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| | | Take off your veil | Andrea | [CLOS] |    |
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- Opal Hendrix - I have nowhere to hide
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![Take off your veil | Andrea | [CLOS] Vide](https://2img.net/i/fa/vide.gif) |  Sujet: Take off your veil | Andrea | [CLOS] ![Take off your veil | Andrea | [CLOS] I_icon_minitime](https://2img.net/s/t/13/06/08/i_icon_minitime.gif) Ven 14 Mai - 20:46 | |
| Le couvercle du caisson se souleva doucement et Opal reprit progressivement conscience dans son corps d'origine. Elle ne se sentait pas très bien, le transfert n'était pas toujours agréable. Un des assistants scientifiques s'approcha pour l'aider à se débarrasser des délicats capteurs qui mesuraient ses activités vitales et cérébrales, et elle put se redresser et s'assoir sur l'étrange gélatine sur lequel reposait son corps pendant qu'elle occupait celui de son Avatar. Sans attendre, elle se mit sur ses pieds et fut aussitôt prise d'un léger vertige qui la força à se raccrocher au caisson. L'assistant se précipita vers elle pour l'aider à la soutenir, la regardant d'un air inquiet.
- Merci, fit Opal avec un sourire.
- Tout va bien ? s'inquiéta le scientifique. Vous avez l'air très pâle.
Opal eut beau lui assurer que c'était tout à fait normal dans son cas, elle ne coupa pas à une mesure de la glycémie et de la tension. Avec patiente et résignation, elle introduit son index dans la petite machine, et grimaça légèrement quand l'aiguille le piqua pour prélever un peu de sang. Puis le scientifique lui posa des capteurs sur l'intérieur du bras, et elle sentit une légère pression pendant les quelques secondes de la mesure. L'homme étudia les résultats avant de se tourner vers elle.
- La glycémie est normale, la tension est à 10;5, c'est bas par rapport à votre valeur normale. Je vous conseille de vous reposer un peu, ces derniers temps vous avez peut-être abusé du pilotage.
Toujours souriante, Opal le remercia pour tout commentaire avant de s'en aller. Elle n'avait pu s'empêcher de penser qu'il en parlait comme s'il s'agissait d'une sorte de drogue dure ; comme si elle avait le choix, ceci dit. Elle était pilote, il fallait bien qu'elle s'entraîne, d'autant plus qu'elle était parmi les rares personnes capables de pouvoir sortir dans la jungle alentour sous sa forme hybride, autant dire qu'elle était sollicitée et qu'elle devait se maintenir en forme. Sans doute pourrait-elle se relâcher un peu quand les autres Avatars seraient près. Ils n'étaient pas arrivés depuis très longtemps, après tout.
En passant devant un des distributeurs automatiques, elle prit une barre énergétique, puis regagna sa chambre de son habituel pas léger, rasant presque les murs. Elle ne se sentait toujours pas en grande forme. Son cerveau semblait avoir un peu de mal avec le décalage entre les deux corps. Elle venait d'en quitter un fatigué par des exercices pour en récupérer un totalement reposé ; son esprit ne parvenait pas à s'adapter au changement et mentalement, elle se sentait épuisée. Elle devait attendre un peu, elle savait qu'elle finirait par se réadapter et se remettre en harmonie avec son corps, mais en attendant ce n'était pas très agréable. Au final, elle se demandait si elle ne se sentait pas plus à l'aise dans son corps de Na'vi que dans celui d'humaine, et ce n'était pas quelque chose qu'elle aimait à penser.
Elle mangea sa barre énergétique sur le chemin de sa chambre. Une fois à l'intérieur de celle-ci, elle passa environ une demi-heure à s'absorber dans des activités inutiles, comme régler l'opacité du store qui couvrait le hublot, ranger et nettoyer une pièce déjà impeccable, réorganiser les objets, etc. Finalement, elle se laissa tomber dans le fauteuil ergonomique qui épousa aussitôt la forme de son corps, et se laissa à rêvasser en regardant distraitement le plafond. Elle se sentait un peu mieux, mais à présent son corps tout comme son esprit réclamait le repos. Elle resta ainsi quelques temps, et finit sans doute par s'assoupir, vu qu'elle sursauta en entendant des coups à la porte de sa chambre.
Intriguée, Opal se leva pour aller ouvrir. Elle ne se souvenait pas avoir communiqué à quiconque le numéro de sa chambre, aussi fut-elle très surprise de voir Andrea de l'autre côté de la porte. Elle lui sourit aussitôt, plutôt contente de la voir. Elles n'avaient pas eu l'occasion de se parler depuis l'arrivée sur Pandora, et Opal se rendait compte que la jeune femme lui avait un peu manqué tout compte fait, malgré son caractère impossible et ses sautes d'humeur éprouvantes pour les nerfs.
- Andrea ! Bonjour, tu vas bien ? Entre, je t'en prie, dit-elle en s'effaçant pour la laisser passer.
Dernière édition par Opal Hendrix le Mer 8 Sep - 22:14, édité 1 fois |
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- Andrea Moreno - Look straight ahead,
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Lun 17 Mai - 17:38 | |
| Andrea réintégra la base en faisant claquer volontairement ses pieds pour témoigner de son mécontentement, elle se retint d’injurier le membre de l’équipe scientifique qui l’attendait pour la réprimander sur son attitude pendant la sortie et se contenta de l’ignorer totalement. Elle passa à toute vitesse à ses côtés et aurait aimé être un héro de dessin animé pour l’enrhumer rien qu’avec son accélération. Il la héla timidement mais elle continua à foncer dans les couloirs. Il dut abandonner puisqu’elle ne l’entendit plus. Rageusement, elle ôta son filtre à air et passa devant la porte de sa chambre sans y pénétrer. Elle avait besoin de gueuler un bon coup, de s’énerver contre l’inertie elle-même, j’ai nommée Opal Hendrix.
Bientôt, elle fut devant la porte qu’elle avait repérée quelques jours plus tôt et frappa un peu brusquement. Elle allait abaisser la poignée pour vérifier si elle était là quand le battant s’écarta laissant entrevoir le sourire accueillant d’Opal. Oh très chère Andrea ! Comment vas-tu ? Et les enfants, la famille ? Je t’en prie entre dans mon humble demeure je vais te servir le thé… Ce n’était pas exactement ce qu’avait dit Opal mais c’est ce qu’en perçut Andrea à travers son énervement. Les civilités ça n’était pas vraiment le point fort d’Andrea, elle n’usait de tact et de politesse que lorsque c’était important. Et ça n’avait rien d’important, c’était un jour comme un autre, elle était énervée parce que justement ce n’était pas un jour important, pas plus que celui d’hier. Elle pénétra la chambre en raillant :
« J’ai l’air d’aller bien ? Contrairement à toi, on lit des émotions sur mon visage. »
Elle laissa le soin à son hôte forcée de refermer la porte et commença à faire les cent pas dans le petit espace de la pilote d’avatar. Ses chaussures étaient humides et couvertes de terre, elle ne s’en rendait pas compte mais elle laissait des traces sur le sol immaculé de la chambre à chaque pas. Elle continua à râler :
« Ils ne me font pas confiance, j’ai un poste de négociatrice mais ils n’écoutent pas ce que je leur dis, bordel ! Pour eux, je suis bonne qu’à péter la mâchoire à la première bestiole qui s’apprête à les bouffer. Vous tous avec vos avatars vous avez le meilleur… ‘Tain, ça fait combien de temps que je suis sur cette planète ? J’ai pas pu approcher un seul Na’vi. Ca, quand on sort en expédition on a bien besoin de nous, vous vous pissez dessus, vous êtes bien contents qu’on ait nos flingues pour vous couvrir. Mais alors dès qu’on approche des Na’vis, on nous laisse en arrière, on nous traite comme des brutes qui s’apprêtent à abattre toute une famille d’indigène et on a honte de nous. Fait CHIER. »
Après ce long monologue au cours duquel elle n’accorda pas un regard à son interlocutrice et où elle se contenta de gesticuler d’énervement, elle se laissa tomber lourdement sur un des fauteuils ergonomiques qui trônaient dans la pièce. C’est alors qu’elle se rendit compte qu’elle était encore en tenue de camouflage, qu’elle avait deux Uzi, des munitions et tout un attirail de couteaux accrochés à la ceinture et qu’elle était encore couverte de l’humidité de l’extérieur. Elle resta de longues secondes à fixer son couteau fétiche reposant sur sa cuisse. Il lui rappelait l’époque où elle était encore sur Terre, dans ce milieu hostile, pollué, en perdition. Elle avait voulu atteindre l’Eden. Elle avait voulu rejoindre Pandora en pensant que les jours seraient meilleurs, qu’elle pourrait être utile, faire quelque chose d’important. Mais, elle constata avec tristesse qu’elle avait fait des choses bien plus importantes sur cette Terre qui dépérit. Elle avait échappé aux taudis de Rio, elle avait sauvé sa sœur de l’influence de la mafia, elle avait aidé tout un ghetto à se réconcilier avec les forces de l’ordre, elle avait aidé plusieurs familles tenues en laisse par les gangs de Los Angeles. Et alors qu’elle se trouvait sur l’expédition la plus importante du millénaire, alors qu’elle était en mission pour sauvegarder la race humaine, alors qu’elle pouvait établir le contact avec une civilisation inconnue et magnifique, elle ne faisait que brandir ses armes et être considérée une militaire sans cervelle et sans cœur…
- Spoiler:
[HJ> Bwarf désolé, c'est bien court mais j'ai eu du mal pour le début oO]
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- Opal Hendrix - I have nowhere to hide
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Sam 29 Mai - 12:03 | |
| Andrea ne semblait pas d'excellente humeur – euphémisme. En fait, Opal n'avait pu que remarquer que sa compatriote venait souvent la trouver quand elle était au paroxysme de l'énervement (ce qui, avec son caractère houleux, arrivait plutôt souvent). Elle ne savait pas vraiment si elle devait se sentir flattée d'être capable de l'apaiser, ou vaguement agacée qu'elle se serve d'elle comme d'un punching-ball ambulant. Quoiqu'il en soit, elle avait fini par prendre l'habitude, et vu qu'elle n'était pas du genre à s'énerver, Andrea pouvait bien lui balancer tout ce qu'elle voulait à la figure, cela ne la laissait que plus indifférente (ce qui en général agaçait encore plus la militaire). Bref, tout cela pour dire que ça ne la dérangeait pas outre mesure. Valait mieux que ça soit elle que quelqu'un d'autre, finalement, et si cela pouvait aider, et bien tant mieux. Elle encaissa la raillerie d'Andrea, qui la vexa très légèrement parce que fortement justifiée, et referma la porte derrière elle.
Andrea commença à tourner en rond dans sa chambre, recouvrant le sol de terre humide et de restes de la forêt pandorienne. Opal préféra ne pas s'en formaliser, et se contenta de vérifier si aucun objet fragile ne se trouvait sur la trajectoire de sa collègue. Elle bougea discrètement un vase en équilibre précaire afin de le mettre plus en sécurité, puis alla s'assoir calmement sur son lit, attendant qu'Andrea baisse d'un cran dans sa fureur. Cette dernière se lança dans un long monologue rageur, expliquant plus ou moins les raisons de sa colère, bien qu'Opal ne comprit pas tout, elle en saisit l'essentiel. Elle comprenait Andrea, bien qu'elle se dit que les tords étaient partagés, et que sa frustration lui faisait amplifier et déformer les choses. D'un côté, elle trouvait l'attitude des scientifiques qu'elle protégeait très limite, pour croire que des gens formés avec soin, triés sur le volet et intelligents comme Andrea pouvaient se montrer borner et tirer sur tout ce qui bouge sans se poser de questions. Elle-même, affectée à la protection de ses congénères pilotes, aurait pu se trouver dans cette situation, si son caractère calme la différenciait totalement d'une folle de la gâchette, doublée du fait qu'elle soit elle-même un Avatar. D'un autre côté, Andrea devait comprendre où se situait la limite de ses fonctions, bien qu'elle soit négociatrice donc un peu plus qualifiée que les autres protecteurs, elle n'était pas là pour s'intégrer. C'était là le rôle des Avatars. Très à cheval sur la discipline, Opal pensait que chacun devait s'en tenir à ce qu'il devait faire, sous peine de virer à l'anarchie la plus complète.
Andrea avait parlé beaucoup plus pour elle-même que pour la pilote, qui attendit qu'elle se calme, cesse de gesticuler et s'installe dans le fauteuil avant de se risquer un prudent commentaire, espérant que cela ne raviverait pas la flamme de sa fureur.
- Je vois ce que tu veux dire, ce n'est pas très correct de leur part de se comporter comme cela avec toi. Mais tu n'as pas à dénigrer ton rôle, on sait tous que ce n'est pas simplement celui d'un porte-flingue. Comme tu le dis, ta fonction est essentielle, sans toi pour nous défendre on ne pourrait pas arriver à grand-chose.
Opal espéra que cela ne se retournerait pas contre elle. A voir sa tenue, la militaire devait tout juste rentrer de mission. Il avait dû se passer quelque chose qui avait fait qu'elle n'avait pas pris la peine de se changer ou de déposer ses armes au vestiaire avant de venir déverser sa rancoeur chez Opal. Elle observa avec prudence l'air un peu désabusé, voir triste, de sa compatriote, qui fixait ses couteaux, plongée dans ses pensées. Elle se risqua de nouveau à parler.
- Il s'est passé quelque chose de particulier ?
Raconter sa mission calmerait peut-être Andrea et elles pourraient parler sans qu'Opal ait l'impression de marcher sur des charbons ardents. |
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- Andrea Moreno - Look straight ahead,
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Jeu 3 Juin - 3:09 | |
| Opal attendit calmement qu’Andrea ait fini de vider son sac. Elle ne devait pas vraiment saisir de quoi parlait la jeune femme, elle n’en comprenait que ce que la protectrice en colère laissait échapper entre deux grognements. C’était souvent comme cela qu’Andrea extériorisait sa colère, elle monologuait, s’énervant à voix haute contre des personnes absentes. Bien entendu, elle savait aussi très bien exploser de rage en face de l’intéressé et lui en mettre plein les oreilles, mais sur la lune, elle tentait un minimum de se contenir pour éviter les sanctions. Alors il lui fallait des oreilles attentives pour subir son courroux. Opal faisait partie de celles-ci, elle était impassible tandis que sa collègue traînait de la boue dans sa chambre impeccable et qu’elle fixait, furieuse, ses couteaux aiguisés. Plus d’une personne aurait protesté ou se serait sentie dans une fâcheuse posture avec une personne aussi lunatique et armée qu’Andrea. Cependant, Opal ne s’indigna pas, ne désigna pas la sortie à Andrea et ne se recroquevilla pas non plus dans un coin de la pièce en attendant que la tempête soit passée. Elle lui donna raison comme on le fait avec une personne ayant perdu l’esprit, pour l’apaiser. Oui tu as raison, ils ne sont pas gentils avec toi. Tu mérites mieux, Andrea. La Brésilienne soupira de lassitude. C’était épuisant d’être toujours en colère, révoltée, indignée, mais c’était ainsi qu’Andrea fonctionnait. Seule sa rage la faisait avancer.
Puis, Opal dit à la jeune femme de ne pas dévaloriser son rôle. Tenir l’arme, brandir les poings et avoir du sang sur les mains, c’était essentiel selon elle. Oui, bien entendu, sans la sécurité que les protecteurs offraient aux scientifiques cette expédition aurait été on ne peut plus courte. Andrea le savait, elle n’avait pas besoin qu’une pilote vienne le lui expliquer. Mais le sens caché des paroles d’Opal étaient sensées lui rappeler que chacun devait rester à son poste. Non, pas du tout chère Andrea, les pilotes n’ont pas le meilleur. Notre fonction a pleins de désavantages comme… Euh… Quand il y a de longues missions, on ressort de la capsule avec du poil aux pattes. Et puis, toi, ton poste comporte pleins de points positifs, tu peux sortir souvent en dehors de la base pour revenir avec le sang de la faune Pandorienne sur les mains. C’est génial non ? Tu peux découvrir les entrailles de chaque espèce comme ça. Agacée, Andrea répondit sèchement :
« Je ne dénigre pas mon rôle, c’est vrai, pourquoi je me plaindrais ? Je suis là pour ôter la vie et toi tu es là pour fusionner avec elle, j'ai franchement fait la bonne pioche. »
Elle observa la jeune femme qui l’accueillait sans broncher et supportait ses sautes d’humeur constantes. Elle avait un visage si doux, si lisse mais si impassible. Andrea se rendrait malade si elle ne laissait pas ses émotions exploser régulièrement. Pas n’importe quelles émotions évidemment. Si tout le monde sur cette base avait déjà été confronté à la colère d’Andrea, aucun ne l’avait jamais vue pleurer. Ce n’était pas qu’elle ne ressente pas de tristesse ou de souffrance, bien au contraire, mais dès que ces sentiments remontaient à la surface, elle leur maintenait la tête sous le niveau de l’eau. Elle les noyait, les laissait se débattre à l’abri des regards et quand ils étaient à bout de force, ils sombraient dans les profondeurs pour ressurgir plus tard. C’était sa manière de fonctionner et elle avait besoin de cette colère pour ne pas dépérir.
Alors cette fois-ci, quel événement avait provoqué son courroux ? Quel infime détail, quel regard ou quel mot de travers avait activé la fureur de la fougueuse brésilienne ? Opal voulait en savoir plus. Peut-être par curiosité ou plus certainement pour calmer au mieux la bombe à retardement qui tapait impatiemment du pied sur son parquet. C’était un peu comme un démineur qui envoie un robot dans la zone à risque pour obtenir de plus amples informations sur le moyen de désamorcer le dispositif. Si Opal ne voulait pas subir de dommages collatéraux, elle devait éteindre la mèche. Andrea soupira et rétorqua :
« Bien sur qu’il s’est passé quelque chose en particulier. Demande que je te raconte au lieu de prendre des pincettes, j’vais pas te sauter à la gorge. »
… Quoique, si on regardait l’attirail qu’elle transportait, il était légitime de se méfier d’une éventuelle saute d’humeur. Andrea, comme pour contredire ses paroles, extirpa lestement son couteau fétiche de son étui. Elle le tourna entre ses doigts agiles en pensant à ce qui venait de se passer. C’était cette sale emmerdeuse de Blackwell qui avait encore tout fait pour lui pourrir la vie et comme ces prétentieux de scientifiques s’en étaient mêlés, Andrea avait touché le gros lot. Elle finit par répondre :
« Y avait le passage Nord-Est à franchir, la dernière fois on est tombés sur une famille d’ Angtsìk… T’sais les rhinocéros sans corne là… Ben l’autre idiote de Blackwell (cette pseudo-experte), elle voulait passer par le même endroit. Déjà qu’on peut pas s’blairer, mais dès le moment où j’ai proposé de contourner la zone, elle a conclu qu’elle allait faire tout l’inverse. Mais j’ai gueulé plus fort qu’elle alors qu’elle fonçait dans le tas. Et qui sait qu’on a rameuté, les grosses bébêtes pas contentes qui ont chargé le groupe. Mission avortée, obligés de rentrer à la base et ces enflures de bigleux ils disent que c’est de ma faute. Que c’est ma voix qui a tout déclenché. Y aurait pas eu besoin de ma voix si on avait continué, on se serait fait aplatir contre les rochers. Et t’sais pas ce qu’ils me disent ? Que je suis pas prête d’approcher les Na’vis avec un comportement pareil… »
Tout le long de son discours, ses doigts s’étaient crispés sur le manche de son couteau. Elle revivait la scène en même temps. Cette sale garce qui fonçait sur le territoire des Angtsìk en ignorant totalement les avertissements d’Andrea et sa propre voix qui portait de plus en plus fort. Elle avait enragé et surtout, elle avait refusé d’avancer davantage. Certains de ses collègues réticents n’osaient plus avancer non plus. Et quand les grognements et les bruits de pas lourds avaient retentis, tous s’étaient mis à couvert. Ils avaient échappé la catastrophe de peu mais personne n’admettrait que les bêtes avaient chargé depuis la zone où ils allaient tous s’engouffrer. On mettrait ça sur le dos de la colérique et indisciplinée Andrea comme d’habitude et maintenant, on allait la dispenser de toute mission proche des tribus Na’vis parce qu’elle tenait vraiment de la pire des espèces. C’était une bourrine sans cervelle qui criait dans une jungle hostile et menait tous les animaux hostiles à eux. A la fin de sa tirade, furieuse, elle se leva et brandit son couteau devant elle en lacérant l’air de violents coups. Ces mouvements rapides et appuyés la calmèrent un peu et elle soupira encore bruyamment avant d’ajouter :
« Alors, t’es d’accord avec eux ? Faut m’tenir en laisse ? »
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- Opal Hendrix - I have nowhere to hide
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Mer 9 Juin - 15:21 | |
| Opal accueillit la remarque froide d'Andrea sans autre signe extérieur qu'un léger baissement de la tête, détournant les yeux pour les poser sur le tapis souillé. Que pouvait-elle répondre à ça ? Rien du tout, parce que dans un sens, Andrea avait raison, même si cela n'était pas plaisant à admettre. Pas à cause du fait qu'elle détienne la vérité, mais parce que ladite vérité n'avait rien d'agréable aux yeux d'Opal. Elle, elle ne voyait jamais les extrêmes du monde, restant toujours dans les nuances grisâtres, modérant et tempérant tout propos un peu virulent. Andrea, la modération, elle ne connaissait pas trop, mais parfois ses propos très tranchés apportaient une vision qu'Opal n'avait pas l'habitude d'aborder. Elle restait d'avis qu'il fallait des gens pour protéger, et qu'Andrea exagérait en se voyant exclusivement comme une tueuse, mais d'un autre côté, elle pouvait très bien comprendre ce qu'elle ressentait. Comment en aurait-il pu être autrement ? Elle avait déjà tué aussi, pire, des êtres humains, ses semblables. Bien sûr, elle n'avait pas eu le choix, il s'agissait de truands et de plus elle n'avait pas tiré pour tuer, juste pour protéger. Mais le résultat était le même et Andrea venait de lui en faire prendre conscience avec brutalité. Mal à l'aise, Opal entrecroisa ses doigts, cherchant à reprendre ses esprits avant de pouvoir à nouveau lever les yeux. Son rôle consistait aussi en la défense, et donc à tuer si on suivait la logique de la Brésilienne. Mais cela ne servait à rien d'essayer de lui expliquer, Opal se doutait qu'énervée comme elle l'était, elle refuserait d'entendre des justifications, et elle aurait bien raison. Elles n'étaient pas là pour faire un procès de leurs fonctions respectives de toute façon.
- Ce n'est pas que tuer, et tu le sais très bien, dit-elle finalement à voix presque basse, autant pour elle-même que pour Andrea.
Elle releva finalement la tête, souriant à la militaire. Elle espérait que celle-ci ne s'énerve pas d'une telle expression, mais Opal ne connaissait pas d'autres manières de garder son calme et refouler ses émotions. Andrea ne semblait pas décidée à se calmer, continuant de taper impatiemment du pied sur le parquet. La pilote hésitait à faire le moindre commentaire, de peur que comme sa tirade précédente, cela lui revienne dans la figure avec deux fois plus de force. Elle n'avait pas l'impression d'être la meilleure personne à qui Andrea pouvait parler de ses rancoeurs (outre son sang-froid), car elle avait un Avatar, place particulière au sein de l'équipe. Elle n'était pas sans savoir que tout le monde pensait qu'ils détenaient le meilleur rôle, d'ailleurs Andrea venait de lui dire explicitement, et cela menait même parfois à de la jalousie envers les privilégiés qui avaient droit à leur corps de Na'vi. La Brésilienne faisait-elle parti de ces gens-là ? Opal espérait bien que non. De toute façon, même si elle essayait de valoriser son rôle, elle se heurterait à un mur. Après tout elle était une pilote, l'élite de l'équipe, elle avait la meilleure fonction et toute tentative d'éloge passerait pour de l'hypocrisie. En était-ce ? Opal n'avait pas la réponse à cette question.
Andrea lui reprocha de tourner autour du pot, référence aux précautions oratoires qu'elle avait prise pour lui demander ce qu'il s'était passé. Opal lui jeta un regard signifiant que oui, la militaire avait l'air de quelqu'un prêt à mordre. Enfin de toute façon, c'était un peu de sa faute, elle avait trop tendance à recourir aux pirouettes verbales, et avec Andrea c'était doublement une erreur. Opal ne prit pas le risque de l'interrompre, voyant qu'elle était prête à raconter sa mésaventure, ce qui ne tarda pas.
Il était possible qu'Andrea déforme un peu la vérité sous le coup de la colère. Opal ne parvenait pas à croire que Delta Blackwell, qui lui avait toujours paru une femme responsable, puisse se montrer aussi entêtée et puérile. De même que la mauvaise fois des scientifiques la laissa bouche bée. Andrea exagérait sans doute, du moins elle voulait le croire, ne pouvant admettre que les membres de cette expédition se comportent avec aussi peu de discernement. Ne répondant pas tout de suite, elle vit la colère de son amie monter par cran au fur et à mesure de sa narration, avant de se lever d'un bond et de taillader l'air avec fureur, comme si le fantôme de Blackwell se tenait entre elles deux. Opal ne broncha pas, occupée à méditer sur ce qu'Andrea venait de dire. Lorsque celle-ci reprit la parole, demandant amèrement si elle était d'accord avec les scientifiques, elle sursauta et réagit brusquement.
- Certainement pas ! affirma-t-elle d'un ton qui pouvait presque passer pour de l'indignation si on ne la connaissait pas. Je n'arrive pas à croire que cela se soit réellement passé. T'utiliser comme bouc émissaire pour leurs fautes...
Elle ne finit pas sa phrase, incapable de qualifier ce comportement. Elle réfléchit rapidement, avant d'imiter Andrea et de se lever.
- C'est grave, tu ne trouves pas ? Si ton inimité avec Delta Blackwell peut entraîner des risques de la part des autres membres de l'équipe et même de vous, il ne faut pas que vous continuer à travailler ensemble. Tu devrais demander à Ellison de vous mettre dans des équipes séparées.
Opal avait parlé avec sincérité, avec un avis simplement basé sur la version d'Andrea d'un unique événement. C'était bien peu pour tirer des conclusions, mais elle ne pouvait quand même pas laisser passer cela. Il fallait faire quelque chose, et elle ne comptait pas laisser l'incident mourir sans en savoir plus. |
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- Andrea Moreno - Look straight ahead,
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Sam 10 Juil - 22:21 | |
| Andrea se sentait un peu mieux maintenant qu’elle avait raconté à Opal ce qu’il s’était passé lors de la sortie, mais sa colère ne l’avait pas vraiment quittée. Elle fut surprise de voir la jeune femme bondir sur ses pieds en s’indignant presque. Presque, parce qu’elle conservait ce visage calme prêt à sourire à la moindre occasion. Ah ce que ça énervait Andrea quand la pilote essayait de l’apaiser en lui montrant sa rangée de dents blanches. Franchement, c’était comme brandir un steak saignant devant un mendiant. C’était comme si elle lui disait : « Hey, regarde, moi je suis calme, apaisée, heureuse, tiens prend mon sourire dans ta gueule et ramasse tes dents. ». La protectrice n’avait pas relevé le premier sourire d’Opal car elle était trop occupée à ruminer ce qui venait de se passer et à préparer sa tirade contre Blackwell. Mais si la brune s’amusait encore à l’éblouir avec ses zygomatiques tendus, elle l’encouragerait fortement à aller prendre un bain de soleil autrement dit, puisqu’Opal était allergique aux rayons UVB, elle lui demanderait gentiment d’aller se suicider. Sans méchanceté aucune bien entendu, elle ne comptait pas que l’oreille attentive suive ses conseils morbides mais elle pouvait facilement disjoncter quand elle avait l’impression qu’on se foutait d’elle. Et quand elle devenait rouge de colère et qu’on lui souriait, Andrea avait franchement l’impression qu’on se payait sa tête.
Opal avait une expression sérieuse sur le visage et la brune apprécia. La pilote semblait de son côté même si pendant le discours qu’elle avait fait, elle avait eu l’air dubitative. Bon, Andrea en avait peut-être rajouté en effet, elle avait fait de Blackwell le dindon de la farce alors qu’elle n’était pas la seule à avoir refusé de suivre ses conseils. Et puis, apparemment, les informations avaient mal circulé et l’équipe du jour n’avait pas eu connaissance de l’emplacement de la famille d’Angtsìks. Seuls quelques protecteurs étant sortis aux deux missions avaient réagi, Andrea plus fort qu’eux manifestement. Et au final, l’équipe lui reprochait de ne pas avoir expliqué cela calmement au lieu d’attirer les animaux. Mais elle n’avait pas amplifié l’attitude de Blackwell qui n’avait réellement accordé aucun crédit aux dires de la Brésilienne et avait continué à foncer dans le tas. D’où les cris d’Andrea, d’où les bêtes qui chargent, d’où elle se trouvait maintenant dans le collimateur des scientifiques. Mais, nuancer ses propos et avouer à Opal que son récit était épuré de certains détails n’était pas son intention. Elle voulait juste prouver l’injustice et si quelques éléments parasites pouvaient court-circuiter sa séance de punching-ball verbal auprès d’Opal, elle les zappait sans remord.
La pilote d’avatar souligna la gravité de la situation et le danger que de tels conflits pouvaient faire courir à leurs coéquipiers. Andrea y avait pensé bien entendu, elle avait le sens du collectif et se souciait de la santé de la plupart de ses collègues. Mais, sur le moment, dans le vif de l’énervement, ce qui la révoltait vraiment c’était qu’on la mette sur liste noire pour un crime inexistant. Elle était très égoïste dans l’immédiat et se voyait plus aller étrangler Delta dans la nuit qu’exprimer ses réticences auprès de leur supérieur quant à la sécurité des membres de l’expédition. Elle hocha cependant la tête en guise d’accord afin de garder la jeune femme de son côté mais elle émit les remarques suivantes en se calmant peu à peu :
"Le problème c’est qu’il sait très bien qu’on s’est prises en grippe, il a assisté à ça en avant-première pendant un entrainement. Et vu que cette pétasse est experte, je risque fort de devoir faire encore équipe avec elle de temps à autre… Sauf, bien sur si je renonce à sécuriser une zone éloignée de plus de 500 mètres de la base ! » finit-elle avec ironie.
Delta Blackwell avait plus d’expérience qu’Andrea dans son domaine, la Brésilienne se plaisait à penser que c’était plus une question d’âge qu’autre chose et que l’experte ne la surpassait en rien. Mais son avis n’aurait aucun poids face à la hiérarchie prévue pour l’expédition, Blackwell était sa supérieure et les experts n’étant pas légion, elle dirigeait régulièrement les protecteurs lors des missions. Andrea ne pourrait pas y échapper. La brune s’attendit alors à ce que son amie lui conseille de se réconcilier avec sa supérieure au moins en façade afin qu’elle ne soit pas exclue des sorties. Mais Andrea n’était pas du tout du genre hypocrite, elle ne tiendrait pas une seconde avec une voix mielleuse à demander pardon à Delta. De toutes façons, c’était toute l’équipe qui lui devait des excuses à elle et non pas à cette pompeuse de Blackwell. Renfrognée par l’idée qu’elle aurait peut-être à s’excuser, elle imagina une façon bien plus agréable de régler le problème. Il suffisait qu’elle piège sa collègue, qu’elle fasse en sorte que celle-ci fasse une grosse erreur sur le terrain. Pas une erreur dangereuse qui mettrait quelqu’un en danger bien sur, mais une bourde tellement énorme qu’elle n’aurait plus aucune crédibilité. Ca calmerait aisément la colère de la Brésilienne mais ce n’était pas moral du tout. Mais, emportée par son énervement, elle n’y prêta pas attention et confia à Opal :
" Meilleure idée : je vais lui faire la crasse du siècle. Je sais pas encore comment mais ça va venir. Lui mélanger ses munitions, enrailler une de ses armes ou encore intercepter les communiqués lui étant destinés… Faut un truc qui ne cause de tord à personne sauf à elle, qu’on la prenne pour une vraie débutante, qu’elle ait l’air d’une incompétente ! »
Le demi sourire d’Andrea était un peu effrayant, car il donnait l’impression que plus rien qu’on ne puisse lui dire ne l’arrêterait dans son plan. Elle avait pris la décision de trafiquer quelque chose pour que Delta soit destituée ou du moins décrédibilisée auprès de ses collègues, et elle avait l’air de ne plus vouloir jamais démordre de cette idée. En réalité, elle-même ne savait pas si elle réaliserait cette vengeance fantasmée ou non. Personne à cet instant n’était capable de deviner comment la situation évoluerait et si Andrea irait jusque là pour faire du tord à son ennemie.
Opal se sentirait certainement obligée de refreiner les ardeurs de la protectrice mais cette dernière avait abandonné sa colère pour un désir de revanche. Elle se mit à nouveau à arpenter la petite chambre mais avec un sourire pensif cette fois-ci. Elle cherchait le moyen infaillible de pourrir la vie de Delta sans que ça ne lui retombe dessus. Trafiquer ses armes était trop dangereux, un coéquipiers pourrait être blessé ou même l’experte et si Andrea la haïssait elle ne souhaitait pas qu’il lui arrivât réellement malheur. L’homicide volontaire ou pas, ça n’était pas sa tasse de thé. Mais trafiquer ses communiqués puis les remplacer par les officiels par la suite serait une excellente idée. Elle lirait quelque chose, l’utiliserait en mission et serait la risée de tous. Et quand elle voudrait justifier son attitude en apportant les communiqués comme preuve, elle n’aurait plus du tout le même contenu dans ses feuillets. Il serait très facile de les subtiliser et des les replacer. La base n’était pas sécurisée intra muros, il y avait bien des clefs mais peu les utilisaient et si Delta criait au complot, on la prendrait encore davantage pour une folle. Andrea conclut :
« Définitivement, je fais trafiquer ses dossiers.(elle se tourna vers Opal et avec un regard appuyé ajouta) Ca reste entre nous bien sur… »
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- Opal Hendrix - I have nowhere to hide
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Jeu 12 Aoû - 16:28 | |
| Opal ne savait pas tellement quoi dire à Andrea, quelle solution proposer, s'il existait une solution bien entendu. Elle ne pouvait faire disparaître en un claquement de doigts l'animosité entre les deux militaires, à l'origine de l'incident d'aujourd'hui. Du fameux incident, elle n'avait de plus que le point de vue de la Brésilienne, qui avait sans doute un peu exagéré les faits sur le coup de la colère. Un peu ennuyée, la pilote garda le silence. Ce n'était pas ses affaires et elle n'avait pas très envie de se mêler des histoires de l'équipe de défense ; ce n'était pas des subtiles et même si elle voulait bien prendre le parti d'Andrea, elle n'avait pas non plus envie de s'attirer les foudres de Blackwell. Elle avait déjà fort à faire avec sa propre supérieure et ses méfiances sur le dos. C'était à Ellison de faire quelque chose, et apparemment il n'avait pas l'air très motivé.
- Il en a conscience et il ne fait rien ? Il devrait bien comprendre que ça va finir par poser des problèmes pourtant.
Opal était mal placée pour aller faire ses doléances au responsable de l'équipe de défense. Cela ne la concernait pas, même si elle avait un rôle un peu similaire au leur et cela desservirait Andrea de faire la démarche à sa place. Elle entortilla une mèche de cheveux aux reflets roux autour de son index, continuant de réfléchir en attendant qu'Andrea se calme et finisse par oublier l'incident, ce qui était au final la solution la plus simple. Mais pour désamorcer la bombe, il était évident que la pilote ne devait rien faire d'autre qu'attendre. Si elle s'amusait à balancer un truc du genre « laisse tomber, ça n'en vaut pas la peine, calme-toi et attend que ça passe », elle en voyait déjà Andrea sauter au plafond de fureur. Elle supposait qu'elle était venue pour se passer les nerfs sur quelqu'un de stoïque, Opal accomplissait ce rôle sans problème, mais ne pouvait guère faire plus.
Lorsque Andrea lâcha ses idées de vengeance, Opal sursauta et manqua de glisser du lit tellement elle s'y attendait peu. Elle ne parlait pas sérieusement là ? Elle jeta un regard inquiet au visage de sa camarde et vit son demi-sourire et ses yeux luisants de plaisir à l'idée de cette revanche. Ah mais si, elle avait l'air d'y penser en plus. Consternée, la pilote suivit des yeux la jeune femme alors qu'elle recommençait à faire les cent pas dans la pièce, sans doute pour méditer sur les détails de la chose. Évidemment, il ne fallait pas qu'elle la laisse faire, elle risquait de s'attirer des ennuis énormes si elle se faisait prendre. Ce serait stupide qu'Andréa se prenne un blâme, d'autant plus pour une chose pareille, elle serait dévalorisée auprès de ses collègues et la vie sur la Tortue deviendrait rapidement un enfer. Opal n'avait pas trop de moyen de vérifier si Andrea mettrait sa vengeance à exécution ou se contenterait de fantasmer dessus, elle se résolut donc à ne pas la lâcher avant d'être sûr qu'elle y renoncerait.
Après la conclusion d'Andrea annonçant son intention réelle de poursuivre le projet, Opal fut un peu vexée qu'elle ne la croit pas capable de garder un secret et lui jeta un coup d'oeil critique.
- Evidemment. Cependant, cela ne va pas t'étonner si je te dis que c'est une très mauvaise idée.
Opal se leva et vint se placer devant Andrea, la regardant dans les yeux, ce qui n'était pas compliqué vu qu'elles étaient à peu près de la même taille. Elle prit la parole avec tout le sérieux et la persuasion dont elle était capable.
- Sur le coup, ça va être agréable, mais imagine si tu te fais attraper ? Ton équipe ne te prendra plus au sérieux et tu seras mis à l'écart, et Delta aura gagné. Et même si tu réussis, elle saura bien que le coup vient de toi, non ? Et du coup, elle te respectera encore moins et ce sera encore plus difficile en mission. Au final, ça n'aura rien résolu du tout.
Opal n'avait toujours pas de solutions à proposer, du moins qui cadraient avec le caractère d'Andrea. Toutes ses idées étaient à base d'humilité, d'excuses et d'une petite dose d'hypocrisie, choses qu'il était impossible de demander à la jeune femme. Elle n'y pouvait rien, c'était son caractère, n'empêche que la pilote se retrouvait coincée et espérait sérieusement que ses arguments soient entendus, ce dont elle doutait fortement au final. En désespoir de cause, elle plaida de nouveau :
- Tu ne veux pas aller quelque part pour te détendre, plutôt ? A la salle d'entraînement ou chez les Avatars, pour voir un peu à quoi ça ressemble...
Avec un peu de chance, Andrea accepterait et cela lui changerait les idées, et elle oublierait cette histoire de revanche. Opal ne se faisait pas trop d'illusions cependant, elle n'avait pas trop l'air prête d'en démordre. |
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- Andrea Moreno - Look straight ahead,
go forward and never look back Messages : 278 Points : 198
| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Mar 7 Sep - 9:07 | |
| Andrea voyait déjà la scène dans son esprit. Delta Blackwell prenant connaissance d’un faux communiqué et suivant les instructions à la lettre. Bien entendu, il ne faudrait pas que le contenu de ces notes puisse mettre en danger qui que ce soit. Elle transformerait une simple mission de surveillance en véritable commando. C’était une bonne idée, ainsi si quoique ce soit d’anormal se produisait ils seraient plus armés qu’il ne le fallait et s’en sortiraient parfaitement. Mais comme tout irait bien, Ellison demanderait pourquoi elle avait déplacé l’artillerie lourde et cette idiote d’experte à la noix lui répondrait qu’elle n’avait fait que suivre les ordres et évalué le danger par rapport au communiqué concernant leur mission. Quand il mettrait en doute son jugement, elle irait dans son bureau, elle éplucherait chaque document et s’écrierait au complot. L’incident n’aura rien de grave à la base, mais elle en ferait certainement tout un plat car Andrea l’avait observée et elle ne supportait pas qu’on la contredise. Alors, on la prendrait pour une obsessionnelle, une folle incompétente et Andrea en jouissait d’avance.
Quand elle intima à Opal de garder ses élucubrations pour elle, celle-ci eut l’air vexé et se leva pour lui faire face. Bien sur que je vais garder ça pour moi, mais Andrea c’est très mal ce à quoi tu penses, vilaine, vilaine Andrea ! Tend ta main que je te donne une petite tape dessus. Andrea le savait, ses idées ne plairaient pas à la gentille et pacifiste pilote d’avatar. La protectrice leva les yeux au ciel en signe d’agacement face aux remontrances de son amie. Puis, Opal enchaîna en expliquant plus amplement ce qu’elle désapprouvait dans la démarche. La brésilienne fut amusée de constater que ce n’était absolument pas une question de morale. Ou du moins, elle ne lui présenta pas sous cet angle ce qui était plutôt intelligent vu qu’Andrea n’avait aucune envie de faire preuve de moralité envers une vipère telle que Delta. Elle lui mit en évidence les risques que cette petite vengeance comportaient pour la protectrice elle-même. Se faire prendre ? Non, Andrea ne se ferait pas attraper, ça, elle le savait. Elle était bien trop prudente pour se faire découvrir. Cependant, les autres arguments d’Opal dans le cas où elle ferait cela en toute impunité furent plus convaincants. Une telle manipulation rendrait Delta furieuse et elle continuerait de lui faire vivre un enfer et même si elle était décrédibilisée, il y avait peu de chance qu’elle perde son poste d’experte… La vengeance pour la vengeance ne résoudrait rien. Opal avait raison.
Mais ça ne réjouissait pas la brune d’en avoir pris conscience. Elle était même quelque peu en colère que la pilote lui ait mis les failles de son plan en évidence. Tout d’abord car ça la faisait passer pour une idiote qui n’avait pensé à rien en élaborant sa revanche. Puis, parce qu’elle lui gâchait son plaisir. Elle aurait fini par voir les inconvénients de son idée (ou pas) mais avoir vécu le fantasme de sa vengeance l’aurait déjà fait se sentir mieux. Maintenant qu’Opal lui avait coupé les ailes, elle se sentait à nouveau démunie face à sa supérieure et à leur querelle qui créait de dangereux conflits en mission. La protectrice resta un instant bouche bée le regard plongé dans celui d’Opal, puis, elle s’écria en se détournant d’elle :
« Oh ! Tu m’emmerdes, Opal ! Oui, tu as toujours raison, je ne peux pas lutter. En même temps, ce n’est pas étonnant, il n’y a qu’à y regarder de plus près. Tu as un avatar, je ne suis qu’une porte-flingue. »
Elle n’appréciait pas d’avoir tord en cet instant, elle faisait vraiment preuve de mauvais esprit. Et quand, son amie lui proposa de « se détendre », Andrea eut l’impression qu’elle la prenait pour une bête enragée. Ce qui, il fallait l’avouer, n’était pas très loin de la réalité en ce moment même. On lui proposait d’aller jouer de ses poings pour se calmer. Ben oui ma petite Andrea, tu ne sais faire que ça, t’énerver et taper. Ou alors, d’aller voir la zone Avatars… Elle n’y était jamais entrée depuis la première journée sur la base où ils avaient visité la totalité de la structure. Ce n’était pas vraiment une zone accessible à n’importe qui, ni une cour de récréation. Opal lui tendait un gros appât bien juteux : viens Andrea, viens voir ce que tu as raté, ce que tu aurais pu devenir si ton père n’avait pas traité avec la mafia te forçant à te prostituer pour mettre toute la famille en sécurité.
Sur son visage, une sorte de tristesse et de désespoir se mêlèrent à la colère. Elle eut envie de crier encore, mais elle en fut incapable. Le seul son qui sortit de sa bouche fut un grognement de rage. Elle se retourna vers la porte, mit un coup de poing dans le mur juste à côté de la poignée et s’éclipsa en quelques secondes en dehors de la chambre. Elle était autant voir plus énervée qu’à son arrivée et en plus, elle était bouleversée. Ce n’était en rien de la faute d’Opal qui avait fait de son mieux pour l’aider. Comme souvent, tout s’était passé dans sa tête. Son manque de confiance en soi et en les autres et sa paranoïa la poussaient à s’imaginer toujours un double ou triple sens aux paroles des gens. Elle soupira bruyamment en rejoignant sa chambre, elle ferma sa porte à clef. Elle ne voulait pas que quelqu’un d’autre qu’Opal puisse voir le trouble dans ses yeux. Elle espérait même que la pilote n’avait rien décelé.
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- Opal Hendrix - I have nowhere to hide
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] Mer 8 Sep - 22:14 | |
| Opal observait avec anxiété la physionomie d'Andrea, à l'affut d'un changement qui lui montrerait qu'elle avait réussi à la convaincre de la folie de son projet. Elle vit soudain la colère luire plus fort dans le regard de la Brésilienne et elle comprit qu'elle avait réussi. Andrea ne semblait guère apprécié de laisser tomber son idée ; au lieu de se complaire dans la vengeance, chose qui l'aurait un tantinet calmée, elle retombait au point zéro et devrait se trouver un autre exutoire. Opal l'attendait au tournant, prête à subir son ire, du moment qu'elle n'allait pas faire ce qu'elle considérait comme une bêtise irréfléchie. Finalement, la protectrice laissa tomber avec amertume qu'elle avait raison, achevant de soulager sa compagne, même si elle n'était que moyennement ravie de devoir une fois de plus lui mettre les évidences sous le nez.
La suite des évènements la laissa bien plus au dépourvu. L'amertume avec laquelle Andrea prononça sa dernière phrase boulversa Opal. Jamais elle n'aurait imaginé que sa camarade lui envie sa position de pilote. Bien sûr, elle avait beau être naïve, la jeune femme n'ignorait pas non plus que beaucoup de gens dans l'expédition aurait aimé être à sa place, mais Andrea exprimait presque un ressentiment et se plaçait dans une position d'infériorité qu'elle ne parvenait pas à comprendre. Ce fut comme un coup au coeur, d'autant plus qu'elle ne pouvait en rien changer les choses ; elle ne pouvait pas faire d'Andrea une pilote. Elle se sentit triste que son statut au sein de l'expédition soit susceptible de gâcher leur relation, et comprit enfin, mais trop tard, qu'elle avait fait une erreur en proposant une visite de la zone des Avatars. Elle avait pensé bien faire, croyant que ça serait un moyen de lui changer les idées ; jamais elle n'aurait imaginer qu'elle pourrait remuer le couteau dans la plaie. Déboussolée et mortifiée, elle jeta un regard désolé à Andrea.
- Je n'ai jamais pensé ça, je...
Elle se tut, consciente qu'elle n'arrangerait pas les choses. La peine et le désespoir qu'elle lut fugitivement sur le visage de la Brésilienne la laissèrent coite. Elle voulut réagir, mais Andrea fut plus rapide. Après avoir collé un coup de poing dans le mur d'Opal, faisant trembler un tableau suspendu non loin, elle sortit de la chambre, laissant la pilote raide d'émotion.
- Andrea !
Evidemment, c'était bien trop tard, elle était déjà loin et ne l'avait pas entendue. Bouleversée, Opal resta sans réagir plusieurs minutes, se repassant les dernières minutes dans sa tête. Elle s'en voulait énormément ; non seulement elle n'avait pas réussi à arranger la situation mais en plus elle l'avait aggravé par son manque de discernement et sa naïveté. Les larmes lui montèrent aux yeux mais elle les contint, se disant que ça ne servirait à rien de chouiner.
Poursuivre Andrea était inutile. Opal alla appuyer sur l'écran tactile qui gérait les diverses commandes de la chambre, provoquant le verrouillage de la porte. Pour l'instant, il n'y avait rien à faire, et elle préférait rester seule. Elle se laissa tomber sur le fauteuil, oubliant provisoirement les traces de boue qu'Andrea avait laissé un peu partout sur le sol. Elle serait probablement calmée demain et aura recréer sa carapace, mais Opal ne pourrait pas oublier ce qu'elle avait compris aujourd'hui. Elle soupira et renversa la tête en arrière, cherchant le pardon dans le sommeil.
FIN |
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| | Sujet: Re: Take off your veil | Andrea | [CLOS] | |
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| | | | | | Take off your veil | Andrea | [CLOS] | |
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