Quand passé confronte présent ~ PV

Quand passé confronte présent.
PV Ann

▬ Il y a ce passé... Ce passé qu'on énumère parfois difficilement. Quand on tourne la page il est parfois dur de revenir en arrière, dur de se rappeler. Pour la bonne raison qu'on essaye d'effacer. On veut masquer ces moments étranges qui ont marqués notre vie. Ces moments que parfois on regrette d'avoir vécu... des gestes qu'on regrette d'avoir commis et des paroles qu'on regrette d'avoir prononcé. On veut parfois revenir en arrière, effacer certaines lignes de notre histoire pour les réécrire, pour les corriger. Mais l'encre du passé ne s'efface pas. Elle reste imprimée dans l'histoire. L'histoire... cette histoire qu'on écrit, celle qu'on étudie. L'histoire d'amour ou l'histoire de la vie. Il y a tellement de choses qu'on pourrait qualifiées d'histoire... Il y a... par exemple... cette histoire qui passionne une archéologue venue sur Pandora. Cette histoire qu'elle étudie depuis l'adolescence. Cette histoire avec laquelle elle travaille, celle qui a formé la civilisation… l’histoire qui permet de comprendre, qui permet d’avancer. Car oui, regarder le passé ne nous fait pas revenir en arrière, au contraire, avec du recul il nous permet de progresser, d’aller plus loin… d’évoluer. Ce passé que parfois on pleure… ou qu’on regarde avec un œil nouveau… un sourire discret dessiné sur les lèvres. Ce passé dont on rigole… ce passé qui a forgé l’homme qu’on est aujourd’hui… ce passé qui a construit notre vie, notre personnalité. La base de la pyramide. L’édifice de notre existence. Chaque acte, chaque pensée et chaque geste participe à la formation de ce monument. Certains pencheront dangereusement au point de s’écrouler rapidement… d’autres seront magnifiquement édifiés… la réflexion est la seule chose qui nous permet de construire de manière sérieuse cette existence… afin qu’elle ne freine pas notre course vers le futur… au contraire… il faut qu’elle y contribue.
Prenons le cas de Deborah Harel, archéologue de trente quatre ans venue sur Pandora dans le cadre de l’expédition lancée par Raven Galloway. Cette femme ne regarde plus son passé… elle a tourné la page de l’enfer, ces deux années de sa vie où elle pourrissait en prison. Le pire est derrière elle… enfin… reste à voir… Son passé, elle n’en parle pas souvent, et pour cause ! Elle ne parle quasiment jamais, en fait. Oui, Deborah est une dame réservée. La seule personne à qui elle s’adresse durant l’expédition est cette certaine Ann Vanderwaart, une paléontologiste d’origine Américaine qu’elle à rencontré en Guyanne et avec qui elle s’est égaré dans la jungle. Si les deux femmes sont revenues entière c’est grâce à leur accompagnant. En effet, les deux acolytes possédaient autant d’instinct de survie qu’un ver de terre empaillé. Mais bon… Là n’est pas le sujet de notre topic. Revenons-y donc.

5.19
Le réveil sonna. Les premières lueurs de jour pointaient leur bout du nez dans la chambre de l’archéologue dont je vous aie parlé avant. Prenant soin de s’étirer de tout son long, elle ouvrit doucement les yeux, passant sa main dans ses cheveux châtains. Elle resta un moment ainsi, contemplant à travers les fenêtres la beauté de Pandora, cette planète qu’elle avait récemment rejointe. Après quelques minutes elle s’extirpa de son lit et se dirigea vers la salle de bain où elle prit le temps de se doucher, s’habiller, de maquiller. Elle avait opté pour un T-shirt décolté rayé noir et blanc et une jupe noire. Une touche d’eye-liner, un far à paupière discret et un brin de mascara, elle se dirigea vers l’entrée pour y mettre ses chaussures à petits talons noires. Ainsi vêtue, elle sorti et se dirigea vers le réfectoire pour y petit déjeuner. Bon, on va écourter un peu tous ces moments tellement passionnants de la vie de Deborah pour passer aux choses sérieuses.

13.43
C’était un début d’après-midi comme tous les débuts-après midis sur Pandora. La forêt verdoyante dansait légèrement sous une petite brise et l’archéologue se tenait devant la vitre à contempler toute cette végétation. Elle était déjà sortie une ou deux fois… mais rien d’exceptionnel… La jeune femme tenait un porte document dans ma main gauche. Car oui, même si le schéma que je vous peints ici n’y semble pas, Debo s’apprêtait à aller travailler… ou plutôt s’informer auprès d’Ann. Après avoir enfin lâché la beauté de la planète elle se dirigea d’une démarche dynamique vers le bureau de la paléontologiste. En fait… s’y on y réfléchissait bien, les deux jeunes femmes avaient tout pour s’entendre : un caractère semblable, une passion commune et des métiers qui se rapprochaient fortement l’un l’autre. Et surtout, depuis leur petite aventure en Guyanne, elles s’étaient rapprochées et Debo prenait plaisir à discuter avec Ann à propos de l’histoire… du passé… du vécu.
Revenons à notre archéologue. Cette dernière arriva au quartier scientifique. Elle longea un couloir assez large avant de trouver le bureau de son acolyte. Elle toqua à l’embrasure de la porte, par ailleurs ouvert, et pénétra souriante dans la pièce.

Debo ▬ « Salut Ann. T’aurais quelques minutes pour supporter mes questions incessantes ? »

Un petit sourire sur les lèvres de la jeune femme se dessina. Réservée… Stricte… Indépendante… Mais avec une certaine pointe d’humour et d’ironie tout de même. La jeune femme était désireuse d’en savoir toujours plus… Elle aimait beaucoup alimenté ses connaissances et aujourd’hui, elle s’était tourné vers Ann.

[désolé si parfois c'est pas compréhensible ^^]

Le silence régnait en mettre dans les bureau près des labos. Il était l’heure de la pause déjeuners, et tous les scientifiques étaient parti se sustenter, quelques machines de pointes tournaient encore, le ronronnement des ordinateurs en pleine réflexion venant de temps à autres briser cette léthargie dans laquelle toute l’aile ouest semblait plongée. Dans ce décor, une jeune femme continuait cependant de travailler, ne ressentant d’autre faim que celle du savoir. Elle avait la chance de posséder un bureau à elle toute seule isolé des autres, rien de bien extravagant, une table, une chaise et une étagère où s’entassait livres, rapports et notes de service.

Ann étouffa un juron devant son écran, ce qu’elle pouvait détester cette ordinateur ! Jarvis lui manquait, lui au moins aurait su lui dire où son rapport de taille aurait été faussé et pourquoi, au lieu de ça, la machine qu’elle avait sous les yeux se contentait de lui donner des chiffres totalement rocambolesques. Un thanator de 10 mètres de haut ? Ok, la paléontologue avouait en avoir rêvé, mais elle savait bien que le maximum pour cette espèce se situait au niveau de trois mètre, alors pourquoi cet imbécile de programme lui donnait un chiffre si exubérant ? Cela faisait deux heures qu’elle essayait de tirer quelques choses des photos des sorties de ce matin que lui avait donné l’équipe des avatars, mais il n’y avait rien à faire, la machine ne voulait pas reconnaître l’empreinte du prédateur.

C’en était trop, la jeune femme coupa l’ordinateur d’un geste rageur, il faudra qu’elle revoie la programmation de ce logiciel avec un informaticien de la base, d’ailleurs elle avait besoin d’obtenir des nouvelles de la Terre, William lui avait promis de lui envoyer un message le jour prévu de son arrivée, oui, c’est cela, dès qu’elle en aurait finit avec ces photos et scans elle irait trouver une personne capable de communiquer avec ces engins de malheur. Ann sortie la clef contenant les fichiers pour la rebrancher sur Athéna, son propre ordinateur portable, petite sœur si on pouvait dire de Jarvis. L’écran prit des couleurs et une voix joyeuse lui dit bonjour. Elle posa doucement le portable sur le bureau et enfouis son visage dans ses mains, jamais elle n’avait eut de problème avec l’informatique, alors pourquoi, soudain sur Pandora, aucun circuit imprimé ne voulait plus lui obéir ? Après tout, si ce n’était pas un ciel bleu et une forêt en parfaite santé que l’on pouvait apercevoir par la fenêtre, elle se serait crue dans son laboratoire du NY Museum. Tout compte fait, là-bas, son bureau était plus grand. Et il y avait aussi ce squelette de vélociraptor qu’elle avait rapporté du Nevada au milieu de la pièce, et aussi cette figurine de mégalodon qu’elle affectionnait tant qui trônait près d’une photo d’elle et Neill sur son étagère. Ici, elle avait l’impression de ne servir à rien, pour l’instant tout ce qu’elle avait fait se résumait à faire des estimations de taille, de poids, de force de frappe, de puissance de mâchoire sans avoir eut l’occasion de voir les animaux étudiés par elle-même, car même si elle avait l’habitude de ne pas pouvoir rencontrer ses sujets d’études, elle avait des repère sur Terre, sur cette lune de Polyphème, les repères étaient trop précaires pour qu’elle s’amuse à donner des chiffres à l’exactitude douteuse.

_ L’étude des fichiers est terminée, dois-je les enregistrer ? Demanda soigneusement Athéna.

Ann lança un regard suspicieux à la machine, se demandant elle allait lui servir des résultats aussi improbable que les précédents, mais fut rassuré de voir que tout semblait normal. Les avatars seraient heureux d’apprendre que leur Palulukan ne semblait à priori ne pas dépasser le mètres cinquante. La biologiste réfléchit un instant, et si il s’agissant d’un jeune ? Quel âge pouvait-il avoir ? Etait-il seul ? Elle secoua la tête, trop de questions sans réponses se bousculaient dans sa tête, et elle détestait ça.

_ Oui, enregistre, et mets aussi à jour le journal de bord.
_ Bien madame.

L’américaine était tellement absorbée par l’étude tridimensionnelle de l’empreinte boueuse que lui offrait l’écran d’Athéna qu’elle n’entendit pas Les coups frappés sur la porte. Ce ne fut que lorsque Déborah entra et la salua qu’elle réagit.

_ Oh ! Bonjour Deb’ lui sourit-elle, et bien…

Et bien non pas vraiment, pensa t-elle, des questions, elle en avait déjà plein… Elle conserva cependant un sourire accueillant le temps de choisir ses mots. Ses yeux allèrent de l’écran à sa collègue archéologue, d’ordinaire, toute personne l’interrompant dans ses réflexions se serait fait jeter, mais elle aimait bien l’israélienne, et puis, il était presque 14h et contre toute attente elle commençait à avoir faim. Athéna pouvait bien enregistrer les données toutes seule pendant qu’Ann mangeait un sandwich !

_ Et bien oui, répondit-elle finalement, entre donc !

Elle se leva de sa chaise, prenant l’ordinateur portable avec elle, attrapa la boîte hermétique qui contenait un repas, les reste du dîner d’hier que lui avait gentiment rapporté un de ses collègue surement avant de s’installer par terre, assis en tailleur sur la moquette, le PC déposé à côté. Elle enleva ses escarpins noirs pour éviter que les talons ne lui rentrent dans les cuisses avant de faire signe à Déborah de la rejoindre et de s’asseoir en face d’elle.

_ Alors, que veux-tu savoir ?

Ann sourit à son interlocutrice puis reporta son attention sur son garde manger, visiblement composé d’une sorte de pain, de fromage et de fruits, elle épousseta son tailleur pantalon noir, et releva la tête.

_ Tu as mangé ? Tu en veux un bout ?

Il n’y avait rien d’ironique dans ces paroles, ce qui était très rare chez la demoiselle.

Quand passé confronte présent.
PV Ann

▬ Apparemment, la jeune femme ne semblait pas trop déranger Ann… du moins au premier abord. Après Debo n’était ni medium, ni psy et ne pouvait imaginer ce qui traversait l’esprit de sa collègue. Car oui, elle considérait la paléontologiste comme une collègue. D’ailleurs, cette dernière attrapa son panier repas. L’israélienne esquissa un sourire, elle qui avait pris le rythme de manger plutôt tôt n’était pas habituée aux horaires de ce genre de personne qui déjeunait midi passé. Il lui était arrivé de déranger… mais que voulez-vous, on ne pouvait régler tout le monde sur le même horaire. Et puis ce n’était pas plus mal… comme ça le réfectoire n’était pas encombré et bruyant et la pause de midi s’avérait agréable. Oui… Pour Debo, manger sans compagnie ne la dérangeait pas le moins du monde, elle s’y était habituée, c’était ainsi depuis son adolescence. Alors que l’archéologue s’apprêtait à poser sa question concernant la datation au carbone 14, elle fut coupée –enfin pas tellement puisqu’elle n’avait pas commencé- par la jeune femme qui lui proposa un bout. Chose qu’elle refusa, bien entendu, étant donné qu’elle s’était déjà largement sustenter.

Debo ▬ « Non merci, j’ai pris l’habitude de déjeuner tôt. »

Refus qu’elle fit comprendre de façon implicite. Elle remit une mèche de cheveux à sa place en esquissant un mouvement de tête vers le côté. La jeune femme s’assis en face d’Ann, posa son porte document au sol et commença :

Debo ▬ « Je ne te dérange pas au moins, j’espère... »

Elle préféra demander plutôt que de paraître trop importun, sait-on jamais… certaines personnes ont horreur qu’on les dérange lors de leur pause. Debo commença alors à éclairer la raison de sa venue.

Debo ▬ « Tu sais… je me suis demandé… pour dater les objets... je ne sais pas où je peux le faire étant donné que je ne suis pas réellement dans le quartier scientifique »

Et oui… car les buts premiers de l’archéologue sur cette planète était de comparer civilisation Na’Vi et civilisation humaine mais aussi de dater certaines choses, hors, sans lieux spécifique pour dater au carbone 14 ça devenait difficile.

Debo ▬ « Je me suis dis qu’étant scientifique tu saurais surement si je peux venir utiliser les labos de temps à autres où si je dois confier la tâche à quelqu'un ! »

Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres quand elle continua :

Debo ▬ « Sinon je vois mal comment je vais travailler… »

Même si la situation en elle-même n’était pas vraiment sujette à une plaisanterie, elle en plaça une quand même… Oui, Debo avait envie de pratiquer elle même les éventuelles datations mais si le règlement l'y interdisait elle ferait avec... Mais bon… la jeune femme ne s’en faisait pas trop pour le moment, elle préférait attendre tranquillement la réponse de la paléontologue qui dégustait son repas devant les yeux bleus-gris de Debo.
L’archéologue laissa un petit temps avant de reprendre, haussant les épaules :

Debo ▬ « Oh… et puis au pire j’irai le faire dans la jungle pandorienne… je pense que tu seras de la partie. »

Elle laissa échapper des bribes de rires étouffé, se remémorant leur ~~magnifique~~ escapade en Guyanne d’où elles avaient bien failli ne jamais revenir si cette chère personne qui els accompagnaient n’avait pas été là… C’est fou n’en pêche comment les filles avaient le don de se flanquer dans des situations difficiles et dangereuses… ou parfois même ridicules… là… elles étaient tout simplement inconsciente… trop passionnées par toutes les merveilles alentours elles ne s’étaient pas souciés des dangers environnants et avaient bien failli y laisser leurs peau.

*

Ann fronça les sourcils, manger à heure fixe était quelque chose dont elle était incapable, d’ailleurs, elle ne comprenait pas que certaines personnes arrêtent leurs activités pour aller à table à l’heure. À table, ça faisait bien longtemps qu’elle n’y avait pas été en fait. A quoi bon s’embêter à se déplacer jusqu’au réfectoire lorsqu’on a la chance d’avoir de merveilleux collègue qui vous rapporte de quoi suffire à vôtre faim ? En parlant de collègue, ils allaient bientôt revenir aux labos, le deuxième service devait être finit maintenant, songea t-elle.

_ Comme tu veux… Dit-elle avec un haussement d’épaule.

La paléontologue attrapa le morceau de pain qui gisait dans sa gamelle, le fit tourner du bout des doigts avant de se décider à en prendre une bouché. Elle n’était pas une fine bouche, aussi le goût de plastique chaud du pain ne la gêna pas, elle regarda Déborah s’asseoir en face d’elle en se demandant quel était le motif de sa visite.

_ Non du tout, t’inquiète pas, lui répondit-elle avec un sourire quand Deb' lui demanda si elle l'avait dérangée, Athéna est tout à fait capable de bosser seule quelques minutes.

Elle désigna de sa main droite tenant son petit pain l’ordinateur portable posé à son côté, l’écran affichant la progression des calculs de proportion du thanator. Mais Ann commençait à perdre patience, les mondanités, ce n’était pas vraiment son truc, alors elle fut rassurée d’entendre l’archéologue commencer à parler de datation. Ann se souvint alors de la première fois qu'elle avait parler de datation à son grand père, elle lui avait dit qu’à l’université elle avait apprit à dater les coraux grâce à une technique à base d’uranium. William avait faillit faire une attaque. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres à l'évocation de ce souvenir tandis que l’israélienne lui exposait son problème, qui était en effet un problème plutôt important. Le protocole voulait que les laboratoires ne soient accessibles qu’aux personnes autorisées, et ceux pour une question de transparence, les résultats des recherches devant être les plus précis possible et totalement impartial, et aussi parce que les machines s’y trouvant valaient plus cher que la base elle-même ! Heureusement pour Déborah, la section scientifique étaie divisée en plusieurs parties distinctes, Ann pourrait très certainement vérifier que l’archéologue disposait bien d’une accréditation lui permettant d’utiliser les spectromètres de masse, ou au moins de pouvoir demander à un membre de le faire pour elle.

Lorsque Déborah lança l’idée d’une sortie en pleine air, Ann sourit, elle en rêvait jour et nuit de pouvoir sortir de cette base et de voir les espèces vivantes par elle-même. Mais malheureusement pour elle, son emploie du temps ne comportait aucunement la mention « recherche sur le terrains ». Melvyn, son responsable, lui avait promis de lui arranger quelques sorties, la paléontologue priait pour qu’il ne l’oublie pas. En attendant elle se contentait d’observer le lac, mais aucun poisson ne venait s’approcher de la Tortue, sans doute encore une fois devrait-elle attendre encore quelques jours que les animaux se familiarise avec cette construction et ses bruits incessants. Cependant, elle attrapa la perche que lui tendait sa compagne et enchaîna joyeusement.

_ C’est de ta faute si on a faillir se faire tuer par le Micrurus psyches ! Je t’avais bien dit de ne pas faire de mouvement brusque ! Lui reprocha t-elle en riant.

Ce que ne disant pas Ann, c’est qu’elle-même s’était approchée à quelques mètres de l’animal pour lui soustraire un peu de sa peau en mue. Elle ne pouvait pas en vouloir à ses deux acolytes non habitués aux animaux dangereux et qui avait crains pour la vie de la jeune femme intrépide. A y repenser, ce serpent-corail était un très bel individu parfaitement représentatif de son espèce, environs 50 centimètres de long, des rayures jaunes bien dessinées sur sa robe d’un noir de jais, et deux magnifiques crochets fixes. Plutôt craintif, le reptile s’était automatiquement posté en position défensive, ce qui avait permis à la biologiste d’observer avec joie ses crochets à venin. Le fou-rire passé, elle revint à leur préoccupation première, à savoir la datation.

_ Bien, dit-elle en reprenant son souffle, donc tu veux savoir si tu as le droit d’utiliser les spectromètres de masse ? En ce qui me concerne, je n’est pas eut a les tester pour l’instants, je ne travail que sur des animaux encore vivants, mais il y en a dans chaque section des labos.

Ann réfléchit un instant avant de poursuivre :

_ En tant qu’Archéologue, tu dois utiliser le plus souvent du carbone 14 qui est assez commun non ? Pour ma part j’ai plus souvent à faire avec à de l’uranium-thorium. Si je devais m’arrêter au 50 000 de vie du carbone 14, je n’aurais pas beaucoup de travail ! ironisa t-elle.

Un rictus sarcastique apparut sur les lèvre rosées de l’américaine, qui fit une pause dans son discourt le temps de croquer dans son fruit. En effet, L’uranium-thorium avec une demi-vie de 245 000 ans était beaucoup plus adapté au besoin des océanologues, de même que l’uranium 238, dont la demi-vie dépassait les quatre milliards d’années.

_ Pour les labos, il faut avoir une accréditation, continua la jeune femme, si tu veux, je peux vérifié la tienne dans les fichiers de gestion, au pire je peux toujours essayer de t’en obtenir une.

Ann ne voulait pas faire de promesse qu’elle n’était pas sûr de pouvoir tenir, aussi elle n’ajouta rien d’autre, elle voulait bien aider son amie, mais en toute logique, l’IA devait déjà lui avoir donné un accès à une section au moins des laboratoires.

*

Quand passé confronte présent.
PV Ann

▬ Deborah regarda l’ordinateur que la paléontologue lui désigna et esquissa un petit sourire. Athéna… ainsi était-ce le nom de son ordinateur portable. La jeune israélienne regarda l’écran du portable qu’on avait désigné à l’aide d’un nom de déesse grecque, mythologie qui, par ailleurs, passionnait énormément la demoiselle. Elle était totalement calée sur ce point et pouvait vous définir exactement la fonction d’Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, fille de Zeus. Elle était, par ailleurs, identifiée sous le nom de Minerve dans la mythologie romaine. Cette période de l’histoire antique était sans aucun doutes la préférée de l’archéologue… elle aimait beaucoup étudier la mythologie de ce temps qu’elle trouvait passionnante. Elle avait d’ailleurs travaillé, avant son arrestation, sur des ruines à proximité d’Athènes. Il s’agissait d’un temple grec dédié à Aphrodite, déesse de l’amour. Mais bon… là n’est pas le problème. Revenons à nos deux jeunes femmes. Nous en étions au moment où Ann fit référence au reptile qui avait failli les manger tout cru. Niveau animaux, l’israélienne était nettement moins calé que sa collègue et était incapable de vous dire quoi que ce soit qui portait sur le serpent qui les avait croisé. Elle était même incapable de donner son espèce immédiatement après l’avoir rencontré, il lui fallait chercher dans un livre parmi els différents reptiles qu’on pouvait trouver en Guyane lequel correspondait à celui qu’elle avait croisé… Heureusement que la paléontologue lui avait dit à qu’elle espèce appartenait ce serpent afin de compléter les connaissances de la jeune femme.
Elle rétorqua du tac au tac, empruntant un ton faussement outré :

Debo ▬ « C’est tout de même de ta faute si on s’en ai approché ! »

On aurait dit deux gosses entrain de se chamailler à reposer la faute sur l’autre, s’innocentant par la même occasion. « C’est toi » « nan, c’est toi »… Ca pouvait même durer des heures entre deux bambins… mais il fallait dire que, même si les deux jeunes femmes ne possédaient pas d’instinct de survie, leur mentalité était autre et elles n’allaient pas passer des minutes entières à se « disputer » pour si peu… surtout qu’elles savaient pertinemment qu’elles étaient fautives toutes les deux. Du 50/50 quoi !

Debo ▬ « Oui, j’utilise plutôt le carbone 14… je n’ai en général pas besoin de dater des objets qui datent de plusieurs millions d’année comme toi./ »

Même si les deux jeunes femmes se permettaient de lâcher une petite phrase ironique, elles savaient très bien revenir au sérieux en l’espace de quelques secondes. Car oui, elles étaient surtout là pour travailler et non pour se remémorer les petites gaffes du passé… même si ça leur permettaient d’échapper aux éventuelles contraintes du travail. Deborah appréciait beaucoup Ann pour ce côté aussi, une petite vanne et puis hop, retour au sérieux… quelqu’un qui ne sortait que des vannes à longueur de journée devenait lourd à supporter… et l’archéologue s’en lasserait vite.

Debo ▬ « Si jamais je n’en possède pas, je pourrais toujours essayer de demander à Raven de m’en procurer une… »

L’israelienne ne voulait pas qu’Ann lui fasse tout le travail… après tout elle devait elle aussi s’occuper de ses tâches et puis Debo était assez grande pour aller demander à celui qui l’avait libéré de prison un passe pour les laboratoires afin de travailler.

Debo ▬ « Sinon il calcule quoi ton ordinateur en ce moment ? »

Légèrement curieuse sur le moment, l’archéologue interrogea Ann sur ce qu’Athéna était entrain de faire… Oui… Pour elle, il était toujours bon d’alimenter sa culture en apprenant sans cesses de nouvelles choses… elle aimait beaucoup apprendre et le seul moyen pour… c’était de poser des questions afin de comprendre.

*

Ann pencha la tête sur le côté, ce qui était chez elle synonyme de surprise et de réflexion. D’après les dernières informations qui circulaient sur la base, leur chef d’expédition était encore à l’infirmerie, elle serait bien plus efficace que lui…

_ Raven est un peu HS en ce moment, et en toucher deux mots à Melvyn n’est pas très difficile…

De toute façon, elle avait décidé d’avoir le fin mot de l’histoire, ne pas savoir lui était insupportable, c’était dans sa nature de vouloir avoir la réponse à tout. Elle jeta un coups d’œil rapide sur l’écran d’Athéna, mais l’ordinateur était beaucoup trop occupé pour qu’elle lui rajoute une tâche pour le moment, tant pis, l’archéologue attendra au moins la fin de la sauvegarde. Elle reporta son attention sur son interlocutrice, tout reprenant une bouché de son petit pain accompagné du fromage. Pris à part, le pain comme le fromage était vraiment infect, assemblé, c’était encore pire, mais Ann avait beaucoup trop faim maintenant qu’elle avait commencé à manger pour faire la difficile.

La question de Déborah la pris de court, elle n’avait pas prévue de devoir expliquer ses recherches, pas aujourd’hui en tout les cas. Bien que surprise, elle n’en laissa rien paraître et finit tranquillement son pain avant de répondre, cela lui laissant ainsi le temps de réfléchir. L’écran avait changé, là où un tableau statistique s’affichait il y a quelques minutes était maintenant un beau tableau de la faune pandorienne. La question des accréditation s'envola bien vite de l'esprit de la paléontologue pour être remplacer par ce qu'affichait Athéna. Un thanator lustré évoluait à différente allure dans une fenêtre principale, tandis que deux fenêtres sous jacente montraient son activité musculaire et les mouvements de son squelette. D’ailleurs quelque chose clochait là dedans…

_ Elle calcule la hauteur, la force et le poids estimé d’un thanator à partir de son empreinte. Lui répondit-elle avant d’ajouter à l’adresse du composé électronique : Athéna ça va pas ! Une telle posture au galop engendrait beaucoup trop de frottement au niveau du scapulum principale et du secondaire, modifie-moi ça !
_ Il s’agit là de la posture enregistrée par le docteur Grace Augustine ! se défendit la machine.
_ Peu importe, en l’état actuel des choses, cet animal ne survivrait pas plus de 5 ans avant de voir le secondaire se réduire en poussière !

L’ordinateur préféra ne pas protester, ce qui était une sage décision. Les travaux du docteur disparu étaient bien avancés, assez exact mais certaine incohérence demeurait cependant, et la raison de la présence de la biologiste ici était justement de rectifier ces incohérence. Ann était déçue de voir son ordinateur préférer les instruction d’une défunte plutôt que d’analyser la chose, et pire encore, que ce bout de limaille ose la contredire ! Malgré tout, le bord droit de ses lèvres e releva en un demi-sourire satisfait quand elle vit la machine recommencer ses calculs et modifier la posture de l’animal. Le cou plus à l’horizontale, la tête plus basse, dans une position de course plus à plat que la première. Au niveau musculaire autant qu’au niveau osseux cette position était de loin meilleure.

_ C’est bien mieux ! Félicita t-elle avant de se tourner vers Déborah : regarde un peu ce que ça donne en vrai !

L’américaine se leva et déplaça l’ordinateur de manière à le placer au bout du bureau, elle se pencha sur le clavier, tapa quelques instruction et aussitôt les stores s’abaissèrent pour les plonger dans la pénombre. Elle balaya la salle du regard, évaluant la distance nécessaire et le niveau de luminosité corrects, puis validation l’action programmé. Un faisceau lumineux sortit alors de l’ordinateur, qui se transforma très vite en une bête de trois mètre de long aux crocs acérés. Le thanator occupait une grande partie du bureau, séparant les deux amies d’un écran de muscle et de force lumineuse.

_ Plutôt pas mal non ? Demanda Ann, dont l’excitation pouvait se lire sur son visage.

*

Deborah secoua la tête, ayant complètement zappé que Raven était à l’infirmerie et qu’il ne lui serait pas d’une grande aide pour l’instant… Elle hocha donc la tête comme réponse à Ann, ne trouvant rien d’intelligent à dire et préférant alors, se taire.
L’archéologue attendit patiemment que son amie eut finit de manger pour avoir quelques explications sur les recherches de la scientifique… Bien que finalement, ça ne serve à rien dans le travail de la jeune femme, elle était désireuse d’apprendre et elle s’intéressait énormément aux travaux des scientifiques… à travers ces derniers elle comprenait mieux Pandora… planète qui, finalement, n’était connue que par sa civilisation par Deborah… Enfin non, je caricature un peu, car l’archéologue connaissait bien plus de la planète que la civilisation, mais ses connaissances étaient beaucoup moins importantes que celles de la paléontologue et de son équipe. La demoiselle fixa son attention sur l’écran de la dénommée Athéna. On pouvait voir un truc évolué qui ressemblait vite fait à un thanator.
Quand son amie se mit à parler, le regard de Debo’ se fixa sur elle, par reflexe de politesse. Ainsi la machine était capable de calculer la hauteur, la force et le poids d’un Thanator à partir de sa seule empreinte… Mystère qu’elle serait bien incapable de résoudre… De toute façon, l’informatique complexe et elle ça faisait nettement deux ! Elle savait se servir des programmes de bases utilisés couramment, mais certainement pas d’un logiciel comme celui de son amie ! Enfin… les préjugés sont parfois mauvais parce que certains logiciels à l’allure compliquée se révélaient être beaucoup plus facile à manipuler qu’un programme d’apparence simplifiée ! Mais bon, là n’était ni le problème, ni le sujet même de la discutions !

La paléontologue s’adressa d’ailleurs à Athéna… Un problème semblant être survenu… Elle comprit vite fait l’idée d’Ann bien qu’elle serait incapable d’expliquer en profondeur ce qu’elle avait remarqué ! Après tout, elle était archéologue et non scientifique… elle n’étudiait pas les empreintes laissées par des thanator… Athéna répondit, suivit de Ann sous le regard amusé de Débo’. La paléontologue elle aussi sourit, sa lèvre droit se relevant. Sur l’écran de la machine, un autre animal apparu… apparemment, l’ordinateur avait rectifié les quelques défauts soulevés par son amie. La jeune femme se douta que cette position affichée en ce moment même à l’écran correspondait mieux au déplacement du Thanator, son amie ne protestant pas plus sur la machine, se contentant de lui répondre que c’était mieux avant de se tourner vers Debo’. Cette dernière répondit d’ailleurs à la paléontologue dont l’excitation se lisait sur le visage… En effet, une bête de trois mètres de long apparu dans la salle au milieu des deux amies… Presque aussi impressionnant qu’en vrai mais beaucoup moins dangereux !

▬ C’est super, oui ! Presque on y croirait ! Mais bon, celui-ci on peut le caresser sans craintes, il ne nous mangera pas !

En réalité, Debo n’avait rien à dire d’autres que d’admirer le travail de son amie… Ses connaissances alliées à celle de l’ordinateur se révélaient être d’une efficacité monstre.

▬ En fait tu rentres tes mesures dans le programme et il t’image le thanator ? Après tu fais quoi de cette image ?

Les question de la jeune femme pouvaient paraître décalées mais quand on ne savait pas, il n’était jamais trop tard pour apprendre.

*

Plus Ann observait la reconstitution 3D du thanator, plus elle se remplissait de fierté et d’excitation. Cet ensemble de filaments lumineux n’était pas seulement qu’une image, c’était avant tout un être vivant, une conscience avec une histoire propre, ce n’était pas qu’un maillon de la chaine alimentaire, c’était une vie ! Et rien que de penser qu’elle pourrait enfin voir et toucher ses sujets d’études, des sujets vivants sur terre et aussi dangereux qu’un vélociraptor, cela la mettait dans un état d’excitation tel qu’elle en aurait fait des bonds à travers la pièce. Mais la paléontologue était beaucoup trop consciencieuse, possédait une trop grande maîtrise de soi pour se laisser aller à de tels démonstrations de joie. Non, seul ses yeux brillaient d’une lumière nouvelle tandis qu’elle observait son thanator.

Quand elle travaillait encore sur Terre, ses collègues avaient pour habitude de lui dire qu’elle vivait par procuration, faisant ainsi référence à son obsession pour les gigantesques animaux du passé, ou du présent. Ann n’avait jamais comprit ce qu’il insinuait par là, elle ne se rendait pas compte de la vie qu’elle menait, elle n’avait pas le recule nécessaire pour comprendre que les autres humains ne passaient pas leur à travailler. Elle était passionnée, elle n’y pouvait rien, et d’ailleurs ne cherchait pas à lutter contre cette passion qui lui engloutissait sa vie. Que ce soit sur Pandora ou sur Terre, peu importe où qu’elle soit, elle subissait une attraction incontrôlable pour ce qui lui était inaccessible.

Aussi quand Deborah lui confia son impression, elle lui sourit franchement.

_ Athéna commence à très bien se débrouiller toute seule, son nouveau micro-processeur de coordination graphique doit y être pour quelque chose ! Constata-t-elle, non sans fierté.

Quand elle avait commencer à travailler au Musée privé de Chicago, la reconstitution 3D des squelettes n’était encore qu’une activité marginale, que peu de paléontologue pratiquait, seuls les programmateur de chaînes documentaires en faisaient. Mais Ann avait prit l’habitude de redonner vie à tous les animaux qu’elle étudiait, et forcément, quand elle arriva à de haut poste et qu’elle connue la renommé de la communauté mondiale, ce genre de pratique se démocratisa, bien qu’elle resta l’une des rares directrice de recherche à imposer un retraçage complet de la vie des animaux étudié sous forme de film documentaire. Alors voir son ordinateur, recréer sans aide ce qu’elle lui demandait à l’aide d’outil graphique était une sorte de petite victoire dont elle n’était pas peu fière.

_ C’est ça en gros. Mais ça se fait pas tout seul, il faut déterminer tout un tas de paramètres que l’ordinateur ne peut pas définir seul, comme par exemple l’échelle. Ici, j’ai croisé plusieurs données pour la déterminer. Tous les chiffres sont importants. Expliqua t-elle tout en tournant autour de la projection lumineuse. Une telle image en trois dimensions, ça permet de peaufiner les détails, mais moi je m’en sers pas que pour ça, je retrace complètement la vie de l’animal, à partir des ossements, j’écris un scénario et Athéna le réalise.

C’était une métaphore bien sur, la scientifique n’écrivait pas à proprement parler un scénario, elle déterminait surtout la cause et les effets de la moindre anomalie osseuse, ou dans le cas des prédateurs marins, les anomalies physique. Mais elle avait beau parler, elle n’en avait pas oublié d’analyser le travail de l’IA, et il y avait un problème.

_ Là, par exemple on voit qu’il y a un problème…

« Ce que l’on ne verrait pas forcément si on l’avait seulement imagé en 2D » compléta mentalement Ann. Elle pencha la tête sur le côté et accroupis de manière à se trouver à la base du postérieur droit. Avec ses mains, elle fit une approximation du diamètre de la cheville puis de la cuisse du prédateur.

_ Quelles sont les chiffres pour la circonférence du membre au niveau du métatarse et du fémur ? Plus hauteur phalange-tête du fémur ?

Quand Athéna les lui donna, elle fit la grimace, quand elle calcula par la suite la proportionnalité de ces valeurs, ce n’était plus de l’excitation, mais de l’agacement que son visage délivrait.

_ Le ratio est mauvais Athé’, il faut tout recommencé…

Ann se tourna vers son amie et lui offrit un sourire contrit, elle devait mettre fin à l’entretient. A vrai dire, ce qui la dérangeait le plus, c’était les résultats faux, arrêter de parler, même si c’était avec une personne qu’elle affectionnait, ce n’était jamais rien qu’arrêter de brasser du vent pour se remettre au concret, au travail. Mais ça bien sur, ses interlocuteurs ne devaient jamais le savoir, et en général, il ne le savaient jamais, la demoiselle était bien trop manipulatrice pour le montrer, et cette réaction de défense était instinctive chez elle, forgée par des années de vie dans le milieu fourbe de la politique.

_ Je suis désolé Deb’ mais il faut que j’aille dans le quartier sud… Elle se tu avant d’ajouter : J’ai besoin de savoir si l’échelle est fausse ou non.

Tandis qu’Ann s’emmêlait les pinceau en s’essayant à exercice qu’elle ne faisait que rarement naturellement, donner des explications, L’IA miniature avait arrêtait la projection numérique et son ronronnement indiquait qu’elle avait repris les calculs.

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