait empiéter sur le temps libre d'Aleksei qui avait sûrement autre chose à faire. Il la coupa dans ses réflexions en revenant sur le sujet des échecs, et elle prit plusieurs secondes avant de reprendre le fil de la conversation.


- Pas vraiment non, je n'ai jamais été brillante dans cette discipline, avoua-t-elle en secouant la tête. J'avais l'habitude de jouer contre beaucoup plus fort que moi, j'arrive à tenir suffisamment pour rendre la partie intéressante mais j'ai rarement les capacités pour gagner.

Ce souvenir à demi-mentionné lui contracta la poitrine et elle le refoula, contrariée d'être émue pour si peu. Kate avait été au centre de sa vie pendant presque vingt-sept ans, toutes les décisions importantes qu'elle avait prise, tous les choix qui avaient été déterminants, même sa venue sur Pandora, découlaient d'elle ; elle supposa que l'immense vide qu'elle ressentait était autant dû à cela qu'à l'irréparable perte causée par la disparition de son amie. Elle s'efforça de ravaler ses sentiments et revint rapidement sur le sujet du coup de soleil.

- Je veux bien passer à l'infirmerie, ça sera plus rapide que de passer par le pôle Avatar. Je ne pense pas avoir vraiment besoin d'être soignée mais il faut consigner cela dans un rapport, enfin vous savez comment ça se passe.

Opal ne voulait pas passer pour douillette, cela aurait été vexant. Elle hésita un peu avant de poursuivre, essayant d'imprimer le plus de simplicité possible dans sa voix.

- Je comprendrais très bien que vous ayez autre chose à faire, je vous en prie, ne vous sentez pas obligé de m'accompagner.

Elle répugnait à demander cela et espérait qu'Aleksei ne se sente pas forcé de lui prêter assistance.
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MessageSujet: Re: "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] "Sur le pont, d'la Tortue, on y parle on y parle" [Terminé] I_icon_minitimeMar 21 Sep - 15:28

Même si Aleksei l’avait prévenu, le contact de ses mains fraîches sur la peau chaude de la jeune femme n’empêcha pas cette dernière de frissonner. Le Russe lui fit une moue d’excuse, qu’elle ne devait sans doute pas avoir perçue vu qu’elle tournait la tête, et se concentra sur la brûlure superficielle. En plus, la jeune femme lui assura aller bien, et le médecin ne douta pas qu’elle lui dise la vérité. Après tout, elle était pilote d’Avatar, et se sentir bien dans son corps d’humaine était la condition sine qua non au fait qu’elle continue à sortir.
Il n’empêche, Aleksei n’allait pas la laisser repartir comme ça. Outre le fait que, comme elle l’avait souligné, les protocoles étaient plutôt stricts, il voulait surtout s’assurer que cette brusque exposition n’allait pas s’étendre et causer d’autres problèmes cutanés. Il fallait mieux ne pas prendre de risques, et le jeune médecin ne se contenterait pas de lui donner une crème, une tape sur la tête et de lui souhaiter une bonne journée. Un des problèmes rencontré par l’équipe médicale sur Pandora était qu’ils ne connaissaient pas bien les conséquences d’une infection, même bénigne. Le climat plutôt tropical de la planète n’encourageait pas la cicatrisation naturelle, et Aleksei préférait éviter qu’un petit coup de soleil ne dégénère en une infection avec fièvre et tout le tralala. C’était peut-être prendre beaucoup de précaution pour pas grand-chose… mais comme on leur avait dit et répété avant même qu’ils ne commencent leur entraînement en Guyane, ils étaient des gens à part, et la bonne marche de l’expédition reposait sur leurs épaules. Hors de question, dans ces conditions, de traiter par le mépris ne serait-ce qu’une simple coupure !

Aleksei s’était efforcé de relancer la conversation, mais malgré son examen de la plaie, il ne lui fallut guère de temps pour comprendre qu’Opal n’aimait pas le sujet. Elle y répondit, pourtant, mais un tressaillement de sa peau, le silence qui s’ensuivit et son changement net de sujet ne laissa guère d’illusion au Russe : il touchait là un point sensible, et mieux valait ne pas s’étendre là-dessus. S’il voulait se trouver un adversaire qui sache que le « grand roque » n’était pas le nom d’un style de musique, il allait sans doute devoir se réorienter ailleurs !
La jeune femme accepta donc de passer par l’infirmerie, plutôt que par le pôle Avatar, arguant que cela irait plus vite, et que même si elle ne le pensait pas nécessaire, il fallait que les soins soient consignés. Effectivement, Aleksei était du même avis : inutile de déranger un de ses collègues qui s’occupait plus spécialement des pilotes, puisqu’il était là ! Cela aurait demandé des soins spécifiques, il les aurait sans doute prévenu, mais là, ça ne nécessitait pas un suivi bien particulier.
Le jeune homme recula de quelques pas, laissant le soin à Opal de se relever et de remettre correctement son vêtement en place, avant de lui signaler d’un ton amusé.


C’est moi le médecin, et même si vous ne pensez pas avoir besoin de soin, je préfère examiner cette brûlure. Si jamais cela s’avère plus délicat et que vous ne puissiez plus aller gambader en forêt, vous m’en voudriez forcément !

La jeune femme sembla hésiter avant d’ajouter qu’il n’était pas obligé de l’accompagner, mais Aleksei balaya son argumentation d’un geste de la main, avant d’ouvrir le sas et de rentrer à l’intérieur de la Tortue, attendant que la jeune femme le rejoigne pour enfin laisser tomber son équipement. D’un geste volontairement amplifié, le médecin ôta son masque, passant la main dans ses cheveux et les ébouriffant avec un soupir de contentement.

Ahhhh ! En fait, je ne sors que pour éprouver le contentement d’enlever ce truc ! Allez, venez, je vous emmène à l’infirmerie ! Et n’essayer pas de vous défiler, sinon, pas de sucette en sortant !

Plaisanta-t-il, faisant allusion à la mythologie populaire qui voulait que les médecins offrent à leurs jeunes patients une sucette pour s’être bien conduit dans leur cabinet. Mais c’était faux, ça : les médecins n’avaient d’actions ni chez les dentistes, ni chez Chupa Chups !




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