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I met you a sad & bloody day

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Andrea Moreno
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MessageSujet: I met you a sad & bloody day I met you a sad & bloody day I_icon_minitimeMer 8 Sep - 14:03

    Andrea était de sortie avec une équipe de protecteurs en cet après-midi radieux sur la lune bleue. Elle n’aurait définitivement pas du faire partie de cette expédition, elle n’était clairement pas en état. Ca n’avait rien à voir avec ses conditions physiques, sa dernière blessure grave remontait à un certain temps et grâce aux soins de Saona, elle avait très bien guéri. Elle n’était pas en état psychologique pour participer à cette mission, elle avait l’esprit ailleurs. Ses pensées n’étaient absolument pas centrées sur Pandora mais s’envolaient inexorablement vers la Terre où était restée sa sœur. Elle ne laissait rien paraître sur son visage mais elle s’était effondrée la veille en recevant des nouvelles de sa petite Lola. Elle avait eu l’impression de la quitter seulement pendant quelques mois, mais cela faisait plus de cinq ans qui s’étaient écoulés pour sa sœur. Et il avait suffi qu’Andrea décide que Lola était à présent en sécurité et assez équilibrée pour s’en sortir et qu’elle la laisse pour que le pire se produise. Serrant les mâchoires en pensant à ce que sa sœur lui avait écrit, elle se maudit d’avoir écouté ses rêves en rejoignant l’expédition. Sa sœur était en danger, elle vivait des choses atroces et Andrea était totalement impuissante. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était lui répondre, lui conseiller quoi faire… Mais elle-même n’avait aucune idée de la façon dont elle pourrait lui venir en aide. Lui conseiller de fuir ? Mais comment ferait-elle ? Elle n’avait personne pour l’aider et de plus, le bébé qu’elle portait à présent serait un fardeau dans une cavale…

    Perdue dans ses pensées, l’arme au poing, elle suivait le groupe sans vraiment faire attention à ce qu’il se passait devant. Les protecteurs accélérèrent le pas sans qu’Andrea en comprenne la raison. La brésilienne venait d’apercevoir une magnifique fleur Pandorienne, c’était sans doute à cause de son obsession actuelle mais elle lui rappela sa sœur. Ses pétales noires comme de l’encre semblaient aussi soyeux que ses cheveux et son pistil bleu rappelait les yeux clairs de sa cadette, elle resta quelques secondes à l’observer. Elle aurait tellement voulu être auprès de Lola à cet instant précis… Mais même si elle décidait de détourner un vaisseau de l’expédition et qu’elle parvenait à le conduire ou à convaincre un pilote de la suivre dans sa folie, elle mettrait cinq ans à rejoindre la Terre… Il serait déjà trop tard.

    Troublée, elle s’aperçut qu’elle était à la traîne, le groupe avait disparu. Soudain, elle entendit le rugissement d’un animal. Aussitôt, des coups de feu retentirent. Sortie de ses pensées par ce brusque raffut, elle s’élança dans la direction que lui indiquait les sons, mais sa concentration était faible, elle n’était pas dans son état normal. C’est pour cela qu’elle ne vit pas qu’elle courrait le long d’un ravin au bord irrégulier. Dans sa course effrénée, son pied se trouva subitement dans le vide, elle s’était trop approchée du bord. Tout son corps bascula et son cri fut étouffé par la lutte que ses coéquipiers menaient contre un quelconque animal de Pandora. Elle dévala une pente de plusieurs mètres, l’herbe était moelleuse et aucun obstacle ne semblait vouloir venir se fracasser sur son crane. Cependant, elle essayait de toutes ses forces de s’accrocher à n’importe quoi pour stopper cette chute infinie. Elle n’y parvint pas et une fois qu’elle eut roulé sur elle-même jusqu’en bas, elle se releva chancelante.

    Elle se trouvait dans une clairière a priori déserte. Mais absolument magnifique ! La nature Pandorienne semblait ne jamais avoir été foulée dans ce petit paradis perdu. L’espace était réduit, elle était tombée dans une sorte de cuve entourée de flancs rocheux bien pentus. Les quelques trois cent mètres carrés étaient occupés par de luxuriants bosquets fleuris. Andrea s’émerveilla sur le paysage avant de se souvenir qu’elle était dans un sacré pétrin. En observant les pans de la falaise qu’elle avait dévalée, elle devina qu’il serait très difficile de l’escalader seule. La Brésilienne posa son arme par terre et s’avança vers la paroi qui semblait la plus praticable. Elle disposait dans son équipement d’un équipement d’escalade très restreint. Ca ne suffirait pas pour rejoindre le haut de la falaise en toute sécurité mais ce serait mieux que rien. Soucieuse de se faire la plus légère possible pour l’ascension, elle détacha ses autres armes et munitions et les envoya rejoindre l’autre à quelques mètres d’elle. Elle conserva seulement son couteau fétiche qui lui servirait pour la montée.

    Elle avait commencé à attacher une corde autour de sa taille lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. Surprise, elle fit un bond et se retourna aussitôt. Les fourrés avaient bougé… Etait-ce possible que ce soit le vent dans un endroit si protégé ? Elle déglutit difficilement en se rendant compte que si elle se faisait attaquer, ses armes étaient loin d’elle. Les feuilles s’agitèrent à nouveau, la protectrice décida de ne plus réfléchir et se rua en direction de son arme à feu. Mais ils ne lui en laissèrent pas le temps. Ils bondirent devant elle et l’encerclèrent très rapidement. Elle était entourée d’une meute de Nantangs. Habituellement, ces animaux Pandoriens qui étaient le plus proche du chien chassaient la nuit, mais elle avait du les déranger sur leur lieu de vie et ce n’était pas bon du tout. Ils n’avaient pas l’air contents du tout de la voir. Encerclée, Andrea ne trouva d’abord qu’un seul moyen de s’en sortir, elle appela à l’aide :

      « Au secours ! Il y a quelqu’un ? Venez m’aider, je suis désarmée et… Aaaah ! Ils vont me dépecer ! »


    Ils s’approchaient d’elle en grognant, elle ne devait pas faire de mouvement brusque, elle le savait. Déjà son appel à l’aide les avait énervés et personne ne semblait l’avoir entendue. Elle sortit son couteau de sa ceinture et s’apprêta à le brandir quand elle entendit de petits cris venants des fourrés. C’est à cet instant, qu’elle vit les jeunes Nantangs apeurés qui appelaient certainement leurs mamans. Elle soupira… Non, il ne fallait pas les tuer, l’expédition était là pour respecter la faune et la flore de Pandora. Mais alors, comment allait-elle faire ? Elle lâcha son couteau au sol avec anxiété. Et brusquement son corps s’affaissa et s’écrasa au sol. Elle était inerte, comme évanouie ou morte. Les nantangs s’étaient reculés en la voyant s’éffondrer ainsi, puis ils se rapprochaient lentement en humant le sol. Andrea se répétait la même rengaine pour rester immobile.

    * Fais la morte, retient ta respiration. I-NER-TE, surtout pas un seul mouvement. Et quand ils te croiront morte, ils te laisseront tranquille. *
    * Oui et après je fais quoi ? Je vais pas rester allongée là jusqu’à ce qu’il fasse nuit et qu’ils partent chasser ! En plus, je ne sais plus ce qu’ils mangent moi ces bestioles… Satanée mémoire de poisson rouge ! Ils sont carnivores, j’en suis presque certaine mais ils me mangeraient moi ? J’espère que non…*
    * Arrête de stresser, détend-toi, respire très doucement, et surtout ne bouge pas. Ta sœur a besoin de toi, elle a besoin que tu répondes à son message et que tu la sauve encore une fois *


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La'tanhì
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MessageSujet: Re: I met you a sad & bloody day I met you a sad & bloody day I_icon_minitimeJeu 9 Sep - 15:31

Accroupie sur une branche, La'tanhì observait attentivement un point invisible pour tout autre qu'elle. Au bout de quelques secondes, alors qu'elle se tenait sans bouger un muscle, elle laissa échapper une sorte de claquement avant de tendre le bras à l'horizontale. Traversant le feuillage épais de l'arbre, un Riti vint se poser sur son avant-bras protégé de ses griffes par un morceau de cuir. La chasseuse le félicita à mi-voix avant de lui donner un morceau du fruit qu'elle venait de cueillir. L'animal s'en saisit avec délice et l'avala prestement, avant de montrer sa satisfaction en agitant ses ailes aux membranes teintées de violet. Cette réaction fit sourire La'tanhì. Elle leva ensuite le bras pour l'aider à reprendre son envol, le laissant repartir et disparaître à travers le feuillage.

Elle s'allongea sur sa branche, enroulant ses membres autour, et laissa tomber son regard sur le sol de la forêt, plusieurs mètres plus bas. C'était l'après-midi, elle avait déjà chassé suffisamment de nourriture pour aujourd'hui, avant d'aller s'occuper de son Ikran pour renforcer le lien qui les unissaient depuis quelques mois. A présent, elle n'avait rien de spécial à faire ; quand c'était le cas, elle apprenait les techniques de pistage aux enfants de son clan ou allait battre la forêt afin d'en accroître sa connaissance. C'était cette dernière option qu'elle avait choisi.

Son immobilité de pierre faisait qu'elle était pratiquement indétectable, même pour les organes sensibles du Yerik qui venait de s'approcher de l'arbre où elle se trouvait pour déguster une plante parasite qui s'enroulait autour de son tronc. La'tanhì l'observait sans bouger, charmée par les motifs délicats peints sur son dos, lorsque soudain l'animal se raidit, avant de s'enfuir par bonds gracieux. La chasseuse se redressa, mécontente ; il avait dû l'entendre, pourtant elle était sûre d'avoir été aussi discrète qu'à l'accoutumée. Alors seulement ses oreilles sensibles captèrent le bruit qui avait effrayé le Yerik : un bourdonnement caractéristique et désagréable qui venait en s'amplifiant, signe qu'un véhicule de Tawtutes, comme les Na'vis appelaient ces gens venus du ciel, arrivait droit sur elle. Dérangée dans sa communion avec la forêt, La'tanhì attrapa une branche au-dessus d'elle pour se hisser jusqu'au sommet de l'arbre. La Tsahik avait demandé à ce que les étrangers soient surveillés, elle se pliait donc à ses ordres, même si elle n'en avait guère envie pour l'instant. Décidément, ces idiots arrivaient toujours à venir la déranger alors qu'elle profitait d'un moment de paix. Bruyants et saccageurs, il était impossible d'être tranquille quand ils étaient dans les parages. La'tanhì réalisa que son jugement était trop sévère, mais elle ne pouvait s'empêcher de le trouver justifié.

Une fois au niveau de la canopée, elle observa le ciel dans la direction du bourdonnement et ne tarda pas à voir le véhicule volant se rapprocher d'elle. Elle ne bougea pas ; à force, elle connaissait quelques unes des clairières qu'ils utilisaient pour poser leurs machines, et elle savait qu'il y en avait une non loin. En effet, le gros insecte métallique vint se poser à quelques centaines de mètres de La'tanhì. Avec un soupir, elle rajusta son arc et se déplaça de branches en branches afin de rejoindre les Tawtutes.


Ils étaient un groupe d'une dizaine de personnes, la plupart ayant des armes. La'tanhì n'aimait pas ces guerriers. C'était eux qui faisaient le plus de mal, en général. Même si elle comprenait qu'il fallait qu'ils puissent se défendre, elle n'en pensait pas moins qu'ils n'avaient qu'à rester d'où ils venaient plutôt que de venir saccager allègrement une terre qui ne leur appartenait pas. Même s'ils faisaient preuve d'humilité et de discernement – et La'tanhì avait peu d'exemple de cette dernière qualité, il n'en restait pas moins qu'ils n'avaient rien à faire là. Et d'après ce qu'elle avait pu observer, même s'ils voulaient se donner une allure de respect, ils n'hésitaient pas non plus à tirer à vue. Cette planète n'était pas pour eux, et la Na'vie ne pouvait qu'espérer qu'ils le comprennent le plus rapidement possible.

Elle les suivit en se déplaçant d'arbre en arbre, n'ayant aucune difficulté à passer inaperçue grâce à sa légendaire discrétion. Si même son peuple ne la voyait pas venir, il n'y avait aucun danger que ces sourds et aveugles Tawtutes la remarquent, d'autant plus qu'il n'y avait aucun de ces trompeurs Marcheurs de Rêve avec eux. Elle remarqua alors qu'une femelle se tenait un peu en retrait du groupe. La'tanhì reconnut une guerrière qu'elle avait déjà eu l'occasion de remarquer par son comportement. Bien qu'elle criait beaucoup et s'agitait souvent inutilement, ce qui était déplaisant, elle semblait avoir un peu plus de compréhension pour la forêt que ses compatriotes, et souvent ses réactions n'étaient pas dénuées de bon sens aux yeux de la Na'vie. Elle était contente de la retrouver ici, voulant avoir un peu plus d'occasion de l'observer. Si elle ne pourrait pas la faire changer de position concernant la présence de ses congénères sur Pandora, peut-être pourrait-elle lui donner une opinion plus favorable sur les étrangers.

Pour l'instant, la femelle à la peau basanée restait en arrière, ce qui intrigua La'tanhì. Son visage avait l'air triste et ailleurs, elle n'était pas à ce qu'elle faisait. Grossière erreur dans un monde aussi hostile où il fallait être toujours attentif. Elle s'était laissée distancée, plongée dans la contemplation d'une fleur, et La'tanhì se demanda si c'était de la stupidité, de la distraction, de l'émerveillement ou de la mélancolie, voir un mélange des quatre.


Elle perçut l'arrivée des prédateurs plusieurs précieuses secondes avant les humains, et abandonna temporairement la femelle à la traîne pour rejoindre rapidement le groupe de tête quelques mètres plus loin. Avec son stoïcisme habituel, La'tanhì vit le couple d'Ikranays foncer sur les Tawtutes. La réponse de ces derniers ne se fit pas attendre, venant sous la forme d'une salve de projectiles mortels qui vinrent trouer les ailes colorées du mâle. L'animal blessé tomba au sol en gémissant de douleur, incapable de s'envoler. La chasseuse retint un soupir de colère et de tristesse ; si les étrangers n'achevaient pas le prédateur, il faudrait qu'elle le fasse, quitte à se faire repérer.

Avec tout ça, elle en avait oublié la femelle, et un bruit de chute derrière elle la lui ramena à son souvenir. Abandonnant le groupe qui ne valait guère la peine de soutenir son attention, elle se déplaça de façon à repérer de nouveau l'étrangère. Celle-ci venait de faire preuve d'une maladresse spectaculaire en glissant au fond d'une cuvette. La'tanhì la regarda se relever en soupirant ; elle ne lui avait pas paru si maladroite les premières fois, elle devait être blessée ou quelque chose comme ça. Du moins, il valait mieux pour elle.

Apparemment, la femelle avait correctement survécu à sa chute et observait à présent les environs avec un émerveillement qui amusa la Na'vie malgré elle. Cependant, connaissant probablement mieux la forêt que son propre Kelutral, elle savait parfaitement où l'autre était tombée. Une tribu de Nantangs avaient profité de cette cuvette protégée pour installer leurs portées et n'allaient sans doute pas être ravis de voir cette humaine finir à quelques mètres de leur progéniture. Il faisait encore jour et n'auraient pas suffisamment faim pour la chasser, mais ils se montreraient encore plus féroces s'ils la soupçonnaient d'en vouloir à leurs petits.

La'tanhì ne bougea pas, observa la suite, prévisible, des évènements. La femelle finit cernée par des Nantangs furieux, d'autant plus dans le pétrin qu'elle avait lancé loin d'elle ses armes afin de faciliter l'escalade des parois. Les autres étrangers étaient trop occupés avec les Ikranays pour entendre son appel. Elle avait sorti son couteau, et la chasseuse attendait d'avoir une bonne raison de lui porter secours. Certes, elle avait déjà sauvé la peau trompeuse de ces Uniltìranyus la dernière fois, mais par leur courage et leur sang-froid elles lui avaient prouvé qu'elles valaient la peine d'être secourues. Et autant le comportement de la femelle était suffisamment notable pour que La'tanhì s'y intéresse, autant elle ne valait pas encore la peine qu'elle vienne lui sauver la vie. Si elle massacrait les Nantangs pour survivre, la Na'vie la laisserait dans les ennuis.

L'étrangère eut soudain une réaction qui surprit La'tanhì ; elle laissa tomber son couteau à terre. Voilà qui semblait plus intéressant et qui motivait la chasseuse à lui venir en aide, d'autant plus que la guerrière se retrouvait bien dans le pétrin si elle décidait de ne pas attaquer. Alors que la Na'vie prenait appui sur sa branche pour se propulser, la femelle se laissa tomber à terre, totalement immobile, faisant la morte. Une tactique aussi surprenante qu'intéressante de la part d'une Tawtute qui décida pour de bon La'tanhì. La chasseuse, qui connaissait bien l'endroit, n'eut guère de mal à trouver quelques appuis sur la pente, qu'elle dévala avec souplesse avant de tomber à côté du corps inerte de la femelle. Le cercle des Nantangs, qui s'était rapproché, ne recula pas pour autant, bien décidé à défendre son nid. La'tanhì se pencha jusqu'à être presque à quatre pattes et laissa échapper une série de grondements menaçants, avant de bondir sur un Nantang proche d'elle. Elle le manqua sciemment, mais lui fit suffisamment peur pour qu'il se recule, et le reste de la horde avec lui. Sans pour autant les laisser tranquille, les prédateurs se rassemblèrent à quelques mètres d'elles, continuant de les observer en grondant, prêts à passer à l'attaque si elles tardaient trop. Il fallait se dépêcher.


- Debout, fit-elle d'un ton froid mais sans rudesse, tout en se redressant.

Même si elle ne connaissait pas le Na'vi, le son de sa voix devrait la forcer à arrêter de faire la morte. Pendant qu'elle attendait la réaction de la Tawtute, elle réfléchissait. De l'autre côté de la cuvette, à condition de contourner les portées de Nantangs, il y avait une paroi plus facile à escalader. Mais cela l'éloignerait de son groupe, et La'tanhì se verrait obligée de la ramener jusqu'à lui.
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Andrea Moreno
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MessageSujet: Re: I met you a sad & bloody day I met you a sad & bloody day I_icon_minitimeLun 13 Sep - 18:32

    Andrea commençait à se dire qu’elle avait été complètement stupide de croire que cette ruse fonctionnerait. Elle n’avait jamais appris ça à l’entraînement, tout ce qu’on lui avait enseigné était à se battre, à esquiver, à tuer, à immobiliser, assommer… Mais on ne lui avait pas dit ce qu’elle devait faire face à une meute qui ne cherchait qu’à protéger ses petits. Tuer les Nantangs aurait été aussi dangereux que criminel. La seule façon de s’en sortir qu’elle avait trouvée était de faire la morte. C’était ce qu’elle avait vu dans des films, mais elle se rendit bien vite compte qu’elle ne vivait pas dans un blockbuster Américain. Et elle était loin d’être assez immobile pour tromper ces animaux aux sens si développés. Elle commença à paniquer mentalement ce qui eut pour effet d’accélérer sa respiration et de griller totalement sa mise en scène. Elle conclut qu’elle était perdue quand soudain, elle entendit du bruit provenant de la pente située derrière elle. Elle entrouvrit les yeux pour voir les pieds d’un Na’vi atterrir juste dans son champ de vision, s’interposant entre la protectrice et les animaux agressifs. Elle se plaça en position d’attaque, grogna et plongea sur un Nantang qui esquiva son assaut sans effort. Les bêtes effrayées s’écartèrent de quelques mètres et continuèrent à gronder. Andrea se redressa légèrement pour observer le visage de l’autochtone qui était venue à son secours. C’était une femelle et celle-ci se retourna vers elle et lui intima quelque chose dans sa langue natale. Andrea, qui n’était pas très douée pour les langues, comprit tout de même ce que la superbe créature lui disait. Elle resta cependant un instant immobile à admirer la Na’vie. C’était la première fois qu’elle se trouvait si proche de l’un des représentants de cette race, elle avait tant rêvé de cette rencontre depuis sa plus tendre enfance qu’elle en avait le souffle coupé. Elle aurait préféré que les circonstances aient été moins dangereuses mais rien ne pouvait gâcher cet instant qu’elle avait cru ne jamais voir arriver.

    Le grognement sonore d’un Nantang la sortit de son admiration et elle se mit debout en un éclair se souvenant de la situation critique dans laquelle elle se trouvait. Elle vit le regard de la femelle à la peau bleue fixé sur la pente derrière les petits de la meute. Elle observa rapidement la paroi et s’aperçut que les prises étaient beaucoup plus nombreuses que n’importe où ailleurs. Mais il fallait contourner toute la meute en colère et ce ne serait pas chose facile. Si elles se jetaient toutes les deux dans la même direction, elles seraient à la merci des crocs et griffes. Il fallait qu’elles soient imprévisibles. La protectrice accrocha le regard de la Na’vie et lui indiqua du menton et de la main le passage sur la droite au plus proche des Nantangs. Ce n’était pas qu’elle voulait envoyer la Na’vie à l’abattoir c’était simplement qu’elle était consciente que sa sauveuse était plus rapide et plus agile. Joignant les gestes aux actes, elle s’élança dans la direction opposée pour qu’elles contournent toutes deux la meute par les deux côtés. Elle courut en arc de cercle, gardant un œil inquiet sur les Nantangs en colère. Elle ne vit deux se tourner violemment vers elle et bondir dans sa direction quand elle s’approcha du buisson abritant les petits. Elle poussa un cri de terreur sans pour autant ralentir et prit ses appuis pour s’élancer contre la paroi. Elle se cogna violemment contre la pierre à quelques centimètres du sol, ses doigts se crispèrent sur la roche et s’écorchèrent à mesure que son poids la tirait vers le bas. Elle réussit à se stabiliser quand sa main droite s’enfonça dans un renfoncement de la pierre et s’empressa sans reprendre sa respiration de trouver une prise à son pied gauche puis se hissa à un mètre du sol. En tâtant avec sa main gauche au dessus de sa tête pour escalader à nouveau elle jeta un œil en arrière, s’attendant à voir les Nantangs grogner à ses pieds ou essayer de la suivre. Mais ils n’étaient plus là, elle les entendait grogner mais ils étaient hors de vue. Alors qu’elle s’élevait encore d’un mètre, elle se rendit compte que la Na’vie était hors de vue, elle devait être camouflée par le buisson épais et retenir les bêtes pour qu’Andrea prenne de l’avance. La brésilienne se sentit coupable de fuir alors que la femelle à la peau bleue se battait probablement contre ces chiens Pandoriens mais elle se répéta que ça ne devait absolument pas être un combat difficile pour l’inconnue. Elle réussit à trouver encore plusieurs prises et se concentra sur l’ascension. Elle avait perdu la corde qu’elle avait commencé à nouer avant l’attaque autour de sa taille, elle n’était absolument pas assurée et si elle se ratait, elle pouvait très bien se fracasser le crane en retombant mal. Elle avait eu beaucoup de chance pendant sa chute et elle ne voulait pas retenter le coup, surtout depuis qu’elle avait dérangé une famille de Nantangs. Elle était à environ cinq mètres du sol et à une distance un peu plus grande du haut de la paroi, ses doigts et ses paumes éraflées commençaient à trembler sous le poids de corps et lorsqu’elle entendit un rugissement en dessous d’elle, elle fut déséquilibrée. Ses pieds perdirent leur place sur la paroi pentue, seules ses deux mains l’empêchaient de tomber. Elle tourna le cou pour apercevoir un Nantang qui s’approchait d’elle. Prise de panique, elle balança ses jambes pour retrouver ses prises. Mais où était donc la Na’vie ? L’avait-elle abandonnée ?

    Ses gesticulations ne donnaient rien mis à part que ses doigts douloureux commençaient à glisser sur la pierre. Sa main droite se décrocha et quelques instants plus tard la gauche céda aussi. Elle était dans le vide, elle allait tomber dans les six pattes du Nantang et il se régalerait à lui arracher le visage. Elle ferma les yeux et ne cria même pas, elle était heureuse d’avoir pu rencontrer un membre du peuple Na’vi avant de mourir…

    Sa chute ne fut que de courte durée, elle se sentit remonter comme si la pesanteur n’avait plus d’effet sur elle. Elle rouvrit les yeux et elle se trouva nez à nez avec sa sauveuse, magnifique créature bleutée au corps nerveux et agile, suspendue à la paroi comme si une poignée s’était trouvée là. Andrea inspira profondément et ne trouva qu’un mot en Na’vi à dire :

      « Merci. »

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La'tanhì
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MessageSujet: Re: I met you a sad & bloody day I met you a sad & bloody day I_icon_minitimeLun 20 Sep - 21:11

La femelle ouvrit les yeux en entendant l'ordre de La'tanhì et resta quelques secondes comme clouée par la surprise. La chasseuse lui laissa le temps de reprendre ses esprits, conscience qu'elle ne s'attendait probablement pas à ce qu'une autochtone vienne lui sauver la peau. Maintenant qu'elle était là, la situation était moins dangereuse mais restait quand même peu sûre pour la Tawtute, aussi La'tanhì ne s'accorda pas de temps pour s'amuser de l'expression totalement ébahie de celle qu'elle venait aider. Il n'y avait cependant pas d'agressivité dans ce regard, ce qui était un bon point ; mais elle avait le temps de changer d'avis et de se rebiffer contre la Na'vie.

Les Nantangs étaient toujours proches des deux femmes et leurs grondements furieux dus à la présence impromptue de La'tanhì sembla ramener l'autre femelle à la réalité. Elle se remit debout en un clin d'oeil et balaya la petite clairière du regard. La chasseuse était entrain de réfléchir à comment elle allait faire pour la sortir de là, mais la Tawtute prit les devants. Elle semblait avoir remarqué la paroi plus facile d'accès et élabora aussitôt une stratégie. Elle fit signe à La'tanhì de se séparer d'elle et de faire le tour par l'endroit le plus proche des Nantangs. La chasseuse réprima un sourire, saluant l'esprit d'initiative et l'intelligence de la guerrière. Son estime pour elle allait croissant et ce sentiment était assez étrange, elle qui n'aimait guère les Tawtutes - au moins un point où elle était d'accord avec Kri'shtar, même si elle n'avait pas ses sentiments belliqueux. Elle fit signe qu'elle avait compris et qu'elle approuvait et la femelle se lança, faisant le tour de la clairière le plus rapidement possible. Elle avait raison de laisser le passage le plus difficile à La'tanhì ; connaître ses limites et ne pas faire d'imprudence était évidemment une qualité que la chasseuse appréciait énormément, ce qui ne faisait que renforcer le début d'admiration qu'elle éprouvait pour la Tawtute.

Toute en gardant un oeil sur la guerrière, La'tanhì s'élança de son côté. Les Nantangs ne chassaient pas pour se nourrir, ils attaqueraient indistinctement la Na'vie ou l'humaine s'ils jugeaient le danger trop grand pour leur progéniture. Evidemment, au vue de sa taille, de sa connaissance du terrain et de l'habitude qu'elle avait, la chasseuse était nettement avantagée par rapport à la Tawtute, aussi fit-elle un maximum pour attirer l'attention des prédateurs sur elle. Elle esquiva sans problème une attaque d'un Nantang plus téméraire que les autres et fonça pour récupérer le couteau et les autres armes laissées par la Tawtute ; pas question de laisser ces affaires humaines polluer la forêt. Elle fixa sur son corps celles qui pouvaient l'être et agrippa le reste avec sa queue préhensile afin d'avoir les mains libres. Un cri de terreur attira son attention et le regard affûté de la Na'vie distingua deux Nantangs qu'elle n'avait pas réussi à distraire qui se dirigeaient vers la femelle, qui elle s'était jetée sur la paroi et essayait désespérément de grimper. La'tanhì sortit son propre couteau et le lança adroitement, de façon à ce qu'il vienne se planter juste devant les deux Nantangs. Ces derniers se retournèrent alors contre elle et elle fit face à la horde, se déplaçant rapidement pour les éviter. Elle ne voulait pas les frapper sauf en cas de nécessité, aussi se contenta-t-elle d'esquiver leurs attaques et de grogner en retour. L'agressivité des Nantangs finit par décroitre alors qu'elle prenait soin de s'éloigner de la tanière contenant les petits. Cependant, elle ne devait pas s'enfuir tout de suite ; vu comment la Tawtute peinait pour grimper, elle devait lui donner un peu d'avance.

Bougeant avec rapidité, sans rester plus de quelques secondes à la même place, elle esquiva rapidement les attaques avant d'être obligée de flanquer un coup de pied à un Nantang pour l'envoyer rouler quelques mètres plus loin. Le couinement qu'il poussa la fit grimacer, mais au moins cette menace fut plus efficace que ses postures d'attaque ; les prédateurs reculèrent, concentrant probablement leurs efforts pour une attaque cordonnée. La'tanhì n'attendit pas qu'ils la mettent à exécution et fit volte-face ; la Tawtute devait avoir eu le temps de se mettre hors de portée de la horde.

La'tanhì arriva juste à temps ; la femelle humaine avait réussi à grimper quelques mètres, mais peinait à maintenant son ascension. Un grognement les interpela toutes les deux, sauf que si la chasseuse se contenta de bouger une oreille dans sa direction pour s'assurer qu'elle ne risquait rien, la Tawtute perdit pied et entama une chute qui risquait d'être fatale en plus de la mener directement dans la gueule du Nantang. Sans perdre un instant, la Na'vie récupéra son arme, puis bondit pour s'accrocher à la paroi qu'elle grimpa à toute vitesse, bien que légèrement déséquilibrée par les objets qu'elle tenait avec sa queue. Arrivée à la hauteur de la femelle, elle l'attrapa fermement par le bras, arrêtant net sa chute, tout en se tenant d'une main à une prise qu'elle avait repéré au préalable. Elle resta là quelques secondes le temps d'assurer la stabilité.

La femelle lâcha un remerciement en langue Na'vie, doublé d'une reconnaissance dans le regard qui perturba un peu La'tanhì. C'était la première fois qu'elle voyait un de ces étrangers réagir d'une telle façon - non en fait, il y avait eu les Marcheurs de Rêve la dernière fois. S'était-elle vraiment trompée à ce propos ? Ce n'était guère le moment d'y réfléchir, suspendue qu'elle était entre ciel et terre ; elle se contenta donc d'un hochement de tête pour montrer qu'elle avait entendu et pris en compte ce qu'elle venait de dire, puis d'un geste brusque la chargea sur son dos. Il lui faudrait les deux mains libres pour grimper tout en haut et elle avait vu les mains écorchées de l'humaine. Servir de monture à Tawtute n'était guère agréable mais elle sentait que celle-là méritait qu'elle s'abaisse à un tel procédé. Elle s'assura que la femelle était bien accrochée à elle et couvrit rapidement l'espace qui les séparait du sommet de la cuvette en quelques bonds rapides, laissant derrière elles les Nantangs encore furieux.


Une fois en sécurité, elle laissa la guerrière redescendre et elle reprit ses distances, se remettant à quelques mètres d'elle. Pendant que l'étrangère reprenait son souffle, La'tanhì entreprit de se débarrasser de tout l'équipement humain qu'elle portait, les envoyant sans douceur aux pieds de la femelle. Elle aurait préféré le détruire mais ce geste aurait été puéril et sans conséquence autre qu'une hostilité encore plus affichée, elle s'en passa donc. En dernier elle garda le couteau ; c'était lui que la femelle avait choisi de garder, il devait revêtir une importance particulière pour elle. La chasseuse joua un instant avec, l'arme ayant une taille minuscule entre ses grandes mains, avant de l'envoyer se planter avec le reste du matériel.

Que faire ensuite ? Elle allait devoir la raccompagner jusqu'à son groupe, elle ne pouvait pas la planter là. Quand on commence quelque chose, il faut toujours aller jusqu'au bout, voilà ce que dit toujours son frère. Cependant elle préféra laisser le temps à la Tawtute de reprendre son souffle et de se remettre de ses émotions. Elle s'accroupit donc en position d'attente, les deux mains sur le sol, attendant avant d'essayer de faire comprendre ce qu'elle voulait à la guerrière. Il était possible qu'elle se serve de ses armes nouvellement retrouvées contre l'autochtone mais honnêtement, celle-ci en doutait. Si ce qu'elle avait vu était vrai, alors ce n'était vraiment pas le genre de la femelle qui lui faisait face.
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